Au début des années 80, il existait des séries d’animation
fruits de la collaboration entre français et japonais. Parmi ces productions,
il y a eu pas mal de petits bijoux, comme la très célèbre série Ulysse 31, qui
a probablement marqué beaucoup d’entre nous, et forcément des plus vieux. Mais l’une
des séries les plus appréciées, et les plus admirées, à juste valeur, demeure
Les Mystérieuses Cités d’Or. Se basant très librement sur le livre de Scott O’Dell
The King’s Fifth, dont elle reprend
le thème principal et certains personnages, elle décrit le voyage d’Esteban, Zia et Tao, accompagnés de Mendoza, Pedro et Sancho à la recherche des Cités d’Or,
en Amérique du Sud. Mélangeant récit historique et fiction, la série tourne peu
à peu à la science-fiction, ne délaissant en rien son côté aventure et épopée
avant tout, ce qui au final la rend plus qu’appréciable, sans qu’elle s’égare
pour autant. La qualité de sa réalisation en fait aussi une série plus que
remarquable. Les animations sont très bien traitées et superbement mises en
images, tandis que les musiques sont assez magistrales. Il faut dire que dans
les années 80, on n’hésitait pas à balancer des musiques à la fois réellement
épiques, ou bien totalement expérimentales voire oppressantes lorsqu’il le
fallait. Ce qui donne un aspect réellement unique à la série, puisque chaque
composition est reconnaissable immédiatement. Sans oublier son générique, qui
est devenu l'un des plus cultes de cette génération. A cela, on rajoute un petit
documentaire à la fin de chaque épisode, en prise de vue réelle, permettant de
découvrir la culture inca, ancienne ou actuelle, des lieux historiques, et
diverses coutumes, et on obtient la série parfaite, mélange habile et subtil de
réalité et fiction. Bourrée d’humour malgré des thématiques parfois très
sombres, Les Mystérieuses Cités d’Or a de quoi plaire aux plus jeunes, comme
aux plus vieux, et risque de séduire plus d’un néophyte. Et c’est bien sûr un
passage obligé pour tous ceux qui aimeraient en regarder la suite.
Le générique de fin de l'époque
Diffusée pour la première fois sur TF1 le 9 décembre, la
saison 2 des Mystérieuses Cités d’Or, puisque c’est comme ça qu’il faut l’appeler,
est la suite directe des trente-neuf épisodes datant du début des années 80. Trente ans,
l’attente fut longue. Alors, le résultat est-il au rendez-vous ? C’est ce
que l’on va voir. Et ce que l’on constate dès le début, c’est l’animation, qui
est à la hauteur des espérances. Bien sûr, plus de graphismes, de décor ou personnages
dessinés à la main, tout passe par l’ordinateur, mais malgré tout, on conserve
à l’identique la chartre graphique de la série d’origine, reproduisant
fidèlement ce qui existait déjà il y a trente ans. Evidemment, certains effets
visuels 3D viennent un peu jouer les trouble-fêtes, et l’ensemble a un peu
perdu de son charme d’antan, mais ne boudons pas notre plaisir, de ce côté-là,
c’est du tout bon. Et malheureusement, c’est bien l’une des seules rares qualités
de cette suite. Si en soit elle ne s’annonce pas mauvaise (seul les deux
premiers épisodes ont été diffusés pour le moment), elle déçoit forcément par
rapport à son aîné. D’une, et cela risque de paraître idiot pour certains, mais
les comédiens de doublage de la première série n’ont pas été repris, alors que
la plupart sont encore en activité. Etant donné que la version française des trente-neuf
premiers épisodes diffère de la version japonaise, dans son montage, c’est
naturellement que seuls les doublages français soient disponibles chez nous. Et
quand on sait que cette deuxième saison est une production 100% française, on
peut se demander pourquoi ne pas avoir repris les comédiens originaux. A part
un refus de leur part, seul l’hypothèse qu’aucun d’entre eux n’ait été contacté
est valable. C’est bête comme argument pour ne pas apprécier plus que ça une
série, mais les souvenirs et la nostalgie sont quand même assez forts. Surtout que
c’était du bon boulot. Enfin, si les nouveaux doublages étaient l’unique
argument valable pour critiquer la série…
Le trailer de la saison 2
Si l’histoire se veut une digne suite des aventures d’Esteban
et ses amis, et de ce côté-là ça peut aller, malheureusement trop de mauvais
points viennent noircir le tableau. Tout d’abord, le nouveau grand méchant,
Zarès. Il est un peu la caricature du méchant de dessin animé de ce genre. Alors
que dans la première série, les « méchants » sont finalement les espagnols,
les conquistadors eux-mêmes, ici on ne sait pas trop quoi penser de ce
mystérieux personnage, grand, le visage constamment caché, et aux intentions
douteuses. On a vu bien mieux comme antagoniste. Ici, on a vraiment l’impression
de tomber dans un cliché de dessin animé pour gosses. A cela s’ajoute des
thèmes plus édulcorés qu’auparavant. Alors qu’on parlait de la mort, la
cupidité, la violence dans les années 80, sans pour autant montrer d’images
choquantes, ici tout semble aseptisé pour devoir plaire à un public jeune et
enfantin. Il n’est bien sûr pas nécessaire de montrer des images ou abordés des
thèmes trop crus, mais passer de la série originale et ses thématiques à sa
suite, c’est assez particulier, et finalement peu engageant. Mais ce qui
demeure le plus gros point faible de cette suite, c’est la réalisation. Tout à
fait convenue, elle ne se démarque en aucun cas des séries concurrentes
actuelles du même acabit, au point d’en devenir presque banale et quasiment
sans saveur En soit, ce n’est pas si dérangeant, pour les plus jeunes, habitués
à ce genres de nouvelles productions, mais pour les vieux et les nostalgiques,
la comparaison est assez rude. Pas vraiment épique, pas réellement
intéressante, on regarde sans garder aucun souvenir. Le pire réside dans le
documentaire de fin, quasiment irregardable. D’une part, tout n’est pas très
intéressant dans le contenu, mais surtout, les images d’illustrations
ressemblent à des images d’illustrations de Fort Boyard ! Dit comme ça, ça
peut sembler drôle mais quand on regarde la série, on n’a pas vraiment envie de
rire. C’est dommage, il y avait du potentiel à faire une suite, même si l’on
savait qu’elle ne vaudrait jamais la série animée originale. La palme revient
au générique, qui garde celui de la première série, mais dans une version plus
actuelle. Un carnage, pour rester poli.
La suite des Mystérieuses Cités d’Or déçoit, mais pour le
moment, deux épisodes ont seulement été diffusés. Malheureusement, les vingt-quatre
épisodes à suivre n’annoncent rien de plus fameux. Dommage, il y avait du
potentiel. A croire que vouloir rendre d’actualité la suite d’une série vieille
de trente ans n’est pas possible, problème de ciblage et de nouveaux goûts pour
les plus jeunes. C’est peut-être ça aussi qui est en tort, vouloir en faire un
dessin animé absolument pour les plus jeunes, au lieu de le rendre agréable à
tous. Au final, on est un peu déçu, même si l’ensemble se laisse regarder. On préfèrera
tout de même se replonger dans les trente-neuf épisodes des années 80, bien
plus intéressants sur tous les points.
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