mardi 31 juillet 2012

Dead Trigger

Aujourd’hui est un jour particulier à marquer d’une pierre blanche. Je vais faire quelque chose que je ne pensais jamais faire. Je vais vous parler d’un jeu… Non, mais la phrase est pas finie. Je vais vous parler d’un jeu… Sur smartphone (musique dramatique). Oui, moi qui joue sur consoles depuis toujours, depuis que j’ai acquis un smartphone, il m’est arrivé de télécharger quelques jeux… Je suis faible… Mais avant tout, je vous dois une petite explication. D’une, je possède en effet un smartphone, mais détestant Apple, je n’ai pas un I-Phone. Ce qui s’est révélé être un avantage pour l’écriture de cet article. J’ai donc en ma possession un magnifique Sony Ericsson Xperia ARC S. Précision, j’ai toujours possédé des téléphones mobiles de la marque Sony Ericsson (pour le son en lecteur de musique, ils sont très bons), et je n’en ai jamais payé un plus d’un euro. Voilà, ça c’était pour l’anecdote inutile du jour. Maintenant, je passe aux jeux sur smartphone. Je ne suis pas un joueur sur ce support, que je considère comme casual, désolé si je m’attire les foudres de certains, c’est mon avis. On joue dans le métro, dans le bus, ou devant son ordinateur en attendant un chargement, mais en soit, il n’y a pour moi pas d’autres véritables raisons pour jouer. Ainsi, je ne possède que très peu d’applications jeux sur mon téléphone. J’en ai téléchargé trois en tout, et sans jamais rien débourser. Non, je ne suis pas un pirate qui vole le travail des autres, c’est juste que je me suis toujours débrouillé pour obtenir les versions gratuites des applications sur l’Androïd Market, enfin, le Play Store dorénavant. C’est ainsi que j’ai le fameux Angry Birds et le non moins célèbre Fruit Ninja sur mon téléphone. Et ce troisième jeu, c’est quoi ? Justement, j’y viens.

Le piratage, c’est mal. Et quand ça force un éditeur à mettre son jeu en téléchargement gratuit sur le Play Store, même si c’est vrai que ça m’arrange, c’est mal quand même. Ce qui n’empêche que grâce à cette histoire, j’ai eu légalement la possibilité de télécharger gratuitement un jeu au lieu de payer 4,99 euros. Et c’est de ce jeu dont je vais parler. Dead Trigger. A savoir que le jeu est désormais gratuit uniquement sur Androïd. Prend ça dans ta face utilisateur d’I-Phone lambda. Ce nom ne vous dit peut être rien, alors je vais mieux vous expliquer de quoi il s’agit. Dead Trigger est tout simplement un FPS dans lequel vous devez survivre dans un monde envahit de zombies. En gros, vous devez flinguer du zombie à tout va, pour résumer de façon bête et méchante. Sauf que voilà, rapidement la difficulté se corse, les ennemis deviennent de plus en plus coriaces et agressifs, et la survie de moins en moins évidente. Ce qu’il est bon de savoir aussi, c’est que le jeu suit un système d’évolution du personnage par niveau. Et monter de niveau est très long et prend beaucoup de temps. Si l’on rajoute à cela un système d’achat d’armes et de gains d’argent assez faible aussi, on se dit que le jeu est finalement pénible, puisqu’il nécessite de faire et refaire des niveaux afin de gagner de l’expérience et des sous. Certes, mais le jeu s’avère dans son ensemble assez bon pour en devenir légèrement addictif.

Lé réalisation est magnifique

Je ne joue pas sur smartphone, mais là, je suis conquis. Bien sûr, il ne faut rien exagérer. Le jeu s’en sort bien, mais je ne suis pas fan au point de le préférer aux jeux consoles. Cependant, il faut bien admettre que le jeu possède un certain charme. D’une part, il possède une réalisation du tonnerre. On pourrait déplorer un manque de renouveau évident dans les décors et leurs usages, mais on ne peut que rester béat devant l’aspect graphique du titre. On est sur smartphone, et pourtant, c’est vraiment très beau et très propre, avec une vraie bonne définition, et sans aucun effet d’aliasing. Et même si les zombies ont trop souvent la même tête, laissant presque un goût de clones récurrents, lorsque leur sang gicle ou leurs têtes explosent, les effets sont beaux et donnent une véritable impression de finition au titre. Mais bon, voilà, passé une réalisation graphique de haut vol, le reste semble tout de suite en dessous. Rien n’a été bâclé, mais le reste s’en sort un peu moins bien. Pour ceux qui se demanderaient ce qu’il en est de la maniabilité, j’y viens. Tout est tactile, cela semble logique. Avec le pouce gauche sur la partie gauche de l’écran, on fait avancer on personnage. Avec son pouce droit, on contrôle la visée, et les tirs (en appuyant sur un « bouton » proche de l’arme). Et si un zombie s’approche trop, il faut se défendre à mains nues, en appuyant sur des zones de l’écran rapidement, afin de briser la nuque de cet ennemi trop attachant. En soit, tout répond bien et rien n’est véritablement à reprocher au contrôle. Peut-être le fait que parfois en voulant bouger son arme, on tire en même temps, mais au final, cela n’est pas vraiment dérangeant. Ce qui gêne dans le jeu, c’est plus son système d’amélioration. On gagne peu d’expérience et peu de niveau à chaque fois, et rapidement, on va se retrouver avec des zombies plus coriaces, et souvent avec seulement un petit flingue. Pratique pour mourir vite. Il faut donc être patients et ne pas hésiter à refaire des niveaux plus simples, afin d’avoir plus de chances de leur botter le cul à ses mangeurs de cerveaux. On peut aussi passer par la case argent réel, mais ça, mesdemoiselles, mesdames et messieurs, je ne le ferais jamais. Jamais ! JAMAIS ! Je veux bien être pris pour un con, mais il y a des limites. C’est donc ça qui peut éventuellement freiner les joueurs à se procurer le titre. Si on n’adhère pas à ce système, on y joue cinq minutes, et puis basta. Alors si vous êtes sur Androïd, puisque le jeu est gratuit, autant essayer, mais si vous avez fait le mauvais choix d’être sur I-Phone, mieux vaut être prévenu.

Donc, pour m'en débarrasser, je dois appuyer sur ce qui apparaît à l'écran

Voilà, Dead Trigger est donc un jeu fort sympathique que je recommande, particulièrement à ceux qui sont en possession d’un smartphone sous Androïd, puisqu’ils n’auront rien à débourser. Si les contraintes du gameplay à gain d’expérience lent ne vous gênent pas, vous pourrez sans problème prendre du plaisir à y jouer. Plus difficile qu’il n’y paraît, le titre propose un bon challenge et tient la route sur la durée, pour peu qu’on accroche à son système. Je ne suis pas un grand amateur de jeux sur smartphone, mais là, je suis séduit, sans pour autant y être accro. Si vous avez l’occasion de l’essayer, n’hésitez pas, et si vous êtes sous Androïd, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Oui, ça a tendance à gicler un peu

dimanche 29 juillet 2012

Le film de geeks ultime

Avant même de commencer, il est évident de constater que le titre de cet article soulève déjà une question qui a son importance : y a-t-il  véritablement un film de geeks ultime ? Pour certains, il s’agit tout simplement de La Guerre des Etoiles. D’autres citeront Star Trek : La Colère de Khan. Et puis il y a ceux pour qui film de geeks signifient film qui parle de la culture geek, et non pas qui a posé des bases et des références, à l’instar de Galaxy Quest ou encore Fanboys. Je serais tenté d’opter pour la deuxième solution. Mais bon, pour répondre à la question posée précédemment, non, il n’y a pas de film de geeks ultime. Chacun possède son propre film de geek ultime, il n’y en a pas un qui vaut mieux qu’un autre tant qu’on y est attaché. Donc finalement, je vais vous parler du film de geeks ultime, ou plutôt du mien, celui que je considère comme la véritable référence à propos de la culture geek. Si vous n’avez pas vu ce film, vous avez raté votre vie, si vous l’avez vu juste une fois, vous avez un peu moins raté votre vie, si vous le possédez en DVD ou Blu-Ray, vous finirez cet article plus tard, il est temps de regarder une nouvelle fois cette merveille. Je parle évidemment de Scott Pilgrim Vs The World.


