En 2012, alors que sortait
The Amazing Spider-Man, un article avait été écrit afin de dire que c'était une bonne surprise. Aujourd'hui, alors que sa suite
vient d'arriver sur nos écrans, on va vous expliquer pourquoi il
s'agit de l'un des pires films de super-héros existants. Oui, rien
que ça.
The Amazing Spider-Man 2
prend forcément part après le premier volet. On retrouve donc un
Peter Parker tout juste diplômé, en couple avec Gwen Stacy (Emma
Stone, radieuse), et qui porte toujours le costume de l'homme
araignée. Et comme l'affiche et les bande-annonces nous l'ont
montré, ou plutôt essayé de faire croire, il devra affronter trois
méchants, et pas des moindres. Electro, le Bouffon Vert, et le
Rhino. Bref, un beau programme en perspective, qui commence très
très mal. Dès le début le film nous rappelle le seul intérêt de
ce reboot, la vérité sur les parents de Peter Parker (mais on verra
rapidement que le seul intérêt de ce reboot c'est Emma Stone en
fait). On commence donc avec une scène qui nous apprend la cause de
leur mort. Et c'est via une scène d'action qui brûle les yeux qui se déroule dans un avion, incohérente et montée avec les pieds par un monteur
cul-de-jatte, que ça se passe. Déjà, on sent qu'il y a un problème,
et que si le reste du film est constamment de cet acabit, c'est mal
barré. Heureusement, on enchaîne directement avec la première scène
d'action du film, et on est rassuré. Non, c'est une blague, c'est
aussi mal réalisé et aussi mal monté. C'est limite
incompréhensible. Ajoutons à cela Paul Giamatti qui a dû oublier
comment jouer, pour incarner de manière aussi outrancière et
ridicule un méchant très méchant hahaha je vous déteste tous parce que
je suis russe, et on de demande ce que l'on fout dans la salle face à
une parodie de film d'action.
Et on se le demande aussi
durant tout le reste du film malheureusement... La faute à une
réalisation sans âme, mais surtout à un scénario (si on peut
appeler ça comme ça) qui semble avoir été pensé pour en mettre
le plus possible, tant pis pour la cohérence, et qui est moins bien
écrit qu'un scénario de dessin animé diffusé sur France 4. On
suit une trame scénaristique dont on a rien a foutre réellement,
parce que jamais on se sent concerné. Mais le pire. Le pire du pire
du pire. Ce sont les méchants. Si Paul Giamatti est nullissime (mon
Dieu, que t'ont-ils fait?) en Rhino aussi pathétique qu'inexistant,
la palme du méchant le plus ridicule de l'histoire des super-héros
de film revient à Electro. Ou comment Jamie Foxx a perdu
l'intégralité de son charisme en un seul film. Introduit comme un
scientifique sans ami, il ferait passer les pires caricatures de
nerds et de geeks des années 80 pour des personnes crédibles. Là,
Jamie Foxx/Max Dillon est un scientifique fanatique de Spider-Man qui
s'imagine être son ami, et qui doit probablement aussi se toucher la
nuit dans son lit en pensant à lui. Avec les bonnes lunettes
ringardes, les cheveux gras immondes et mal coiffés, et les gens qui
le considèrent comme du caca. Bref, le cliché absolu de la
caricature du cliché. Puis dans une scène
totalement ridicule il se transforme en na'vi, et ses intentions ne changent pas :
«Spider-Man, tu veux être mon meilleur ami du monde? Je
peux renifler ton costume après que tu l'aies porté?».
Mais bon, comme tout ne se passe pas comme prévu, hop, il va vouloir
s'en prendre à la Terre entière, c'est à dire New-York. Ah, ces méchants vachement crédibles. Ils sont trop sensibles.
Mais on n'a pas parlé du
Bouffon Vert! En effet, Harry Osborn, qui se transforme 25
minutes avant la fin, dans le seul but de (Spoiler, donc on ne dira
pas quoi) puis ensuite d'introduire de manière faussement masquée
les Sinistre Six. En gros, il n'est pas vraiment hyper utile, à part
pour créer une scène d'émotion intense plutôt ratée, et on le
voit huit minutes à tout casser dans le film, le temps d'un combat
aussi épique qu'une partie de Monopoly avec un aveugle. A noter que
durant cet affrontement, il y a une scène de lancement de toile très
éjaculatoire, et dans le contexte, on hésite entre risible ou
plutôt audacieux mais risible malgré tout. Bref, les méchants,
vous l'aurez compris, sont tous ratés. Mais le pire, c'est qu'on a
osé nous vendre le film comme une succession de scènes magistrales
relatant les affrontement terribles entre Spider-Man et ses ennemis.
