lundi 31 décembre 2012

2013 : ce que le futur nous réserve

L’année se termine, une autre va bientôt venir la remplacer. Après avoir fait le bilan de cette année qui se finit, il est temps de se tourner vers l’avenir, vers l’infini et au-delà ! Enfin, juste vers l’avenir pour le moment. 2013, c’est le nom de cette nouvelle année, et après une année 2012 déjà bien chargée, il y a encore de quoi faire pour la suite.

La guerre des consoles est déclarée, même si elle n’a jamais réellement cessé d’exister. C’est juste que l’on va franchir un nouveau cap. Alors que la Wii a enterré ses concurrentes, qui sont plus ou moins à égalité, que la 3DS ridiculise la pauvre PS Vita, Nintendo, dans l’espoir de renouveler ses deux derniers exploits, vient de sortir la Wii U, sa dernière console de salon. On attend bien entendu les ripostes de Sony et Microsoft, qui ne devraient tarder à venir. Le prochain E3 risque d’être fort en annonces, même s’il se pourrait que tout se fasse avant, soit lors d’évènements spéciaux et spécifiques, soit lors d’autres salons, tels que le CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas en janvier, le plus grand salon consacré aux nouvelles technologies. On le sait de toutes manières, les deux entreprises bossent sur une nouvelle génération de console, ce n’est pas un secret. Reste à savoir qui lancera l’offensive en premier, Sony ou Microsoft. Reste aussi à savoir si les deux consoles seront sous le sapin du prochain Noël ? Attendre 2014, ou s’assurer une place dès 2013 ? C’est ce que l’on verra, mais il semblerait qu’il ne faille pas trop attendre, cette génération de console s’essoufflant de plus en plus, malgré l’apparition de grands jeux à venir.

Et en parlant des jeux à venir pour cette année 2013, il semblerait bien que ce soit pour l’instant Sony avec sa Playstation 3 qui remporte la mise. Bien sûr, Microsoft aura aussi le droit aux jeux multi plates-formes et bénéficiera sûrement de quelques exclusivités, quant à Nintendo et sa Wii U, on aura bien évidemment le droit à des bons gros jeux comme on les attend, mais peu de grosses annonces officielles pour l’instant, et puis on en reparlera un peu plus tard dans cet article. Pour le moment, Sony profite réellement des titres de 2013. Et cela dès le mois de janvier avec Nino Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste. Ce RPG nippon à l’ambiance film de Miyazaki profite d’un développement dû à Level-5 et au studio Ghibli, ce qui explique son univers enchanteur et onirique, et sa réalisation magnifique sublimée par les thèmes musicaux de Joe Hisaishi. Sorti au Japon en décembre 2011, Ni no Kuni est une grosse attente depuis un moment déjà, et les possesseurs de PS3 pourront en profiter sur le territoire français, entièrement traduit, mais conservant le doublage japonais original. Un titre qui s’annonce un véritable bonheur. On verra bien le 25 janvier.

 Ni No Kuni, l'un des jeux les plus attendus de l'année

Parmi les autres exclusivités Sony, deux autres titres résonnent bien assez fort, au point qu’on ne peut en aucun cas les oublier. Tout d’abord The Last of Us, qui a vendu du rêve à de nombreux joueurs dès son annonce en décembre 2011 lors de la cérémonie des VGA. Ce titre, développé par Naughty Dog (Crash Bandicoot, Jak and Daxter, et bien évidemment Uncharted) est un mélange entre survival-horror et aventure. On y contrôle Joel, accompagné d’une jeune fille, Eli, qui doit la protéger tout en survivant dans un monde dévasté où la plupart des gens ont été contaminés. Et pourtant, il ne s’agit pas simplement d’un énième jeu de zombie ou autre. Mais bien d’un jeu de survie, dans lequel il faut se défendre contre les autres êtres humains prêts à tuer pour nous voler nos vivres ou nos munitions. Et puis, tuer un homme ne sera pas aussi simple. Avec des munitions réduites, il faudra parfois y aller les mains nues, et cela prendra alors un certain temps. Se basant sur un réalisme assez poussé et cru, The Last of us promet une expérience aussi marquante que potentiellement traumatisante. Verdict le 7 mai.

Chouchou absolu, attente ultime, et peut-être futur jeu 2013, voici Beyond : Two Souls. Développé par Quantic Dream et donc réalisé par David Cage, le titre reprend en partie ce qui a fait la singularité de Heavy Rain, son prédécesseur. Motion Capture pour des graphismes splendides ici, bien au-delà du titre précédent, afin de renforcer le réalisme, mystère, action, QTE, mais aussi, et c’est une nouveauté, la présence du paranormal qui inclut une touche de fantastique bienvenue. Le personnage central possède en effet de curieux pouvoirs. Si l’on est en droit de se poser des questions sur le jeu et sa jouabilité, vu que Heavy Rain ne s’était pas totalement montré convaincant sur ce point, il faudra en revanche s’attendre à vivre une nouvelle fois une expérience unique et assez forte. Mais ce qui fait la réelle force du titre, c’est la présence d’Ellen Page au casting, et pas uniquement pour donner sa voix, mais aussi son apparence. Rien que pour ça, ce jeu est une des plus grosses attentes de cette année 2013. Exclusif à la PS3, aucune date n’a encore été annoncée pour le moment.

 Ellen, Beyond : Two Souls

Il n’y a pas que Sony dans la vie, et bien d’autres jeux vont sortir sur différents supports. Une des plus grosses attentes est bien entendu Tomb Raider, reboot de la série, qui nous plonge dans une aventure au contrôle d’une Lara Croft toute jeune, pour sa première réelle aventure, qu’elle vivra malgré elle. Mélange subtil de survie et d’action, le titre a l’air vraiment prenant, et cela malgré la présence de QTE. On verra si la jeunesse réussit mieux à Lara que ses aventures 4, 5 et 6, mais vu le tournant qu’elle a su prendre pour revenir à ses origines et nous offrir enfin de bons jeux, ce nouvel opus, nouveaux dans tous les sens du terme, risque fort de charmer les joueurs. Une autre grosse attente est un jeu de rôle, oui, un jeu de rôle, et pourtant, c’est un jeu South Park. Rarement réputée pour ses adaptations en jeux, la série risque cette fois-ci de contredire ses erreurs du passé. Hommage complet à la série, le titre s’annonce aussi comme un réel et bon RPG au tour par tour, marqué par l’humour de Trey Parker et Matt Stone, qui ont écrit le jeu. Alors, juste un festival de références, ou bien vrai bon jeu qui allie qualité et licence tirée d’une série télévisée ? Pour finir rapidement sur les jeux les plus attendus, et il y en a pas mal qui sont ici oubliés volontairement, on parle de GTA V. Inutile d’en rajouter plus, le nom se suffit à lui-même, et vous avez probablement dû déjà tout lire sur le sujet. Il s’annonce comme le meilleur de la série. En même temps, Rockstar réussit l’exploit de toujours faire mieux à chaque fois, cela ne nous étonne presque plus.

