lundi 10 décembre 2012

Test Paper Mario : Sticker Star

En 1996, Mario fait sa première incursion dans le monde du jeu de rôle. On est sur Super Nintendo et le jeu est Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars. Habile mélange de plate-forme et de jeu de rôle, le jeu est une réussite qui ne verra pas le jour en Europe à sa sortie, mais uniquement douze ans plus tard sur la console virtuelle de la Wii. C’est donc Paper Mario, sorti sur Nintendo 64 en 2001 qui officialise la rencontre du genre avec le plombier dans nos contrées. On y découvre un système de jeu assez proche de Super Mario RPG, mais dans un univers totalement novateur. Tous les personnages sont en papier, aussi épais qu’une feuille A4, et évoluent dans un univers en 3D. Le résultat est atypique, mais tout à fait charmant. Pour ce qui est du système de jeu, il consiste aussi à mélanger plate-forme et jeu de rôle. On rencontre divers personnages au cours de l’aventure, qui nous aideront lors des combats, on gagne de l’expérience, et l’on peut porter des badges améliorant des capacités, ou en donnant de nouvelles. En plus de cela, l’aventure propose des quêtes annexes intéressantes. Sa suite, Paper Mario 2 : La Porte Millénaire, sort en 2004 sur Gamecube, et reprend le même principe en l’améliorant, offrant une expérience longue et savoureuse. En 2007, Super Paper Mario sort du moule dans lequel ont été fabriqués ses prédécesseurs, et propose une expérience à mi-chemin entre la plate-forme plus classique d’antan, et le jeu de rôle. Et en décembre 2012, première arrivée de la franchise sur console portable avec Paper Mario : Sticker Star, qui aimerait bien faire un carton.

C’est terrible ! L’immonde Bowser a éparpillé tous les stickers royaux à travers le royaume. Il faut donc tous les retrouver. Et c’est à Mario que revient cette tâche. Accompagné de Colette, un sticker en forme de couronne, il va parcourir le royaume à la recherche de ces fameux autocollants. Parce que les autocollants, ces fameux stickers, ont la part belle dans cet épisode. On ne peut rien faire sans eux. C’est bien là la grande nouveauté de cet opus. Chaque combat, qui se déroule au tour par tour, dans la grande tradition de la série, nécessite des autocollants pour attaquer. De même, les énigmes, assez nombreuses, demandent l’utilisation de ces fameux stickers. Une nouveauté bienvenue, parmi d’autres qui le sont un poil moins.

 C'est tout joli et chatoyant

Avant de rentrer directement dans le jeu et ce qui fait sa force, on va parler de ses défauts. Le plus gros vient tout d’abord de la disparition de l’expérience et des niveaux. Les combats ne rapportent pas de points d’XP. Ce qui finalement les rend assez inutiles faces aux ennemis de bases. Puisqu’on n’y gagne rien, mais qu’on y perd des autocollants, quel en est l’intérêt ? Le principe du leveling dans les RPG n'a pas lieu d'être s’il n’y a pas d’expérience à acquérir, et donc de niveaux à atteindre. C’est bien là l’un des plus gros points faibles du jeu. On note aussi la disparition des acolytes. Tradition de la saga, ils sont passés à la trappe. On est bien accompagné par Colette, mais elle n’intervient que lorsque le scénario le demande, ou bien si on veut lui demander un conseil. Un choix un peu bizarre, qui retire une part stratégique au jeu, puisque les énigmes ne peuvent plus être résolues grâce à la capacité d’un partenaire, et que les combats se déroulent seul avec son album d’autocollants. Précisons aussi que l’on ne peut plus upgrader son personnage avec des badges ou autres accessoires. Tout passe par les stickers. C’est un peu dommage, même si au final, cela ne dérange qu’au début du jeu.

