vendredi 23 mai 2014

Critique : Dragons 2

Il y a quatre ans, Dragons avait réussi à surprendre les spectateurs en offrant un film d'animation spectaculaire, épique, et plutôt sombre. D'ailleurs, sa fin était plutôt traumatisante, et restera sûrement l'une des plus osées pour un film d'animation destiné à la jeunesse. Vu le succès du film, c'est sans surprise qu'une suite a été annoncée. Sa sortie est prévue pour le 2 juillet en France, et elle devra prendre la relève du meilleur film (ou l'un des meilleurs) du studio DreamWorks. Le point de départ du long-métrage, c'est Hiccup, le héros du premier volet, qui doit protéger les dragons et les vikings de Drago, un psychopathe qui veut conquérir le monde avec son armée de dragons. Alors qu'il fait une rencontre inattendue, la destinée des peuples est entre ses mains. Une intrigue qui compte envoyer du lourd. Alors, pari réussi, ou promesse trop alléchante ?

Rappelons-nous rapidement l'essence du premier Dragons. Si dans les grandes lignes le film était plutôt conventionnel, avec un message de tolérance évident, et un scénario qui était plutôt prévisible (sauf pour la fin!), le film avait tenté une imagerie qui tranchait avec ce à quoi on était habitué, et proposait surtout des moments réellement sombres et parfois surprenants. Fond classique, mais forme plutôt osée on dira. C'est donc naturellement qu'on attendait autant, si ce n'est plus, de la part de sa suite. Après tout, on lance une licence souvent sans prendre trop de risque (surtout chez DreamWorks) et après on ose, une fois qu'elle est sur les rails. Oui, sauf que là, il semblerait que ce soit l'inverse...

 La chanson du début est plutôt entraînante!

Avant d'imaginer que le film est mauvais, parce que ce n'est pas le cas, on va quand même dire pourquoi il n'est malheureusement pas à la hauteur du premier. Déjà, et c'est le vrai ratage du film, le méchant est complètement foiré. D'une part dans son design, mélange étrange entre Gru de Moi, Moche et Méchant, Gérard Darmon et un vieux hippie dégueulasse. Voilà, moins crédible, c'est dur à trouver. Le problème ne vient pas que de son look, ça aurait pu passer sinon, mais on le montre comme un grand méchant fou furieux qui tue sans raison (d'ailleurs ce flashback de présentation est très réussie), et finalement, quand la scène qui devrait dévoiler son ignominie arrive, il agit sans plus et se contente de trop parler. Surtout que son seul objectif pourrait se résumer à «Un dragon pour les gouverner tous !». Et un peu plus tard, alors qu'il pourrait réellement gagner, ou au moins mettre grandement en danger les gentils, ben non, il agit comme les méchants idiots du cinéma, qui parlent, parlent, et sont pas contents, donc expriment leur colère en parlant au lieu d'agir... Bref, c'est un peu la déception de ce côté.


Et malheureusement, ce n'est pas le seul défaut du film. Le vrai gros problème vient du rythme, totalement bancal. On oscille sans cesse entre les différents registres d'émotions, et finalement, l'ensemble n'est jamais cohérent dans ce qu'il veut être réellement. D'ailleurs, si on apprécie qu'il y ait de l'émotion, on peut clairement reprocher au film son manque d'action. Et puisqu'on parle de rythme bancal, autant parler de l'un des scènes clés du film (sans spoiler évidemment). Il y a une bataille de grande envergure dans le film. Forcément, on s'attend à des affrontements épiques. Sauf qu'au final, tout est expédié trop rapidement. La conclusion arrive trop rapidement, et finalement le méchant cherche à prouver qu'il est méchant, et on enchaîne directement avec une séquence chargée en émotion. Séquence un poil trop longue, et qui est ensuite trop courte plus tard dans le film, alors qu'on aurait préféré qu'elle soit découpée en deux parties. Ça ne veut pas dire qu'elle est ratée, au contraire, on retiendra même difficilement ses larmes, mais mince, c'est mal rythmé. Alors forcément, on a du mal à rentrer dans le film. Sans parler de la fin du film, assez ratée, digne des Disney les plus mièvres, qui est bien trop conventionnelle pour qu'on l'apprécie réellement.

