Il faut bien préciser qu’il s’agit d’un concert de Nobuo
Uematsu, pas un concert de musique spécialement consacré à Final Fantasy.
L’admirable compositeur nippon met donc bien en évidence ses différentes
compositions, extraites de divers jeux ou milieux, en consacrant tout de même
la moitié de son temps à ce que tout le monde attend, Final Fantasy. Habitué à
des orchestres ou encore à ses groupes de rock, Uematsu inaugure une nouvelle
configuration scénique. Un clavier, une basse, et lui-même à un second clavier.
De quoi rendre des sonorités autant classiques qu’electros, avec presque une
sonorité Midi pour les versions orchestrales adaptées parfois. On aime ou non,
mais le rendu était aussi intéressant qu'original. Sans oublier qu’au
vu de cette nouvelle configuration, de nouveaux arrangements, encore jamais
essayés sur scène, ont été joués. L’occasion de redécouvrir certains titres.
L'emblématique Nobuo Uematsu
20H, les lumières s’éteignent, le silence se fait dans la
salle. L’homme apparaît, les applaudissements retentissent. Les trois
s’installent sur scène. Le premier morceau commence. Directement, le public est
dans l’ambiance. Nobuo Uematsu joue probablement son titre le plus intense, le
plus bouleversant, le plus prenant. L’émotion est vive, le public est en
émoi. Après plusieurs minutes d’une rare beauté musicale, c’est sous un
tonnerre d’applaudissements mérité que le public acclame cette magnifique
interprétation du thème de Terra, tiré de l’inoubliable Final Fantasy VI. S’en
suit alors directement une composition tirée de Final Fantasy VIII, Ami. Le compositeur s’arrête alors et prend la
parole. Après quelques mots de français, il avoue ne pas comprendre la langue.
C’est donc un traducteur qui prend le relais. Très souvent, au cours du
concert, Nobuo Uematsu s'adressera au public. Il faut
reconnaître qu’il a énormément d’humour, et que c’est un véritable plaisir de
l’écouter.
Il annonce les titres qui arrivent, et le fera régulièrement
tous les trois morceaux environ. Le thème principal de Lost Odyssey commence,
c’est épique, suivie de Waterside, tiré du jeu Blue Dragon. Uematsu nous parle
alors d’une méthode de relaxation/guérison qui consiste à approcher les mains
du corps, sans jamais rien toucher. Après ce discours intriguant, il nous
apprend qu’on lui a demandé de composé des titres pour ce type de séances de
relaxations. L’ensemble dure une heure, mais de peur que le public s’endorme,
il n’en jouera qu’un extrait de cinq minutes. C’est original, et ça a le mérite
de n’être que peu connu du grand public. Le grand compositeur japonais revient
ensuite à Final Fantasy avec une interprétation assez magistrale de The Secret
Library Daguerreo issue de l’épisode IX. C’est à la fois surprenant et
magnifique. Il prend alors la parole pour présenter le titre qu’il vient de
jouer, et affirme qu’il est extrait de Final Fantasy X. C’est sous les cris de
correction des fans dans la salle, qu’il admettra son erreur, tout sourire,
prenant la chose avec humour.
Premier concert, au Dock Pullman
Vient alors une composition qui n’est pas de lui, mais
d’Arata Hanyuda, le batteur de son nouveau groupe, Earthbound Papas. Le morceau
est le thème de fin du jeu Border Walker, un jeu de rôle développé sous IOS,
uniquement sorti au Japon à ce jour. C’est très plaisant, et assez original, le
public apprécie forcément. Le compositeur prend alors la parole pour annoncer
qu’il va y avoir une pause durant le concert. Mais juste avant, il a composé un
petit medley de musique de Final Fantasy, et volontairement des peu connues. Tellement peu connues, que même Hironobu Sakaguchi, le papa de la série ne les aurait pas reconnues, nous avouera-t-il lors du deuxième concert à La Cigale. Etait-ce de l'humour? Sûrement... Dès le début, on se plonge dans Final Fantasy VI, avec Slam Shuffle, le thème
de la vile de Zozo. Gargan Roo de Final Fantasy IX prend la relève, suivi de
Mystic Mysidia de l’épisode IV. Et pour finir ce medley, un thème qui ravira et
surprendra tous les nostalgiques. Encore mieux qu’une fête foraine, c’est le
thème du Gold Saucer, réarrangé, tiré du célèbre Final Fantasy VII. Une
excellente surprise que ce medley, aux thèmes trop peu souvent représentés.
Retour sur scène du grand compositeur et de ses deux
acolytes. Il prévient, il y aura moins de morceaux tirés de Final Fantasy.
Après tout, on vient pour ses compositions, on sait très bien que l’on n’assiste
pas à un concert Distant World. Il reprend alors avec un thème issu d’Unchained
Blades Exxiv, un jeu de rôle qui sortira
sur 3DS fin novembre au Japon, mais probablement pas en France, comme la plupart
des bons jeux nippons de cet acabit… Uematsu présente alors un titre inédit,
tiré d’un jeu en cours de développement. Le morceau n’a aucun titre définitif
pour le moment, il est donc nommé Project Happiness. C’est tout nouveau, c’est
tout beau, et ça charme les oreilles avec plaisir. Dommage qu’on ne sache pas
de quel jeu il s’agit. Le compositeur accompagné de ses musiciens poursuit avec
une reprise d’un thème du jeu Sakura Note, un jeu de rôle/action sorti sur DS
au Japon en 2009, et en Europe… Jamais. La musique est entraînante, fascinante,
et les deux claviers/synthétiseurs donnent au morceau un côté 80’s assez
surprenant mais très agréable, qui ne dénature en rien le titre bien au
contraire. On pourrait presque sentir des relents de Physical d’Olivia Newton-John par
moment, mais on reste chez Uematsu, donc c’est forcément bien au-dessus. C’est
très plaisant d’entendre ce genre de musique, auquel le public français est peu
habitué, privé de tant de merveilles. Ça donnerait clairement l'envie de se procurer le jeu.
