lundi 16 septembre 2013

Pokémon, le choix d'une génération

On a tous des choix difficiles à faire dans la vie. Mais soyons honnêtes, le choix le plus dur de toute votre vie a été celui-ci : « Bulbizarre, Salamèche, ou Carapuce ? ». Ne le niez pas, ça a été pareil pour moi. Et pour toute une génération née entre 1987 et 1992 environ, ça a été le cas. Avec notre grosse Game Boy à la main, la toute grise, ou la Game Boy Color, pour les plus riches ou les plus jeunes. Mais si le choix n'a pas forcément été le plus aisé, il a pourtant été le plus jouissif de notre vie. Décider de son premier pokémon, le vrai premier pour notre découverte de Rouge et Bleu, c'est quand même une expérience assez grisante, qui a marqué plusieurs millions de gosses. Parce que Pokémon, ce n'est pas juste une licence à fric qui s'est faite connaître grâce à ses dérivés en série animée, en figurine, ou en céréales (les plus vieux s'en souviendront...). Pokémon, ce sont des jeux, mais avant tout, ce sont des expériences, intenses et multiples, qui ne cessent de se réitérer. Ce n'est pas la sortie de X et Y prochainement qui va venir nous contredire. Pokémon, c'est aussi et surtout un univers, qui évolue constamment, comme les bestioles que l'on capture. C'est aussi bien entendu une mécanique bien huilée. Et finalement, c'est bien à cela que la licence doit tout son succès.

Prévu pour être un simple oldies sur Pokémon Rouge et Bleu, cet article sera plus long, parlant avec sincérité (et amour?) de Pokémon, l'une des licences les plus rentables du jeu vidéo, mais surtout l'une des plus intéressantes, et bien moins gamine que la plupart des gens le pensent. Soyons francs, avouer que l'on joue à Pokémon quand on a passé la vingtaine (voire la quinzaine), ce n'est pas forcément très tentant. Se faire traiter de gamin qui joue à un jeu de gosse, personne n'apprécie. Et pourtant, il doit y avoir plus de gens de plus de vingt-cinq ans qui jouent à Pokémon qu'à Call of Duty (en proportion). Malheureusement, les aspects un peu trop mignon/kawaii de certaines bestioles ruinent les propos du jeu, la subtilité de son gameplay, et la grandeur de son univers, réduits à n'être éternellement que pour les enfants. Sauf que les enfants de 1999 ont grandi, et n'ont pour la plupart pas cesser de jouer à Pokémon, se procurant régulièrement les nouvelles versions. Oui, toi, qui lit cet article, avoue, tu as plus de vingt ans ! Ce n'est pas une critique, au contraire, c'est bien de continuer à jouer à Pokémon malgré son âge, soi disant trop vieux pour ces gamineries. Et justement, pourquoi continuons-nous à jouer aux nouvelles versions, pourquoi attendons-nous les jeux de la sixième génération, pourquoi avons-nous acheté les remakes de la première génération sur GBA et ceux de la deuxième sur DS ? On vous explique plus ou moins pourquoi.

 Cette cartouche, la vraie, l'unique

Pokémon et son public, c'est en soi une grande histoire d'amour. En même temps, on a bien été chouchouté, il faut l'avouer. Pour expliquer la raison d'un tel succès, il faut revenir à une époque sombre et obscure, la fin d'une période de Boys Band et de musiques atroces, et le début d'une nouvelle ère : le collège (pour mon cas, après, vous, je ne sais pas). C'est le 8 octobre 1999 que les versions Rouge et Bleue débarquent sur Game Boy en France. Vous vous souvenez peut-être des pubs à la télévision, avec la mise en avant des échanges via la cable Link, ou avec ce chauffeur de bus psychopathe. Le jeu, sortie trois ans plus tôt au Japon, à connu un immense succès. On en entend donc parler de plus en plus, surtout avec une sortie sur notre continent. C'est à un véritable phénomène que l'on va faire face. La logique marketing internationale est lancée, Pikachu est officiellement en voie de devenir une vedette mondiale, et de façon surprenante, le dessin animé ne sera diffusé qu'à partir du 1er janvier 2000, sur une chaîne hertzienne en tout cas, en France. Et pourtant, on parle de Pokémon un peu partout, même aux infos, puisqu'il s'agit d'un véritable phénomène. Avant même d'être sorti, le jeu divise, forcément. Ça a du succès, ça vient du Japon... Mon Dieu, les monstres ! Oui, les monstres de poches, qui ne vont pas ravager le cerveau des gosses, mais éventuellement le porte-feuille de leurs parents. Oui, il n'y a qu'une sauvegarde par cartouche. Et pour avoir toutes les créatures, il faut posséder les deux versions, ou bien faire des échanges (câble Link recquis). Pour le reste, Pokémon n'est pas un Tamagotchi géant, ni un simulateur de zoo, mais bel et bien un jeu de rôle et de stratégie. Simple au premier abord, et efficace, tous peuvent y trouver leur compte, pour peu que l'on adhère au principe. La force du jeu vient aussi de son système de combat, plus complexe et stratégique qu'il n'y paraît dès que l'on s'y attarde, de son côté totalement addictif, et de sa durée de vie phénoménal (surtout pour un jeu Game Boy) ! On dépasse rapidement les cent heures de jeu, alors qu'il y a finalement bien moins à faire que dans les versions actuelles. Bulbizarre, Salamèche et Carapuce sont devenus des idoles, et encore aujourd'hui, ils restent parmi les pokémons préférés des joueurs, avec d'autres, de la génération suivante.

