En 1996, Mario fait sa première incursion dans le monde du
jeu de rôle. On est sur Super Nintendo et le jeu est Super Mario RPG :
Legend of the Seven Stars. Habile mélange de plate-forme et de jeu de rôle, le
jeu est une réussite qui ne verra pas le jour en Europe à sa sortie, mais
uniquement douze ans plus tard sur la console virtuelle de la Wii. C’est donc Paper
Mario, sorti sur Nintendo 64 en 2001 qui officialise la rencontre du genre avec
le plombier dans nos contrées. On y découvre un système de jeu assez proche de
Super Mario RPG, mais dans un univers totalement novateur. Tous les personnages
sont en papier, aussi épais qu’une feuille A4, et évoluent dans un univers en
3D. Le résultat est atypique, mais tout à fait charmant. Pour ce qui est du
système de jeu, il consiste aussi à mélanger plate-forme et jeu de rôle. On rencontre
divers personnages au cours de l’aventure, qui nous aideront lors des combats,
on gagne de l’expérience, et l’on peut porter des badges améliorant des
capacités, ou en donnant de nouvelles. En plus de cela, l’aventure propose des
quêtes annexes intéressantes. Sa suite, Paper Mario 2 : La Porte
Millénaire, sort en 2004 sur Gamecube, et reprend le même principe en l’améliorant,
offrant une expérience longue et savoureuse. En 2007, Super Paper Mario sort du
moule dans lequel ont été fabriqués ses prédécesseurs, et propose une expérience
à mi-chemin entre la plate-forme plus classique d’antan, et le jeu de rôle. Et en décembre 2012, première
arrivée de la franchise sur console portable avec Paper Mario : Sticker
Star, qui aimerait bien faire un carton.
C’est terrible ! L’immonde Bowser a éparpillé tous les
stickers royaux à travers le royaume. Il faut donc tous les retrouver. Et c’est
à Mario que revient cette tâche. Accompagné de Colette, un sticker en forme de
couronne, il va parcourir le royaume à la recherche de ces fameux autocollants.
Parce que les autocollants, ces fameux stickers, ont la part belle dans cet
épisode. On ne peut rien faire sans eux. C’est bien là la grande nouveauté de
cet opus. Chaque combat, qui se déroule au tour par tour, dans la grande
tradition de la série, nécessite des autocollants pour attaquer. De même, les
énigmes, assez nombreuses, demandent l’utilisation de ces fameux stickers. Une nouveauté
bienvenue, parmi d’autres qui le sont un poil moins.
C'est tout joli et chatoyant
Avant de rentrer directement dans le jeu et ce qui fait sa
force, on va parler de ses défauts. Le plus gros vient tout d’abord de la
disparition de l’expérience et des niveaux. Les combats ne rapportent pas de
points d’XP. Ce qui finalement les rend assez inutiles faces aux ennemis de
bases. Puisqu’on n’y gagne rien, mais qu’on y perd des autocollants, quel en
est l’intérêt ? Le principe du leveling dans les RPG n'a pas lieu d'être s’il n’y a pas d’expérience à acquérir, et donc de niveaux à atteindre. C’est
bien là l’un des plus gros points faibles du jeu. On note aussi la disparition
des acolytes. Tradition de la saga, ils sont passés à la trappe. On est bien
accompagné par Colette, mais elle n’intervient que lorsque le scénario le
demande, ou bien si on veut lui demander un conseil. Un choix un peu bizarre,
qui retire une part stratégique au jeu, puisque les énigmes ne peuvent plus
être résolues grâce à la capacité d’un partenaire, et que les combats se déroulent seul avec son album d’autocollants. Précisons aussi que l’on ne peut plus
upgrader son personnage avec des badges ou autres accessoires. Tout passe par
les stickers. C’est un peu dommage, même si au final, cela ne dérange qu’au
début du jeu.
Avec son univers tout en papier et en carton, Paper Mario :
Sticker Star réussit le pari de conserver un parti pris artistique, tout en le
renouvelant, et en offrant une réalisation sublime. Coloré, sans aucun défaut,
agréable visuellement, et bourré de surprises et de clins d’œil, l’univers
proposé est tout simplement magnifique. En plus, le jeu profite parfaitement
bien de la 3D relief qui rend un aspect livre d’images plus que délicieux.