Dorénavant, passons aux jeux qui devraient normalement sortir exclusivement sur les consoles de Nintendo. La firme de Kyoto est réputée pour ses grosses licences, mais peu semblent être de la partie en 2013. On ne va pas parier sur un nouveau The Legend of Zelda, vu que Skyward Sword est sorti en fin d’année dernière. Le fameux nouveau Mario en 3D, cela serait étonnant qu’il sorte déjà cette année, même si la fin 2013 serait une bonne période. L’été ou le Noël 2014 paraissent plus probables toutefois. Samus Aran n’a pas donné de nouvelle, ni Fox McCloud. On aura tout de même le droit à Pikmin 3, qui devrait arriver au mois de mars. Mais sinon, c’est un peu tout ce qu’il y a, comme annonce officielle. Ludovic Amouroux, chef de produit Nintendo France a pourtant dit que la sortie du prochain Smash Bros., sur Wii U, se ferait en 2013. Reste à voir ce qu’il en sera vraiment. Heureusement, l’année qui arrive sera l’occasion de retrouver, exclusivement sur Wii U, le héros français sans bras ni jambe le plus connu au monde, Rayman. Prévu pour le 28 février, Rayman Legends est la digne suite de Rayman Origins qui avait marqué le jeu de plate-forme 2D à la fin de l’année dernière. Utilisant le Gamepad à bon escient, le titre devrait ravir les fans du genre, mais aussi les autres. Vivement le 28 février !

 Rayman Legends, tout simplement

Mais il n’y a pas que les jeux vidéo dans la vie, il y a le cinéma aussi. Les amateurs de science-fiction iront probablement voir Star Trek : Into Darkness, la suite du film de J.J. Abrams. Plus centré sur l’action à première vue, et moins sur diverses réflexions métaphysiques comme la série originale, ce n’est pas sûr que les fans de la première heure apprécient ce spectacle qui a au moins le mérite de sembler explosif. Les fans de science-fiction pourront toujours aller voir Oblivion sinon. Ceux qui préfèrent les comics seront ravis d’aller voir Kick-Ass 2 cet été. Si Matthew Vaughn n’est plus à la réalisation, tous les acteurs seront de la partie, reprenant leur rôle, et à cette belle troupe s’ajoute Jim Carrey qui interprétera le Colonel Stars. Sortie prévue en juillet en France. Mais sinon, en 2013, au cinéma, il faudra attendre le 11 décembre pour se précipiter dans les salles voir The Hobbit : La Désolation de Smaug, le deuxième opus de la trilogie. S’il est aussi magistral que le premier, Peter Jackson réussira un coup de maître, pouvant alors se vanter d’avoir réalisé les deux meilleurs films de fantasy, sachant qu’il a réalisé le meilleur avec cette première partie du Hobbit. A suivre de très près, même si on sait que le film sera réussi. On l’espère du moins. C'est tout ce que l’on est en droit d’attendre de 2013.

jeudi 27 décembre 2012

Bilan de l’année 2012

La fin du monde n’a pas eu lieu, mais la fin de l’année, elle, va arriver. Grosse année vidéoludique, mais pas uniquement. L’hiver arrive, il est temps de faire un petit bilan, avant que 2013 ne vienne pointer le bout de son nez. Jeux vidéo, films, ou bien séries, voici un bilan tout à fait subjectif de ce qu’il faut retenir de cette année, en bon comme en mauvais.

2012 a été l’année des consoles, puisque deux sont sorties cette année. La PS Vita tout d’abord, qui est sortie au japon en décembre 2011, mais n’est parvenue chez nous que plus tard. Le constat est malheureusement peu réjouissant pour la portable de Sony, qui se fait sans cesse dépasser par son ancêtre la PSP. A peine un million de vente en un an au Japon, et peu de résultats grandement concluants dans le reste du monde. C’est aussi probablement dû à son manque flagrant de jeux véritablement vendeurs. La puissance, c’est bien, réellement, mais si les jeux ne suivent pas… L’autre console, toute récente, c’est la Wii U. Une nouvelle console de salon, c’est toujours un événement, et encore plus lorsqu’il s’agit de Nintendo. Si certains avaient été déçus par les choix de public de la Wii, qui possède tout de même de grands jeux non casuals, il semblerait que la Wii U se positionne différemment. Ciblant les joueurs plus occasionnels comme les plus hardcore, la véritable révolution de la Wii U c’est sa manette qui inclut un écran tactile, ce qui donne une manière de jouer nouvelle et innovante, seul comme à plusieurs. Encore toute récente, il est difficile de juger ce qu’elle deviendra. On verra ça lors du bilan de l’année 2013.

Parmi les jeux de ce cru 2012, certains ont marqué plus que d’autres les joueurs du monde entier. The Walking Dead, l’adaptation du comics en jeu vidéo, a notamment été élu jeu vidéo de l’année lors de la cérémonie des Video Game Awards. Je n’y ai toujours pas touché, je ne suis donc pas apte à juger, mais je vais m’y mettre bientôt, c’est prévu. Telltale Games a aussi sorti en boîte cette année le jeu Retour vers le Futur, qui réunit les cinq épisodes. Moins marquant surement, mais appréciable sans être transcendant, c’est mon point de vue. Pour les jeux qui m’ont le plus marqué, vous pouvez aller (re)lire mon top 5 de mes jeux 2012, qui explique clairement les jeux et les raisons. Cependant, bien d’autres jeux m’ont touché et mon laissé de bons souvenirs de cette année 2012, comme de moins bons parfois.

Parmi les jeux que l’on ne peut que rarement oublier, il y a Spec Ops : The Line. Certes, il s'agit d'un TPS assez classique qui ne révolutionne rien, mais il se laisse jouer aisément, et particulièrement grâce à sa trame scénaristique aussi prenante que troublante et traumatisante.  Librement adapté de Heart of Darkness, la nouvelle de Joseph Conrad, et donc forcément d’Apocalypse Now de Coppola, le titre nous plonge dans un Dubaï recouvert par une tempête de sable, lors d’une simple mission de reconnaissance. Sauf que rapidement, ce qui devait être une petite mission tranquille va tourner au cauchemar, impliquant des choix moraux douloureux, son lot de cadavres et de conséquences morbides. Et puis, un jeu dans lequel on ne sait plus qui sont les méchants ou les gentils, dans lequel on incarne des soldats américains qui tirent sur des soldats américains, et qui arrive à nous faire douter au point que chaque décision nous marque autant que le personnage principal, c’est quand même assez énorme. Le jeu ne plaira pas à tous, mais qu’on aime ou que l’on déteste, on ne peut ressortir indemne de cette expérience.


2012, c’est aussi de plus en plus l’avènement des jeux sur plates-formes mobiles, smartphones et tablettes donc. Et forcément, avec mon téléphone sous Android, je n’ai pas pu y échapper. Parmi les multiples jeux, un a bien entendu retenu mon attention, à juste titre, il s’agit de Rayman Jungle Run. Tout simplement sidérant, pour 2,39 euros, le jeu offre une multitude de niveaux au level design soigné excellent, qui raviront les amateurs de scoring et de 100%. Récemment, une mise à jour gratuite est venue ajouter dix nouveaux niveaux, atteignant au total le nombre de cinquante. Attention toutefois, si vous jouez sur Android, la mise à jour efface toutes vos sauvegardes… Eh oui, je me suis fait avoir… Il n’empêche que ce jeu est tout simplement addictif et diablement bien réalisé.

Cette année, on a aussi eu le droit à des jeux qui ont marqué les joueurs, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Mass Effect 3, bien qu’excellent, a énormément déçu à cause de sa fin par exemple. Au point que les développeurs ont fourni gratuitement une fin alternative jugée plus appréciable par les joueurs. Certaines déceptions vinrent aussi des reports de jeux, tel que le prochain Tomb Raider initialement prévu pour cet automne, reporté au 5 mars. Pas de quoi crier au scandale, mais c’est vrai que l’on aurait aimé l’avoir sous le sapin. Et puis, niveau jeu vidéo, c’est surtout le salon de l’E3 qui n’a pas été transcendant cette année. Seul Ubisoft s’en est réellement bien sorti, le reste oscillait entre le potable et le totalement ennuyeux, malgré de grosses annonces. Des jeux ont aussi partagé les avis cette année. Assassin’s Creed 3 par exemple, qui s’il s’en sort très bien, démontre que les consoles arrivent à un stade où elle ne peuvent plus forcément afficher autant de détails qu’elles le voudraient. C’est bien ce que l’on peut reprocher au jeu, malgré toutes ses qualités. S’il a quasiment fait l’unanimité, Dishonored n’en reste pas moins une petite déception. Pas aussi original qu’on a voulu nous le vendre, le titre profite tout de même d’une direction artistique assez formidable. Malheureusement, le gameplay n’est pas aussi novateur et libre qu’annoncé, et reprend beaucoup de ce qui a déjà été fait dans le genre, sans pour autant copier bêtement. Au final, le jeu est bon, mais il ne faut pas oublier que Deus Ex : Human Revolution est passé par là l’année dernière, et que dans un système de jeu similaire, il est bien meilleur.