Si les versions Or et Argent sont sorties en 1999 au Japon, elles sont arrivées chez nous en 2001, après le passage de la version Jaune, consacrée principalement à Pikachu, et qui reprend la trame du jeu originale en y posant des idées reprises de la série animée. Cette deuxième génération apporte pas moins de cent nouveaux pokémons, une nouvelle région, et de nombreux apports de gameplay. On retient surtout les trois starters, qui sont peut-être les derniers véritablement mignons et iconiques. Germignon, Héricendre, et Kaiminus, ce sont leur nom. On remarque aussi que les deux oiseaux légendaires sont capturables, alors qu'à partir de la troisième génération, seul le légendaire de la pochette du jeu sera exclusif à la version. Un choix marketing aussi redoutable que dommage. Pokémon Or et Argent ne sont cependant pas de simples suites, mais une véritable évolution du jeu. Deux nouveaux types font leur apparition, le calendrier (jour de la semaine et heure) joue un rôle important, déclenchant certains évènements qu'à certains moments, ou encore de nouvelles balls sont disponibles. A cela, s'ajoute la région de Kanto, la première, disponible après avoir vaincu une première fois la ligue, à redécouvrir sous un nouvel angle, quelques années s'étant écoulées depuis les évènements de Rouge et Bleu. Ce sont donc deux régions et pas moins de seize badges, ainsi qu'une nouvelle ligue, en partie, qui sont proposés au joueur. Assurément, Or et Argent demeurent parmi les meilleures générations, et peut-être même comme les meilleures versions.

 Souvenir d'une sacrée époque!

Certains ne le savent sûrement pas, mais Nintendo ne pensait pas que la licence connaîtrait un tel succès. Pour être franc, ils pensaient uniquement sortir quatre versions du jeu, réparties en deux salves de deux cartouches. Rouge et Vert (devenu Bleu en Occident), puis Or et Argent. Et c'est tout ! Sauf qu'avec plus de trente millions de cartouches vendues uniquement pour la première génération, des revenus impressionnants, et des nouvelles demandes de la part des joueurs, il a bien fallu imaginer de nouvelles bestioles, de nouvelles régions, et de nouveaux système de gameplay pour de futurs jeux.

C'est en 2003 en France que sort les versions Rubis et Saphir sur Game Boy Advance. Cette troisième génération fait partie des plus mal aimées. Pourtant, s'il n'y a pas forcément de très grandes nouveautés, excepté graphiquement ou ça claque enfin, le jeu s'en sort plutôt bien. Ok, on n'a pas vingt-quatre arènes comme on était en droit d'attendre, mais malgré tout, le jeu est prenant, long, et apporte des nouveautés qui ont leur charme. Les Team Magma ou Team Aqua n'ont pas le charisme de la très célèbre Team Rocket, mais peu importe, on est pris dans l'aventure, même si on aurait pu espérer plus. Et pour les déçus de ces versions qui veulent jouer à un jeu Pokémon sur GBA, des remakes des titres de la première génération sortent. Les jeux sont identiques en grande partie, mais apportent de nouvelles îles à explorer, et bien entendu plus que les 151 pokémons d'antan. C'est aussi l'occasion d'échanger et combattre via le bidule infra-rouge (fourni dans la boîte), qui se clipse sur la console, et qui permet de ne pas avoir à acheter un câble Link. Sa seule utilité a été avec ces deux jeux si je ne m'abuse.