Avec son univers tout en papier et en carton, Paper Mario : Sticker Star réussit le pari de conserver un parti pris artistique, tout en le renouvelant, et en offrant une réalisation sublime. Coloré, sans aucun défaut, agréable visuellement, et bourré de surprises et de clins d’œil, l’univers proposé est tout simplement magnifique. En plus, le jeu profite parfaitement bien de la 3D relief qui rend un aspect livre d’images plus que délicieux. Certes, on n’est pas face à une claque graphique, mais l’identité visuelle du titre est tellement soignée qu’on ne peut qu’admirer le travail. Il en est de même pour l’ambiance sonore. Le travail sur la musique est remarquable. Totalement jazzy, pouvant être tantôt cool, tantôt tendues, les musiques sont tout simplement un régal, et collent parfaitement à l’univers. Il se dégage une véritable fraîcheur de ce titre. On le constate aussi dans son scénario, moins développé que les précédents jeux de la licence, mais toujours rempli d’un humour digne de la série, avec une traduction française magistrale, qui reproduit au mieux ce à quoi l’on s’attend de la part du titre.

 Et hop, je te saute sur la tête!

Le gameplay reprend la formule bien connu du plombier, qui mélange plate-forme et jeu de rôle. C’est efficace, malgré les points énoncés plus haut. On retrouve aussi des énigmes, bien plus présentes qu’auparavant, mais aussi bien moins évidentes. Rien de rebutant, il y a toujours une solution, mais il faut parfois bien chercher partout. La grande nouveauté réside dans l’usage des stickers. Trouvable un peu partout, sur des murs, dans des blocs « ? », ou en fouillant bien, ils sont aussi achetables en magasin. Très utiles, ils sont indispensables en combat. On ne peut effectuer une action sans un autocollant. Pour un saut, un coup de marteaux, ou autres, il faut son sticker, qui une fois utilisé, est perdu. C’est un peu tactique, puisqu’il faut bien se fournir, et certains ennemis ne peuvent être battus sans un sticker particulier. Ce qui peut s’avérer frustrant ou très long face à un boss dont on ne connaît pas l’autocollant approprié. Il est évidemment possible d’augmenter les dégâts des attaques en appuyant sur « A » au bon moment. Malheureusement, on ne peut plus sélectionner son ennemi, on attaque directement celui en première ligne. Dommage, même si cela contraint à plus se poser et réfléchir à l’autocollant que l’on va choisir. On ne peut utiliser qu’un seul sticker à la fois, sauf si on utilise la roulette de la chance. Il faut des pièces, parfois beaucoup si l’on manipule sa chance, mais face à des boss, c’est parfois bien utile. Même s’il faut être riche pour l’utiliser très souvent, et que l’on ne l’utilisera que face aux boss, pas contre les simples ennemis. De toute manière, on voit les ennemis sur la carte, et comme dit un peu plus haut, ne rapportant pas d’expérience, on préfèrera éviter le plus possible les combats.

Les stickers sont aussi très utiles pour le côté exploration et énigmes. Un autocollant particulier va débloquer un nouveau lieu par exemple. Ou alors un objet en 3D, qu’il faudra papiériser. La papiérisation, c’est le fait de transformer en sticker un objet en 3D, afin de s’en servir plus tard en combat ou lors d’une énigme. On peut aussi récupérer un morceau de papier, et le recoller sur un décor, afin d’ouvrir de nouvelles voies. Et qu’on se le dise, s’il y a peu de quêtes annexes, il y a énormément de secrets à trouver dans ce Paper Mario. La durée de vie en devient finalement assez conséquente, et atteint sans problème la vingtaine d’heure. C’est peut-être peu pour ce genre de jeu, mais cela reste tout à fait honorable. Et comme l’on prend du plaisir à jouer, ce serait bête de se priver.

Paper Mario : Sticker Star n’est peut-être pas la claque que l’on attendait. Il n’en reste pas moins un très bon jeu à la réalisation splendide et maîtrisée, et au gameplay novateur. Malgré quelques défauts, comme une trop grande volonté d’accessibilité dans le système de combat, résultant un côté RPG un peu moins prononcé, ou un scénario moins poussé, il n’en demeure pas moins un titre plus que plaisant et très convaincant. L’usage des stickers est un choix original qui tient ses promesses, et la présence d’énigmes plus nombreuses fait réfléchir autant qu’elle nous tient en haleine plus longtemps devant notre console. Les possesseurs de 3DS se retrouvent devant un titre qu’il est nécessaire de se procurer. Il serait vraiment dommage de se priver de Paper Mario : Sticker Star, surtout quand on sait que les fêtes de fin d’année arrivent. Un jeu en carton sous le sapin, ça ferait bien non ?

16/20

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