La série Hitman, dans laquelle on incarne le célèbre agent
47, est connue principalement pour son art du meurtre discret. On doit exécuter
un contrat sans se faire repérer, en éliminant le moins de monde possible, et
en repartant sans laisser de témoin. Avec un gameplay riche qui laissait
énormément de place aux méthodes d’assassinat diverses, mais aussi exigeant,
qui nécessitait de la technique et de la réflexion pour agir au mieux sans se
faire choper, la série avait réussi à satisfaire les fans d’infiltration et les
hardcore gamers. Depuis, les jeux vidéo ont bien évolué, se voulant de plus en
plus accessibles à tous, afin de ne pas rebuter les nouveaux venus, qui n’ont
pas connu l’époque des jeux plus difficiles. La crainte que ce Hitman soit donc
dénué de tout défi était envisagée. Heureusement, il n’en est rien.
Pirater un système de surveillance, c'est utile
Alors que les précédents volets de la série proposaient des
contrats à effectuer sans aucun lien entre eux, Hitman Absolution prend la voie
d’une histoire plus scénarisée, et qui touche à l’histoire personnelle de l’agent
47, cet assassin censé être dénué de sentiment et de vie privée. Dès le début
du jeu, dès l’introduction, on nous met dans le bain. Le premier contrat
consiste à éliminer Diana Burnwood, son agent de liaison, et la seule personne
avec qui il avait créé des liens. Percevant cette mission comme une autre, une cible à abattre parmi tant d’autres, l’agent 47 comprendra vite
que ce ne sera pas aussi simple que ça. Trahison, vérité, rien n’est clair en
soit, et le tueur à gages au code barre tatoué compte bien découvrir ce qui se
passe. On sombre en plein polar hollywoodien, c’est prenant, bien qu’un peu
linéaire.
On remarque d’ailleurs assez vite cette volonté
cinématographique dans le jeu. Sa mise en scène déjà, qui mélange habilement
spectaculaire et scène plus intimiste. On se croirait presque parfois dans Max
Payne 3, la noirceur crue et la dépression en moins. Et pourtant, l’agent 47 en
vient à faire des états d’âme, moins dialogués que le héros de chez Rockstar
toutefois, au point de commettre un acte symbolique assez… Vous verrez par vous-même.
On constate aussi que cette volonté d’approche plus filmique passe aussi par la
photographie du jeu, vraiment belle, et qui donne un certain cachet non
négligeable visuellement à l’ensemble. Et pour ce qui est du visuel, le jeu se
laisse grandement apprécier, grâce à une réalisation soignée, malgré certaines
textures, et à des effets assez sidérants. Rarement des foules avaient été
aussi nombreuses et vivantes. Le réalisme est saisissant, surtout que les
collisions sont toutes bien gérées et absolument cohérentes. Pratique et
efficace lorsqu’il faut s’y dissimuler.
Où est Charlie?
Côté mécanique de jeu, on retrouve l’essentiel de ce qui a
fait le succès de la série. Le but consiste toujours à tuer quelqu’un le plus
proprement et discrètement possible, avant de sortir d’une zone. Evidemment, il
est toujours impossible de s’échapper d’un lieu si l’on est recherché. Rien de
nouveau sous le soleil. Le principe des déguisements est bien sûr de la
partie consistant à voler les vêtements d’une personne tuée ou assommée afin de
mieux se fondre dans la masse. Il y a toutefois un nouvel apport à ce principe.
Si par exemple vous êtes déguisé en jardinier, les autres jardiniers auront des
soupçons plus facilement. Et c’est pareil pour chaque costume. Il faut donc
faire attention à ne pas trop se mêler à ses semblables de costumes, qui
risqueraient de vous démasquer trop rapidement. Pour le reste, on retrouve la
plupart des actions habituelles. On sélectionne ses armes pour éliminer ceux
qui nous gênent, ou bien on peut les maîtriser à mains nues, sans les tuer. Entre
les grosses armes qui font tâches (et du bruit aussi), ou alors un couteau de
cuisine, le choix est là. Sans oublier la traditionnelle corde à piano. On peut
aussi ramasser divers objets (un seul à la fois), afin de faire diversion, ou
alors s’en servir comme arme. C’est parfois aussi surprenant que violent,
mais terriblement efficace. Et bien sûr, on peut cacher les corps, c’est même
nécessaire pour ne pas se faire repérer. D’ailleurs, mieux vaut éviter les
crimes brutaux et sanglants, les traces du fameux liquide rouge risquant de vous
faire repérer aussi.
