jeudi 1 mai 2014

Critique The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d'un Héros

En 2012, alors que sortait The Amazing Spider-Man, un article avait été écrit afin de dire que c'était une bonne surprise. Aujourd'hui, alors que sa suite vient d'arriver sur nos écrans, on va vous expliquer pourquoi il s'agit de l'un des pires films de super-héros existants. Oui, rien que ça.

The Amazing Spider-Man 2 prend forcément part après le premier volet. On retrouve donc un Peter Parker tout juste diplômé, en couple avec Gwen Stacy (Emma Stone, radieuse), et qui porte toujours le costume de l'homme araignée. Et comme l'affiche et les bande-annonces nous l'ont montré, ou plutôt essayé de faire croire, il devra affronter trois méchants, et pas des moindres. Electro, le Bouffon Vert, et le Rhino. Bref, un beau programme en perspective, qui commence très très mal. Dès le début le film nous rappelle le seul intérêt de ce reboot, la vérité sur les parents de Peter Parker (mais on verra rapidement que le seul intérêt de ce reboot c'est Emma Stone en fait). On commence donc avec une scène qui nous apprend la cause de leur mort. Et c'est via une scène d'action qui brûle les yeux qui se déroule dans un avion, incohérente et montée avec les pieds par un monteur cul-de-jatte, que ça se passe. Déjà, on sent qu'il y a un problème, et que si le reste du film est constamment de cet acabit, c'est mal barré. Heureusement, on enchaîne directement avec la première scène d'action du film, et on est rassuré. Non, c'est une blague, c'est aussi mal réalisé et aussi mal monté. C'est limite incompréhensible. Ajoutons à cela Paul Giamatti qui a dû oublier comment jouer, pour incarner de manière aussi outrancière et ridicule un méchant très méchant hahaha je vous déteste tous parce que je suis russe, et on de demande ce que l'on fout dans la salle face à une parodie de film d'action.

Et on se le demande aussi durant tout le reste du film malheureusement... La faute à une réalisation sans âme, mais surtout à un scénario (si on peut appeler ça comme ça) qui semble avoir été pensé pour en mettre le plus possible, tant pis pour la cohérence, et qui est moins bien écrit qu'un scénario de dessin animé diffusé sur France 4. On suit une trame scénaristique dont on a rien a foutre réellement, parce que jamais on se sent concerné. Mais le pire. Le pire du pire du pire. Ce sont les méchants. Si Paul Giamatti est nullissime (mon Dieu, que t'ont-ils fait?) en Rhino aussi pathétique qu'inexistant, la palme du méchant le plus ridicule de l'histoire des super-héros de film revient à Electro. Ou comment Jamie Foxx a perdu l'intégralité de son charisme en un seul film. Introduit comme un scientifique sans ami, il ferait passer les pires caricatures de nerds et de geeks des années 80 pour des personnes crédibles. Là, Jamie Foxx/Max Dillon est un scientifique fanatique de Spider-Man qui s'imagine être son ami, et qui doit probablement aussi se toucher la nuit dans son lit en pensant à lui. Avec les bonnes lunettes ringardes, les cheveux gras immondes et mal coiffés, et les gens qui le considèrent comme du caca. Bref, le cliché absolu de la caricature du cliché. Puis dans une scène totalement ridicule il se transforme en na'vi, et ses intentions ne changent pas : «Spider-Man, tu veux être mon meilleur ami du monde? Je peux renifler ton costume après que tu l'aies porté?». Mais bon, comme tout ne se passe pas comme prévu, hop, il va vouloir s'en prendre à la Terre entière, c'est à dire New-York. Ah, ces méchants vachement crédibles. Ils sont trop sensibles.


