mercredi 21 mai 2014

Test Mario Kart 8

Dire de Mario Kart 8 qu'il est attendu est un euphémisme. Et pas uniquement de la part des possesseurs de Wii U. Il faut quand même se rendre compte qu'on parle du meilleur jeu en multijoueur de tous les temps, et ça depuis plus de vingt ans. Parce que Mario Kart, ça rime avec carapaces, coup de p*te, victoire sur le fil, défaite sur le fil, amitiés brisées, amitiés gagnées, et surtout, avec fun intense. Peu importe la version, on s'amuse toujours dès que l'on joue à Mario Kart avec des potes. Référence absolue, créateur d'un genre, Mario Kart compte bien garder son statut pour encore les vingt prochaines années. Pour cela, il faut que la série évite les sorties de routes. Qu'en est-il donc de ce huitième épisode? La licence peut-elle encore apporter du neuf aux titres qu'elle produit? Réponse dans les paragraphes à venir.

Des nouveautés, il y en a forcément. Mais ce qu'il faut avouer, et cela saute aux yeux, c'est que la réalisation tranche clairement avec les autres jeux de la série. En même temps, les versions GameCube, Wii et 3DS ont plus ou moins des capacités graphiques similaires, et là, avec Mario Kart 8, on entre enfin dans l'ère de la haute définition. Et Nintendo ne s'est pas contenté de faire subir un léger lifting à la réalisation des anciens opus, non, tout le savoir-faire de la boîte a été réquisitionné pour nous offrir le plus beau jeu Nintendo à ce jour. Mario Kart 8 montre que la Wii U en a dans le bide, sans rivaliser avec la PS4 ou la Xbox One bien entendu, et le rendu est tout simplement magnifique. Les effets sont splendides, les couleurs explosent à l'écran, et chaque circuits fourmillent de détails qui donnent leur charme au jeu. Que ce soit les effets d'eau sur les routes ou les pilotes, ou les animations vivantes et «réalistes» des personnages, l'ensemble transpire l'effort de la réalisation soignée. On peut reprocher bien des choses à Nintendo, mais sur ce point, rien à redire. Les circuits sont d'ailleurs pour la plupart tous très inspirés, même si certains sont moins mémorables. On pense notamment pour les meilleurs à Aéroport Azur, Voie céleste, ou encore Descente givrée. Cette dernière course est la seule spéciale, qui n'est pas en trois tours de piste, mais en un grand tracé, et elle mérite le détour, ne serait-ce que pour son dernier tronçon sous forme de piste de ski assez ahurissant. Les anciens circuits ont été repensés aussi pour convenir au titre, et il faut bien avouer que c'est aussi une réussite de ce côté-là. On vole, on conduit sous l'eau, et on fait fi de la gravité dans des circuits qui ont de quoi mettre la tête à l'envers. Même si bon, ça ne se ressent pas réellement lorsqu'on joue.

 Je roule sur les murs, t'as vu!

Et justement, lorsqu'on joue, quelle sont nos sensations? Déjà, et c'est plutôt rassurant, mais malgré sa taille, la prise en main avec le Gamepad est quand même bien meilleure qu'avec une foutue Wiimote. En revanche, on regrette qu'il ne serve pas plus, pour ne pas dire qu'il est inutile. En gros, soit c'est pour jouer sans la télé (comme beaucoup de jeux), soit c'est pour afficher la carte (qui n'apparaît pas sur l'écran...), soit c'est pour appuyer sur un klaxon qui fait «pouet pouet». Pas de jaloux, il suffit d'appuyer sur la gâchette dédiée aux objets sans en posséder pour pouvoir faire «pouet pouet» à son tour. Mais bon, le jeu ne s'appelle pas Mario Klaxon, donc passons. Mélange entre les versions Wii et 3DS, ce huitième épisode ne propose dans l'absolu que peu de nouveautés, mais elles sont assez subtiles et intéressantes pour que l'on apprécie. On a le choix entre des karts, des motos, ou bien des quads. Chaque véhicule possède sa maniabilité, mais l'équilibrage a été repensé. Les motos ne sont donc plus cheatées. Comme pour Mario Kart 7, on choisit son véhicule, puis ses roues, puis son deltaplane, selon ce que l'on a débloqué avec ses pièces, mais surtout selon ses préférences de poids, vitesse, etc... Il est donc facile de choisir son assemblage parfait pour appréhender les courses de la manière que l'on préfère. Les courses justement, parlons-en. On retrouve le fameux système de pièces, remis au goût du jour depuis Mario Kart 7, qui est ici plus que primordial. Plus on a de pièces, plus on va vite, et dans cet épisode, tout peut se jouer au nombre de pièces. C'est d'ailleurs dans cette nouvelle logique que l'on se remet d'une chute ou d'un mauvais coup assez rapidement, ce qui donne du dynamisme, et ce qui est compréhensible, vu que l'on perd trois pièces à chaque fois, et c'est déjà très pénalisant. Alors perdre plein de temps en plus... Les pièces sont d'ailleurs un bonus dans le jeu, preuve de leur importance. Et en parlant de bonus, parlons des nouveautés. Un «8», qui fonctionne sur le principe du «7» de Mario Kart 7, sauf qu'il y a un bonus de plus dans le lot. Un boomerang, que l'on envoie en avant ou en arrière, et qui revient deux fois avant de partir définitivement. Une plante piranha venue tout droit de Super Mario 3D World, et qui en plus de donner du boost, détruit tout ce qui bouge et attrape les pièces éloignées. Et puis, il y a le fameux klaxon. Le vrai, pas celui qui fait «pouet pouet». En gros, il provoque une onde de choc pour exploser tout ce qui se trouve à côté. Mais surtout, ce klaxon peut détruire une carapace bleue si on l'active alors qu'elle tourne autour de nous. Et ça, eh ben ça fait plaisir ! En parlant d'objets, on ne peut désormais plus en stocker derrière soi pour en reprendre de nouveaux. On ne peut donc plus avoir trois carapaces autour de soi et trois en réserve. Idem pour les bananes. Certains pesteront, mais finalement, ça rend le jeu encore plus stratégique.