Mais il n’y a pas que le jeu vidéo dans la vie. Il y a aussi la musique. La musique de jeu vidéo. Cette année, en France, c’était le tout premier concert de Nobuo Uematsu, probablement le plus grand compositeur de musique de jeu vidéo au monde. Souvent associé à la saga Final Fantasy, pour laquelle il a composé tous les thèmes du premier au neuvième, avant de progressivement quitter cet univers, il est aussi le compositeur de bon nombre d’autres musiques toutes aussi extraordinaires. Le voir et l’écouter en concert est tout bonnement magnifique et monumental, et assister à son premier concert en France a été l’un des plus grands événements de cette année 2012. S’il y avait bien un concert à ne pas louper, c’était celui-ci.

Jeu vidéo, musique, mais aussi cinéma. Grand amateur, je ne vais pas vous dresser la liste de mes films de cette année, on n’en finirait pas. Je vais juste me concentrer sur deux œuvres de fantasy qui font partie des meilleures productions de cette année. Tout d’abord, John Carter. Vendu par Disney, qui voulait s’en débarrasser, comme un énième sous-film d’aventure à la Prince of Persia ou Narnia, John Carter n’est en rien ce qu’on a voulu nous présenter. Rarement des affiches ou des trailers n’avaient été aussi mensongers sur le contenu d’un film. Adapté du premier tome du Cycle de Mars d’Edgar Rice Burroughs, premier livre qui mélange science-fiction et fantasy moderne, le film, réalisé par Andrew Stanton (Wall-E, Le Monde de Nemo, …) est tout simplement un des plus grands space opera jamais produit, et réalisé de mains de maître. Un film qui prend son temps, explique, se base sur des faits scientifiques, mais n’oublie pas pour autant l’aventure, l’action, et nous propose son lot de scènes épiques. A noter un passage qui mélange habilement combat monumental et flashback sur l’enterrement de la femme du héros. Du grand cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. Malheureusement, l’échec du film, causé en partie par Disney qui n’en avait rien à faire, ne permettra pas une suite. Au lieu de ça, on risque encore de se taper plein de film moyen ou tout juste bon, alors que l’on aurait pu avoir une ou plusieurs suites, qui auraient aisément pu faire passer la première seconde trilogie Star Wars pour des sous-productions de genre. Dommage, on tenait là l’un des meilleurs films de scinece-fiction fantasy depuis très longtemps.


Heureusement, pour ce qui est de la fantasy, on a été gâté cette année. Peter Jackson, qui a déjà réalisé la trilogie Le Seigneur des Anneaux s’est attelé à la réalisation de The Hobbit, adaptation de Bilbo. Retranscrire un livre d’à peine quatre cents pages en trois films de trois heures, c’est son défi. Inutile de faire durer le suspense plus longtemps, le film est une réussite totale. Maîtrisé de bout en bout, les effets de style et de mise en scène déjà utilisés dans Le Seigneur des Anneaux ne sont en rien éculés, et au contraire, ils trouvent un aboutissement, une consécration ultime dans ce film, qui relègue la trilogie précédente à un simple échauffement avant la véritable trilogie. Tout à fait saisissant, The Hobbit est à ce jour le film de heroic fantasy ultime, qui mélange tous les fantasmes des fans du genre pour les concrétiser sur un écran. Ultra codifié et à la fois tout à fait novateur, le film est plus accessible par sa trame scénaristique que ne l’est Le Seigneur des Anneaux, mais il l’est aussi moins dans sa forme, qui pourra déstabiliser ceux qui n’apprécient que très peu le genre. Véritable conte de fées, comme se veut l’être le livre, le film n’en demeure pas moins tout à fait épique et totalement grandiose. Avec des scènes qui resteront dans l’histoire de la fantasy et du cinéma, The Hobbit a tout d’un grand, contrairement à la taille de son héros. Il aura fallu cent dix-sept ans de cinéma et cent ans de fantasy moderne pour enfin aboutir à un tel résultat, mais devant l’ampleur d’une telle œuvre, on se dit que l’attente n’as pas été vaine. Plus que le meilleur film de heroic fantasy réalisé à ce jour, The Hobbit demeure une œuvre fondamentale qui restera toujours derrière Le Seigneur des Anneaux pour la plupart des gens, mais qui le surclasse de manière assez phénoménale.

Un bon cru cette année 2012 il faut croire. Malheureusement, tout n’a pas été rose. Il y a bien une chose dont je n’ai pas parlé, ce sont les séries. Si Futurama, Breaking Bad, ou bien d’autres sont toujours au top, ce ne fut pas le cas pour toutes. La suite des Mystérieuses Cités d’Or, attendue depuis longtemps, ne s’est pas réellement montrée convaincante. Pas irregardable heureusement, mais simplement pas à la hauteur de son magistrale prédécesseur. Community, lors de sa saison 3, a montré une très grande forme. Malheureusement, la rentrée 2012 a été autre. Tellement autre qu’elle n’a pas eu lieu. Il faudra attendre février 2013 pour voir arriver cette quatrième saison, de treize épisodes uniquement, et marquée par le départ de son créateur Dan Harmon et de l’acteur Chevy Chase. Bref, un bon départ 2012 pour la série, mais un mauvais commencement pour cette fin d’année. Au final, il n’y a plus qu’à voir ce qui arrivera en 2013, pour les séries comme pour le reste. On en reparle dans un prochain article.

jeudi 20 décembre 2012

Aperçu Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste

Ni no Kuni, ce nom doit bien vous dire quelque chose. Cela fait tellement longtemps qu’on l’attend, qu’il semblerait presque improbable que vous n’ayez jamais entendu parler de ce jeu. Initialement sorti en décembre 2010 au Japon sur Nintendo DS, Ni no Kuni est un jeu de rôle développé par Level-5 en collaboration avec le studio Ghibli (fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, et se concentrant sur la production de films d’animation d’excellente qualité). Il est assez évident alors que le design des personnages, l’animation, et les cinématiques soient parfaitement maîtrisés. C’est d’ailleurs l’une des forces du jeu, malgré la puissance de la portable de Nintendo. Le jeu n’est malheureusement jamais parvenu sur notre continent, préférant ne pas quitter la terre de ses créateurs. Un an plus tard, en décembre 2011, le jeu sort, mais sur PS3 cette fois-ci. L’histoire reste sensiblement la même, et ce sont principalement le gameplay et les capacités techniques qui diffèrent. Maintes fois annoncé en Europe, maintes fois repoussé, une date définitive est enfin tombée. C’est donc le 25 janvier prochain que l’on pourra enfin se procurer le titre tant attendu. Après une petite session manette en main, voici un petit aperçu de ce qui nous attend.

Olivier, jeune garçon de treize ans, est responsable de la mort de sa mère. Alors qu’il la pleure, une fée vient le voir, et lui apprend l’existence d’un autre monde, nommé Ni no Kuni. Dans cette sorte de monde parallèle, sa mère est toujours en vie. Il va donc tout faire pour essayer de la sauver, avant qu’il ne soit trop tard. De ce pitch de base émane bien évidemment une touche de fantaisie sombre propice à offrir un émerveillement de toutes sortes. On pense forcément à la magie merveilleuse et faussement naïve de Mon Voisin Totoro, comme aux créatures et lieux plus inquiétants et étranges de Princesse Mononoké ou bien Le Voyage de Chihiro. Et ce n’est qu’un gage de qualité, vu l’excellence de ces productions. D’ailleurs, puisque l’on en parle, il faut dire clairement ce qui est pour le titre, la direction artistique est somptueuse. Bénéficiant d’un rendu en cell-shading d’une rare beauté, probablement le plus beau à ce jour, qui a de quoi rendre vert de jalousie la série Tales Of, le jeu est presque une sorte de dessin animé 3D tellement il est resplendissant. A cela s’ajoutent des capacités techniques qui permettent une réalisation graphique de toute beauté, et l’on obtient alors un coup double pour une nouvelle référence en la matière de prouesses visuelles. Et ce n’est pas tout. Les compositions de Joe Hisaishi sont magistrales, et collent parfaitement aux différentes ambiances. On reconnaît bien le talent du compositeur des films de Hayao Miyazaki. En gros, c’est du très très haut niveau d’un point de vue réalisation, avec doublage japonais disponible ce qui est toujours agréable. Reste à savoir ce que vaut le titre dans son gameplay.

 C'est quand même vraiment beau

Ni no Kuni est un J-RPG finalement assez classique, dans les grandes lignes. On visite différents lieux, et on se balade sur une carte du monde pour y accéder. Les combats ne sont cependant pas aléatoires, puisque l’on voit les ennemis apparaître, et que l’on peut les éviter, si l’on y arrive. Ce n’est pas novateur, c’est même devenu presque courant depuis un certain temps, mais ce n’est pas déplaisant pour autant. Certains préfèrent même, et cela peut se comprendre. Pour ce qui est des combats en tant que tel, il ne faut pas espérer de tour par tour, tout se déroule en temps réel. Il y a bien évidemment des menus afin de choisir ses positions (attaque ou défense), ses objets, ou bien ses sorts, ce qui est logique, mais même pendant ce temps-là, le combat continue de tourner. On remarque tout de même une durée à respecter, empêchant d’agir, lorsque l’on interrompt un processus. Par exemple, lorsque l’on se met en défense, si l’on s’arrête avant la fin du temps prévu, il faut attendre quelques secondes avant de pouvoir effectuer une nouvelle action. Dit comme ça, cela peut paraître handicapant, voire même assez ennuyeux, mais pas du tout, bien au contraire, cela renforce l’aspect tactique des combats. Parce que s’ils sont dynamiques, les combats sont aussi très tactiques, et nécessitent du bon sens, un bon timing, et de la réflexion pour en venir à bout. Face aux boss évidemment, pas contre les ennemis de base que l’on rencontre un peu partout. Sans être difficiles, ils s’avèrent tout de même un peu ardus, et finalement, ce n’est pas plus mal, vu que cela donne un certains challenge à un jeu que l’on aurait pu croire trop simple ou accessible. A noter qu’en combat, on peut incarner Olivier, ou bien une des créatures qui l’accompagnent, avec chacune des capacités différentes. Le système de combat ressemble finalement assez à celui de Final Fantasy XIII-2, peut-être en un peu meilleur ici.

 Il faut bien gérer les ordres que l'on donne lors des combats

Cependant, un jeu de rôle ne se résume pas uniquement à ses combats, bien heureusement. C’est aussi de l’exploration et diverses quêtes qui font avancer un scénario et autres activités annexes. Dans Ni no Kuni, c’est à travers un grimoire et différentes formules magiques que l’on peut faire avancer les choses. Au fur et à mesure, on trouve de nouvelles pages, et de nouvelles formules. Elles sont utiles pour avancer dans le jeu. Comme pour récupérer une capacité chez quelqu’un et la redonner à une autre, afin de faire progresser l’histoire, de libérer un passage, etc... Une bonne idée qui, espérons-le, sera bien utilisée tout au long de l’aventure.

Que reprocher à Ni no Kuni pour le moment ? Peu de choses. S’il reste bien évidemment beaucoup de points à découvrir, tout s’annonce sous les meilleurs hospices. On pourrait critiquer la vue de la carte du monde, qui n’est pas si gênante, et qui reprend ce qui se fait ailleurs, mais qui aurait pu proposer une meilleure lisibilité. Le reste est du tout bon. Si le scénario et la durée de vie suivent, il faudra s'y faire et considérer Ni no Kuni, non pas comme une nouvelle référence forcément, mais au moins comme un nouveau grand nom du J-RPG. Beau à en pleurer, avec des compositions musicales monumentales, la réalisation est tout simplement somptueuse. Le gameplay, efficace, dynamique et tactique n’est pas en reste et offre des combats qui tiennent le joueur en haleine et en défi. Avec son univers sombre et enchanteur, Ni no Kuni s’annonce réellement comme un titre à acquérir. Verdict le 25 janvier.

lundi 17 décembre 2012

Top 5 des jeux 2012

La fin de l’année approche, et la fin du monde aussi, si l’on en croit une certaine prophétie maya. Ce n’est pas une raison pour se laisser abattre et arrêter de jouer aux jeux vidéo. Au contraire. C’est donc dans ce climat de bonne humeur avec les fêtes de fin d’années, et de tension, avec ces prédictions de fin du monde, qu’un classement de mes jeux préférés de cette année se doit d’être élaboré. Un petit top 5, comme l’année précédente, mais bien évidemment avec des jeux différents. Allez, c’est tipar !

N°6 Paper Mario : Sticker Star (3DS)
Une fois n’est pas coutume, ce top 5 va commencer avec le numéro six. Un jeu coup de cœur qui aurait pu largement mériter sa place dans ce top 5, si certains défauts et parti pris n’avaient pas légèrement entaché de peu le plaisir de jeu. Et pourtant, Paper Mario : Sticker Star est bien l’un des meilleurs jeux de la 3DS, et s’il est réellement regrettable que les côtés jeu de rôle et points d’expérience aient été mis à la trappe, il n’en demeure pas moins un jeu très agréable à jouer, et dont on garde un très bon souvenir. En plus de cela, la durée de vie est assez conséquente, avec énormément de secrets à découvrir. Peut-être pas dans le top 5, à regret, mais clairement un titre à faire et à posséder.


N°5 Far Cry 3 (PC / Xbox 360 / PS3)
Seulement en cinquième position, s’offusqueront certains. Eh bien oui. Malgré toutes ses qualités et la sensation que le jeu procure, il n’est qu’en cinquième position. Mais cela est déjà un grand gage de qualité. Il faut dire qu’avec une réalisation au top, bien que non optimisée pour console, et donc bien plus appréciable sur un puissant PC, un scénario plus construit, un méchant charismatique, et une maniabilité au poil, il n’y a finalement que peu de choses à reprocher à Far Cry 3. Bien plus qu’un énième FPS parmi tant d’autres en cette fin d’année, Far Cry 3 propose une expérience intense, brutale et sauvage à la frontière de la folie. Le jeu met aussi en place un système de points d’expérience selon les actions effectuées, qui collent parfaitement à l’univers ouvert proposé. Au final, on se retrouve face à un titre incroyable, simple et efficace dans sa maniabilité, et tout à fait prenant. Un des meilleurs jeux de cette fin d’année.


N°4 Sleeping Dogs (PC / Xbox 360 / PS3)
Oui, Sleeping Dogs est quatrième du classement. S’il n’est pas meilleur que Far Cry 3, ou même bien d’autres, il s’agit d‘un gros coup de cœur, car grosse bonne surprise. Alors que certains s’attendaient à une suite moisie de la série True Crime (déjà bien moisie), ou alors à un GTA-Like sans âme, Sleeping Dogs a su révéler tout son potentiel grâce à une identité visuelle unique et un gameplay original et plaisant. En effet, tout se déroulant à Hong-Kong, le dépaysement est assuré, et l'ensemble contraste avec les grandes villes ricaines auxquelles on a été habitué. Mais c’est surtout le système de combat qui charme réellement. Pas d’armes à gogo ici, comme dans GTA, au contraire, on n’utilise même peu d’armes à feu, mais très régulièrement la pratique du combat au poing, impliquant la maîtrise des arts martiaux. Cela donne un côté plus immersif au jeu, mais aussi plus nerveux, et plus dangereux. Quand on se bat à mains nues contre des mecs parfois armés de couteaux, on est tout de suite plus prudent, et on fait plus attention à ce que l’on fait. Le scénario du jeu, qui se base sur un héros qui est un flic infiltré dans la mafia, joue avec les codes cinématographiques, et devient peu à peu plus personnel, divisant le joueur, sans trop le prendre à parti non plus. Au final, Sleeping Dogs est une réussite, et s’il n’est pas un des meilleurs jeux de cette année, il l’est à mes yeux.


N°3 Max Payne 3 (PS3 / Xbox 360 / PC)
Max Payne 3 st au jeu vidéo ce que Breaking Bad est à la série télé. Et pas uniquement du fait de la ressemblance de ce cher Max avec Walter White après qu’il se soit rasé le crâne et laissé pousser la barbe. Noir, crue, sombre et sans concession, cette descente aux enfers est digne des meilleurs films noirs hollywoodien. Sans oublier l’écriture de Dan Houser, qui est ici l’une des meilleures du genre. L’ex flic dépressif ne fait pas dans la dentelle une nouvelle fois, et nous fait vivre un voyage d’une noirceur absolue, dans lequel aucune échappatoire n’est possible. Les cadavres et le sang coulent tout au long de ce périple douloureux et sans issue. Si certains pourront trouver que l’aspect cinématographique est trop présent, au détriment du gameplay, c’est plus une force qu’un réel défaut. Le titre en soit est un jeu de tir à la troisième personne assez classique, avec le fameux bullet time, et nous plonge au cœur d’une rare violence vue dans un jeu auparavant. Ce qui est appréciable aussi, c’est sa difficulté, et son système de soin qui n’est pas automatique, comme les antibiotiques que l’on doit s’assurer de prendre afin de ne pas mourir. Un très grand jeu en somme, à la réalisation et à l’écriture impeccable, tout comme son gameplay.


N°2 Theatrhythm Final Fantasy (3DS)
Un jeu de rythme qui reprend les thèmes de la série Final Fantasy. Rien que ça devrait vous convaincre de se deuxième place dans le classement. Allant du premier épisode jusqu’au treizième, Theatrhythm Final Fantasy propose cinq thèmes (oui, c’est peu) par épisode, avant de pouvoir en débloquer d'autres. Sa grande force et de réussir à mélanger jeu de rythme et jeu de rôle avec brio. On compose son équipe, on gagne de l’expérience, des niveaux, et on apprend des nouvelles attaques qui seront de plus en plus dévastatrices au fil des musiques et des notes enchaînées réussies. Cela ajoute une sorte de pression, puisque réussir une mélodie devient un véritable combat. Clairement adapté à un public japonais à la base, suivre le rythme, et réussir les enchaînements n’est pas forcément très facile au début, mais très rapidement on s’y fait, et l’on se rend compte que l’ensemble est clairement addictif. Cela est dû aux différents modes, Battle, Field, ou Event, qui propose des façons de suivre le rythme différentes. Sans oublier tous les contenus à débloquer. Seul bémol, les musiques en DLC, que l’on aurait aimé avoir dès le début, ou alors dans une suite. Mais inutile de bouder notre plaisir, Theatrhythm Final Fantasy est un excellent jeu qui risque de tenir en haleine les joueurs de très très nombreuses heures.


N°1 Kid Icarus Uprising (3DS)
Oui, vous lisez bien, en première position de ce classement de mes jeux préférés de l’année apparaît bien Kid Icarus Uprising. Pas de Dishonored ou autre grosse production next-gen, mais bien un titre sorti sur 3DS. Tout simplement parce que ce jeu m’a emballé. Doté d’une réalisation somptueuse, pour une 3DS, il nous fait vivre une aventure totalement folle et épique à toute allure, bourrée d’humour et de rebondissements, mais aussi de noirceur et de périples. Le scénario est très bien écrit, et l’on est constamment surpris par les péripéties et les tournures inattendues qui arrivent. A cela s’ajoute une mise en scène grandiose, rehaussée par des musiques d’anthologie qui marquent les esprits, et forcément, il y a de quoi être conquis. Si certains pesteront contre la maniabilité des phases au sol, qui ne gênent que ceux qui le veulent, les phases d’actions dans les airs façon shoot’em up sont tout bonnement géniales et impeccables. Avec un système de difficulté bien dosé, un level design très bien pensé et original, qui se renouvelle sans cesse, et un sens de la réalisation au poil, Kid Icarus Uprising est tout simplement le meilleur jeu de la 3DS (sauf remake), et doit absolument faire partie de la ludothèque de tous ceux qui possèdent la console. Un must have, assurément, pour le jeu que je considère comme le meilleur de cette année.


Vous avez pu le constater, dans ce top n’apparaissent pas Dishonored, Hitman Absolution, Assassin’s Creed III, et bien d’autres. Enormément de jeux auraient pu se trouver dans ce classement, mais ce top est tout à fait subjectif. Chacun a bien évidemment le droit d’avoir un avis tout autre, bien heureusement. Il y a aussi des jeux auxquels je n’ai pas pu jouer, comme The Walking Dead par exemple, qui a récemment été élu jeu de l’année au Video Game Awards. Peut-être vais-je m’y mettre durant les vacances. Pour le moment, une chose est sure, ce classement reste comme il est. Maintenant, si vous voulez proposez votre propre top 5, vous pouvez.

samedi 15 décembre 2012

Les Mystérieuses Cités d’Or, la suite

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, la diffusion de la suite des Mystérieuses Cités d’Or vient de commencer, trente ans après la série originale. Les deux premiers épisodes pour le moment, la suite devrait arriver courant 2013. Pourquoi se réjouir ? Les Mystérieuses Cités d’Or n’est qu’une simple série d’animation du début des années 80 finalement. Que nenni ! Les Mystérieuse Cités d’Or, c’est bien plus que ça. On dépasse le stade du simple dessin animé pour enfants afin d’atteindre un niveau qui va au-delà de tout ce qui a été fait, pour finalement devenir l’une des meilleures séries d’aventure/science-fiction jamais créées. Alors avant de parler de sa suite, petit retour sur la série originale.

