L’agent 47 m’avait laissé de vieux souvenirs, du temps de
Hitman 2 : Silent Assassin. C’est dire si cela remonte. Je me rappelle
toutefois de l’expérience vécue, et des sensations que le jeu m’avait
procurées. Bien des années plus tard, manette en mains, j’appréhende le
cinquième opus de la série, toujours avec 47 aux commandes, cet agent qui en
six ans d’absence à laisser sa place d’assassin modèle à Altaïr, Desmond ou
bien Connor. Et il compte bien la récupérer sa place. Et pour cela, rien de plus
simple, il suffit de reprendre ce qui a fait le succès des épisodes précédents.
Coucou, qui c'est?
Si Hitman propose des contrats avec des cibles à assassiner,
on se doute qu’il ne fait pas ça aux yeux de tout le monde, sans se soucier de
ce qui peut arriver. La licence offre avant tout de l’infiltration et de la
réflexion. Entrer dans un endroit sans se faire repérer, passer inaperçu dans
une foule, isoler sa cible, etc… C’est tout l’intérêt du titre. On peut
évidemment se le jouer grosse brutasse, tirer dans le tas, tuer tout le monde,
mais cela serait assez dommage, et surtout assez dangereux. Pourtant, le dernier
volet en date, Blood Money, proposait ce genre d’alternative, même si cela
n’était finalement que peu convaincant. Dans Absolution, ce que l’on constate,
c’est que les deux opportunités sont possibles. En effet, j’ai très bien pu y
aller discrètement, comme passer en force. Même si au final, c’est le côté
discrétion qui donne tout son charme au titre.
Et de ce côté-là, on retrouve les bases présentes dans les
opus précédents. La jauge de soupçon des ennemis, qu’il faut éviter d’alarmer,
le fait de pouvoir récupérer des objets pour distraire des gardes ou autres, et
toutes autres méthodes habituelles. Mieux vaut privilégier la fameuse corde à
piano et éliminer un garde par derrière si possible, plutôt qu’un silencieux
qui risquerait d’éveiller les soupçons, ou pire, une arme bien bruyante qui
tirerait la sonnette d’alarme. Evidemment, il faut dissimuler les corps, c’est
mieux, pour éviter que quelqu’un les trouve. Et comme à son habitude, on peut
bien sûr voler des vêtements sur les corps afin de se déguiser et passer
inaperçu. Cela s’avère toujours aussi efficace, et passer devant quelqu’un en
costume procure toujours autant de stress, de peur de se faire repérer. C’est
pas parce qu’on est vêtu différemment que l’on est totalement hors de danger,
il ne faut pas paraître suspect, ne pas courir donc, faire attention à ses
agissements, et ranger ses armes bien entendu. On peut aussi passer en mode
instinct, un mode qui rappelle grandement celui de Red Dead Redemption. On agit
au ralenti, on cible les points où l’on veut tirer, et une fois terminé, on
déclenche les tirs. Pratique lorsque beaucoup d’ennemis sont dans le coin. A
faire plutôt au silencieux, et en éliminant tous en une seule fois et
rapidement, sinon, c’est l’alerte. On constate que le gameplay de Hitman Absolution est bien dans la lignée de ces prédécesseurs, sans grand
changement fondamental, mais avec une efficacité toujours aussi plaisante.
Après tout, c’est ce que l’on attend de l’agent 47.
Parfois, il est nécessaire d'être déguisé en cow-boy jardinier pour rester discret
Parlons maintenant de ce qui fâche. L’aspect graphique du
jeu est soigné, il n’y a rien à redire en soit là-dessus, malheureusement, le
jeu souffre d’un alliasing assez prononcé. Ce n'est pas entièrement dégueulasse
non plus, c'est juste que ça titille un peu l’œil. Mais ce sont surtout certaines
animations qui font un peu tâche. Récupérer un costume sur un corps par
exemple. On voit un ersatz de mouvement et hop, le corps se retrouve en calbute
et 47 habillé différemment. Bien sûr, cela va vite et permet une bonne
fluidité, mais sans demander une cinématique, à l’heure actuelle, on pourrait s'attendre à mieux. Mais c’est surtout lorsque l’on traîne un corps que l’animation
peut déranger un poil, sans être grossière pour autant. La plupart du temps, la
main du corps que l’on trimballe à tendance à se barrer dans tous les sens,
laissant 47, les deux mains fermées sur du vide, tirer un corps qui le suit
comme par magie. Attention, dit comme ça, ça peut paraître totalement immonde,
alors je rassure tout de même, ce n’est pas complètement infâme, c’est
juste surprenant ce manque de finition, dans un titre de cet acabit. Après, ce
qui compte, c’est le plaisir de jeu, et il n’est en rien entacher par ces
quelques défauts graphiques.
On retient de Hitman Absolution un bon moment de jeu pour un
titre qui se veut fidèle à la licence. S’il n’apporte que peu de nouveautés, il
comblera les fans de l’agent 47 qui retrouveront enfin leur code barre préféré.
De l’infiltration et de l’action, c’est la promesse de ce nouveau titre, et
bonne nouvelle, elle semble tenue. Il ne reste plus qu’à patienter un peu, et
on pourra faire tomber le verdict définitif. Pour le moment en tout cas, c’est du tout
bon.
Hitman Absolution
Sortie prévue le 20 novembre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire