Dans Zombi U, on incarne un survivant, qui compte bien le
rester le plus longtemps possible, dans la ville de Londres, entièrement envahie
par des zombies. Contrairement à Resident Evil, le jeu n’est pas à la troisième
personne, mais en vue subjective. Qu’on se le dise, cela rajoute une pression
et un stress supplémentaire, puisque pour voir tout ce qui nous entoure, il
faut soi-même regarder, et donc se déplacer, et non pas juste bouger la caméra
autour de soi. Et dans des zones sombres et angoissantes, tourner autour de soi
sans savoir ce qui peut arriver, c’est vraiment stressant. Le travail d’Ubisoft
est assez phénoménal pour parvenir à retranscrire une ambiance oppressante,
dérangeante, et perturbante. On avance comme on avancerait en vrai dans ce
genre de situation, lentement et à petits pas, en jetant un œil un peu partout.
Il semble bien que la peur, la vraie, soit enfin de retour dans le jeu vidéo.
Ne pas paniquer, surtout, ne pas paniquer...
Imaginez. Vous êtes seul. Vous n’avez sur vous qu’une lampe
torche, une sorte de batte de cricket, et un flingue, avec tout juste six
balles, et sans recharge aucune. Et vous devez survivre, alors que des hordes
de zombies rodent un peu partout. La moindre attaque signe quasiment votre
arrêt de mort. Quand il y a un seul zombie, ça peut aller, mais lorsqu’il
commence à y en avoir plus, c’est quasiment fini. Et pourtant, vous devez
survivre. C’est tout bête comme principe, mais c’est diablement efficace. Et il
semblerait surtout que beaucoup de développeurs aient oublié ce qu’étaient la
véritable peur. Dans le premier Resident Evil, tout se jouer grâce à la caméra
fixe (instaurée grâce à Alone in the Dark), aux divers effets de surprise, et
au gameplay assez lent, qui installaient une tension. Dans Silent Hill 2,
c’était l’ambiance dérangeante de la ville, les ennemis perturbants, et le fait
que le héros soit juste un type comme tout le monde, pas un super soldat ou
bien un flic, ou autre qui amenaient une certaine oppression angoissante. En
plus, on devait se battre avec une planche en bois avant de récupérer enfin un
flingue, effectivement, ça instaure une bonne dose de crainte de la mort. Sans
oublier que dans les deux jeux cités, la sauvegarde n’est pas automatique. Je
ne sais pas ce qu’il en est de la sauvegarde pour Zombi U, mais ce que je sais,
c’est que l’on incarne une personne banale qui doit survivre avec le peu
qu’elle a. Et ça fonctionne parfaitement bien. Il suffit de placer le joueur
directement dans la peau d’un personnage en danger, et c’est bon, on accroche.
Surtout que le gameplay, fort ingénieux, permet une interaction encore plus
réaliste avec l’expérience vécue.
Déjà, la vue subjective, qui rajoute du stress, je ne vais
pas en reparler. Mais aussi les armes, en très faible quantité. La seule
véritable défense est cette sorte de batte de cricket, qui permet de tabasser
un zombie et de l’anéantir après quelques coups, s’il ne vous a pas eu avant.
Comme on se sert de cette arme avec ses deux mains dans le jeu, il faut en
faire de même avec le Gamepad. Il faut appuyer en même temps sur deux gâchettes
à gauche et à droite. C’est tout bête, mais si on appuie un peu trop tard sur
l’un des deux boutons, on rate l’action et on se défend au lieu d’attaquer. On
vit donc sans cesse cette angoisse de rater, et de mourir, ce qui finalement
pourrait arriver en vrai. Les armes à feu se contrôlent comme dans un FPS
classique, mais le tout est de réussir à s’en procurer, tout comme les
munitions, et ce n’est pas évident. On note aussi la lampe torche, qui se
décharge peu à peu. Il faut donc l’éteindre de temps à autre, pour que la
batterie se remplisse. Même quand on est seul et qu’il n’y a aucun risque, en
théorie, ç’est quand même un peu flippant. Mais le gameplay de Zombi U, c’est
aussi une utilisation ingénieuse du Gamepad. Ce dernier sert bien sûr à
afficher la carte ou les objets, sélectionnables juste en touchant l’écran,
mais heureusement, il ne se réduit pas qu’à cela. On peut analyser une pièce en
pointant le Gamepad vers l’écran et en appuyant sur certaines zones afin de
savoir s’il y a des objets à récupérer ou si c’est vide. C’est plus pratique et
plus rapide que de fouiller un par un chaque coffre ou autres. Mais c’est
surtout lorsque l’on fouille le sac d’un survivant que le tout prend de l’ampleur.
On cherche en temps réel, et c’est à nous de sélectionner ce que l’on veut du
sac via l’écran du Gamepad. Sauf que pendant que l’on cherche sur le Gamepad,
la vie continue dans le jeu, et un zombie peut très bien surgir par derrière
alors que l’on ne regarde pas le bon écran. Il faut donc être rapide, avoir de
bons réflexes, et constamment alterner entre les écrans. Ce n’est en rien
casse-pieds, au contraire, cela fait ressentir la peur, la vraie, et c’est ce
que l’on attend de ce type de jeu.
Ne t'approche pas, vilain zombie!
Effrayant, stressant, angoissant, tous les adjectifs de ce
genre peuvent qualifier Zombi U. La peur, la vraie, celle qui fait naître en
nous les pires craintes et réveille nos traumatisme d’enfants, est présente
dans ce jeu, et c’est bien ce qu’on lui demande alors que les productions
vidéoludiques horrifiques avaient tendance à sacrifier leur ambiance au profit
de l’action dernièrement. On joue ici pour notre survie, pas pour dézinguer du
zombie à tout va. En dépit d’une réalisation honnête, mais un poil moins
travaillée pour certains objets dans le décor (rien de bien gênant toutefois),
le titre tient ses promesses et nous fait vivre l’horreur d’une invasion de
zombies, seul, comme si on y était.
L’expérience est formidable et marquante, notamment grâce à l’utilisation astucieuse
du Gamepad de la Wii U. Qu’on se le dise, le genre survival-horror est de
retour avec Zombi U, le jeu qui rien qu’à lui semble nécessiter l’achat d’une
Wii U.
Zombi U
Sorti prévue le 30 novembre
Sympa la critique ;) !!
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