Au début des années 80, il existait des séries d’animation fruits de la collaboration entre français et japonais. Parmi ces productions, il y a eu pas mal de petits bijoux, comme la très célèbre série Ulysse 31, qui a probablement marqué beaucoup d’entre nous, et forcément des plus vieux. Mais l’une des séries les plus appréciées, et les plus admirées, à juste valeur, demeure Les Mystérieuses Cités d’Or. Se basant très librement sur le livre de Scott O’Dell The King’s Fifth, dont elle reprend le thème principal et certains personnages, elle décrit le voyage d’Esteban, Zia et Tao, accompagnés de Mendoza, Pedro et Sancho à la recherche des Cités d’Or, en Amérique du Sud. Mélangeant récit historique et fiction, la série tourne peu à peu à la science-fiction, ne délaissant en rien son côté aventure et épopée avant tout, ce qui au final la rend plus qu’appréciable, sans qu’elle s’égare pour autant. La qualité de sa réalisation en fait aussi une série plus que remarquable. Les animations sont très bien traitées et superbement mises en images, tandis que les musiques sont assez magistrales. Il faut dire que dans les années 80, on n’hésitait pas à balancer des musiques à la fois réellement épiques, ou bien totalement expérimentales voire oppressantes lorsqu’il le fallait. Ce qui donne un aspect réellement unique à la série, puisque chaque composition est reconnaissable immédiatement. Sans oublier son générique, qui est devenu l'un des plus cultes de cette génération. A cela, on rajoute un petit documentaire à la fin de chaque épisode, en prise de vue réelle, permettant de découvrir la culture inca, ancienne ou actuelle, des lieux historiques, et diverses coutumes, et on obtient la série parfaite, mélange habile et subtil de réalité et fiction. Bourrée d’humour malgré des thématiques parfois très sombres, Les Mystérieuses Cités d’Or a de quoi plaire aux plus jeunes, comme aux plus vieux, et risque de séduire plus d’un néophyte. Et c’est bien sûr un passage obligé pour tous ceux qui aimeraient en regarder la suite.

 Le générique de fin de l'époque

Diffusée pour la première fois sur TF1 le 9 décembre, la saison 2 des Mystérieuses Cités d’Or, puisque c’est comme ça qu’il faut l’appeler, est la suite directe des trente-neuf épisodes datant du début des années 80. Trente ans, l’attente fut longue. Alors, le résultat est-il au rendez-vous ? C’est ce que l’on va voir. Et ce que l’on constate dès le début, c’est l’animation, qui est à la hauteur des espérances. Bien sûr, plus de graphismes, de décor ou personnages dessinés à la main, tout passe par l’ordinateur, mais malgré tout, on conserve à l’identique la chartre graphique de la série d’origine, reproduisant fidèlement ce qui existait déjà il y a trente ans. Evidemment, certains effets visuels 3D viennent un peu jouer les trouble-fêtes, et l’ensemble a un peu perdu de son charme d’antan, mais ne boudons pas notre plaisir, de ce côté-là, c’est du tout bon. Et malheureusement, c’est bien l’une des seules rares qualités de cette suite. Si en soit elle ne s’annonce pas mauvaise (seul les deux premiers épisodes ont été diffusés pour le moment), elle déçoit forcément par rapport à son aîné. D’une, et cela risque de paraître idiot pour certains, mais les comédiens de doublage de la première série n’ont pas été repris, alors que la plupart sont encore en activité. Etant donné que la version française des trente-neuf premiers épisodes diffère de la version japonaise, dans son montage, c’est naturellement que seuls les doublages français soient disponibles chez nous. Et quand on sait que cette deuxième saison est une production 100% française, on peut se demander pourquoi ne pas avoir repris les comédiens originaux. A part un refus de leur part, seul l’hypothèse qu’aucun d’entre eux n’ait été contacté est valable. C’est bête comme argument pour ne pas apprécier plus que ça une série, mais les souvenirs et la nostalgie sont quand même assez forts. Surtout que c’était du bon boulot. Enfin, si les nouveaux doublages étaient l’unique argument valable pour critiquer la série…

 Le trailer de la saison 2

Si l’histoire se veut une digne suite des aventures d’Esteban et ses amis, et de ce côté-là ça peut aller, malheureusement trop de mauvais points viennent noircir le tableau. Tout d’abord, le nouveau grand méchant, Zarès. Il est un peu la caricature du méchant de dessin animé de ce genre. Alors que dans la première série, les « méchants » sont finalement les espagnols, les conquistadors eux-mêmes, ici on ne sait pas trop quoi penser de ce mystérieux personnage, grand, le visage constamment caché, et aux intentions douteuses. On a vu bien mieux comme antagoniste. Ici, on a vraiment l’impression de tomber dans un cliché de dessin animé pour gosses. A cela s’ajoute des thèmes plus édulcorés qu’auparavant. Alors qu’on parlait de la mort, la cupidité, la violence dans les années 80, sans pour autant montrer d’images choquantes, ici tout semble aseptisé pour devoir plaire à un public jeune et enfantin. Il n’est bien sûr pas nécessaire de montrer des images ou abordés des thèmes trop crus, mais passer de la série originale et ses thématiques à sa suite, c’est assez particulier, et finalement peu engageant. Mais ce qui demeure le plus gros point faible de cette suite, c’est la réalisation. Tout à fait convenue, elle ne se démarque en aucun cas des séries concurrentes actuelles du même acabit, au point d’en devenir presque banale et quasiment sans saveur En soit, ce n’est pas si dérangeant, pour les plus jeunes, habitués à ce genres de nouvelles productions, mais pour les vieux et les nostalgiques, la comparaison est assez rude. Pas vraiment épique, pas réellement intéressante, on regarde sans garder aucun souvenir. Le pire réside dans le documentaire de fin, quasiment irregardable. D’une part, tout n’est pas très intéressant dans le contenu, mais surtout, les images d’illustrations ressemblent à des images d’illustrations de Fort Boyard ! Dit comme ça, ça peut sembler drôle mais quand on regarde la série, on n’a pas vraiment envie de rire. C’est dommage, il y avait du potentiel à faire une suite, même si l’on savait qu’elle ne vaudrait jamais la série animée originale. La palme revient au générique, qui garde celui de la première série, mais dans une version plus actuelle. Un carnage, pour rester poli.

La suite des Mystérieuses Cités d’Or déçoit, mais pour le moment, deux épisodes ont seulement été diffusés. Malheureusement, les vingt-quatre épisodes à suivre n’annoncent rien de plus fameux. Dommage, il y avait du potentiel. A croire que vouloir rendre d’actualité la suite d’une série vieille de trente ans n’est pas possible, problème de ciblage et de nouveaux goûts pour les plus jeunes. C’est peut-être ça aussi qui est en tort, vouloir en faire un dessin animé absolument pour les plus jeunes, au lieu de le rendre agréable à tous. Au final, on est un peu déçu, même si l’ensemble se laisse regarder. On préfèrera tout de même se replonger dans les trente-neuf épisodes des années 80, bien plus intéressants sur tous les points.

lundi 10 décembre 2012

Test Paper Mario : Sticker Star

En 1996, Mario fait sa première incursion dans le monde du jeu de rôle. On est sur Super Nintendo et le jeu est Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars. Habile mélange de plate-forme et de jeu de rôle, le jeu est une réussite qui ne verra pas le jour en Europe à sa sortie, mais uniquement douze ans plus tard sur la console virtuelle de la Wii. C’est donc Paper Mario, sorti sur Nintendo 64 en 2001 qui officialise la rencontre du genre avec le plombier dans nos contrées. On y découvre un système de jeu assez proche de Super Mario RPG, mais dans un univers totalement novateur. Tous les personnages sont en papier, aussi épais qu’une feuille A4, et évoluent dans un univers en 3D. Le résultat est atypique, mais tout à fait charmant. Pour ce qui est du système de jeu, il consiste aussi à mélanger plate-forme et jeu de rôle. On rencontre divers personnages au cours de l’aventure, qui nous aideront lors des combats, on gagne de l’expérience, et l’on peut porter des badges améliorant des capacités, ou en donnant de nouvelles. En plus de cela, l’aventure propose des quêtes annexes intéressantes. Sa suite, Paper Mario 2 : La Porte Millénaire, sort en 2004 sur Gamecube, et reprend le même principe en l’améliorant, offrant une expérience longue et savoureuse. En 2007, Super Paper Mario sort du moule dans lequel ont été fabriqués ses prédécesseurs, et propose une expérience à mi-chemin entre la plate-forme plus classique d’antan, et le jeu de rôle. Et en décembre 2012, première arrivée de la franchise sur console portable avec Paper Mario : Sticker Star, qui aimerait bien faire un carton.

C’est terrible ! L’immonde Bowser a éparpillé tous les stickers royaux à travers le royaume. Il faut donc tous les retrouver. Et c’est à Mario que revient cette tâche. Accompagné de Colette, un sticker en forme de couronne, il va parcourir le royaume à la recherche de ces fameux autocollants. Parce que les autocollants, ces fameux stickers, ont la part belle dans cet épisode. On ne peut rien faire sans eux. C’est bien là la grande nouveauté de cet opus. Chaque combat, qui se déroule au tour par tour, dans la grande tradition de la série, nécessite des autocollants pour attaquer. De même, les énigmes, assez nombreuses, demandent l’utilisation de ces fameux stickers. Une nouveauté bienvenue, parmi d’autres qui le sont un poil moins.

 C'est tout joli et chatoyant

Avant de rentrer directement dans le jeu et ce qui fait sa force, on va parler de ses défauts. Le plus gros vient tout d’abord de la disparition de l’expérience et des niveaux. Les combats ne rapportent pas de points d’XP. Ce qui finalement les rend assez inutiles faces aux ennemis de bases. Puisqu’on n’y gagne rien, mais qu’on y perd des autocollants, quel en est l’intérêt ? Le principe du leveling dans les RPG n'a pas lieu d'être s’il n’y a pas d’expérience à acquérir, et donc de niveaux à atteindre. C’est bien là l’un des plus gros points faibles du jeu. On note aussi la disparition des acolytes. Tradition de la saga, ils sont passés à la trappe. On est bien accompagné par Colette, mais elle n’intervient que lorsque le scénario le demande, ou bien si on veut lui demander un conseil. Un choix un peu bizarre, qui retire une part stratégique au jeu, puisque les énigmes ne peuvent plus être résolues grâce à la capacité d’un partenaire, et que les combats se déroulent seul avec son album d’autocollants. Précisons aussi que l’on ne peut plus upgrader son personnage avec des badges ou autres accessoires. Tout passe par les stickers. C’est un peu dommage, même si au final, cela ne dérange qu’au début du jeu.

Avec son univers tout en papier et en carton, Paper Mario : Sticker Star réussit le pari de conserver un parti pris artistique, tout en le renouvelant, et en offrant une réalisation sublime. Coloré, sans aucun défaut, agréable visuellement, et bourré de surprises et de clins d’œil, l’univers proposé est tout simplement magnifique. En plus, le jeu profite parfaitement bien de la 3D relief qui rend un aspect livre d’images plus que délicieux. Certes, on n’est pas face à une claque graphique, mais l’identité visuelle du titre est tellement soignée qu’on ne peut qu’admirer le travail. Il en est de même pour l’ambiance sonore. Le travail sur la musique est remarquable. Totalement jazzy, pouvant être tantôt cool, tantôt tendues, les musiques sont tout simplement un régal, et collent parfaitement à l’univers. Il se dégage une véritable fraîcheur de ce titre. On le constate aussi dans son scénario, moins développé que les précédents jeux de la licence, mais toujours rempli d’un humour digne de la série, avec une traduction française magistrale, qui reproduit au mieux ce à quoi l’on s’attend de la part du titre.

 Et hop, je te saute sur la tête!

Le gameplay reprend la formule bien connu du plombier, qui mélange plate-forme et jeu de rôle. C’est efficace, malgré les points énoncés plus haut. On retrouve aussi des énigmes, bien plus présentes qu’auparavant, mais aussi bien moins évidentes. Rien de rebutant, il y a toujours une solution, mais il faut parfois bien chercher partout. La grande nouveauté réside dans l’usage des stickers. Trouvable un peu partout, sur des murs, dans des blocs « ? », ou en fouillant bien, ils sont aussi achetables en magasin. Très utiles, ils sont indispensables en combat. On ne peut effectuer une action sans un autocollant. Pour un saut, un coup de marteaux, ou autres, il faut son sticker, qui une fois utilisé, est perdu. C’est un peu tactique, puisqu’il faut bien se fournir, et certains ennemis ne peuvent être battus sans un sticker particulier. Ce qui peut s’avérer frustrant ou très long face à un boss dont on ne connaît pas l’autocollant approprié. Il est évidemment possible d’augmenter les dégâts des attaques en appuyant sur « A » au bon moment. Malheureusement, on ne peut plus sélectionner son ennemi, on attaque directement celui en première ligne. Dommage, même si cela contraint à plus se poser et réfléchir à l’autocollant que l’on va choisir. On ne peut utiliser qu’un seul sticker à la fois, sauf si on utilise la roulette de la chance. Il faut des pièces, parfois beaucoup si l’on manipule sa chance, mais face à des boss, c’est parfois bien utile. Même s’il faut être riche pour l’utiliser très souvent, et que l’on ne l’utilisera que face aux boss, pas contre les simples ennemis. De toute manière, on voit les ennemis sur la carte, et comme dit un peu plus haut, ne rapportant pas d’expérience, on préfèrera éviter le plus possible les combats.

Les stickers sont aussi très utiles pour le côté exploration et énigmes. Un autocollant particulier va débloquer un nouveau lieu par exemple. Ou alors un objet en 3D, qu’il faudra papiériser. La papiérisation, c’est le fait de transformer en sticker un objet en 3D, afin de s’en servir plus tard en combat ou lors d’une énigme. On peut aussi récupérer un morceau de papier, et le recoller sur un décor, afin d’ouvrir de nouvelles voies. Et qu’on se le dise, s’il y a peu de quêtes annexes, il y a énormément de secrets à trouver dans ce Paper Mario. La durée de vie en devient finalement assez conséquente, et atteint sans problème la vingtaine d’heure. C’est peut-être peu pour ce genre de jeu, mais cela reste tout à fait honorable. Et comme l’on prend du plaisir à jouer, ce serait bête de se priver.

Paper Mario : Sticker Star n’est peut-être pas la claque que l’on attendait. Il n’en reste pas moins un très bon jeu à la réalisation splendide et maîtrisée, et au gameplay novateur. Malgré quelques défauts, comme une trop grande volonté d’accessibilité dans le système de combat, résultant un côté RPG un peu moins prononcé, ou un scénario moins poussé, il n’en demeure pas moins un titre plus que plaisant et très convaincant. L’usage des stickers est un choix original qui tient ses promesses, et la présence d’énigmes plus nombreuses fait réfléchir autant qu’elle nous tient en haleine plus longtemps devant notre console. Les possesseurs de 3DS se retrouvent devant un titre qu’il est nécessaire de se procurer. Il serait vraiment dommage de se priver de Paper Mario : Sticker Star, surtout quand on sait que les fêtes de fin d’année arrivent. Un jeu en carton sous le sapin, ça ferait bien non ?

16/20

mardi 4 décembre 2012

Test Zombi U

La Wii U est sortie ! Et si d’un côté elle essaye d’attirer les petits enfants avec Nintendo Land, comme le ferait un monsieur bizarre avec des bonbons dans une ruelle, la nouvelle console tente aussi d’appâter les plus vieux et les hardcore gamers avec un titre glauque, gore, et effrayant : Zombi U. Promu malgré lui comme le nouveau jeu phare de la nouvelle console de Nintendo, exploitant au mieux les capacités du Gamepad, tout le monde s’extasiait sur ce titre aussi excitant que terrifiant. Survie, et non action à tout prix, c’est ce que promet Zombi U. Alors, réussite ou plantage ?