Et soudain, trois notes. Des applaudissements à n’en plus
finir, des larmes pour certains sûrement, et de l’émotion pour tous à n’en
point douter. Le géant japonais joue une de ses compositions les plus
appréciées et les plus emblématiques. Final Fantasy VII est de retour, et avec
lui le douloureux thème d’Aeris. Tonnerre d’applaudissements à la fin du
morceau. Uematsu est impressionné de voir qu’en France, la série Final Fantasy
est autant adulée des joueurs. Il demande alors les épisodes préférés de
chacun. Face au brouhaha, il décide de citer chaque épisode et de vérifier à
l’applaudimètre. C’est véritablement à partir de l‘épisode VI que l’on sent que
les fans se déchainent. On retient que les opus les plus appréciés sont les VI,
VII, VIII et IX. Le onzième, un MMO, a été hué, un peu comme le XIII
finalement. Le compositeur présente alors un jeu créé par Hironobu Sakaguchi,
qui n’est pas un Final Fantasy. Il s’agit de The Last Story, sorti en France en début d’année, dont il a signé la bande
originale. Il nous apprend que le thème principal figure en version orchestrale
dans le jeu, alors qu’il imaginait une version plus épurée avec des
synthétiseurs. Il profite donc de la formation scénique actuelle pour nous
faire part de sa première version. C’est tout simplement magnifique et épique à
la fois ! L’un des meilleurs morceaux de ce concert, tout simplement
somptueux et monumental, qui a été composé par un Uematsu en très grande forme.
Et il avait d’ailleurs raison de lui préférer la version plus simple que celle
orchestrale du jeu, parce qu’elle est bien meilleure. Grandiose, tout
simplement.
Directement, il enchaîne avec un morceau bien connu des fans
de Final Fantasy. C’est électrique, c’est dynamique, c’est rythmé, c’est The Man
with The Machine Gun, tiré de Final Fantasy VIII. Absolument grisant. Il
annonce alors que le morceau qui arrive est le dernier, sous les soupirs de
toute la salle. La musique vient de Fantasy Life, un jeu de rôle assez atypique
et très prometteur qui sortira au Japon à la fin de l’année, tandis que
l’Europe risque encore de louper le titre… Ça y est, c’est fini. Uematsu et ses
deux acolytes s’en vont. Le public applaudit, se lève. Standing Ovation pour ce
génie musicale qui le mérite amplement. Bien sûr, il revient, pour un seul et
dernier morceau. Le fameux To Zanarkand, de Final Fantasy X. C’est émouvant.
Surtout que cette fois-ci, c’est véritablement la fin. Nouvelle standing
ovation. Après presque deux heures de concert, c’est rempli d’émotions en tous
genres que le public sort de la salle, conquis et émerveillé. Il y a de quoi.
Deuxième concert, à La Cigale
Lors du premier concert, vendredi, Hironobu Sakaguchi était présent dans la salle. C’est Nobuo
Uematsu qui l’a annoncé. Lorsqu’il s’est brièvement levé de son siège, le
créateur de la saga mythique a été applaudi de tous et a aussi eu le droit à sa
standing ovation. Il n’était toutefois pas présent à La Cigale le lendemain.
Des différences entre les concerts du vendredi et du samedi, il y en a eu,
autre que les différents lieux. Nobuo Uematsu n’a pas tenu les mêmes discours,
proposant son lot d’humour différent à chaque représentation. Les musiques
étaient toutefois exactement les mêmes, dans l’ordre précis. On peut aussi
noter une petite touche d’humour un peu absurde, lors de la deuxième
prestation. A la fin, alors qu’Uematsu et ses musiciens reviennent pour le rappel jouer
To Zanarkand, ils portaient des masques d’Asterix et Obelix. Surprenant, mais
amusant. Il ne devait pas y avoir d’autres déguisements de français dans le
coin.
Que retenir de ce premier et deuxième concert du compositeur
de génie japonais. De l’émotion avant tout. C’était intense et formidablement
beau. On pourrait toujours être déçu de ne pas avoir entendu certains thèmes,
mais face à l’ampleur de la carrière du maître, on ne peut que se complaire de
ce à quoi on a eu le droit. Des thèmes rares, uniquement la moitié issus de
Final Fantasy, afin de varier les plaisirs, pour un ensemble tout à fait remarquable.
On a désormais envie d’être en janvier, afin d’assister aux concerts Distant
World. Mais avant tout, on a envie de rejouer à tous les jeux dont on a entendu
au moins une des mélodies, et même les autres, les grands absents. De quoi
faire largement tenir jusqu’en janvier.
aurais tu d autres photos videos ou audios
RépondreSupprimerpromocd@voila.fr
merci
Non, je n'ai aucune autre photo ou enregistrement. Seul ceux possédant un badge presse avait le droit de filmer, et uniquement pendant les premières minutes du concert.
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