Malgré tout, Dragons 2 n'est pas raté et n'est pas un mauvais film. C'est même plutôt plaisant. L'animation est très réussie, la réalisation est dynamique, et on se laisse prendre rapidement dans le film. L'humour est au rendez-vous, et grâce à un casting vocal toujours aussi fort (Jay Baruchel, Kristen Wiig, Jonah Hill, ou encore Christopher Mintz-Plasse en tête), les vannes font mouches, même si les gags visuels, parfois en arrière plan, nous font plus rire. Dragons 2 est un bon film d'animation, mais il est bien trop conventionnel pour réellement satisfaire, surtout si on le compare au premier. Pourtant, il ravira les enfants, mais aussi les moins jeunes. On regrette juste son manque d'audace, la noirceur de son prédécesseur, et un côté épique trop peu présent. Mais s'il y a bien un film à aller voir cet été, c'est celui-ci !

mercredi 21 mai 2014

Test Mario Kart 8

Dire de Mario Kart 8 qu'il est attendu est un euphémisme. Et pas uniquement de la part des possesseurs de Wii U. Il faut quand même se rendre compte qu'on parle du meilleur jeu en multijoueur de tous les temps, et ça depuis plus de vingt ans. Parce que Mario Kart, ça rime avec carapaces, coup de p*te, victoire sur le fil, défaite sur le fil, amitiés brisées, amitiés gagnées, et surtout, avec fun intense. Peu importe la version, on s'amuse toujours dès que l'on joue à Mario Kart avec des potes. Référence absolue, créateur d'un genre, Mario Kart compte bien garder son statut pour encore les vingt prochaines années. Pour cela, il faut que la série évite les sorties de routes. Qu'en est-il donc de ce huitième épisode? La licence peut-elle encore apporter du neuf aux titres qu'elle produit? Réponse dans les paragraphes à venir.

Des nouveautés, il y en a forcément. Mais ce qu'il faut avouer, et cela saute aux yeux, c'est que la réalisation tranche clairement avec les autres jeux de la série. En même temps, les versions GameCube, Wii et 3DS ont plus ou moins des capacités graphiques similaires, et là, avec Mario Kart 8, on entre enfin dans l'ère de la haute définition. Et Nintendo ne s'est pas contenté de faire subir un léger lifting à la réalisation des anciens opus, non, tout le savoir-faire de la boîte a été réquisitionné pour nous offrir le plus beau jeu Nintendo à ce jour. Mario Kart 8 montre que la Wii U en a dans le bide, sans rivaliser avec la PS4 ou la Xbox One bien entendu, et le rendu est tout simplement magnifique. Les effets sont splendides, les couleurs explosent à l'écran, et chaque circuits fourmillent de détails qui donnent leur charme au jeu. Que ce soit les effets d'eau sur les routes ou les pilotes, ou les animations vivantes et «réalistes» des personnages, l'ensemble transpire l'effort de la réalisation soignée. On peut reprocher bien des choses à Nintendo, mais sur ce point, rien à redire. Les circuits sont d'ailleurs pour la plupart tous très inspirés, même si certains sont moins mémorables. On pense notamment pour les meilleurs à Aéroport Azur, Voie céleste, ou encore Descente givrée. Cette dernière course est la seule spéciale, qui n'est pas en trois tours de piste, mais en un grand tracé, et elle mérite le détour, ne serait-ce que pour son dernier tronçon sous forme de piste de ski assez ahurissant. Les anciens circuits ont été repensés aussi pour convenir au titre, et il faut bien avouer que c'est aussi une réussite de ce côté-là. On vole, on conduit sous l'eau, et on fait fi de la gravité dans des circuits qui ont de quoi mettre la tête à l'envers. Même si bon, ça ne se ressent pas réellement lorsqu'on joue.

 Je roule sur les murs, t'as vu!