 Paré au décollage!

Que dire de plus sur ce Mario Kart 8? Que tout n'est pas parfait malheureusement. Déjà, le mode solo est une simple formalité, sauf dans les modes 150cc et Miroir où l'IA peut vous faire perdre un championnat sur une seule course... Malgré tout, en solo, c'est court. On débloque uniquement de nouveaux personnages, et le casting n'est pas foufou. Alors ok, on a viré la Reine Abeille et Wiggler, mais ne pas mettre Diddy Kong ou Birdo, c'est quand même dommage. Surtout qu'à la place, on a les sept sbires de Bowser; les fameux Koopalings, qui sont quasi similaires... Tant pis. On ajoute aussi que le mode ballon est à oublier, vu que les arènes à la place restreinte qui donnaient lieu à des combats frénétiques ont été remplacées par des circuits entiers. Choix étrange et plutôt dommage. Mais bon, on crache sur certains défauts évidents, mais il faut quand même dire ce qui est, même si le mode ballon est foiré, le mode multijoueur, l'essentiel de Mario Kart, tient une nouvelle fois de la perfection, tant le fun et l'amusement sont présents. Entre amis, voici la nouvelle référence absolue, qui vous retiendra durant des soirées, des nuits, et des années entières. Et la possibilité de mater les replays de la course (puis de les diffuser en ligne éventuellement) s'avère très sympathique, pour revoir comment on a poutré son pote avec un carapace, ou pour faire office d'arbitrage de mauvaise foi. Et puis bien sûr, il y a le mode en ligne, plus clair et complet que précédemment, qui risque de vous garder enfermés chez vous cet été. Bref, c'était évident, mais il faut quand même le préciser. Seul bémol en multi, dès que l'on joue à partir de trois sur le même écran, on perd en fluidité et en qualité. Rien de grave dans l'absolu, c'est très jouable, même s'il faut un léger temps d'adaptation. Mais comparé au balayage 60 images par secondes du mode solo ou deux joueurs, on voit la différence. (parce que oui, sur Wii U, on peut jouer en 60 images par seconde avec la résolution 1080p, n'est-ce pas la PS4 et la Xbox One, hein Watch Dogs!).

Vous l'aurez compris, Mario Kart 8 a des défauts, mais bon sang de bois de piano à queue, qu'est-ce qu'il est jouissif! Ok, seul on s'amuse moins, mais de toute manière, Mario Kart, c'est fait pour être joué à plusieurs, d'où l'intérêt du mode en ligne (ou l'intérêt d'avoir des amis et quatre manettes). Les nouveautés subtiles de gameplay ne transforment pas l'essentiel de la conduite, mais on ne se plaindra pas, puisque de toute manière le pilotage reste accessible bien que technique pour ceux qui veulent le maîtriser absolument. Avec sa réalisation époustouflante, ses circuits souvent audacieux et ingénieux, Mario Kart 8 prouve qu'il règne en maître incontesté sur le genre qu'il a instauré il y a vingt-deux ans. Les possesseurs de Wii U seront ravis, les autres se mordront les doigts ou feront le bon choix d'acheter la console.

17/20

2 commentaires:

  1. Article intéressant, le test donne franchement envie. ;)

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  2. Il faut absolument que je l'achète, j'adore ce jeu ! :)

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