Party !!! Après avoir eu son brevet de pilote, quoi de
plus naturel que de voler sur une île paradisiaque apparemment déserte, boire
comme des porcs, s’amuser et sauter en parachute ? Et puis, quoi de plus
naturel que de se faire kidnapper par des pirates sanguinaires au chef
complètement fou ? Voilà le synopsis de Far Cry 3. Si le scénario se
révèle tout au long de l’aventure, rien ne sera dévoilé ici, afin de ne pas
gâcher le plaisir des joueurs. Il faut tout de même savoir que le scénario et
bien présent, et bien construit, et que sous ses allures de simple point de
départ à une aventure uniquement remplie de sueur, de testostérone et de sang,
se cache une histoire sombre qui fera ressurgir le côté le plus brutal et le
plus sauvage du héros, au point de se confondre avec la folie. Un beau
programme, âpre, violent, cru, et rarement bon enfant.
Des gunfights nerveux et efficaces
La série Far Cry s’est toujours illustrée grâce à ses
décors, ses paysages, et ses graphismes. Avec Far Cry 3, elle revient à ses
premières heures d’existence, et nous balance à nouveau une île tropicale,
cherchant sûrement à faire oublier le deuxième opus. Le tout est vraiment bien
traité, surtout pour un monde ouvert comme celui-ci, et l’on ressent presque
l’âme de l’île plané sur nous, au travers de ces décors et de cette ambiance.
Entre ces animaux divers, ces temples bizarres, et ces étranges pylônes radios,
on se croirait presque dans Lost. Et oui, vous avez bien lu, animaux divers.
C’est que la faune insulaire est très présente, et la plupart du temps bien
plus dangereuse que n’importe quels ennemis armés. Lorsque l’on se fait
attaquer sauvagement par un requin alors qu’on nage tranquillement, qu’un tigre
nous bondit dessus pour nous bouffer, ou bien même qu’un simple chien nous mord
jusqu’au sang, voire jusqu’à la mort, certes c’est immersif, mais c’est bien
plus dangereux que des types armés dont il est « facile » de se
planquer, et dont une ou deux balles bien placées suffisent à éliminer. Et comme
tout est aléatoire dans Far Cry 3, à l’image d’un Red Dead Redemption, on ne
peut jamais prévoir ce qui va arriver. Le tigre n’est pas juste planté là,
scripté, à nous attendre bien sagement, ce serait trop simple. D’ailleurs, on
remarque aussi que les animaux peuvent s’en prendre aux ennemis, qui ne sont
pour eux qu’un repas en plus. Les pires cas demeurent quand même quand un
buffle nous fonce dessus, ou sur notre voiture, et nous défonce littéralement. Ou
alors quand un poulet glousse trop bruyamment en nous voyant, révélant notre
position aux ennemis. En même temps, c’est quand même mieux qu’un monde couloir
avec tout prévu à l’avance. Pour ce qui est de la réalisation, il faut dire ce
qui est, pour un monde ouvert, c’est très joli. Malheureusement, il faut aussi
avouer que le jeu a été clairement optimisé pour PC, ce qui donne des rendus
visuels et certaines sensations bizarres sur consoles, comme des effets de
flous qui n’ont pas lieu d’être. L’ensemble reste très beau tout de même, mais
moins que sur un PC de guerre, qui offrira une image tout simplement sublime. Il
est vraiment temps de changer de génération de consoles.
Qui dit Far Cry dit bien évidemment gunfights et
infiltration. Et c’est bien sûr le cas ici. Une nouvelle fois, la prise en main
est immédiate, et son efficacité n’est plus à prouver. On, vise, on tire, ou bien
on s’infiltre et on exécute rapidement à coup de machette. Une recette qui n’a
plus à faire ses preuves, surtout entre les mains d’une telle saga. Mais Far
Cry 3 c’est aussi une île ouverte à parcourir, et une carte immense. Pour la
dévoiler, il faut trouver et escalader des pylônes radios afin de débrancher le
débrouilleur sui s’y trouve. Cela force à explorer en partie l’ile, mais
surtout nous perd lorsque l’on arrive
dans une zone inconnues, sans aucune indication ou presque. Mais l’avantage du
monde ouvert, ce sont les multiples quêtes annexes, en parallèle de la mission
principale. Volontairement variées, elles réussissent à divertir correctement,
et surtout à faire gagner encore plus de points d’expérience. Parce que oui, on gagne
de l’expérience dans Far Cry 3, à la manière d’un RPG, ou plutôt d’un
Borderlands ou Deus Ex : Human Revolution, pour citer les deux exemples
qui s’y rapprochent le plus. Selon les tirs, les kills, ou même certaines
actions ou encore lieux explorés, on gagne ces précieux XP, qui permettent
alors de choisir diverses compétences. Etre plus discret, apprendre de
nouvelles attaques, ou encore se soigner plus rapidement, les compétences sont
aussi variées que nombreuses et laissent le libre choix au joueur de façonner le héros à sa volonté.