La DS est arrivée, elle a fait un carton, mais il a fallu attendre deux ans, en 2007, pour voir arriver la quatrième génération. Cette génération qui est personnellement celle que j'aime le moins. Pourtant, la DS apporte son lot de nouveautés, et la plus grande vient du jeu en ligne. Echanger ses pokémons via Internet, c'est peut-être la plus grande révolution apportée à la série ! Malgré tout, le jeu n'est pas le plus enthousiasmant de la série, et ce n'est pas la faute à la durée de vie immense, ni aux nombres de créatures encore plus impressionnant. Attention, ce n'est pas du tout un mauvais jeu, bien au contraire, mais peut-être l'épisode qui aurait dû se remettre encore plus en question, malgré l'arrivée de nouveautés assez nombreuses, nouvelle console et donc possibilités obligent. La DS a aussi été la console des réédition de Or et Argent, dans deux remakes assez fous, et qui rendaient un hommage mérité aux versions d'origines, avec des ajouts bienvenus. On retiendra la possibilité de se balader avec le premier pokémon de son équipe hors de sa pokéball, aussi inutile que géniale.

 Premier changement de console pour une nouvelle génération depuis 2006!

C'est cependant avec la cinquième génération, et les versions Noire et Blanche que Pokémon va retrouver un statut de jeu à posséder absolument, et qui s'adresse à tous les amateurs de jeux de rôle tactiques. D'une part, la réalisation, plus audacieuse qu'auparavant, surprend, sans chambouler nos habitudes. Mais surtout, le fait que l'on nous plonge dans une aventure avec 156 nouveaux pokémons, sans possibilité de voir des anciens avant la fin du jeu et l'obtention du pokédex nationale, c'est tout simplement une idée fabuleuse ! C'est tout bête, mais rien n'est meilleur pour l'immersion dans un nouvel univers. On retrouve la sensation connue avec la première génération, lorsque l'on découvrait au fur et à mesure de l'aventure. Ajoutons à cela une difficulté enfin revue à la hausse, qui oblige a adopter la meilleure stratégie, en plus d'avoir un haut niveau, et forcément, les joueurs sont conquis. En plus de cela, le scénario/prétexte du jeu est plus poussé que dans les précédentes versions, et la Team que l'on affronte est réellement intéressante, avec ses idéologies presque dérangeantes, tant elles nous feraient réfléchir sur le concept même du jeu. Nintendo et Game Freak ont clairement réussi leur pari avec cette cinquième génération, qui en terme de gameplay est peut-être la meilleure. Sa suite, Noir 2 et Blanc 2 (pas de troisième épisode proposant juste quelques améliorations), possède aussi de grandes qualités, sans atteindre son prédécesseur. En effet, dans sa scénarisation et sa mise en scène, ces deux suites sont les versions qui s'approchent le plus d'un jeu de rôle traditionnel, ce qui est presque surprenant. En revanche, on pourrait regretter une durée de vie presque trop faible juste pour vaincre la ligue (une trentaine d'heure), mais puisqu'il y a beaucoup à voir encore après, on ne s'en plaindra pas.

Bientôt, le 12 octobre, les versions X et Y arriveront sur 3DS (et 2DS). Il y a de quoi être impatient, malgré des nouveautés étranges et déstabilisantes (les méga évolutions, sincèrement... Enfin, on verra bien in game), puisque ce prochain jeu s'annonce réellement énorme. Un nouveau type fait son apparition, une première depuis quatorze ans ! De nouvelles créatures seront présentes bien entendus, et la nouvelle région, Kalos, s'inspire de... La France... Pourquoi pas après tout. Je ne peux pas me prononcer sur le jeu, et je ne peux pas me le procurer en import, puisque le titre sortira à la même date dans le monde, une première pour la licence. J'ai réellement hâte, et le 12 octobre, la cartouche sera mienne. Oh oui, elle sera mienne.

 Pokémon Stadium, qui l'avait?