Personne ne connaît exactement les possibilités techniques de la Wii U pour le moment, malgré des informations dévoilées non officielles à prendre avec des pincettes. Et de toute manière, la console est en début de vie, on sait très bien qu’avec le temps, les graphismes s’amélioreront et les développeurs arriveront à mieux exploiter la bête. Tout ça pour dire qu’il ne faut pas blâmer certains des premiers jeux qui d’un point de vue technique ne reflètent en rien les capacités de la Wii U. Et Zombi U en fait partie. Le titre aurait été beau, s’il était sorti aux alentours de début 2008. Malheureusement, 2013 approchant, ça fait vraiment dépassé. Les graphismes sont vieillots, et les textures pas très attrayantes. C’est dommage. On est loin de la claque que certains pensaient prendre. Heureusement, l’ambiance est là, bien présente, bien pesante, mais pas bien-pensante. Même si l’ensemble n’est pas forcément très original, se démarquant peu des autres productions, l’angoisse et le stress sont au rendez-vous. Et puis, Londres est assez reconnaissable, pour certains endroits notamment, tel que Buckingham Palace, avec ces tableaux et son ambiance sonore particulière. D’ailleurs, l’ambiance sonore du jeu est assez appréciable. Assez glaçante et peu rassurante, n’importe quel cri ou râle fait monter le niveau de stress. Et selon les situations, les cris du personnage que l’on incarne sont presque plus terrifiants que ceux des zombies. Plus on frappe, plus les cris de rage s’intensifie, s’apparentant quasiment à ceux d’une bête. C’est finalement assez réaliste, et ça renforce quand même pas mal l’immersion. C’est un bon point, pour un jeu qui se veut de survie.

 Coucou! Tu veux voir ma batte?

La survie justement, c’est le cœur du jeu. Si vous cherchez un titre on l’on mitraille des zombies à tour de bras, passez votre chemin et retournez jouer à Resident Evil 6. Ici, l’essentiel n’est pas de tuer à tout bout de champs, mais bien de réussir à vivre le plus longtemps possible. Evidemment, il faudra se défendre, ou bien attaquer, mais la sensation de réalisme prime sur le spectaculaire. Le jeu est d’ailleurs assez lent, parfois presque trop. A l’inverse des films blockbusters auxquels peuvent s’apparenter certaines grosses productions vidéoludiques, Zombi U serait un film du néo-réalisme, qui prend son temps, eu risque d’en faire perdre aux plus impatients. Mais c’est finalement cette ambiance lente et pesante qui donne son charme à Zombi U, au risque de déstabiliser les joueurs de plus en plus habitués à l’action et non à la sensation. Ici, les munitions se font rares, et les armes aussi. Seule la batte de cricket est notre meilleure amie lorsqu’il s’agit de défoncer le crâne à des zombies plutôt résistants. Et elle s’avèrera bien utile. Bien sûr, exploser des zombies à coups de pistolet, fusil, ou autre arme de ce type est possible, mais encore une fois, sans les munitions qui vont avec, l’arsenal devient bien vite inutile. La survie, la vraie, c’est quasiment sans arme, mas pas sans peur. Ce qui inclut que l’on répète plus ou moins constamment les mêmes gestes avec la batte. Cela renforce l’immersion et donne un côté viscéral au jeu, même si cela peut vite s’avérer répétitif, bien que réaliste. Surtout qu’il faut bien entre trois et huit coups pour se débarrasser des infectés. Ça peut paraître beaucoup, mais face à des zombies, en vrai, peu ferait les fiers.

Surtout qu’une seule morsure, et c’est la mort assurée. On peut avoir sa barre de vie complète, si on se fait mordre, c’est foutu. C’est en soit assez frustrant. Encore plus lorsque l’on sait que la mort est définitive. Pas de Game Over direct, mais un survivant qui devient infecté. On se réveille alors dans l’abri, la base de départ, incarnant un autre survivant. Et il faut tuer le zombie de son prédécesseur pour récupérer ses affaires dans son sac. Si le principe est génial, en pratique il s’avère assez pénible. Cette volonté d'originalité devient quasiment un aspect punitif assez lassant à force. Comme on reprend à la base, il faut se retaper tout le chemin avant de continuer. Et malgré la présence de raccourcis, cela reste peu agréable, et tue un peu le jeu. Et bien sûr, si l’on meut avant d’avoir récupérer le sac de son prédécesseur, les affaires seront redistribuées aléatoirement sur des zombies, au lieu de rester bien au chaud dans leur sac. Punitif, c’est bien le mot.

 Deux écrans, pour deux fois plus de plaisir?

Heureusement, la maniabilité tire bien profit du Gamepad. Et heureusement. Parce que s’il y a des secrets à découvrir dans Zombi U, bien cachés, et à chercher, le reste est particulièrement fade. Un point, une direction, on y va et l’on fait ce que l’on a à faire avant d’aller vers un autre point, etc… Très dirigiste, avec un peu trop de chemin couloir, c’est dommage. Sans oublier des temps de chargement trop présents, un peu longs, et parfois pour peu, comme pour uniquement ouvrir une porte qui mène vers une zone un peu « vaste ». Heureusement que l’aspect FPS fonctionne bien, et que la survie est réellement au cœur du jeu. On vise et tire/frappe assez facilement, et la vue subjective renforce la sensation de peur et de stress, immersion oblige. Le Gamepad affiche le point où aller pour la mission, et la carte, pour peu qu’on l’ait obtenue en piratant le système. Un radar est aussi présent, que l’on peut déclencher lorsque l’on en a envie, et qui indique la position des infectés, mais aussi des rats ou corbeaux, inoffensifs. Toutes formes de vies en soit, et c’est intéressant, puisque parfois stressant, même si c’est surtout bien utile. On peut aussi se servir du Gamepad pour analyser les lieux, et ainsi repérer des éléments à ramasser, ou des documents. Mais c’est surtout utile pour savoir où fouiller, afin de ne pas perdre de temps à chercher des objets partout en vain. D’ailleurs, lorsque l’on fouille un tiroir, un corps, ou que l’on vérifie juste son inventaire, tout se passe sur le GamePad. Sauf que le jeu ne se met pas en pause, il faut donc constamment gérer les deux écrans, puisqu’un zombie peut très bien nous attaquer alors que l’on cherche des objets. Quant au Gamepad, on peut aussi s’en servir pour faire apparaître des images ou indices que l’on ne peut pas percevoir autrement. A noter aussi que si l’on joue sa partie solo connecté au net, on peut laisser des messages sur les murs, ou bien lire ceux d’autres joueurs. Pas réellement utile, mais sympathique.

Zombi U a pour but de faire revenir vers Nintendo des joueurs plus hardcore qui auraient été déçus par la Wii. Si son ambiance oppressante et son intérêt qui privilégie la survie immersive à l’action non-stop ont de quoi séduire, le reste est moins convaincant. Malgré une utilisation intelligente du Gamepad, son aspect trop dirigiste, ses temps de chargements trop présents, et son utilisation bancale des multiples héros risquent de déranger et de ne pas forcément plaire. Le titre peut toutefois attirer des joueurs qui voudraient vivre une expérience nouvelle, et qui n’ont pas peur de la difficulté. Pas un gros ratage, pas du tout même, juste un jeu qui aurait pu être plus peaufiné, mais qui malgré tout n’en est pas déplaisant. On aurait juste aimé que l’invasion soit plus réussie, c’est tout.

13/20