Sauf qu'au final, il n'y a réellement qu'un méchant dans
l'histoire : Electro. Le Bouffon vert apparaît moins d'une
dizaine de minutes, comme dit plus haut, et le Rhino, n'en parlons
pas. Paul Giamatti doit apparaître environ six minutes à tout
casser, et tout juste trois dans le «costume» du Rhino.
En gros, on nous vend un film avec trois méchants, et on se retrouve
avec... ben pas grand-chose. Surtout que le seul réel combat du
film, c'est contre Electro. Un combat totalement incohérent avec le
personnage d'ailleurs. Mais bon, le pire dans tout ça, c'est que
jamais les trois méchants n'interviennent ensemble! A
l'exception d'une rare fois où Electro vient aider Harry qui n'est
pas encore un bouffon, pardon, le Bouffon. Mais sinon, rien. Aucun
affrontement épique avec tous les méchants. Juste un combat
nul avec un pauvre méchant sorti tout droit d'un livre de Oui-Oui.
Lorsqu'on se rappelle le final dantesque du Spider-Man 3 de Sam
Raimi, qui opposait l'Homme-Sable, Venom, le Bouffon Vert et
Spider-Man, on se dit que bordel, The Amazing Spider-Man 2 passe
entièrement à côté de ce qui aurait pu, aurait dû, faire sa
force.
Alors oui, il ne faut pas
comparer. Mais merde quoi, il y a un moment, il faut se rendre à
l'évidence, The Amazing Spider-Man 2 est juste tout pourri. La
seule chose qui a de l'intérêt dans le film, c'est la relation
entre Peter et Gwen. Et venant d'un réalisateur qui a commencé par
une comédie romantique on en attendait pas moins. Le pire, c'est
quand on connaît les raisons du pourquoi les scénaristes (berk,
comment on peut les appeler ainsi?!) ont privilégié cet aspect. Alors
oui, ça fonctionne plutôt bien en partie, mais on ne va pas voir
The Amazing Spider-Man 2 dans l'optique de voir The Spectacular Now
(meilleure et plus belle comédie romantique de ces dix dernières
années à voir absolument). Et la comparaison n'est pas faite au
hasard, puisque lors de la scène la plus intéressante d'un point de
vue sentimentale entre Peter et Gwen, la musique est celle du
générique de fin de The Spectacular Now. Donc on est bien dans une
comédie romantique, mais avec des vrais faux méchants, un vrai faux
super-héros, et deux heures inutiles pour vingt minutes de romance
plutôt bien fichues en partie. C'est plutôt longuet pour pas
grand-chose.
Vous l'aurez compris, The Amazing
Spider-Man 2 est absolument raté, jusque dans ses thèmes musicaux
absolument infâmes, composés par un Hans Zimmer qui n'en a
décidément plus rien à foutre depuis longtemps, et dont les
partitions immondes de Man of Steel deviendraient presque les
meilleures de sa carrière face à ce qu'il nous pond ici. Ce n'est
pas bien de comparer, oui, et forcément The Amazing Spider-Man 2
sera mauvais face à la trilogie de Sam Raimi. Et puisqu'on parle de
comparaison, Spider-Man 3 a été perçu comme décevant à sa sortie, parce qu'il
est moins bon que les deux premiers, mais au final, c'est un très
bon film de super-héros. Sauf que là, même sans comparer, c'est
très mauvais. Entre un scénario écrit avec le cul, une
réalisation fade, et un manque absolu de combat un tant soit peu
épique, le film est un ratage absolu. Pire, ça va même au-delà.
Il prend le spectateur pour des cons. Il n'y a qu'à voir son final
putassier qui va à l'encontre de l'attente des spectateurs en ne
montrant pas ce que l'on nous avait promis en désamorçant toute
intensité dramatique. Et soyons honnêtes, quand on voit ça, on se
dit que le film est clairement en train d'enc*ler le monde est ce
qu'on appelle un foutage de gueule assez monumental. Donc non, on ne
dira pas que c'était mieux avant, on vous laissera juger par
vous-même. Mais ne revenez pas pleurer plus tard, on vous aura
prévenus.
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