Quand on entend film sur la culture geek, on s’imagine absolument des « geeks » comme personnages. Pourtant, ici, il n’en est rien. Alors que Galaxy Quest propose comme héros des acteurs d’une série ersatz de Star Trek allant de conventions en conventions, ou alors Fanboys des fans de Star Wars voulant se rendre au ranch de George Lucas pour voir en avant-première La Menace Fantôme, Scott Pilgrim Vs The World nous raconte l’histoire d’un mec cool qui ne sait pas gérer sa vie amoureuse. Ouais, dit comme ça, c’est pas très bandant. C’est pour ça que je propose de revenir sur les origines du film et du personnage. A l’origine, Scott Pilgrim, c’est un roman graphique canadien en 6 tomes, créé par Bryan Lee O’Malley. Le film n’en est donc qu’une adaptation. Et si je disais plus haut que le personnage principal, étonnamment nommé Scott Pilgrim, n’était pas un geek, cela ne l’empêche pas de jouer aux jeux vidéo, dans la bande dessinée du moins. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que Scott Pilgrim n’est pas un roman graphique ou comics comme les autres. L’influence manga se fait clairement ressentir, que ce soit dans le format des bouquins, le style graphique ou encore le découpage. Et l’influence jeu vidéo aussi. Parce que les références ne sont pas uniquement présentes du fait que le héros y joue. Les clins d’œil graphiques sont de la partie, et bien pensés, et le scénario fait tout pour dissimuler des gags par-ci par-là sur différents univers vidéoludique. Mais finalement, c’est dans l’essence même de la bande dessinée que se trouve la référence ultime. Parce qu’en effet, Scott Pilgrim ne sait pas gérer sa vie amoureuse, et cela lui pose problème. Il rencontre la sublime Ramona Flowers alors qu’il fréquente encore une lycéenne. Rien de bien grave en soit, enfin un peu quand même, mais ce qu’il ne sait pas, c’est qu’avant de pouvoir vivre en paix avec cette nouvelle fille qu’il aime tant, il devra affronter ses sept ex copains. Le pitch paraît très con comme ça, et presque inintéressant, sauf que voilà, tous ses ex petits amis sont maléfiques. Il ne faut donc pas s’attendre à du sérieux, pas à du réalisme, mais plus à des sortes de différents niveaux d’un jeu (représentés par les 6 tomes) avec un boss à battre à chaque fois (les exs). Et en cela, c’est purement et véritablement un truc de geeks assez référencé. Alors imaginez le film basé dessus !

Je ne vous ferais pas l'affront de préciser la référence

Justement, le film, parlons-en. Avant même de commencer, ce qu’il faut savoir, et c’est vrai, c’est qu’il est réalisé de main de maître par Edgar Wright, qu’il bénéficie d’un scénario béton, et qu’il possède un des meilleurs montages de ces dernières années. Voilà, maintenant, je peux enfin parler du film. Concentré de références à la culture populaire, le film est aussi une ode à l’art jeu vidéo, qui réussit parfaitement à en assimiler les codes, afin de les retranscrire au mieux. Pas question de faire ici un film tel que Sucker Punch, qui n’est qu’une sorte de grosse cinématique de jeu avec actrices réelles. Non, là on veut véritablement faire un film, hyper référencé, et parfaitement maîtrisé, pas question de laisser le spectateur devant un bête spectacle visuel à l’allure d’une cut scene de Final Fantasy XIII. Et dès le début, le ton est donné. Edgar Wright connaît son sujet, et il nous le prouve. Dès le démarrage, on sait que le film rendra hommage aux jeux vidéo, particulièrement aux productions 8 et 16-bits. Il n’y a qu’à voir le logo Universal pour le comprendre. Et ce n’est que le début. Pendant 1h53, tout s’enchaîne, réjouissant de bonheur le spectateur à chaque instant. Alors que la bande dessinée s’étale sur six tomes, laissant ainsi l’histoire prendre son  temps et durer un petit moment (plusieurs mois), le film, œuvre cinématographique oblige, opte pour un rythme effréné qui ne laisse aucun répit aux spectateurs. On s’en prend plein la gueule, on n’en prend plein la vue, on n’en prend plein les oreilles, mais qu’est-ce que c’est bon !!! Et bien sûr, tout comme l’est la bande dessinée, le film est rempli d’humour. Volontairement référencé, ou génialement absurde, Scott Pilgrim Vs The World est immédiatement entré dans mon top 5 des films qui me font le plus rire. Honnêtement, même si je ris facilement quand c’est vraiment drôle, atteindre ce point-là, il fallait quand même le faire. Et comme précisé plus haut, le film possède aussi une bande son du tonnerre. Qu’il s’agisse de morceaux pré existants, comme le fameux « Scott Pilgrim » de Plumtree, qui a donné son nom au personnage, ou des compositions originales, on obtient au final une bande son rock garage bien entraînante et tout à fait adaptée au film. Quand on pense que ce film n’a eu que très peu de succès en salle. Pas d’estime bien sûr, mais si peu de spectateurs…

  La fameuse chanson "Scott Pilgrim"

Je dis depuis tout à l’heure, et aussi dans le titre de cet article, que Scott Pilgrim Vs The World est le film de geek ultime à mes yeux. Cependant, avant de m’attaquer plus en profondeur sur le sujet, je vais parler de l'ambiance visuelle du film, ce qui n’exclura pas certaines références. Partant d’un univers réaliste et se basant sur la ville de Toronto, le cinéaste explose alors tout ce qui pourrait s’avérer crédible afin de faire péter les clins d’œil  à différents genres. La bande dessinée y passe, c’est évident, avec une ribambelle d’onomatopées qui volent à travers l’écran, sans être en rien ridicule ni même risible, tant l’art de manier ces textes est maîtrisé. Et le découpage aussi tire du côté de la bande dessinée, particulièrement du manga (comme le fait déjà l’œuvre originelle). La bande séparatrice sur l’écran, avec ces deux personnages qui se confrontent alors. Et bien sûr, lors des scènes de combats, outre les références aux jeux de baston, celles aux animés nippons sont aussi de la partie. Rarement des combats humainement réels (ça ne veut rien dire, mais j’aime bien, donc je garde. Sinon, j’entends des combats avec acteurs réels, dans un univers à la base réaliste) n’auront été aussi épiques avec un emploi aussi volontairement exagéré d’effets de style de de genre. Dragon Ball n’a qu’à bien se tenir. Alors évidemment, on peut ne pas apprécier les délires visuels, totalement outranciers, mais complètement voulus. On ne fait pas un tel film sans démesure. Parfois les couleurs pètent, parfois les décors sont étranges, parfois le look même des personnages peut paraître bizarre, mais au final, tout se complaît parfaitement dans une logique visuelle et cinématographique qu’aucun autre genre n’aurait les moyens d’assumer. Et rien que pour ça, chapeau Monsieur Wright.

 C'est forcément le meilleur film du monde, quand on voit ça...

Et dorénavant j’en viens à ce qui fait, en plus de tout le reste, la grande force du film. Références à la culture populaire, à la bande dessinée, le film laisse aussi la part belle au jeu vidéo. Dans son principe, je le rappelle, puisqu’au final le film est une « succession » de niveaux avec affrontements de boss à la clé. D’ailleurs, chaque combat commence par une présentation en Scott Pilgrim VS, rappelant les bons jeux de baston existants, particulièrement ceux de l’époque Super Nintendo et Megadrive. Mais c’est aussi dans la multitude de références, plus ou moins explicites, que le film tient du génie. Presque chaque plan et chaque son sont tirés d’un univers ou en rappelle volontairement un, même dans des scènes de la vie courante. Ainsi, s’il n’est pas étonnant de voir des barres de vie au-dessus des personnages en plein combat, il n’en n’est que plus drôle lorsque soudain une barre de « Pee » (pipi) pleine fait apparition au-dessus du personnage et se vide tandis qu’il urine, alors que rien ne nous avait préparés à cela. Et les références pleuvent à n’en plus finir, sans jamais devenir indigestes. Musique de The Legend of Zelda, de Final Fantasy, bruitages de Sonic, combat à la Soul Calibur, 1-Up, porte à La Super Mario 64, level up, j’en passe et des meilleurs. Le film est un concentré de bonheur ultime, que chaque joueur, principalement entre 20 et 35 ans, se doit de voir et d’apprécier à sa juste valeur. Et puis pendant que l’on y est, je ne sais pas si c’est dès l’origine voulu, mais même dans le choix des acteurs, on peut y voir certaines références « geeks ». Michael Cera et Mae Whitman, tout droit venu de la série mythique mais finalement très restreinte Arrested Development, que peu connaissent, à tort. Ou encore Brandon Routh, qui incarna Superman dans Superman Returns, ou bien Chris Evans, qui interprétait La Torche Humaine dans Les Quatre Fantastiques, avant de devenir Captain America. Là, sur les acteurs, ce ne sont que des détails évidemment je suppose, mais quand même, certaines références sont bonnes à prendre. Et bien sûr, étant à l’origine une bande dessinée, le film y fait référence, comme cette phrase du personnage de Comeau, celui qui sais tout, lorsqu’il dit « The comic book is better than the movie ». De toute façon, le mieux c’est de voir le film, de le regarder, et d’en découvrir toutes les subtilités, inexplicables autrement. Que dire donc, au final ce film est…

 Fight!