On ne peut cependant pas réduire Pokémon à ces simples titres. Il y en a eu plein d'autres à côté, comme les fameux Stadium sur Nintendo 64, et Pokémon Snap, les deux opus d'aventure semi ratés sur Gamecube, les Pokémons Donjon, et bien d'autres. Pokémon, c'est avant tout un univers, qui s'est décliné sur beaucoup de supports. Des produits dérivés de marketing, une série télé très connue, des films pour chaque saison, un futur OAV qui reprend la première génération, mais aussi un jeu de carte, assez intéressant pour peu que l'on s'y intéresse véritablement. Il faut bien se rendre compte, et les gens ont du mal à le comprendre, que Pokémon n'est pas qu'un simple produit prévu pour plaire aux gosses afin que leurs parents achètent des jouets qui en sont dérivés. Il y a derrière un vrai fond dans le gameplay, et pas simplement de la stratégie classique sur fond de Feu écrase Plante. Il n'y a qu'à voir les Ivs, les Evs, ou encore les statistiques dépendant de la nature du pokémon et bien d'autres critères. Eh oui, c'est assez technique finalement. Donc non, Pokémon, ce ne sont pas des jeux pour gamins, mais bien de véritables jeux de rôles, bien conçus, et adaptés pour tous. Après tout, la moyenne d'âge d'un joueur de Pokémon est de vingt-six ans si je ne dis pas de bêtise. Oui, ce n'est pas forcément ce à quoi on s'attend. Pourtant, je suis sûr que la plupart des gens qui vont sur Pokébip ont passé la vingtaine. Eh oui, on a grandi avec Pokémon, il faut s'y faire. On a évolué avec nos bestioles, mais on ne les a jamais abandonnées.

On pourrait en dire encore et encore sur Pokémon, tant l'univers et son exploitation sont immenses. On a tous une génération que l'on préfère, et malgré les avis ou critiques de certains, tous ont le droit de préférer la leur, que ce soit d'un point de vue personnel, émotionnel, ou simplement de gameplay et de contenu pur. Il y a vraiment beaucoup à dire, et écrire un article par jour pendant un an ne suffirait pas, alors on va s'arêter là pour le moment. Vous pouvez si vous souhaitez en découvrir plus, aller jeter un coup d’œil à la chaîne PokéDonwar, de Donwar un vrai fan, qui traite aussi bien de cartes pokémon, que de Let's Play, de déballage, ou de rumeurs sur l'univers du jeu. Si vous ne les avez pas vu, courez donc voir les Points Cultures sur Pokémon, tant ils sont drôles et réellement intéressants. Sinon, continuez à jouer, quoique l'on puisse vous dire. En attendant la sixième et prochaine génération sur 3DS, on a tous fait un choix, des choix, qu'il s'agisse de notre starter, de la version choisie, ou bien tout simplement celui de commencer à jouer à Pokémon. Reste à savoir quels seront les prochains choix, le choix de la nouvelle génération. Pour le moment, je reste sur mon Salamèche, mon vrai premier pokémon, le seul, et l'unique.

mercredi 11 septembre 2013

Test Saints Row IV

Au fil des années et des épisodes, la saga Saints Row aurait pu se contenter d'être un bon petit clone de GTA. La série a toutefois su imposer ses marques, principalement avec le troisième épisode, pour devenir l'une des icônes phares des jeux what the fuck. Toujours plus vulgaire, et toujours plus débile, ce plaisir coupable est totalement assumé. Saints Row IV compte bien continuer dans la même lancée. La démesure n'aura jamais été aussi folle !

Le chef des Saints, celui de The Third, est devenu président des Etats-Unis. Après une première mission d'un mauvais goût totalement assumé, on crée son personnage, et on commence le jeu. Et tout commence mal, puisque la terre se fait attaquer par une bande d'aliens belliqueux. Le président, c'est à dire nous, se fait enfermer dans une reconstitution virtuelle du monde, dans la matrice. L'occasion d'apporter des nouveautés, et pas des moindres : des supers pouvoirs ! Après tout, dans un monde virtuel, tout est possible, non ?

 Flash! Oh oh!

Au fil du temps, le personnage apprend de nouveaux pouvoirs, et peut les améliorer. On commence par courir vite et sauter haut, avant de contrôler des éléments, acquérir des pouvoirs de télékinésie, et d'autres encore. Le principe est génial, et permet de ne pas répéter exactement le même système que dans The Third. Malheureusement, on se rend vite compte que l'ensemble n'est pas forcément très aisé à prendre en main, et nécessite un temps d'adaptation. Déstabilisante, cette nouvelle maniabilité a besoin que l'on apprenne à la gérer. Dommage, on aurait aimé que le tout soit plus intuitif. Pour le reste, les missions classiques du genre alternent avec des missions plus variés, mais pas nécessairement plus plaisantes. On aime les quêtes et ce qu'elles proposent, mais dès que l'on s'éloigne un peu trop du gameplay de base, on se retrouve souvent face à un problème de jouabilité. L'ensemble n'est pas forcément bien pensé, et peine à convaincre manette en mains. Dommage, puisque c'est drôle, et que conduire un vaisseau spatial sur « What is Love » de Haddaway aurait pu être réellement grisant si cela avait été jouable correctement.