Et justement, lorsqu'on joue, quelle sont nos sensations? Déjà, et c'est plutôt rassurant, mais malgré sa taille, la prise en main avec le Gamepad est quand même bien meilleure qu'avec une foutue Wiimote. En revanche, on regrette qu'il ne serve pas plus, pour ne pas dire qu'il est inutile. En gros, soit c'est pour jouer sans la télé (comme beaucoup de jeux), soit c'est pour afficher la carte (qui n'apparaît pas sur l'écran...), soit c'est pour appuyer sur un klaxon qui fait «pouet pouet». Pas de jaloux, il suffit d'appuyer sur la gâchette dédiée aux objets sans en posséder pour pouvoir faire «pouet pouet» à son tour. Mais bon, le jeu ne s'appelle pas Mario Klaxon, donc passons. Mélange entre les versions Wii et 3DS, ce huitième épisode ne propose dans l'absolu que peu de nouveautés, mais elles sont assez subtiles et intéressantes pour que l'on apprécie. On a le choix entre des karts, des motos, ou bien des quads. Chaque véhicule possède sa maniabilité, mais l'équilibrage a été repensé. Les motos ne sont donc plus cheatées. Comme pour Mario Kart 7, on choisit son véhicule, puis ses roues, puis son deltaplane, selon ce que l'on a débloqué avec ses pièces, mais surtout selon ses préférences de poids, vitesse, etc... Il est donc facile de choisir son assemblage parfait pour appréhender les courses de la manière que l'on préfère. Les courses justement, parlons-en. On retrouve le fameux système de pièces, remis au goût du jour depuis Mario Kart 7, qui est ici plus que primordial. Plus on a de pièces, plus on va vite, et dans cet épisode, tout peut se jouer au nombre de pièces. C'est d'ailleurs dans cette nouvelle logique que l'on se remet d'une chute ou d'un mauvais coup assez rapidement, ce qui donne du dynamisme, et ce qui est compréhensible, vu que l'on perd trois pièces à chaque fois, et c'est déjà très pénalisant. Alors perdre plein de temps en plus... Les pièces sont d'ailleurs un bonus dans le jeu, preuve de leur importance. Et en parlant de bonus, parlons des nouveautés. Un «8», qui fonctionne sur le principe du «7» de Mario Kart 7, sauf qu'il y a un bonus de plus dans le lot. Un boomerang, que l'on envoie en avant ou en arrière, et qui revient deux fois avant de partir définitivement. Une plante piranha venue tout droit de Super Mario 3D World, et qui en plus de donner du boost, détruit tout ce qui bouge et attrape les pièces éloignées. Et puis, il y a le fameux klaxon. Le vrai, pas celui qui fait «pouet pouet». En gros, il provoque une onde de choc pour exploser tout ce qui se trouve à côté. Mais surtout, ce klaxon peut détruire une carapace bleue si on l'active alors qu'elle tourne autour de nous. Et ça, eh ben ça fait plaisir ! En parlant d'objets, on ne peut désormais plus en stocker derrière soi pour en reprendre de nouveaux. On ne peut donc plus avoir trois carapaces autour de soi et trois en réserve. Idem pour les bananes. Certains pesteront, mais finalement, ça rend le jeu encore plus stratégique.

 Paré au décollage!