(1h53 plus tard)… une véritable tuerie, un chef-d’œuvre ultime, un hommage impressionnant à toutes formes d’art et de cultures populaires, une œuvre qu’il faut absolument avoir vu, voir, et revoir. D’ailleurs, je n’ai pas pu m’empêcher de le remater en plein pendant l’écriture de cet article. Finalement, le comble de ce film, c’est qu’étant bourré de références, il est lui-même devenu une référence du genre. Sans oublier qu’une adaptation en jeu vidéo a aussi été faite, façon beat’em all 16-bits évidemment, reprenant le style visuel du comic book, et il faudrait vraiment que je me télécharge la démo sur le PSN, surtout que le jeu est bien foutu paraît-il. C’est assez fou quand même, une bande dessinée qui parle de jeu vidéo, adaptée en film, qui devient alors un jeu vidéo reprenant le style graphique de la bande dessinée. Bryan Lee O’Malley ne pouvait sans doute pas rêver mieux. Quoiqu’il en soit, Scott Pilgrim Vs The World est tout simplement à ce jour l’œuvre la plus référencée, la plus pointue et à la fois la plus accessible sur la culture populaire, principalement le jeu vidéo. Culte avant même sa sortie, le film dépasse tout ce qui a été fait à ce jour et place la barre très haut. Edgar Wright maîtrise complètement son sujet et son film et le réalise de main de maître, en en faisant dorénavant la nouvelle référence absolue du genre. Indispensable.

 La première et meilleure bande annonce du film, pour ne pas trop vous en dévoiler

jeudi 26 juillet 2012

The Dark Knight Rises

C’est un fait, depuis peu, je parle aussi de film de super-héros sur ce blog. C’est une sorte d’élargissement à propos de la culture dite « geek », à laquelle j’adhère, et c’est aussi parce qu’il faut bien se rendre compte que les studios nous abreuvent de films de super-héros, de plus en plus, profitant d’un filon juteux, quitte à nous en gaver et quitte à nous refourguer de belles grosses merdes dans le lot (hein Marvel ! T’emmerdes le monde avec cette bouse qu’est The Avengers). Evidemment, tous ne sont pas à balancer à la poubelle, heureusement. Ce n’est pas parce que l’on nous ensevelit sous des tonnes de films de ce genre, qu’on ne peut pas en trouver qui sortent du lot. Pour résumer bêtement et simplement, on pourrait presque dire que d’un côté il y a Marvel et ses horreurs, et de l’autre DC Comics qui s’en sort mieux. Mais bon, si c’est presque en partie vrai depuis quelques temps, ce serait résumer assez sommairement la situation. Bien sûr, tous les films touchant aux Avengers (à l’exception de Captain America) sont dénués d’intérêt, de bons goûts, de scénario, et de réalisation, mais les autres Marvel peuvent s’en sortir. Je ne louerais jamais assez la grandeur de la saga Spider-Man réalisée par Sam Raimi (même si le troisième est en dessous des deux autres). Les deux premiers films X-Men et le dernier en date, Origins, ne sont pas mauvais. Donc Marvel se fout bien de la gueule du monde pour la plupart de ses productions et quasiment toutes celles touchant aux Vengeurs, mais on peut encore s’attendre à de bons films à venir (même si vu le calendrier des dates de sorties annoncées…). Une chose est sure, j’attends avec impatience Ant-Man (l’Homme-Fourmi), parce que c’est Edgar Wright (Scott Pilgrim Vs The World) qui est à la réalisation. Mais bon, pour ce qui est de Marvel, c’est tout. Alors bon, je ne vais pas non plus vanter les mérites de DC Comics, je ne suis pas là pour ça, mais force est de constater que Nolan n’a pas fait un travail de porcs avec la saga Batman. On aime ou non, je n’en suis pas fan, mais je reconnais la volonté de faire quelque chose de propre et d’ « orignal ». Il y a d’autres réa qui ont essayé, comme Zack Snyder avec Watchmen, qui apporte une vision différente du mythe du super-héros. Finalement, on ne peut que les remercier, même si le résultat n’est pas forcément satisfaisant. Ça change de Thor et d’Iron-Man qui ne sont finalement presque que des sortes de héros kikou lol pour amuser les gamins. Oui, je suis méchant, mais il n’y a que la vérité qui blesse. Et les films futurs risquent de ne pas remonter le niveau… Il y a toujours cependant une lueur d’espoir, avec Man of Steel, la nouvelle adaptation de Superman, écrite et produite par Christopher Nolan (on reconnaît bien là sa façon de ne pas nommer le film par le nom du héros, mais plutôt d’utiliser une sorte de périphrase métaphorique) et réalisée par Zack Snyder. Pour ça il faudra réchapper à la fin du monde en décembre et attendre juin 2013.

Mais je parle, je parle, et finalement je ne dis quasiment rien sur le chevalier noir de Gotham. Et le sujet de l’article, c’est un peu ça. Donc je m’y mets. Beaucoup d’entre vous le savent, ou pas tant que ça finalement, mais je n’ai pas tant apprécié que ça The Dark Knight (oui, allez-y, jetez moi des pierres, j’ai l’habitude). Batman Begins s’en sort plutôt bien je trouve, malgré un méchant (Scarecrow) qui aurait pu être mieux, mais au final on retrouve dans le film l'atmosphère qu’on attend d’un Batman, avec des scènes de nuit, et une ambiance sombre. The Dark Knight, c’est un film d’action, avec beaucoup de bla bla, qui se passe en plein jour, et qui aurait très bien pu être n’importe quel autre film, sauf qu’on a dit que le « gentil » s’appelait Batman, et le méchant « Le Joker ». Hormis les noms, rien ne se rattache vraiment je trouve à l’univers Batman, et il ne s’agit pas à mon goût d’un film de super-héros, mais bien d’un thriller politique mêlé d’action. Je vais très probablement être détesté par tout le monde dorénavant, mais tant pis, c’est mon avis.

Maintenant, parlons un peu de The Dark Knight Rises, troisième et ultime volet de la saga Batman par Nolan et dernier épisode de sa trilogie. Le film cumule les défauts de The Dark Knight, mais par chance s’approprie les qualités de Batman Begins. Avant tout, ce qu’il faut savoir sur le film, on ne peut pas ne pas en parler, c’est qu’il est bourré d’incohérences. Il y en a tellement, que pour toutes les citer, il me faudrait douze articles. Au final, si on joue le jeu, on est pris dans le film, et on passe outre, mais tout de même. Il y aurait pu avoir un effort là-dessus. Après, encore une fois, comme pour son prédécesseur, l’impression d’être devant un film d’action, mais pas de super-héros est trop présente. Moins certes, il y a quand même un ton assez héroïque, mais bon. Et encore une fois, l’ensemble se déroule un peu trop en plein jour… Batman, c’est la nuit !!! Enfin bon, il en est ainsi, il est trop tard pour refaire le film. Par chance, ce dernier opus est quand même bien au-dessus de The Dark Knight, heureusement.

