mercredi 28 novembre 2012

Test Far Cry 3

En 2004, Far Cry sort sur PC. Outre la claque graphique monumentale, le jeu devient l’un des FPS les plus appréciés et les plus reconnus de son époque, et encore aujourd’hui, il reste une référence du genre. Malgré son scénario peu intéressant, c’est son univers, une île tropicale, et son gameplay terriblement efficace malgré un manque d’originalité flagrant dans le fond qui ont fait de ce jeu ce qu’il est aujourd’hui. Quatre ans plus tard, sa suite, tout simplement nommée Far Cry 2, chamboule un peu la série. Exit l’île tropicale, place à la savane africaine et à la malaria. Le monde ouvert l’est aussi véritablement cette fois-ci, avec mission principale et quêtes annexes. Malheureusement, le gameplay se montre moins efficace que son prédécesseur, avec une intelligence artificielle perfectible bien plus agressive qu’intelligente, et des phases de jeu parfois peu jouissives. Ce Far Cry 3  était donc attendu au tournant, particulièrement depuis sa présentation à l’E3 cette année. Alors, bombe ou pétard mouillé ?

Party !!! Après avoir eu son brevet de pilote, quoi de plus naturel que de voler sur une île paradisiaque apparemment déserte, boire comme des porcs, s’amuser et sauter en parachute ? Et puis, quoi de plus naturel que de se faire kidnapper par des pirates sanguinaires au chef complètement fou ? Voilà le synopsis de Far Cry 3. Si le scénario se révèle tout au long de l’aventure, rien ne sera dévoilé ici, afin de ne pas gâcher le plaisir des joueurs. Il faut tout de même savoir que le scénario et bien présent, et bien construit, et que sous ses allures de simple point de départ à une aventure uniquement remplie de sueur, de testostérone et de sang, se cache une histoire sombre qui fera ressurgir le côté le plus brutal et le plus sauvage du héros, au point de se confondre avec la folie. Un beau programme, âpre, violent, cru, et rarement bon enfant.

 Des gunfights nerveux et efficaces

La série Far Cry s’est toujours illustrée grâce à ses décors, ses paysages, et ses graphismes. Avec Far Cry 3, elle revient à ses premières heures d’existence, et nous balance à nouveau une île tropicale, cherchant sûrement à faire oublier le deuxième opus. Le tout est vraiment bien traité, surtout pour un monde ouvert comme celui-ci, et l’on ressent presque l’âme de l’île plané sur nous, au travers de ces décors et de cette ambiance. Entre ces animaux divers, ces temples bizarres, et ces étranges pylônes radios, on se croirait presque dans Lost. Et oui, vous avez bien lu, animaux divers. C’est que la faune insulaire est très présente, et la plupart du temps bien plus dangereuse que n’importe quels ennemis armés. Lorsque l’on se fait attaquer sauvagement par un requin alors qu’on nage tranquillement, qu’un tigre nous bondit dessus pour nous bouffer, ou bien même qu’un simple chien nous mord jusqu’au sang, voire jusqu’à la mort, certes c’est immersif, mais c’est bien plus dangereux que des types armés dont il est « facile » de se planquer, et dont une ou deux balles bien placées suffisent à éliminer. Et comme tout est aléatoire dans Far Cry 3, à l’image d’un Red Dead Redemption, on ne peut jamais prévoir ce qui va arriver. Le tigre n’est pas juste planté là, scripté, à nous attendre bien sagement, ce serait trop simple. D’ailleurs, on remarque aussi que les animaux peuvent s’en prendre aux ennemis, qui ne sont pour eux qu’un repas en plus. Les pires cas demeurent quand même quand un buffle nous fonce dessus, ou sur notre voiture, et nous défonce littéralement. Ou alors quand un poulet glousse trop bruyamment en nous voyant, révélant notre position aux ennemis. En même temps, c’est quand même mieux qu’un monde couloir avec tout prévu à l’avance. Pour ce qui est de la réalisation, il faut dire ce qui est, pour un monde ouvert, c’est très joli. Malheureusement, il faut aussi avouer que le jeu a été clairement optimisé pour PC, ce qui donne des rendus visuels et certaines sensations bizarres sur consoles, comme des effets de flous qui n’ont pas lieu d’être. L’ensemble reste très beau tout de même, mais moins que sur un PC de guerre, qui offrira une image tout simplement sublime. Il est vraiment temps de changer de génération de consoles.

Qui dit Far Cry dit bien évidemment gunfights et infiltration. Et c’est bien sûr le cas ici. Une nouvelle fois, la prise en main est immédiate, et son efficacité n’est plus à prouver. On, vise, on tire, ou bien on s’infiltre et on exécute rapidement à coup de machette. Une recette qui n’a plus à faire ses preuves, surtout entre les mains d’une telle saga. Mais Far Cry 3 c’est aussi une île ouverte à parcourir, et une carte immense. Pour la dévoiler, il faut trouver et escalader des pylônes radios afin de débrancher le débrouilleur sui s’y trouve. Cela force à explorer en partie l’ile, mais surtout nous perd  lorsque l’on arrive dans une zone inconnues, sans aucune indication ou presque. Mais l’avantage du monde ouvert, ce sont les multiples quêtes annexes, en parallèle de la mission principale. Volontairement variées, elles réussissent à divertir correctement, et surtout à faire gagner encore plus de points d’expérience. Parce que oui, on gagne de l’expérience dans Far Cry 3, à la manière d’un RPG, ou plutôt d’un Borderlands ou Deus Ex : Human Revolution, pour citer les deux exemples qui s’y rapprochent le plus. Selon les tirs, les kills, ou même certaines actions ou encore lieux explorés, on gagne ces précieux XP, qui permettent alors de choisir diverses compétences. Etre plus discret, apprendre de nouvelles attaques, ou encore se soigner plus rapidement, les compétences sont aussi variées que nombreuses et laissent le libre choix au joueur de façonner le héros à sa volonté.