Que dire de plus sur ce Mario Kart 8? Que tout n'est pas parfait malheureusement. Déjà, le mode solo est une simple formalité, sauf dans les modes 150cc et Miroir où l'IA peut vous faire perdre un championnat sur une seule course... Malgré tout, en solo, c'est court. On débloque uniquement de nouveaux personnages, et le casting n'est pas foufou. Alors ok, on a viré la Reine Abeille et Wiggler, mais ne pas mettre Diddy Kong ou Birdo, c'est quand même dommage. Surtout qu'à la place, on a les sept sbires de Bowser; les fameux Koopalings, qui sont quasi similaires... Tant pis. On ajoute aussi que le mode ballon est à oublier, vu que les arènes à la place restreinte qui donnaient lieu à des combats frénétiques ont été remplacées par des circuits entiers. Choix étrange et plutôt dommage. Mais bon, on crache sur certains défauts évidents, mais il faut quand même dire ce qui est, même si le mode ballon est foiré, le mode multijoueur, l'essentiel de Mario Kart, tient une nouvelle fois de la perfection, tant le fun et l'amusement sont présents. Entre amis, voici la nouvelle référence absolue, qui vous retiendra durant des soirées, des nuits, et des années entières. Et la possibilité de mater les replays de la course (puis de les diffuser en ligne éventuellement) s'avère très sympathique, pour revoir comment on a poutré son pote avec un carapace, ou pour faire office d'arbitrage de mauvaise foi. Et puis bien sûr, il y a le mode en ligne, plus clair et complet que précédemment, qui risque de vous garder enfermés chez vous cet été. Bref, c'était évident, mais il faut quand même le préciser. Seul bémol en multi, dès que l'on joue à partir de trois sur le même écran, on perd en fluidité et en qualité. Rien de grave dans l'absolu, c'est très jouable, même s'il faut un léger temps d'adaptation. Mais comparé au balayage 60 images par secondes du mode solo ou deux joueurs, on voit la différence. (parce que oui, sur Wii U, on peut jouer en 60 images par seconde avec la résolution 1080p, n'est-ce pas la PS4 et la Xbox One, hein Watch Dogs!).

Vous l'aurez compris, Mario Kart 8 a des défauts, mais bon sang de bois de piano à queue, qu'est-ce qu'il est jouissif! Ok, seul on s'amuse moins, mais de toute manière, Mario Kart, c'est fait pour être joué à plusieurs, d'où l'intérêt du mode en ligne (ou l'intérêt d'avoir des amis et quatre manettes). Les nouveautés subtiles de gameplay ne transforment pas l'essentiel de la conduite, mais on ne se plaindra pas, puisque de toute manière le pilotage reste accessible bien que technique pour ceux qui veulent le maîtriser absolument. Avec sa réalisation époustouflante, ses circuits souvent audacieux et ingénieux, Mario Kart 8 prouve qu'il règne en maître incontesté sur le genre qu'il a instauré il y a vingt-deux ans. Les possesseurs de Wii U seront ravis, les autres se mordront les doigts ou feront le bon choix d'acheter la console.

17/20

samedi 17 mai 2014

Critique X-Men : Days of Future Past

Tandis que The Amazing Spider-Man 2 continue de pourrir nos écrans de cinéma, d'autres films de super-héros sont prévus pour bientôt. Et toujours de la part de Marvel. Le prochain en date, c'est X-Men : Days of Future Past, à la fois suite et préquelle. Une suite à la préquelle qui est aussi une suite à la trilogie, mais qui se passe en partie avant. Bref, rien de bien compliqué, on va vous expliquer un peu plus tard. Alors que X-Men : Le Commencement avait été une bonne surprise, surtout après la déception de X-Men : L'affrontement Final, on attendait impatiemment une suite. Et finalement, c'est un des épisodes les plus connus de la saga X-Men qui a été adapté au cinéma. Un épisode qui mêle futur et passé. Et c'est en ça que le film est une suite à la trilogie et à la préquelle. On avait de quoi attendre cet opus, tant avec crainte qu'avec enthousiasme. Reste à voir qui de l'enthousiasme ou de la crainte avait raison.

Le film commence de manière assez déroutante. Un univers que l'on ne connaît pas, très sombre, avec des centaines de cadavres que des camions vident dans des décharges. Le ton est donné. On apprend que l'action se situe dans le futur et que les mutants et les humains qui les aident sont traqués par les Sentinelles, des espèces de robots géants surpuissants capables de s'adapter aux pouvoirs de leurs adversaires. Et rapidement on enchaîne avec une séquence d'action assez impressionnante dans laquelle de nombreux X-Men se battent contre des Sentinelles, et... meurent. Oui, vous avez bien lu. On est face à une guerre sans merci, et attendez-vous à voir certains de vos mutants préférés se faire tuer de manière parfois assez violentes (au moins trois démembrements dans le lot!). Eh oui, le ton était donné dès la scène d'introduction avec les cadavres rappelez-vous. Et comme cette situation craint un peu du boudin, la solution pour s'en sortir c'est d'envoyer Wolverine dans le passé afin de convaincre les jeunes Charles et Erik de l'aider à empêcher un événement plutôt marquant d'avoir lieu. C'est le point de départ du film. On laisse Logan enfiler son pantalon à pattes d'éléphants, et hop, petit retour en 1973.