Avant de revenir sur le film en lui-même, je vais parler un peu des personnages. Alfred, comme à son habitude, est le meilleur. Il est quasiment le seul personnage vraiment humain du film, et son attachement envers la maison Wayne est encore plus touchant dans cet opus. Clairement mon personnage préféré du film. Le petit nouveau, John Blake, campé par Joseph Gordon-Levitt, est un gentil flic trop optimiste et qui va vite être rattrapé par la réalité. Trop gentil peut-être, trop idéaliste surtout, il peut agacer, mais son rôle, important, nous le rend finalement sympathique, même si tous ne succomberont pas à son personnage. Le grand méchant du film, Bane, parlons-en. Avec son masque et sa voix auto-tunée dotée d’un accent fort précieux, il n’est finalement qu’un grand mec baraqué communiste. Bon, ok, j’exagère volontairement. Il arrive à quand même bien détruire le justicier de Gotham. Il s’en sort assez bien, même s’il n’a pas le charisme du Joker. Pour le personnage suivant, ce que je vais écrire pourra être perçu par certains comme un spolier (bien qu’il n’en soit pas un), alors dans le doute, je préviens. Ça y est, vous êtes prévenu ? Ok, je me lance alors. Anne Hathaway, nouvelle venue, n’interprète pas le rôle de Catwoman, comme tout le monde s’y attendait. Elle joue Selina Kyle. C’est tout. Jamais pendant le film le nom de Catwoman n’est prononcé, et tout le temps son personnage est celui de Selina Kyle, ou de Selina Kyle masqué. Un masque peu efficace, puisqu’il sert uniquement à la protéger de ceux qui ne la connaissent pas. En rien elle n’essaye de réellement dissimuler son identité. Et en rien elle n’apparaît avec des chats. Et honnêtement, soyons francs, porter un simple loup comme masque, ça ne doit pas être pratique, vu que ses cheveux longs dépassent de partout. En combat… Enfin bon, c’est un film. Qu’on se le dise, sa tenue n’est pas réellement à la hauteur, et l’abandon du masque/cagoule ne fait plus ressortir le côté SM excitant du personnage. Enfin, personnage qui n’existe pas vraiment dans ce film… Et pour conclure, venons-en à Marion Cotillard. Je n’ai rien contre elle, surtout quand elle joue dans des films comme De Rouille et d’Os, mais alors là… Elle n’en a rien à foutre, elle joue pour être payée, et elle se permet même d’offrir la pire scène du film aux spectateurs. Ouais…

Je n’ai pas parlais de Batman, parce qu’au final, on ne le voit que trois fois dans le film. C’est presque un caméo en fait. Bon, je vais arrêter d’être méchant, surtout que j’en viens à ce qui fait la force du film. Après une loooooooongue introduction, qui prend son temps, mais qui n’est pas non plus ennuyeuse, le Batman revient. Et là, on se rend compte que du point de vue de l’action, ça va être lourd. Le souffle épique, qui n’était pas réellement présent dans The Dark Knight, est de la partie cette fois-ci. Fini les longues scènes de bla bla politique, ici, il y a plus d’actions, plus de tensions, et plus d’émotions. Et plus on avance dans le film, plus on se rend compte que l’ensemble devient de plus en plus monstrueux. Certes, il y a trop de plans de jour, mais certaines séquences sont tellement puissantes que ce défaut est vite oublié. Et tout est croissant. Ça commence calmement et plus ça avance, plus on est proche de l’apothéose. Une scène, mythique, avec Bruce Wayne, qui doit « accomplir une épreuve » je vais dire, est tout simplement la meilleure du film. Et peu après, on assiste aussi à une scène monumentale, dénouement quasi ultime de cette trilogie. Le final, quant à lui, peut décevoir un poil, selon que l’on y adhère ou pas. Une chose est sure, The Dark Knight Rises réussi là où The Dark Knight avait échoué, en instaurant une véritable atmosphère épique (et en partie héroïque), redonnant presque ses lettres de noblesse à l’Homme Chauve-souris, et en proposant un film peut-être plus conventionnel mais qui n’est en rien dénué de charisme et d’attraction. Et puis, enfin, le problème de musique de The Dark Knight est résolu. La musique de ce deuxième opus était réussie, mais quasi absente, enlevant toute sensation de grandeur au film. Dans cet ultime volet, la musique est presque trop présente, mais cela renforce le côté épique des situations. Au final, plus de points positifs que de défauts dans cette dernière production de Nolan.

Qu’on se le dise, malgré tout ce que je viens d’écrire, je ne suis pas fan absolu de ce film, ni même de la trilogie. Nolan sait gérer ses films, et il n’a pas raté sa saga Batman, mais ce nouvel aspect qu’il a voulu lui donner s’éloigne un peu trop à mon goût du personnage de comics (même s’il se base sur le personnage de The Dark Knight de Frank Miller). A mes yeux, Batman Begins reste le meilleur de la série, et The Dark Knight le moins bon, ce qui place The Dark Knight Rises en deuxième position. Le film n’est certes pas une œuvre magistrale, il n’en demeure pas moins un très bon divertissement et un excellent blockbuster. Dorénavant, c’est l’avenir de Christopher Nolan, en tant que réalisateur, qui nous préoccupe, ainsi que l’avenir de Batman au cinéma. On se demande déjà quand Hollywood va nous pondre un nouveau reboot. Le plus tard possible je l’espère.

 La bande annonce de The Dark Knight Rises

mardi 24 juillet 2012

Community Journey to the Center of Hawkthorne

Voici un article assez particulier aujourd’hui. En effet, on va parler d’un jeu vidéo, qui n’en est pas vraiment un, mais qui en est un quand même, et qui doit son existence à quelque chose de bien particulier. A l’origine, le jeu est présent dans une (super méga géniale trop bien) série télévisée. La série, c’est Community, et je vous en parle maintenant.


Je ne parle quasiment pas de série télévisée ici, parce que ce n’est pas mon choix éditorial (j’aime bien ce terme tiens, ça fait comme si j’étais important), cependant, cette fois-ci, cela s’impose. C’est donc avec un véritable plaisir que je vais vous parler de Community. Une série créée par Dan Harmon, diffusée sur NBC depuis 2009, mais toujours inédite en France (eh oui, il faut passer par le streaming pour la voir, ou par l’import). Son originalité vient de son atmosphère et du chemin que la série a pris au fur et à mesure des saisons. L’histoire est celle d’un groupe de sept étudiants dans un community college, un collège universitaire (tout le monde peut y faire des études à coûts réduits, et sans nécessairement posséder de bourse), allant de 19 à 65 ans. Si faire une série humoristique sur le sujet peut s’apparenter en premier lieu à de banales situations de sitcom se déroulant en fac ou collège, très rapidement, on se rend compte que l’objectif est tout autre. Dès le premier épisode, les références à John Hughes fusent, et l’on réalise alors que la série sera hyper référencée à toute une culture populaire, incluant cinéma et jeu vidéo (même si c’est plutôt le cinéma qui est présent). Et au fil des saisons, l’ensemble monte de niveaux, pour finalement atteindre une saison 3 tout simplement monumentale. Au final, on se retrouve avec un humour assez exceptionnel, et des références plus ou moins poussées et plus ou moins geek, tel que la science-fiction, les zombies, Indiana Jones, Star Wars, Star Trek, et j’en passe énormément (pour ne pas gâcher les surprises, et aussi parce qu’il y en a tellement !!!). Et bien sûr, comble de la référence, tout un épisode se déroule dans un jeu vidéo. Et c’est là que je veux en venir.


Saison 3, épisode 20. On approche de la fin de la saison, on est en mai 2012. L’épisode commence, et le pitch est lancé : les sept protagonistes doivent jouer à un jeu vidéo. Scannant leur visage, les reproduisant ainsi en personnage 8-bits (on dirait plutôt du 16, mais bon), ils doivent gagner à un jeu de plate-forme aventures teinté de RPG. Quasiment l’intégralité de l’épisode se déroulera dans cet univers vidéoludique créé pour l’occasion, de quoi ravir et les fans de la série et les amoureux de jeux rétros.

Le jeu dans la série...

Mais voilà, je ne suis pas là pour vous parler d’un jeu qui est présent uniquement dans l’imaginaire d’une série, le temps d’un épisode. J’aurais pu, mais ce n’est pas le cas. Parce que ce qu’il faut savoir avec Community, c’est que la série rassemble une véritable communauté (héhé, jeu de mot pourri) de fans. C’est ce genre de série pas si connue, mais qui arrive à gérer une véritable passion auprès de ceux qui la regardent. Et comme souvent dans ce genre de cas, les fans sont très actifs. C’est donc presque logiquement que ce fameux jeu auquel les protagonistes jouent, Community Journey to the Center of Hawkthorne, a été recréé par des fans, et est donc ainsi devenu jouable par tous. Bien sûr, vous ne pouvez pas scanner votre visage et jouer avec les membres de la série, mais vous incarnez à votre guise un des personnages principaux. Honnêtement, le jeu en vaut la chandelle.

...et le jeu en vrai (version Batman ici)

Bon, il faut quand même dire ce qui est, ce jeu, développé par des fans, est certes fidèle à celui présent dans l’épisode et à l’esprit de la série, il n’en reste pas moins au stade de développement. Et comme ceux qui s’en occupent de veulent aucune aide financière, pour que tout soit parfait, il faudra du temps. Le jeu est court puisque seul quatre univers différents sont présents, l’intégrale n’est pas encore développée, les actions sont basiques et pas autant diversifiées que ce qui est possible dans la série, et les bugs de plantage sont parfois fortement de la partie. Pourquoi parler de ce jeu s’il semble aussi catastrophique que le jeu de course Chocapic ? Parce que la communauté peut donner son avis, proposer des idées, rapporter les bugs, tout ça pour qu’au final les fans qui s’occupent de sa gestion en fassent un produit certes basiques et amateurs, mais de bonnes qualités. A chaque mise à jour, la nouvelle version du jeu est téléchargeable, gratuitement évidemment, et l’on découvre alors les nouveautés, avec plaisir.

Petite référence à l'épisode 23 de la saison 2

Mais ce qui fait la véritable force de ce jeu, ce sont ces références à n’en plus finir. Outre le fait que le jeu est une référence à lui tout seul, il est truffé de clins d’œil par-ci par-là, même dans les musiques créées pour l’occasion. Dès le départ, on peut choisir un des sept personnages, reproduit à l’identique. Normal me diriez-vous. Mais voilà, les concepteurs ont ajouté la possibilité de changer les costumes de ces personnages, ajoutant alors un nombre de possibilités phénoménales, faisant toutes références à la séries (parfois même dans des détails très pointus ou subtils, mais que les fans reconnaîtront aisément) et aussi à la culture populaire. Et bien sûr, chacun des personnages possède les mêmes animations que dans le jeu présent dans la série. Mais les références vont évidemment plus loin, avec des éléments de décor qui ne sont pas anodins, ou bien encore un personnage avec qui l’on peut dialoguer, et comme dans la série, aborder de nombreux sujets. Entre auto références et certaines inventées, extraordinairement drôles et geek à souhait (parlez de « spider », c’est l’une des meilleures discussions imaginables dans un jeu vidéo, bourrée de références ultimes), on n’a rarement fait mieux dans le genre. Donc si finalement, le jeu possède peu de niveaux et d’actions de mouvements (il est toujours en cours d’élaboration, je le rappelle), il n’en demeure pas moins une référence absolu que tout le monde devrait essayer. En même temps, un jeu dans lequel on peut interpréter Batman, Alien, Harry Potter, ou bien même Kirk, c’est obligatoirement génial.

Troy and Abed sewn together!!! In Greendale!

Pour conclure, je ne peux que vous inciter à regarder Community, la série référencée et de référence ultime, qui rend hommage à la culture populaire encore plus souvent et avec plus de réussite que je ne le fait à Michel Ancel sur ce blog (oui, cela ne servait à rien de placer Michel Ancel dans cet article, mais j’ai pour principe de le citer encore plus qu’avant). Et en plus de découvrir une série d’exception, avec un humour croissant, qui démarre en douceur dans la saison 1, pour terminer dans un festival monumental dans la saison 3, cela vous permettra de pouvoir jouer au jeu en comprenant tous les clins d’œil qui sont de la partie. Malheureusement, pour l’avenir de la série, c’est un peu moins radieux, vu que son créateur, Dan Harmon, a été viré. J’avoue avoir peur que la série perde son humour et ce qui fait son charme et son originalité. On verra. Au moins, il y aura eu trois excellentes saisons et un jeu. Même si j’aurais bien aimé six saisons et un film. Enfin bon, pour ce qui est du jeu, je laisse en dessous le lien où vous pouvez le télécharger, légalement et gratuitement. Et même si l’intérêt est encore limité à ce jour, il serait dommage de se priver de cette version vidéoludique de la série, bonne initiative de la part des fans. En un mot, comme en quatre : cool. Cool, cool, cool.
  
Pour télécharger le jeu, c'est par là

mardi 17 juillet 2012

Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français

Il y a des questions existentielles que l’on se pose tous dans sa vie. Pourquoi sommes-nous sur Terre ? Quel est le but de notre vie ? Y a-t-il une vie après la mort ? Dieu existe-t-il ? Je ne suis pas en mesure de répondre à ces questions, à l’exception d’une. Dieu existe, il est français, il s’appelle Michel Ancel.

Nous n’allons évidemment pas parler de religion ici, ni même de croyances bien évidemment, mais de jeu vidéo, et aussi de bouquin. Parce que cette envie soudaine de vous parler de Michel Ancel (comme si je ne le faisais pas assez souvent avant), vient du fait que j’ai enfin lu sa biographie éditée par Pix’n Love (oui, il était temps). Donc non, il ne s’agit pas de la Bible. Quoique… Evangile de Michel Ancel selon Sainte Jade. Chapitre 19, verset 95 : « Il prit le jeu et le donna à ses programmeurs en disant : « Prenez et codez en tous, ceci est sans corps, créé pour vous ». Il parlait alors de Rayman ». Ça a de la gueule quand même. Mais, ce n’est pas réellement de cela qu’il s’agit. Tout le monde quasiment sait l’admiration que je voue à Michel Ancel et à son travail. A tel point qu’au Paris Game Week 2011, alors qu’il était là, tranquillement dans le salon, à attendre, en passant devant lui, je me suis arrêté, mais à part un très timide « Bonjour », je n’ai rien pu lui dire d’autre. Alors que j’avais un peu de temps, vu que mon équipe aussi attendait avant les prochaines interviews. J’ai probablement gâché ma seule et unique chance de m’adresser à lui, mais devant Dieu, on s’incline, on ne discute pas. Enfin bon, comme vous avez pu le constater, je vais parler ici de Michel Ancel, et du livre qui lui a été consacré.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Michel Ancel (y en a-t-il encore ?), il s’agit d’un créateur de jeux vidéo français, qui a entre autres donné naissance à Rayman et Beyond Good and Evil, qui a été fait Chevalier des Arts et des Lettres en mars 2006 à l’âge de 34 ans. Ou pour résumer, il s’agit d’un génie absolu, d’un artiste fabuleux doté d’un talent assez ingénieux pour la programmation. Ouais, c’est un peu le Shigeru Miyamoto français en fait. (Alors non, qu’on ne me demande pas qui est Shigeru Miyamoto, parce que là, franchement…). Pour ceux qui ne connaîtraient pas Rayman… C’est encore possible ça de ne pas le connaître ? Bref, c’est un héros de jeux vidéo de type plate-forme, dont le premier opus est sorti en 1995. Il a la particularité de n’avoir ni bras ni jambe (ses pieds et mains sont détachés de son corps), et aussi d’être français, évidemment. Pas dans le jeu, dans ses origines seulement. Quant à Beyond Good and Evil, il s’agit tout simplement d’un jeu magistral qui a transcendé quasiment tous ceux qui y ont joué, à juste titre. Je ne peux que vous conseiller d’y jouer, c’est encore la meilleure entrée dans la matière.

 Rayman, le premier, l'original

Michel Ancel, c’est qui ? Je ne vais pas tout vous dévoiler, le but de cet article est de vous faire lire le livre. Ce que je peux vous dire, c’est que très tôt, il s’intéresse aux jeux vidéo, à l’informatique, et à la programmation. Dès l’âge de quinze ans, il réalise de son côté son premier jeu. A seize ans, il est embauché par Ubi Soft, pour qui il travaille encore et à qui il n’a jamais fait d’infidélité. Et c’est à 23 ans qu’il obtient une consécration mondiale en réalisant le jeu Rayman, dont le simple premier opus a dépassé les 4 millions d’exemplaires vendus. Pour une nouvelle franchise, en ces temps différents de ceux des Call Of et autres, c’est un véritable exploit. A 23 ans, en 1995, Michel Ancel devient alors une véritable star. Il est le nouveau prodige du jeu vidéo français, comme le fut Frédéric Raynal trois ans plus tôt. Il y a alors une suite à Rayman, nommée simplement Rayman 2 : The Great Escape, qui marque le passage du héros et du créateur à la 3D. Et puis, une nouvelle envie lui vient. Un nouvel univers, de nouveaux héros, un nouveau jeu. Beyond Good and Evil. Aucune parenté avec l’œuvre de Nietzsche, juste ici un jeu vidéo qui dépasse le stade de simple conception vidéo ludique. Œuvre à part entière, et chef-d’œuvre absolu. L’émotion prime dans cet univers enchanteur et dur à la fois, qui propose un scénario monumental digne des meilleurs films d’anticipation, et qui réserve son lot de surprises, de rires, et de larmes. Tout est cohérent, tout est consistant, rien n’est laissé au hasard. A l’époque, les critiques sont unanimes, le jeu est une parfaite réussite. Les joueurs sont aux anges. Malheureusement, le jeu se vend mal. L’humanité ne devait pas encore être prête pour assimiler une œuvre aussi puissante. Finalement, celui qui en perçoit le mieux la grandeur et la majestuosité, c’est Peter Jackson. Le réalisateur est tellement impressionné qu’il demande à Michel Ancel de s’occuper de l’adaptation vidéo ludique de son prochain film, King Kong. Le jeu est évidemment une réussite. Vint alors une nouvelle console, la Wii. C’est alors que les lapins crétins débarquent et volent la vedette à Rayman. Michel Ancel est aux commandes du premier opus. Et puis, Rayman s’est perdu. Jusqu’à ce qu’il refasse surface lors de l’E3 2010 et en 2D. Rayman Origins, je n’en ai que trop parlé, est un chef-d’œuvre. Et comme il faut parfois savoir continuer sur sa lancée, Rayman Legends devrait débarquer sur Wii U à sa sortie, à la fin de l’année. Maintenant, ce que les fans attendent, c’est une suite à Beyond Good and Evil, qui est actuellement en chantier, mais qui selon son créateur, n’est pas encore prête à sortir. Douleur, douleur, quand tu nous tiens… Mais c’est pour mieux nous émerveiller plus tard.

 Beyond Good and Evil, et son héroïne si charismatique, Jade

C’est donc pour cela que je considère Michel Ancel comme Dieu. Rayman et Beyond Good and Evil sont évidemment les deux licences qui en font un homme d’exception à l’imaginaire débordant et aux ambitions démentielles. En toute honnêteté, j’admire son travail, comme j’admire l’homme. Maintenant, si vous désirez connaître ses œuvres, il ne vous reste plus qu’à les tester et à les vivre, elles sont toutes trouvables facilement et quasiment toutes rééditées, et si vous souhaitez découvrir l’homme derrière Rayman, vous pouvez lire ce livre, celui dont je parle depuis le début de cet article : Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français.

 Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français
Daniel Ichbiah, avec la collaboration de Sébastien Mirc
Pix’n Love Editions
Prix conseillé : 16 euros

mardi 10 juillet 2012

Oldies : Kirby’s Dream Land

Il y a des jeux qui vous marquent, sans savoir véritablement pourquoi. La nostalgie, la jeunesse, la manière dont on l’a découvert, ou bien son ambiance, son gameplay, son univers. Et parfois, c’est tout à la fois. Rare sont les jeux qui m’ont procuré un tel effet, de mélange de ce tout qui se complète absolument. Et pourtant, il y en a bien qui existe. Kirby’s Dream Land en fait partie. Beaucoup doivent être surpris. Pourquoi ce jeu et pas un autre ? Eh bien moi-même je ne pourrais presque pas l’expliquer. Cependant, je vais tout de même parler de ce jeu, qui vingt ans après, reste dans les mémoires, et pas uniquement parce qu’il a lancé un nouveau héros et une nouvelle licence.

 Un écran titre mythique

Kirby, c’est une petite boule rose/blanche/jaune (rayer la mention inutile), habitant du Pays des Rêves, le fameux Dream Land. Alors que lui-même et ses semblables (que l’on ne voit que dans cet épisode, et de dos) vivent heureux et en paix, l’ignoble Roi Dadidou vole toute la nourriture de ces gentils habitants. Courageux, et probablement affamé, c’est avec détermination que Kirby décide de partir botter l’arrière-train du roi pingouin (ou un truc qui y ressemble). L’aventure commence, et elle va vous marquer à vie.

 La cinématique d'intro du premier niveau

Si Kirby’s Dream Land reste ancré dans les mémoires des joueurs, c’est qu’il a marqué son temps. Et cela d’une manière assez prodigieuse et astucieuse. En effet, Mario saute en scrolling, Link donne des coups d’épée vu du dessus, Donkey Kong mange des bananes, et Kirby avale. Ses ennemis. Et c’est ça qui fait toute l’originalité du jeu : son concept simple mais accrocheur, qui mise sur une idée nouvelle. En effet, inutile de sauter sur ses ennemis, cela équivaudrait à se faire toucher. Pas la peine de donner des coups d’épées, vous n’en avez pas (pas encore). Et les bananes… Non, franchement, les bananes, quel rapport avec Kirby ? Pour en revenir aux ennemis, il faut bien s’en débarrasser, et c’est là que le jeu devient intéressant et révèle tout son potentiel. Kirby, tel un aspirateur Dyson sans sac qui peut aspirer à l’infini sans jamais s’essouffler, avale ses ennemis grâce à sa puissance pulmonaire et peut les recracher sur d’autres ennemis. C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups. Et c’est assez pratique dans le jeu. On peut aussi avaler ses ennemis, les digérer et sûrement les désintégrer dans l’acide gastrique de notre estomac, mais bon, cela ne sert à rien à part à s’en débarrasser. Comme quoi, avaler, c'est pas forcément mieux que recracher.

 Vas-y, avale mon grand

Pour ceux qui ne connaîtraient que Kirby depuis peu, vous vous posez très certainement la question suivante : mais il peut pas absorber les pouvoirs de ses adversaires ? Question très pertinente, qui montre aussi que la jeunesse d’aujourd’hui ne connaît plus ses classiques (forcément, Call Of, c’est mieux… Bon, j’arrête de faire mon vieux con rageux). La réponse est donc non, notre chère boule rose ne possède pas un tel talent lors de sa première aventure. C’est uniquement à partir de Kirby’s Adventure, sorti en 1993 sur NES (soit l’année d’après) que notre héros tout mignon tout rond obtiendra cette capacité. Cela n’empêche pas le soft Game Boy premier du nom de proposer une aventure inédite et colorée (en noir et blanc) qui offre un plaisir immédiat et instantané. Tellement immédiat et instantané qu’en une vingtaine de minute le jeu est terminé. C’est court. Oui, mais non.

Le Roi Dadidou, boss de fin de jeu

Avant de reparler de la durée de vie du titre, qui ne propose pas de sauvegarde (préparez les piles neuves), je vais parler du jeu en soi. Et viendra alors le temps de revenir à la durée de vie. Kirby des étoiles (c’est son nom nippon), qui avale, recrache, et vole (oui, il vole, indéfiniment, jusqu’à ce qu’il recrache de l’air), part pour l’aventure à travers Dream Land, qui se découpe en cinq niveaux, eux-mêmes découpés en plusieurs parties, afin de retrouver sa boustifaille. Le charme du jeu tient avant tout de son univers, mignon, frais, rond, mais pas nécessairement niais. Chaque niveau, tous différents, sont introduits par une petite cinématique rigolote qui montre rapidement l’univers dans lequel notre héros va évoluer. La forêt, un château, une île, ou encore le ciel, les différentes parties de Dream Land à explorer sont variées et font plaisir aux yeux. En effet, le jeu a beau avoir été développé sur Game Boy, c’est un petit ravissement pour les mirettes. Les animations des personnages sont toutes réussies et formidablement amusantes, et les décors sont tout aussi jolis. Quant aux musiques, elles sont parfaitement admirables. Qui aujourd’hui ne connaît pas le thème de Green Greens par exemple ? Et puis ce thème d’intro de l’écran titre, ultime ! D’ailleurs Nintendo l’a utilisé dans la vidéo de présentation de la compilation 20 ans de Kirby qui sortira sur Wii fin juillet (mais toujours pas prévu en Europe…). Alors voilà, c’est pour ça que Kirby’s Dream Land demeure aujourd’hui encore un grand jeu.

