Dire de Mario Kart 8 qu'il est attendu est un euphémisme. Et pas uniquement de la part des
possesseurs de Wii U. Il faut quand même se rendre compte qu'on
parle du meilleur jeu en multijoueur de tous les temps, et ça depuis
plus de vingt ans. Parce que Mario Kart, ça rime avec carapaces,
coup de p*te, victoire sur le fil, défaite sur le fil, amitiés
brisées, amitiés gagnées, et surtout, avec fun intense. Peu importe
la version, on s'amuse toujours dès que l'on joue à Mario Kart avec
des potes. Référence absolue, créateur d'un genre, Mario Kart
compte bien garder son statut pour encore les vingt prochaines
années. Pour cela, il faut que la série évite les sorties de
routes. Qu'en est-il donc de ce huitième épisode? La licence peut-elle encore apporter du neuf aux titres qu'elle produit?
Réponse dans les paragraphes à venir.
Des nouveautés, il y en a
forcément. Mais ce qu'il faut avouer, et cela saute aux yeux, c'est
que la réalisation tranche clairement avec les autres jeux de la
série. En même temps, les versions GameCube, Wii et 3DS ont plus ou
moins des capacités graphiques similaires, et là, avec Mario Kart
8, on entre enfin dans l'ère de la haute définition. Et Nintendo ne
s'est pas contenté de faire subir un léger lifting à la réalisation
des anciens opus, non, tout le savoir-faire de la boîte a été
réquisitionné pour nous offrir le plus beau jeu Nintendo à ce
jour. Mario Kart 8 montre que la Wii U en a dans le bide, sans
rivaliser avec la PS4 ou la Xbox One bien entendu, et le rendu est
tout simplement magnifique. Les effets sont splendides, les couleurs
explosent à l'écran, et chaque circuits fourmillent de détails qui
donnent leur charme au jeu. Que ce soit les effets d'eau sur les
routes ou les pilotes, ou les animations vivantes et «réalistes» des
personnages, l'ensemble transpire l'effort de la réalisation
soignée. On peut reprocher bien des choses à Nintendo, mais sur ce point, rien à redire. Les circuits sont d'ailleurs pour
la plupart tous très inspirés, même si certains sont moins
mémorables. On pense notamment pour les meilleurs à Aéroport Azur,
Voie céleste, ou encore Descente givrée. Cette dernière course est
la seule spéciale, qui n'est pas en trois tours de piste, mais en un
grand tracé, et elle mérite le détour, ne serait-ce que pour son
dernier tronçon sous forme de piste de ski assez ahurissant. Les
anciens circuits ont été repensés aussi pour convenir au titre, et
il faut bien avouer que c'est aussi une réussite de ce côté-là.
On vole, on conduit sous l'eau, et on fait fi de la gravité dans des
circuits qui ont de quoi mettre la tête à l'envers. Même si bon,
ça ne se ressent pas réellement lorsqu'on joue.
Je roule sur les murs, t'as vu!
Et justement, lorsqu'on
joue, quelle sont nos sensations? Déjà, et c'est plutôt
rassurant, mais malgré sa taille, la prise en main avec le Gamepad
est quand même bien meilleure qu'avec une foutue Wiimote. En
revanche, on regrette qu'il ne serve pas plus, pour ne pas dire qu'il est inutile. En gros, soit c'est pour jouer sans la télé (comme
beaucoup de jeux), soit c'est pour afficher la carte (qui n'apparaît
pas sur l'écran...), soit c'est pour appuyer sur un klaxon qui fait
«pouet pouet». Pas de jaloux, il suffit d'appuyer sur
la gâchette dédiée aux objets sans en posséder pour pouvoir faire
«pouet pouet» à son tour. Mais bon, le jeu ne
s'appelle pas Mario Klaxon, donc passons. Mélange entre les versions
Wii et 3DS, ce huitième épisode ne propose dans l'absolu que peu de
nouveautés, mais elles sont assez subtiles et intéressantes pour
que l'on apprécie. On a le choix entre des karts, des motos, ou bien
des quads. Chaque véhicule possède sa maniabilité, mais
l'équilibrage a été repensé. Les motos ne sont donc plus
cheatées. Comme pour Mario Kart 7, on choisit son véhicule, puis
ses roues, puis son deltaplane, selon ce que l'on a débloqué avec
ses pièces, mais surtout selon ses préférences de poids, vitesse, etc... Il est donc facile de choisir son assemblage parfait
pour appréhender les courses de la manière que l'on préfère. Les
courses justement, parlons-en. On retrouve le fameux système de
pièces, remis au goût du jour depuis Mario Kart 7, qui est ici plus
que primordial. Plus on a de pièces, plus on va vite, et dans cet
épisode, tout peut se jouer au nombre de pièces. C'est d'ailleurs
dans cette nouvelle logique que l'on se remet d'une chute ou d'un
mauvais coup assez rapidement, ce qui donne du dynamisme, et ce qui
est compréhensible, vu que l'on perd trois pièces à chaque fois,
et c'est déjà très pénalisant. Alors perdre plein de temps en
plus... Les pièces sont d'ailleurs un bonus dans le jeu, preuve de
leur importance. Et en parlant de bonus, parlons des nouveautés. Un
«8», qui fonctionne sur le principe du «7»
de Mario Kart 7, sauf qu'il y a un bonus de plus dans le lot. Un
boomerang, que l'on envoie en avant ou en arrière, et qui revient
deux fois avant de partir définitivement. Une plante piranha venue
tout droit de Super Mario 3D World, et qui en plus de donner du
boost, détruit tout ce qui bouge et attrape les pièces éloignées.