A partir de ce moment, il faut se rendre à l'évidence sur deux points. Déjà, il y aura bien moins d'action que dans le futur, forcément. Ensuite, les X-Men qui se battent ensemble, eh bien c'est rapé, puisque le film va principalement se concentrer sur quatre personnages : Charles Xavier, Erik, Raven, et Logan. Eh oui, X-Men : Days of Future Past lorgne plus du côté de X-Men : Le Commencement. Et si ça ne plaira pas à tout le monde, cela a pourtant plusieurs aspects plus que positifs. Le scénario est bien écrit, tient la route, et offre une nouvelle fois un travail sur les personnages très réussi. Ce qui amène aux acteurs, qui sont quasiment tous parfaits dans leurs rôles, James McAvoy, Michael Fassbender et Jennifer Lawrence en tête. Le premier campe un Charles Xavier en pleine dépression, le deuxième un Magneto toujours aussi ambigüe, et la dernière confirme qu'on aurait pas pu prendre meilleure actrice pour le rôle de la très bleue Mystique. Bon scénario et excellents acteurs, le film part plutôt bien!


Sans une réalisation à la hauteur, tous ces efforts ont rapidement de quoi être vains. Et quand on sait que ce n'est plus Matthew Vaughn, réalisateur du très bon X-Men : Le Commencement, qui est derrière la caméra, il y a de quoi avoir quelques craintes. Alors oui, c'est Bryan Singer qui réalise le film, le même qui a réalisé les deux premiers X-Men, mais bon, on ne peut pas dire qu'il possède le talent d'un Matthew Vaughn malheureusement... Alors attention, la mise en scène tient la route, elle est honnête, et lors des phases d'action, c'est même plutôt sacrément bien foutu, donc il ne faut pas s'imaginer que c'est mauvais, bien au contraire, mais ça aurait pu être très probablement encore mieux avec Vaughn derrière la caméra. On ne reste pas sur sa faim malgré tout. En revanche, ce qui est potentiellement dommage, c'est que comme quasiment l'intégralité du film se déroule dans le passé, eh bien les mutants de la trilogie, du futur donc, ce sont limite des caméos. Donc quand on en voit certains sur des affiches promotionnelles, il y a presque de quoi rire. Et puis quitte à souligner les défauts du film, les fins sont outrageusement scandaleuses, à l'instar des autres film de super-héros qui ont déjà prévu quarante-trois suites. Donc la fin de X-Men : Days of Future Past et sa scène post-générique annoncent Wolverine 3 et X-Men 6... Dommage, le film aurait été une conclusion parfaite à la franchise sur grand écran.

Malgré certains défauts, vous l'aurez compris, X-Men : Days of Future Past est un bon film. Et de nos jours, c'est presque trop rare quand on voit ce que l'on nous sert régulièrement. Certes, l'action est peut-être moins présente que prévu, mais le film réserve son lot de séquences mémorables, de l'introduction à la scène d'évasion du Pentagone (scène qui semble clairement avoir été conçue pour être LA scène du film, faite pour plaire aux spectateurs, mais bon, on ne va pas la critiquer) pour ne citer que ces deux-là. Le résultat est un bon divertissement, un bon film de super-héros, et à l'heure actuelle, c'est trop rare pour qu'on passe à côté. Alors n'hésitez pas, si vous en avez l'occasion, allez voir X-Men : Days of Future Past.

jeudi 1 mai 2014

Critique The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d'un Héros

En 2012, alors que sortait The Amazing Spider-Man, un article avait été écrit afin de dire que c'était une bonne surprise. Aujourd'hui, alors que sa suite vient d'arriver sur nos écrans, on va vous expliquer pourquoi il s'agit de l'un des pires films de super-héros existants. Oui, rien que ça.