Die alien motherfucker!

Une chose est sure, ce qui n'est pas critiquable, c'est bien l'univers et l'ambiance du jeu. Déjanté, loufoque, barré, de mauvais goût, le titre assume son héritage pour proposer des situations toujours plus absurdes et inattendues. Bourré de références à la pop culture, Metal Gear Solid, Starfox, ou bien Matrix pour n'en citer que quelques-unes, Saints Row IV envoie du lourd dans l'humour. Parfois assez crade même (un robot qui fait une fellation...), on ne peut rester indifférent, et on aimera ou non. Mais devant un tel titre, autant assumer ses besoins d'humour débile qui font plaisir, c'est un peu le principe. Malheureusement, on peut reprocher au titre d'utiliser la même carte que dans The Third, suite direct oblige, et postulat de DLC à l'origine (le fameux Enter the Dominatrix). C'est encore plus dommage, puisque l'aspect graphique, désuet, n'a que très peu évolué. Rien de vraiment choquant, mais un effort aurait été appréciable de ce côté-là.

Saints Row IV nous offre tout ce que l'on attend, et en même temps, on peut être un peut frustré. On aurait aimé plus, ou mieux peut-être. A défaut d'être un jeu exceptionnel, Saints Row IV est un bon titre complètement what the fuck, à l'humour toujours aussi ravageur pour peu que l'on y adhère. Et finalement, dans un monde où la rigueur et le sérieux devient peu à peu une norme, ce genre de vilain petit canard, ça fait du bien. Pas autant que l'on aurait pu le souhaiter, mais assez pour plaire, et c'est déjà bien !

13/20

dimanche 8 septembre 2013

Critique : No Pain No Gain

Faire la critique d'un film de Michael Bay sur ce blog, en voici une idée surprenante. D'une, parce que le film n'est pas apparenté à ce que l'on aime appeler la « culture geek », sur laquelle se concentre le site, et de deux, parce que les films de Michael Bay, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Entre des Transformers interdits aux épileptiques ou des films d'action/de guerre/catastrophe à gros budgets, le maître des explosions a su se faire apprécier d'un public pop corn, cartonnant au box office, mais son style a souvent était critiqué, a juste titre la plupart du temps, par les autres. Cette fois-ci, c'est un film à « petit » budget que réalise Bay. Seulement 26 millions de dollars pour ce drame au ton de comédie presque surréaliste, qui pourtant est tiré d'une histoire vraie. Faites péter les stéroïdes, et préparez-vous à faire des pompes, c'est dans un centre de fitness que tout commence !

Daniel Lugo, ex taulard, emprisonné pour cause d'arnaques, travaille dans un centre de fitness. Il y est coach personnel, et sa passion dans la vie, c'est d'avoir une bonne silhouette, des gros muscles, et quasiment pas de graisse. Son autre passion, c'est The American Dream. Ce rêve américain, il compte bien l'atteindre, l'obtenir. Pour lui, ce n'est pas juste une possibilité, c'est un devoir de citoyen. Or sa situation ne lui permet pas vraiment d'accéder à son objectif. Mais pour lui, d'est un dû, quelque chose d'acquis à la naissance sur le territoire américain. Alors quoi de mieux pour l'obtenir que de le voler à un autre. Un étranger qui a réussi sur le territoire, c'est encore mieux. C'est de ce point de départ aussi absurde qu'idiot dans son principe que Lugo va élaborer un plan. Avec deux autres culturistes, il prévoit d'enlever un riche client afin de lui faire cracher TOUT ses biens, de manière « légale », en l'obligeant à signer des papiers cédant ses propriétés et richesses. Rappelons que tout ceci est tiré d'une histoire vraie ayant eu lieu en 1995.