 Bubbly Clouds, la cité dans les nuages

Et bien sûr, ce premier opus frappe aussi par la présence de ses personnages déjà emblématiques. Principalement des ennemis (que des ennemis en fait, puisque Kirby est le seul gentil du jeu), ses protagonistes (enfin, plutôt antagonistes) vont quasiment tous faire partie de la mythologie de la saga Kirby. L’arbre souffleur Whispy Woods, le nuage cyclope Kracko, les Waddle Dee, ou encore le fameux roi Dadidou (Dedede pour les fans puristes qui n’ont joué qu’au premier), tous sont présents afin d’assurer la vie dans la cartouche grise. Seul Meta Knight n’est pas encore là, il apparaîtra dans Kirby’s Adventure, comme le fait de pouvoir absorber les pouvoirs de ses ennemis. Attention, n’allez pas voir dans le fait de ne pas absorber les pouvoirs ennemis une sorte de jeu mal exploité qui sert de brouillon aux productions qui suivent. Ce serait affligeant de penser ça. Et faux. Mario n’a pas eu de triple saut dès Super Mario Bros. Bon, et pourtant, on ne va pas critiquer le jeu. C’est pour ça que si l’on ne peut pas par exemple absorber les pouvoirs des Sir Kibble afin de posséder le pouvoir Boomerang (ou tranchant), ce n’est pas grave, puisque le jeu se fait avec un réel plaisir.

 Whispy Woods, le gardien de la forêt

Mais malheureusement, plaisir rime ici avec durée de vie bien trop courte (ah ben non en fait, ça ne rime pas…). En effet, le jeu est très simple et donc très facile à terminer. La plupart des ennemis se promènent tranquillou, à la fraîche, décontracté du… flan, et ne sont donc pas de véritables menaces pour le peu qu’on arrive à les éviter. Seuls les mini boss et boss peuvent potentiellement poser problème, et encore. En gros, le jeu se finit rapidement, c’est vrai, mais une fois terminé, une manipulation est donnée afin de pouvoir jouer en mode Extra Game. Et la difficulté est alors présente. Rien d’insurmontable évidemment, mais la sensation de défi est là. Et une fois ce mode Extra terrassé, une autre manipulation apparaît, ouvrant alors le secret du mode options, permettant de choisir son nombre de vies et de points de santé avant la partie, et donnant accès au Sound Test, pour écouter à volonté les musiques et bruitages du jeu.

 La récompense ultime du jeu?

Mais voilà, si Kirby’s Dream Land peut se terminer en à peine vingt minutes, sans compter le mode Extra Game, c’est sa rejouabilité qui fait tout le titre. Sous ses airs enfantin et torché en dix minutes les doigts dans le slip, se cache un véritable labyrinthe qui n’est pas présenté comme tel, et qui regorge de secret. Une tomate cachée dans un bloc impossible à avaler et qu’il faut débloquer en crachant du feu dessus, un passage secret dans un nuage que l’on traverse en appuyant sur haut alors que rien ne nous l’indique, voilà le genre de secrets que l’on prend plaisir à découvrir en rejouant au jeu, parce qu’il est impossible de tout découvrir en une partie.

 Juste là, il y a un passage secret. Il faut le savoir.

Les plus attentifs auront fait attention, j’ai écrit juste au-dessus que Kirby pouvait cracher du feu. Oui, c’est le cas en effet. La petite boule rose dispose d’autres capacités, disponibles uniquement en avalant un certain type d'aliment. Les sucettes procurent un temps d’invincibilité, les sorbets permettent de cracher des boules de feu, quant au citron, il donne a Kirby le pouvoir de voler et cracher de l’air sans jamais se dégonfler. Les fameux sodas et tomates sont là pour redonner des points de vie, pas de capacités spéciales. Si ces fameux pouvoirs que la nourriture nous donne ne sont pas au centre du jeu, ils parviennent à insuffler de la fraîcheur au gameplay qui ne souffre donc d’aucune redondance. Ils sont forts chez Hal Laboratory et Nintendo.

 Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour

Un autre point marquant de Kirby’s Dream Land, c’est sa diversité, particulièrement dû à ses univers et surtout à ses boss. La technique pour les battre est simple, et elle reste la même. Il faut aspirer ce que les boss « font tomber » afin de leur recracher à la gueule (ça leur apprendra à polluer). Des pommes, des caisses, des étoiles ou des Waddle Doo, voilà donc ce qui sert à éliminer les boss. La seule exception vient du dirigeable, qui propose un gameplay différent, tel une bataille spatiale dans les cieux, au cours de laquelle Kirby vole constamment et crache sur le boss. Savoir changer de gameplay lors d’un affrontement contre un boss alors que les autres proposent la même technique (mais heureusement ils sont tous très différents et aucun ressenti de déjà-vu ne pointe le bout de son nez) il fallait oser, et surtout il fallait réussir. Et là, c’est clairement le cas.

 Le boss le plus atypique du jeu, même dans sa façon de le battre

Le jeu est court, mais il est bon. Il est varié, drôle (Kirby et sa fameuse danse de la victoire), agrémenté de multiples cinématiques rigolotes, doté d’un gameplay plus que bien pensé, beau graphiquement, et tout simplement légendaire. Passer à côté de ce jeu serait un crime contre le jeu vidéo. Disponible sur Game Boy, il est de même présent sur l’eShop de la 3DS, ce qui laisse finalement peu d’excuses pour ne pas y jouer. Il est aussi présent sur la compilation Kirby’s Dream Collection qui sortira fin juillet au Japon et aux Etats-Unis, et potentiellement, avec de la chance, en France à la fin de l’année (j’espère vraiment que cette compil regroupant six jeux Kirby sortira chez nous). Vous n’avez donc aucune excuse pour passer à côté de ce bijou. Drôle, frais, accrocheur et emblématique, Kirby’s Dream land est un des plus grands jeux de la Game Boy. Alors, à vos consoles, vous savez ce qui vous reste à faire. Sur ce je vous laisse, j’ai envie d’avaler un truc. Pas un citron, je risque de le recracher… Une tomate, c’est bien ça. Avec une bouteille de Coca. Vive Kirby !

T'inquiète pas, on se reverra

mercredi 4 juillet 2012

The Amazing Spider-Man

-Hé Peter, on se fait une toile ? En plus le nom du réa c’est Webb, c’est quasiment un nom destiné pour ce film. T’en dis quoi ?
-J’en sais rien, ça n’a pas vraiment l’air d’être une toile de maître. Et puis, les araignées, c’est pas vraiment mon truc.
-C’est dommage que tu puisses pas venir. Déjà que Sam et Rémi ne sont pas de la partie, je me demande bien ce que va donner cette séance…

The Amazing Spider-Man vient de sortir, cinq ans après l’ultime volet de Sam Raimi qui venait clore une première trilogie fort réussie, et dix ans après le premier volet. Et pour ceux qui ne le sauraient pas encore, il s’agit d’un reboot, c’est-à-dire un retour aux sources, un nouveau départ, le début d’une nouvelle trilogie avec de nouveaux personnages. Si la comparaison avec les films de Raimi se devrait d’être évitée, on ne peut toutefois pas l’ignorer. Après tout, on compare encore vingt ans après les Batman de Burton avec ceux de Nolan. Alors voilà, je me lance et dévoile mon avis sur le film.

Avant de commencer, je tiens à préciser que j’ai été agréablement surpris par le film, même si évidemment je n’irai jamais jusqu’à dire qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre. Il s’agit toutefois pour moi du meilleur film de super-héros depuis 2008 (hors les films de faux super-héros tels que Kick-Ass ou Super, et le véritablement réussi Captain America). Parce que ceux qui aiment les adaptations Marvel destinées aux Avengers, franchement… Faut être sérieux, je parle de film de super-héros là, pas de films sans âmes uniquement destinés à faire du fric et réalisés sans autre but. Alors bon, meilleur film de super-héros depuis 2008, certes, mais cela n’empêche pas la trop grande présence de défauts assez nombreux. Commençons par le commencement, et faisons un bref résumé du film pour ceux qui n’en connaissent pas l’histoire (garanti sans spoil). Peter Parker a été élevé chez son oncle et sa tante après le décès de ses parents dans sa jeunesse. Suite à une morsure d’araignée, il va acquérir certains pouvoirs et ses capacités telles que sa force seront décuplées. Alors qu’il effectue des recherches sur la véritable cause de la mort de ses parents, Peter est confronté à la mort de son oncle. Et comme ce n’est déjà pas assez, un scientifique va se transformer en un lézard géant et surpuissant avec des idées pas très sympathiques. Il est temps pour Peter Parker de devenir Spider-Man. Voilà, il s’agit donc d’un bon gros reboot, avec changement de méchant et de personnages secondaires. N’espérez pas retrouver Mary-Jane Watson ou Harry Osborn, ils ne figurent tout simplement pas au casting, tout comme le Bouffon Vert.