Il y en a un qui va passer un sale moment
En marge de ses activités, on peut aussi cueillir des
plantes, afin de créer des seringues pour se soigner ou alors se donner de nouvelles capacités durant un
certain temps. Non, pas des plants de cannabis, des plantes. Le cannabis on le
brûle dans le jeu, et c’est tout. Pour en revenir au système de soin, il faut
savoir que l’on se soigne soi-même, en maintenant un bouton appuyé. Il faut
donc bien faire gaffe à ses barres de vie. Et bien sûr, si l’on ne possède plus
de seringues de soins, confectionnées grâce aux plantes, on peut toujours s’administrer
les premiers secours. Ce qui donne lieu à des scènes assez crues parfois, comme
s’enlever une balle dans le bras avec une tige en métal (oui, ça saigne), ou
encore se remettre le pouce cassé complètement déboité (et c’est encore pire
que le coup de la balle). On peut évidemment se donner plus de capacités de
soin grâce aux compétences. Mais l’ami Jason Brody ne fait pas que la
cueillette aux orties, il pratique la chasse aussi. Tuer des bêtes, c’est
parfois pour se défendre, parfois pour se fabriquer des besaces diverses. Les peaux
de chèvres, de sangliers, de porcs, ou même de chiens, sont utiles pour
confectionner des sacs de transport plus grands, dans lesquels on met plus d’objets
dedans, ou même un portefeuille à la contenance plus grande. Parce qu’il faut s’en
acheter des armes dans le jeu, même si cela n’est pas obligatoire. On peut
aussi en avoir gratuitement après avoir débloqué un pylône. Et pour avoir de l’argent,
quoi de mieux qu’un bon vieux système de loot des familles, dans des coffres,
ou sur les corps. Il est juste dommage que le système d’interactions ne se déclenche
que lorsque la touche apparaît, ce qui implique que l’on soit pile au bon endroit,
alors que deux centimètres à côté on ne peut pas. C’est tout bête, mais ça ne
gâche pas le plaisir de jeu pour autant.
Une île si grande à parcourir, ça doit former les mollets
dites donc ! Oui, sûrement. Mais comme le héros peut prendre le contrôle
de véhicules, c’est quand même plus pratique, et plus rapide. Voitures, quads,
bateaux, ou même deltaplanes, on voit de tout sur cette île. Tout est
parfaitement maniable, et même instinctif, au point que la jouabilité est tellement
immédiate que cela en serait presque déconcertant. Et pour ceux que cela
fatigue trop de parcourir la carte, il est possible de se téléporter d’un point
à un autre selon les zones. Pratique, même si cela peut casser en partie l’immersion.
Et puis, les véhicules, c’est bien aussi, certaines scènes fortes y prenant
place. Mais chut, vous ne saurez rien tant que vous n’y aurez pas joué.
Far Cry 3 reprend la force du premier volet en le mélangeant
avec le meilleur du deuxième, tout en apportant une touche de nouveautés
bienvenues. L’ensemble s’avère explosif et totalement jouissif, offrant à cette
année 2012 son meilleur FPS, et de loin. Bien sûr, l’intelligence artificielle
n’est pas encore tout fait au point,
mais on s’approche de ce qui se fait de mieux, oubliant l’agressivité à
outrance des ennemis de Far Cry 2 et les respawns frustrants du premier. Au final,
on plonge peu à peu dans la folie et dans la sauvagerie avec le héros, simple
jeune homme qui deviendra malgré lui un guerrier, obligé de tuer, et oubliant
au fil du temps les vies humains qu’il prend, au profit d’un instinct de survie
dominant. C’est violent, c’est parfois cru, et la mise en scène et le scénario
en rajoute parfois, mais c’est davantage le système de jeu et le divertissement
proposé qui font de ce titre l'un des
meilleurs de cette fin d’année. On range les noix de coco, on sort le 9mm, et
on part pour des vacances mouvementées sur une île paradisiaque lors d’un
voyage de folie.
18/20
" (...) oubliant l’agressivité à outrance des ennemis de Far Cry 2 et les respawns frustrants du premier."
RépondreSupprimerJe pense que c'est plutôt l'inverse. L'agressivité à outrance du premier et le respawn frustrant du second. ;)
L'agressivité, c'est dans les deux premiers, parce que les ennemis, dans le 1 ou le 2, sont quand même sacrément violents. En revanche, les respawns, c'est plutôt dans le deuxième en effet, j'ai dû m'emmêler les pinceaux lors de l'écriture du test. Merci de me l'avoir fait remarquer.
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