 Il y en a un qui va passer un sale moment

En marge de ses activités, on peut aussi cueillir des plantes, afin de créer des seringues pour se soigner ou alors se donner de nouvelles capacités durant un certain temps. Non, pas des plants de cannabis, des plantes. Le cannabis on le brûle dans le jeu, et c’est tout. Pour en revenir au système de soin, il faut savoir que l’on se soigne soi-même, en maintenant un bouton appuyé. Il faut donc bien faire gaffe à ses barres de vie. Et bien sûr, si l’on ne possède plus de seringues de soins, confectionnées grâce aux plantes, on peut toujours s’administrer les premiers secours. Ce qui donne lieu à des scènes assez crues parfois, comme s’enlever une balle dans le bras avec une tige en métal (oui, ça saigne), ou encore se remettre le pouce cassé complètement déboité (et c’est encore pire que le coup de la balle). On peut évidemment se donner plus de capacités de soin grâce aux compétences. Mais l’ami Jason Brody ne fait pas que la cueillette aux orties, il pratique la chasse aussi. Tuer des bêtes, c’est parfois pour se défendre, parfois pour se fabriquer des besaces diverses. Les peaux de chèvres, de sangliers, de porcs, ou même de chiens, sont utiles pour confectionner des sacs de transport plus grands, dans lesquels on met plus d’objets dedans, ou même un portefeuille à la contenance plus grande. Parce qu’il faut s’en acheter des armes dans le jeu, même si cela n’est pas obligatoire. On peut aussi en avoir gratuitement après avoir débloqué un pylône. Et pour avoir de l’argent, quoi de mieux qu’un bon vieux système de loot des familles, dans des coffres, ou sur les corps. Il est juste dommage que le système d’interactions ne se déclenche que lorsque la touche apparaît, ce qui implique que l’on soit pile au bon endroit, alors que deux centimètres à côté on ne peut pas. C’est tout bête, mais ça ne gâche pas le plaisir de jeu pour autant.

Une île si grande à parcourir, ça doit former les mollets dites donc ! Oui, sûrement. Mais comme le héros peut prendre le contrôle de véhicules, c’est quand même plus pratique, et plus rapide. Voitures, quads, bateaux, ou même deltaplanes, on voit de tout sur cette île. Tout est parfaitement maniable, et même instinctif, au point que la jouabilité est tellement immédiate que cela en serait presque déconcertant. Et pour ceux que cela fatigue trop de parcourir la carte, il est possible de se téléporter d’un point à un autre selon les zones. Pratique, même si cela peut casser en partie l’immersion. Et puis, les véhicules, c’est bien aussi, certaines scènes fortes y prenant place. Mais chut, vous ne saurez rien tant que vous n’y aurez pas joué.

Far Cry 3 reprend la force du premier volet en le mélangeant avec le meilleur du deuxième, tout en apportant une touche de nouveautés bienvenues. L’ensemble s’avère explosif et totalement jouissif, offrant à cette année 2012 son meilleur FPS, et de loin. Bien sûr, l’intelligence artificielle n’est pas encore tout  fait au point, mais on s’approche de ce qui se fait de mieux, oubliant l’agressivité à outrance des ennemis de Far Cry 2 et les respawns frustrants du premier. Au final, on plonge peu à peu dans la folie et dans la sauvagerie avec le héros, simple jeune homme qui deviendra malgré lui un guerrier, obligé de tuer, et oubliant au fil du temps les vies humains qu’il prend, au profit d’un instinct de survie dominant. C’est violent, c’est parfois cru, et la mise en scène et le scénario en rajoute parfois, mais c’est davantage le système de jeu et le divertissement proposé qui font de ce titre l'un des meilleurs de cette fin d’année. On range les noix de coco, on sort le 9mm, et on part pour des vacances mouvementées sur une île paradisiaque lors d’un voyage de folie.

18/20

2 commentaires:

  1. " (...) oubliant l’agressivité à outrance des ennemis de Far Cry 2 et les respawns frustrants du premier."


    Je pense que c'est plutôt l'inverse. L'agressivité à outrance du premier et le respawn frustrant du second. ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'agressivité, c'est dans les deux premiers, parce que les ennemis, dans le 1 ou le 2, sont quand même sacrément violents. En revanche, les respawns, c'est plutôt dans le deuxième en effet, j'ai dû m'emmêler les pinceaux lors de l'écriture du test. Merci de me l'avoir fait remarquer.

      Supprimer