Mais on n'a pas parlé du Bouffon Vert! En effet, Harry Osborn, qui se transforme 25 minutes avant la fin, dans le seul but de (Spoiler, donc on ne dira pas quoi) puis ensuite d'introduire de manière faussement masquée les Sinistre Six. En gros, il n'est pas vraiment hyper utile, à part pour créer une scène d'émotion intense plutôt ratée, et on le voit huit minutes à tout casser dans le film, le temps d'un combat aussi épique qu'une partie de Monopoly avec un aveugle. A noter que durant cet affrontement, il y a une scène de lancement de toile très éjaculatoire, et dans le contexte, on hésite entre risible ou plutôt audacieux mais risible malgré tout. Bref, les méchants, vous l'aurez compris, sont tous ratés. Mais le pire, c'est qu'on a osé nous vendre le film comme une succession de scènes magistrales relatant les affrontement terribles entre Spider-Man et ses ennemis. Sauf qu'au final, il n'y a réellement qu'un méchant dans l'histoire : Electro. Le Bouffon vert apparaît moins d'une dizaine de minutes, comme dit plus haut, et le Rhino, n'en parlons pas. Paul Giamatti doit apparaître environ six minutes à tout casser, et tout juste trois dans le «costume» du Rhino. En gros, on nous vend un film avec trois méchants, et on se retrouve avec... ben pas grand-chose. Surtout que le seul réel combat du film, c'est contre Electro. Un combat totalement incohérent avec le personnage d'ailleurs. Mais bon, le pire dans tout ça, c'est que jamais les trois méchants n'interviennent ensemble! A l'exception d'une rare fois où Electro vient aider Harry qui n'est pas encore un bouffon, pardon, le Bouffon. Mais sinon, rien. Aucun affrontement épique avec tous les méchants. Juste un combat nul avec un pauvre méchant sorti tout droit d'un livre de Oui-Oui. Lorsqu'on se rappelle le final dantesque du Spider-Man 3 de Sam Raimi, qui opposait l'Homme-Sable, Venom, le Bouffon Vert et Spider-Man, on se dit que bordel, The Amazing Spider-Man 2 passe entièrement à côté de ce qui aurait pu, aurait dû, faire sa force.

Alors oui, il ne faut pas comparer. Mais merde quoi, il y a un moment, il faut se rendre à l'évidence, The Amazing Spider-Man 2 est juste tout pourri. La seule chose qui a de l'intérêt dans le film, c'est la relation entre Peter et Gwen. Et venant d'un réalisateur qui a commencé par une comédie romantique on en attendait pas moins. Le pire, c'est quand on connaît les raisons du pourquoi les scénaristes (berk, comment on peut les appeler ainsi?!) ont privilégié cet aspect. Alors oui, ça fonctionne plutôt bien en partie, mais on ne va pas voir The Amazing Spider-Man 2 dans l'optique de voir The Spectacular Now (meilleure et plus belle comédie romantique de ces dix dernières années à voir absolument). Et la comparaison n'est pas faite au hasard, puisque lors de la scène la plus intéressante d'un point de vue sentimentale entre Peter et Gwen, la musique est celle du générique de fin de The Spectacular Now. Donc on est bien dans une comédie romantique, mais avec des vrais faux méchants, un vrai faux super-héros, et deux heures inutiles pour vingt minutes de romance plutôt bien fichues en partie. C'est plutôt longuet pour pas grand-chose.

Vous l'aurez compris, The Amazing Spider-Man 2 est absolument raté, jusque dans ses thèmes musicaux absolument infâmes, composés par un Hans Zimmer qui n'en a décidément plus rien à foutre depuis longtemps, et dont les partitions immondes de Man of Steel deviendraient presque les meilleures de sa carrière face à ce qu'il nous pond ici. Ce n'est pas bien de comparer, oui, et forcément The Amazing Spider-Man 2 sera mauvais face à la trilogie de Sam Raimi. Et puisqu'on parle de comparaison, Spider-Man 3 a été perçu comme décevant à sa sortie, parce qu'il est moins bon que les deux premiers, mais au final, c'est un très bon film de super-héros. Sauf que là, même sans comparer, c'est très mauvais. Entre un scénario écrit avec le cul, une réalisation fade, et un manque absolu de combat un tant soit peu épique, le film est un ratage absolu. Pire, ça va même au-delà. Il prend le spectateur pour des cons. Il n'y a qu'à voir son final putassier qui va à l'encontre de l'attente des spectateurs en ne montrant pas ce que l'on nous avait promis en désamorçant toute intensité dramatique. Et soyons honnêtes, quand on voit ça, on se dit que le film est clairement en train d'enc*ler le monde est ce qu'on appelle un foutage de gueule assez monumental. Donc non, on ne dira pas que c'était mieux avant, on vous laissera juger par vous-même. Mais ne revenez pas pleurer plus tard, on vous aura prévenus.

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