Alors finalement, ça parle de quoi ce film ? Puisque l’on pourrait croire qu’il n’y a personne dedans. Eh bien ça parle de Peter Parker et de Spider-Man, et d’autres personnages tels que Gwen Stacy ou encore le Lézard. Voilà. Je pourrais dire que c’est à peu près tout, puisque malheureusement le scénario n’est pas réellement à la hauteur. Là où le premier film de Sam Raimi (et les suites aussi) apportaient une véritable dimension psychologique aux personnages, ici, le tout est vite oublié. Et c’est pour ça que si le film reste en partie réussi, il n’en demeure pas moins bien en dessous de ce que l’on aurait aimé qu’il soit. Tout d’abord, le personnage de Peter Parker est je trouve très mal pensé. Oubliez l’adolescent minable et attachant des versions de Raimi, qui était invisible aux yeux des filles, qui n’existait que pour son pote Harry et qui rapidement, après le lycée, devait se contenter de boulots de merde tout en espérant vendre ses clichés au meilleur prix. Ici, on a le droit à la version de Peter Parker qui est un mec un peu seul, mais cool, qui fait de skate, qui est le photographe quasi attitré du lycée, qui se met Gwen dans la poche et dans la bouche comme ça, et qui se permet d’apparaître de manière assez antipathique au spectateur, laissant la naïveté et la sympathie de la version Tobey McGuire au profit d’une sorte de cynisme et de je-m’en-foutisme déplaisant. Oui, Peter Parker n’est plus ce qu’il était, ce nouveau film le montre bien. De photographe sans réel emploi, il est devenu un simple lycéen trop méga fort en science. Ça aurait pu être cool, si le tout avait était bien amené. Malheureusement, ce qui faisait la force du premier opus de Sam Raimi n’est plus ici. Le côté teen movie avec son apprentissage de soi et sa prise de confiance (par le biais de supers pouvoirs) est délaissé, et ce que l’on nous montre, c’est un ado arrogant qui devient puissant et plus ou moins aimé grâce à ses nouvelles capacités. D’ailleurs, il faut signaler que le moment tant attendu de la découverte des pouvoirs est tout simplement désastreux. Personnellement, j’ai détesté. Aucun charme, aucune poésie, juste de l’action dénuée de tout intérêt, agrémentée d’un humour pouet pouet ridicule et pas drôle pour un sou… Vraiment, Sam Raimi me manque.

Et lorsque l’on suit le scénario, on a de quoi se sentir frustré. On part sur Peter Parker qui recherche la vérité sur la mort de ses parents, et finalement, à moins de la moitié du film, hop, on oublie tout et on n’en reparle plus, on s’en fout. Comme si Parker n’en avait plus rien à faire, ils sont morts, ils sont morts, et puis voilà. Et je préfère ne pas parler de la mort de l’oncle Ben (il ne colle jamais !) et sa tentative de vengeance qui si elle commence bien, fait ensuite vraiment regretter le premier film de Sam Raimi. Et je ne parle pas de toutes les incohérences ou les facilités de scénario à la limite de nous prendre pour des cons.

Mais finalement, ce film est mauvais alors ? Non, je l’ai dit, il est en partie réussi, mais il faut attendre l’arrivée de l’homme araignée pour que le film devienne enfin intéressant. Ce qui finalement est assez étrange pour un réalisateur, dont c’est le deuxième film, et qui n’a précédemment réalisé qu’une comédie romantique. On se serait attendu à l’inverse, et pourtant. Si le film n’est pas transcendant, dans sa deuxième partie, véritablement concentrée sur Spider-Man et plus ciblée action, il réussit à nous faire enfin entrer dans le film. Le tout s’impose alors comme une bonne production de genre (malgré certains choix scénaristiques) et nous offre un final totalement grandiose qui nous fait regretter que l’ensemble du film ne soit pas à ce niveau. En revanche, les scènes de voltige à la première personne, rappelant fortement le jeu Mirror’s Edge, hormis la première qui tient la route du fait d’une exploitation rationnelle, les quelques autres sont assez inutiles. On regrette aussi le plan de fin, qui est vraiment too much. Alors qu’une minute avant, il y avait le plan de fin parfait pour finir le film (mais qui n’aurait sûrement pas plu aux producteurs, puisqu’il s’agissait d’un plan sans l’homme araignée), on nous fourgue un ralenti dégueulasse voulant faussement profiter de l’effet 3D. Bon… Le film tient donc la route, dans son ensemble, même s’il faut passer une première moitié de film peu intéressante et mal développée, un comble alors que l’on cherche à nous introduire un personnage.

Une autre chose dans le film, c’est sa volonté de se démarquer de ses trois prédécesseurs. On se doute que la production sera très différente de ce qu’ont été les films de Sam Raimi, et c’est d’une manière assez étrange, et pourtant logique, que le film s’y prend. En effet, en voulant faire ce reboot, ce que l’on constate, c’est que le film s’inspire d’autres œuvres, et principalement de Kick-Ass ou de The Dark Knight. Tout d’abord, le héros sans réel pouvoir qui apprend à en devenir un. Bien sûr, Spider-Man possède des pouvoirs, mais sa toile par exemple, il la tire grâce à ses lance-toiles qu’il a lui-même confectionnés. Et comme le film se veut actuel, on vit dans la génération I-pod et Youtube, ou les exploits du héros sont filmés, et c’est ainsi qu’il devient véritablement célèbre. Mais évidemment, un peu comme dans Super de James Gunn, les actions de l’homme araignée sont controversées, et même s’il ne combat que les criminels, on le prend lui aussi pour un truand. Et c’est en ça que le film rejoint peu à peu The Dark Knight, vu que Spider-Man est considéré comme un criminel cagoulé et que tous les flics de la ville ont pour ordre de l’arrêter. Et en plus de cela, simple lycéen qu’il est, il ne peut jouer au justicier que la nuit (un peu comme Dave Lizewski finalement), ce qui inclut un côté nocturne que Batman ne renierait pas (principalement dans Batman Begins). On se retrouve alors avec une œuvre hybride qui pioche dans ce qui a été fait récemment, en s’en emparant, mais sans véritablement s’en démarquer. Assez déroutant. Et pour ceux qui voudraient louer des louanges au film, on pourrait presque faire une analogie avec La Mouche de Cronenberg. Au final, le Lézard, c’est un peu ça, c’est une expérience purement scientifique sur la transgénèse qui a foirée, ou plutôt mal évoluée. Mais bon, on va éviter de comparer les deux films quand même, parce que l’un est évidemment bien au-dessus de l’autre.

Bon, je ne peux pas finir sans réellement comparer avec les versions de Sam Raimi, ou au moins préciser de grandes différences. Tout d’abord, les toiles mécaniques, fidèles à la version originale de Spider-Man, qui succèdent aux toiles organiques des versions de Raimi. Je dois avouer que personnellement j’étais plus séduit par l’aspect toile organique, qui fait plus super-héros, mais ici, on se base véritablement sur le comics d’origine. Malheureusement, toutes les possibilités que cet aspect présente ne sont pas exploitées, ou alors assez mal. Le fait que les toiles soient mécaniques entraîne le fait que Peter Parker se doit de les recharger, et donc qu’il puisse être à court. Le concept est génial, imaginez, en pleine phase de voltige ou de combat « Oups, j’ai plus de toile ». Ouais, génial dans l’idée et dans la bande dessinée, mais pas dans le film… Autre différence de taille, le méchant, qui fait pâle figure par rapport au Bouffon Vert, à Docteur Octopus et à l’Homme-sable. Ajoutons à cela une musique franchement pas terrible, et qui ne se démarque qu’à deux reprises, vers la fin du film, et effectivement, on se rend compte que les versions de Sam Raimi étaient tout bonnement des œuvres magistrales empruntes d’un souffle épique monumentale et de psychologie humaine réussie. En revanche, ce qu’il n’y a pas dans la première trilogie, c’est Emma Stone, et rien que ça, c’est un bon argument pour aller voir la version de Marc Webb.

Au final, et malgré tout ce que je viens de dire sur le film, le résultat est satisfaisant, sans plus pour autant. On ne peut détrôner le maître Sam Raimi sur son territoire, et en même temps, vu les piètres adaptations Marvel auxquelles on a eu droit récemment, on ne peut que trouver celle-ci correcte. A défaut d’être un immense film de super-héros ou un bon gros blockbuster qui assure, The Amazing Spider-Man n’en demeure pas moins un bon film sympathique de l’été, c’est déjà ça.