The Amazing Spider-Man 2 prend forcément part après le premier volet. On retrouve donc un Peter Parker tout juste diplômé, en couple avec Gwen Stacy (Emma Stone, radieuse), et qui porte toujours le costume de l'homme araignée. Et comme l'affiche et les bande-annonces nous l'ont montré, ou plutôt essayé de faire croire, il devra affronter trois méchants, et pas des moindres. Electro, le Bouffon Vert, et le Rhino. Bref, un beau programme en perspective, qui commence très très mal. Dès le début le film nous rappelle le seul intérêt de ce reboot, la vérité sur les parents de Peter Parker (mais on verra rapidement que le seul intérêt de ce reboot c'est Emma Stone en fait). On commence donc avec une scène qui nous apprend la cause de leur mort. Et c'est via une scène d'action qui brûle les yeux qui se déroule dans un avion, incohérente et montée avec les pieds par un monteur cul-de-jatte, que ça se passe. Déjà, on sent qu'il y a un problème, et que si le reste du film est constamment de cet acabit, c'est mal barré. Heureusement, on enchaîne directement avec la première scène d'action du film, et on est rassuré. Non, c'est une blague, c'est aussi mal réalisé et aussi mal monté. C'est limite incompréhensible. Ajoutons à cela Paul Giamatti qui a dû oublier comment jouer, pour incarner de manière aussi outrancière et ridicule un méchant très méchant hahaha je vous déteste tous parce que je suis russe, et on de demande ce que l'on fout dans la salle face à une parodie de film d'action.

Et on se le demande aussi durant tout le reste du film malheureusement... La faute à une réalisation sans âme, mais surtout à un scénario (si on peut appeler ça comme ça) qui semble avoir été pensé pour en mettre le plus possible, tant pis pour la cohérence, et qui est moins bien écrit qu'un scénario de dessin animé diffusé sur France 4. On suit une trame scénaristique dont on a rien a foutre réellement, parce que jamais on se sent concerné. Mais le pire. Le pire du pire du pire. Ce sont les méchants. Si Paul Giamatti est nullissime (mon Dieu, que t'ont-ils fait?) en Rhino aussi pathétique qu'inexistant, la palme du méchant le plus ridicule de l'histoire des super-héros de film revient à Electro. Ou comment Jamie Foxx a perdu l'intégralité de son charisme en un seul film. Introduit comme un scientifique sans ami, il ferait passer les pires caricatures de nerds et de geeks des années 80 pour des personnes crédibles. Là, Jamie Foxx/Max Dillon est un scientifique fanatique de Spider-Man qui s'imagine être son ami, et qui doit probablement aussi se toucher la nuit dans son lit en pensant à lui. Avec les bonnes lunettes ringardes, les cheveux gras immondes et mal coiffés, et les gens qui le considèrent comme du caca. Bref, le cliché absolu de la caricature du cliché. Puis dans une scène totalement ridicule il se transforme en na'vi, et ses intentions ne changent pas : «Spider-Man, tu veux être mon meilleur ami du monde? Je peux renifler ton costume après que tu l'aies porté?». Mais bon, comme tout ne se passe pas comme prévu, hop, il va vouloir s'en prendre à la Terre entière, c'est à dire New-York. Ah, ces méchants vachement crédibles. Ils sont trop sensibles.