Et puis, il y a le fameux klaxon. Le vrai, pas celui qui fait «pouet
pouet». En gros, il provoque une onde de choc pour exploser
tout ce qui se trouve à côté. Mais surtout, ce klaxon peut
détruire une carapace bleue si on l'active alors qu'elle tourne
autour de nous. Et ça, eh ben ça fait plaisir ! En parlant
d'objets, on ne peut désormais plus en stocker derrière soi pour en
reprendre de nouveaux. On ne peut donc plus avoir trois carapaces
autour de soi et trois en réserve. Idem pour les bananes. Certains
pesteront, mais finalement, ça rend le jeu encore plus stratégique.
Paré au décollage!
Que dire de plus sur ce
Mario Kart 8? Que tout n'est pas parfait malheureusement. Déjà,
le mode solo est une simple formalité, sauf dans les modes 150cc et
Miroir où l'IA peut vous faire perdre un championnat sur une seule
course... Malgré tout, en solo, c'est court. On débloque uniquement
de nouveaux personnages, et le casting n'est pas foufou. Alors ok, on
a viré la Reine Abeille et Wiggler, mais ne pas mettre Diddy Kong ou
Birdo, c'est quand même dommage. Surtout qu'à la place, on a les
sept sbires de Bowser; les fameux Koopalings, qui sont quasi
similaires... Tant pis. On ajoute aussi que le mode ballon est à
oublier, vu que les arènes à la place restreinte qui donnaient lieu
à des combats frénétiques ont été remplacées par des circuits
entiers. Choix étrange et plutôt dommage. Mais bon, on crache sur
certains défauts évidents, mais il faut quand même dire ce qui
est, même si le mode ballon est foiré, le mode multijoueur,
l'essentiel de Mario Kart, tient une nouvelle fois de la perfection,
tant le fun et l'amusement sont présents. Entre amis, voici la
nouvelle référence absolue, qui vous retiendra durant des soirées,
des nuits, et des années entières. Et la possibilité de mater les replays de la course (puis de les diffuser en ligne éventuellement) s'avère très sympathique, pour revoir comment on a poutré son pote avec un carapace, ou pour faire office d'arbitrage de mauvaise foi. Et puis bien sûr, il y a le mode en ligne,
plus clair et complet que précédemment, qui risque de vous garder
enfermés chez vous cet été. Bref, c'était évident, mais il faut
quand même le préciser. Seul bémol en multi, dès que l'on joue à
partir de trois sur le même écran, on perd en fluidité et en
qualité. Rien de grave dans l'absolu, c'est très jouable, même
s'il faut un léger temps d'adaptation. Mais comparé au balayage 60
images par secondes du mode solo ou deux joueurs, on voit la
différence. (parce que oui, sur Wii U, on peut jouer en 60 images
par seconde avec la résolution 1080p, n'est-ce pas la PS4 et la Xbox
One, hein Watch Dogs!).
Vous l'aurez compris, Mario
Kart 8 a des défauts, mais bon sang de bois de piano à queue,
qu'est-ce qu'il est jouissif! Ok, seul on s'amuse moins, mais
de toute manière, Mario Kart, c'est fait pour être joué à
plusieurs, d'où l'intérêt du mode en ligne (ou l'intérêt d'avoir
des amis et quatre manettes). Les nouveautés subtiles de gameplay ne
transforment pas l'essentiel de la conduite, mais on ne se plaindra
pas, puisque de toute manière le pilotage reste accessible bien que
technique pour ceux qui veulent le maîtriser absolument. Avec sa
réalisation époustouflante, ses circuits souvent audacieux et
ingénieux, Mario Kart 8 prouve qu'il règne en maître incontesté
sur le genre qu'il a instauré il y a vingt-deux ans. Les possesseurs
de Wii U seront ravis, les autres se mordront les doigts ou feront le
bon choix d'acheter la console.
17/20
Article intéressant, le test donne franchement envie. ;)
RépondreSupprimerIl faut absolument que je l'achète, j'adore ce jeu ! :)
RépondreSupprimer