Certes, on n’est pas face à une claque graphique, mais l’identité visuelle du
titre est tellement soignée qu’on ne peut qu’admirer le travail. Il en est de
même pour l’ambiance sonore. Le travail sur la musique est remarquable. Totalement
jazzy, pouvant être tantôt cool, tantôt tendues, les musiques sont tout
simplement un régal, et collent parfaitement à l’univers. Il se dégage une
véritable fraîcheur de ce titre. On le constate aussi dans son scénario, moins
développé que les précédents jeux de la licence, mais toujours rempli d’un
humour digne de la série, avec une traduction française magistrale, qui
reproduit au mieux ce à quoi l’on s’attend de la part du titre.
Et hop, je te saute sur la tête!
Le gameplay reprend la formule bien connu du plombier, qui
mélange plate-forme et jeu de rôle. C’est efficace, malgré les points énoncés
plus haut. On retrouve aussi des énigmes, bien plus présentes qu’auparavant,
mais aussi bien moins évidentes. Rien de rebutant, il y a toujours une solution,
mais il faut parfois bien chercher partout. La grande nouveauté réside dans l’usage
des stickers. Trouvable un peu partout, sur des murs, dans des blocs « ? »,
ou en fouillant bien, ils sont aussi achetables en magasin. Très utiles, ils
sont indispensables en combat. On ne peut effectuer une action sans un
autocollant. Pour un saut, un coup de marteaux, ou autres, il faut son sticker,
qui une fois utilisé, est perdu. C’est un peu tactique, puisqu’il faut
bien se fournir, et certains ennemis ne peuvent être battus sans un sticker
particulier. Ce qui peut s’avérer frustrant ou très long face à un boss dont on
ne connaît pas l’autocollant approprié. Il est évidemment possible d’augmenter
les dégâts des attaques en appuyant sur « A » au bon moment. Malheureusement,
on ne peut plus sélectionner son ennemi, on attaque directement celui en
première ligne. Dommage, même si cela contraint à plus se poser et réfléchir à
l’autocollant que l’on va choisir. On ne peut utiliser qu’un seul sticker à la
fois, sauf si on utilise la roulette de la chance. Il faut des pièces, parfois
beaucoup si l’on manipule sa chance, mais face à des boss, c’est parfois bien
utile. Même s’il faut être riche pour l’utiliser très souvent, et que l’on ne l’utilisera
que face aux boss, pas contre les simples ennemis. De toute manière, on voit
les ennemis sur la carte, et comme dit un peu plus haut, ne rapportant pas d’expérience,
on préfèrera éviter le plus possible les combats.
Les stickers sont aussi très utiles pour le côté exploration
et énigmes. Un autocollant particulier va débloquer un nouveau lieu par
exemple. Ou alors un objet en 3D, qu’il faudra papiériser. La papiérisation, c’est
le fait de transformer en sticker un objet en 3D, afin de s’en servir plus tard
en combat ou lors d’une énigme. On peut aussi récupérer un morceau de papier,
et le recoller sur un décor, afin d’ouvrir de nouvelles voies. Et qu’on se le
dise, s’il y a peu de quêtes annexes, il y a énormément de secrets à trouver
dans ce Paper Mario. La durée de vie en devient finalement assez conséquente,
et atteint sans problème la vingtaine d’heure. C’est peut-être peu pour ce
genre de jeu, mais cela reste tout à fait honorable. Et comme l’on prend du
plaisir à jouer, ce serait bête de se priver.
Paper Mario : Sticker Star n’est peut-être pas la
claque que l’on attendait. Il n’en reste pas moins un très bon jeu à la
réalisation splendide et maîtrisée, et au gameplay novateur. Malgré quelques défauts,
comme une trop grande volonté d’accessibilité dans le système de combat,
résultant un côté RPG un peu moins prononcé, ou un scénario moins poussé, il n’en
demeure pas moins un titre plus que plaisant et très convaincant. L’usage des
stickers est un choix original qui tient ses promesses, et la présence d’énigmes
plus nombreuses fait réfléchir autant qu’elle nous tient en haleine plus longtemps
devant notre console. Les possesseurs de 3DS se retrouvent devant un titre qu’il
est nécessaire de se procurer. Il serait vraiment dommage de se priver de Paper
Mario : Sticker Star, surtout quand on sait que les fêtes de fin d’année
arrivent. Un jeu en carton sous le sapin, ça ferait bien non ?
16/20
Merci pour ce test, il est très utile ^^
RépondreSupprimermerci je crois que je vais l'acheter !!! :D
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