Ce Hitman mise cependant sur la discrétion et l’infiltration
avant tout. On peut évidemment se la jouer gros bourrin, mais les chances de
survie sont faibles. Il est toutefois utile de préciser que le jeu s’adapte aux
joueurs et aux différentes manières de jouer. Grâce à différents niveaux de
difficultés à la carte, proposant diverses expériences, chacun peut y
trouver son compte. Du nouveau joueur plus fan d’action, qui misera
principalement sur un passage en force, au joueur chevronné qui veut vivre une
expérience longue et intense, on a le choix. Tant mieux, il ne risque pas d’y
avoir de déçus donc. Le passage en force, bien que possible, reste à éviter
néanmoins. On risque de mourir parfois trop facilement, et puis cela nuit un
peu à l’ambiance du titre et au personnage. On peut s’y adonner toutefois. Abattre
les trois cibles demandées avec un fusil à pompe dans une foule immense, se
cacher près de la sortie, tuer des flics, récupérer un costume, et s’en aller
sans se faire repérer (sans tarder quand même) c’est possible, même en mode
difficile (le niveau de difficulté médian). Ce n’est pas aisé non plus, et
réussir du premier coup tient même de l’exploit, mais avec de l’intelligence, de
la tactique (oui, tuer des gens avec un fusil à pompe en pleine foule nécessite
tout de même de la tactique, malgré le côté bourrin) et un peu de chance, c’est
faisable. Mais le réel intérêt de Hitman, c’est de préparer ses manœuvres et de
réussir le coup parfait et le plus propre. Empoisonner la cible, s’introduire
dans un immeuble après avoir saboté le système de surveillance et l’éliminer au
sniper, avant de repartir sous un autre costume, ou simplement lui planté un
couteau dans le dos dans un lieu isolé. Les méthodes sont variées, et
finalement, c’est ce qui a toujours fait le charme de la série. On prend son
temps à réfléchir, on recommence, on trouve, et on a envie de le refaire d’une
manière différente. C’est indéniable, le potentiel de rejouabilité du jeu est
très élevé.
Oulah! C'est haut dis donc!
Le gameplay change toutefois, se renouvelle, pour le
meilleur comme pour le pire. D’une, chaque mission étant scénarisée, on n’est
plus laissé dans un monde ouvert que l’on parcourt le temps du contrat, mais
dans divers lieux assez grands souvent, que l’on visite le temps d’un contrat,
mais pas forcément d’une mission. On parcourt donc divers endroits lors d’une
seule mission, et une fois que l’on a quitté l’un, on ne peut plus revenir en
arrière. Heureusement, on peut sélectionner les lieux voulus lorsque l’on
décide de refaire une mission. Au final, ce n’est pas trop dérangeant,
quasiment pas même. En revanche, cela inclut que l’on ne peut plus choisir ses
armes avant les différentes missions, il faut se contenter de ce que l’on aura.
Certaines pesteront contre ce principe, à raison, mais au final, il n’est pas
plus décevant que ça, s’incluant même très bien dans le jeu. Autre nouveauté, c’est
la jauge d’instinct. Ce système d’instinct permet de voir les ennemis, en
transparence si nécessaire, de se dissimiler le visage près de certaines personnes
soupçonneuses, et d’effectuer des tirs ralentis avec marquage des cibles, façon Red Dead Redemption. Evidemment, la jauge n’est pas infinie, et mieux vaut s’assurer
qu’elle soit pleine avant d’effectuer ce genre de tir, sinon, c’est le drame. Et
pour ceux qui préfèrent utiliser leurs mains, les combats au corps à corps se
font sous forme de QTE, des boutons à presser au bon moment. On s’en serait
passé. Un système de point, vous récompensant ou vous pénalisant selon vos
actes est présent, pour comparer ses scores en ligne, mais ceux qui veulent
jouer comme bon leur semble n’en auront rien à faire. Tout à fait dispensable
donc. Petit coup de gueule et petite déception en tout cas pour l’intelligence
artificielle. Si en soit elle est bien gérée, elle est parfois assez
déstabilisante. Soit trop suspicieuse, soit tout à fait à côté de la plaque. Trop
rapidement, même déguisé, on risque de se faire choper, et ça, régulièrement. Moins
souvent, mais parfois quand même, l’intelligence artificielle pourra se montrer
bête comme ses pieds. A préférer tirer dans le vide plutôt que de s’avancer
pour vous abattre, à vous voir vous cacher, mais ne pas vous chercher dans le
meuble (plus rare), ou encore à savoir d’où vient le lancer d’objet, mais à
aller voir l’objet à la place. Heureusement, rien n’est trop dérangeant,
surtout à partir du mode difficile, mais il était nécessaire de le signaler.
Au final, on retient de ce Hitman Absolution une réalisation
graphique et une mise en scène assez grandiose, un scénario linéaire, mais
prenant à suivre, et une maniabilité qui malgré quelques changements, reste
toujours aussi efficace. Hitman reste Hitman, et ne sacrifie en rien ses
promesses d’infiltration et de discrétion sur l’autel de l’action à tout prix
pour plaire au plus grand nombre. Son système de difficultés au choix bien dosé
demeure l’un de ses plus grands atouts. Qu’on se le dise, Hitman Absolution
reste dans la lignée de ses prédécesseurs, et devient probablement le meilleur
volet de la saga depuis Hitman 2 : Silent Assassin. Une grande forme pour
l’agent 47.
17/20
Merci pour ce test ! :D il y a toute les infos et tout les trucs qu'il faut savoir !
RépondreSupprimerJe vais avoir Hitman Absolution à Noel , j'ai hâte !! :]