Mais on n'a pas parlé du Bouffon Vert! En effet, Harry Osborn, qui se transforme 25 minutes avant la fin, dans le seul but de (Spoiler, donc on ne dira pas quoi) puis ensuite d'introduire de manière faussement masquée les Sinistre Six. En gros, il n'est pas vraiment hyper utile, à part pour créer une scène d'émotion intense plutôt ratée, et on le voit huit minutes à tout casser dans le film, le temps d'un combat aussi épique qu'une partie de Monopoly avec un aveugle. A noter que durant cet affrontement, il y a une scène de lancement de toile très éjaculatoire, et dans le contexte, on hésite entre risible ou plutôt audacieux mais risible malgré tout. Bref, les méchants, vous l'aurez compris, sont tous ratés. Mais le pire, c'est qu'on a osé nous vendre le film comme une succession de scènes magistrales relatant les affrontement terribles entre Spider-Man et ses ennemis. Sauf qu'au final, il n'y a réellement qu'un méchant dans l'histoire : Electro. Le Bouffon vert apparaît moins d'une dizaine de minutes, comme dit plus haut, et le Rhino, n'en parlons pas. Paul Giamatti doit apparaître environ six minutes à tout casser, et tout juste trois dans le «costume» du Rhino. En gros, on nous vend un film avec trois méchants, et on se retrouve avec... ben pas grand-chose. Surtout que le seul réel combat du film, c'est contre Electro. Un combat totalement incohérent avec le personnage d'ailleurs. Mais bon, le pire dans tout ça, c'est que jamais les trois méchants n'interviennent ensemble! A l'exception d'une rare fois où Electro vient aider Harry qui n'est pas encore un bouffon, pardon, le Bouffon. Mais sinon, rien. Aucun affrontement épique avec tous les méchants. Juste un combat nul avec un pauvre méchant sorti tout droit d'un livre de Oui-Oui. Lorsqu'on se rappelle le final dantesque du Spider-Man 3 de Sam Raimi, qui opposait l'Homme-Sable, Venom, le Bouffon Vert et Spider-Man, on se dit que bordel, The Amazing Spider-Man 2 passe entièrement à côté de ce qui aurait pu, aurait dû, faire sa force.

Alors oui, il ne faut pas comparer. Mais merde quoi, il y a un moment, il faut se rendre à l'évidence, The Amazing Spider-Man 2 est juste tout pourri. La seule chose qui a de l'intérêt dans le film, c'est la relation entre Peter et Gwen. Et venant d'un réalisateur qui a commencé par une comédie romantique on en attendait pas moins. Le pire, c'est quand on connaît les raisons du pourquoi les scénaristes (berk, comment on peut les appeler ainsi?!) ont privilégié cet aspect. Alors oui, ça fonctionne plutôt bien en partie, mais on ne va pas voir The Amazing Spider-Man 2 dans l'optique de voir The Spectacular Now (meilleure et plus belle comédie romantique de ces dix dernières années à voir absolument). Et la comparaison n'est pas faite au hasard, puisque lors de la scène la plus intéressante d'un point de vue sentimentale entre Peter et Gwen, la musique est celle du générique de fin de The Spectacular Now. Donc on est bien dans une comédie romantique, mais avec des vrais faux méchants, un vrai faux super-héros, et deux heures inutiles pour vingt minutes de romance plutôt bien fichues en partie. C'est plutôt longuet pour pas grand-chose.

Vous l'aurez compris, The Amazing Spider-Man 2 est absolument raté, jusque dans ses thèmes musicaux absolument infâmes, composés par un Hans Zimmer qui n'en a décidément plus rien à foutre depuis longtemps, et dont les partitions immondes de Man of Steel deviendraient presque les meilleures de sa carrière face à ce qu'il nous pond ici. Ce n'est pas bien de comparer, oui, et forcément The Amazing Spider-Man 2 sera mauvais face à la trilogie de Sam Raimi. Et puisqu'on parle de comparaison, Spider-Man 3 a été perçu comme décevant à sa sortie, parce qu'il est moins bon que les deux premiers, mais au final, c'est un très bon film de super-héros. Sauf que là, même sans comparer, c'est très mauvais. Entre un scénario écrit avec le cul, une réalisation fade, et un manque absolu de combat un tant soit peu épique, le film est un ratage absolu. Pire, ça va même au-delà. Il prend le spectateur pour des cons. Il n'y a qu'à voir son final putassier qui va à l'encontre de l'attente des spectateurs en ne montrant pas ce que l'on nous avait promis en désamorçant toute intensité dramatique. Et soyons honnêtes, quand on voit ça, on se dit que le film est clairement en train d'enc*ler le monde est ce qu'on appelle un foutage de gueule assez monumental. Donc non, on ne dira pas que c'était mieux avant, on vous laissera juger par vous-même. Mais ne revenez pas pleurer plus tard, on vous aura prévenus.