Tout ne se passe pas comme prévu pourtant, puisque le riche client reconnaît ses agresseurs. Le tuer après dépouillement est donc la seule solution. Sauf que l'homme survit. Et il compte bien les faire arrêter ! Là où le film aurait pu se contenter d'être un simple film policier, il puise sa force ailleurs, dans divers éléments qui rendent le tout plus qu'appréciable. D'une part, le film, bien que dramatique à son origine, est drôle. Constamment le public est amené à rire ou à sourire. Pour une raison toute simple. Les personnages sont des cons. Sans méchanceté, et tout simplement. Les trois anti-héros sont tous des abrutis finis, qui pensent tous être des génies, mais qui sont de véritables crétins. Et c'est d'ailleurs l'un des propos du film, qui dit clairement qu'ils ont tous été jugés pour leur crimes, sauf leur plus grand : « leur immense connerie ». Et c'est bien ça qui fait de ce film une réussite dans son ensemble. No Pain No Gain n'est pas un film d'action, comme l'affiche avec un Mark Wahlberg sous hormone, et un Dwayne « The Rock » Johnson toujours aussi costaud, pourrait le faire croire. On est bien face à une histoire vraie, qui traite avant tout de personnages. L'occasion d'apprécier des jeux d'acteur qui jouent les cons de manière assez savoureuse. Mention spéciale à Dwayne Johnson, dont l'interprétation de l'abruti est absolument géniale, et prouve que l'acteur n'en est clairement pas un. Assurément le personnage le plus attachant et le plus marquant du film.


Les autres ne sont pas en reste pour autant, et les différents points de vue, variant régulièrement, apportent de la fraîcheur au récit, et permettent de mieux comprendre chacun des personnages. Une bonne chose, puisque l'on cible directement leurs intentions, ce qui permet une meilleure fluidité. Les personnages, parlons-en encore, puisqu'ils sont quasiment tous assez détestables et dégagent peu de compassion. A l'exception de deux, à certains moments du film uniquement, personne n'est épargné parmi les protagonistes principaux. Il ne faut pas oublier que les anti-héros du film sont avant tout des criminels, et c'est bien de les montrer tels qu'ils sont, pas forcément méchants, mais assez cons pour être dangereux. Cela n'empêche en rien de prendre du plaisir à regarder le film, bien au contraire.

Mais tout ceci, c'est bien beau, mais la réalisation tient-elle le route ? Parce que Bay n'est pas forcément là pour nous rassurer. Pourtant, aucun problème, à l'exception de certains effets de style qui peuvent déranger, au début principalement, et encore, qui servent en partie des propos avec les images. On se trouve donc face à un film plus que plaisant, principalement dans sa première moitié, aussi surprenante qu'amusante. Bay s'amuse même à inclure une petite référence à Bad Boys, qu'on reconnaîtra ou non. Une bonne surprise en soit.

No Pain No Gain n'est évidemment pas le film de l'année, mais il est peut-être le meilleur film de Michael Bay, qui avec ce sujet plus « intimiste », et un budget plus réduit, a su tirer un film intéressant sur des personnages, qui laissent place à l'humour quand il le faut, mais qui n'oublie pas d'être l'adaptation d'un fait divers. Avec un trio d'acteur savoureux, Dwayne Johnson en tête, ce film de personnages est un film de cons, qui prouvent pourtant que celui derrière la caméra est loin d'en être un, alors que beaucoup aimeraient le croire. A voir si le cœur vous en dit, mais on vous le conseille vivement.

samedi 7 septembre 2013

Final Fantasy XIV A Realm Reborn : Impressions

Faire un test d'un MMO alors que l'on a « que » 25h de jeu dessus, ce n'est pas possible. J'ai donc décidé de seulement donner mes impressions sur Final Fantasy XIV A Realm Reborn, après ces quelques heures dessus. Pourtant, les habitués de ce site savent bien que je n'aime pas vraiment les MMO, pas faute d'essayer. Alors, ce FF XIV nouvelle version, que vaut-il ?

Dès le début, il faut logiquement choisir une race, une classe, et créer son personnage, via un logiciel de création assez complet, qui comprend bien entendu le physique, et la personnalité de notre futur héros. Vu le nombre d'heures qu'on va passer avec lui, mieux vaut être satisfait du résultat avant de se lancer dans l'aventure. J'ai choisi d'être un Miqo'te (les hommes chats) gladiateur, et j'ai donc commencé ma quête dans la cité d'Ul'dah. Peu rassuré, mais enthousiaste tout de même, je me suis lancé dans l'aventure. Tout ceci n'est que le début.

La première chose qui marque, c'est le système de carte, pas forcément très compréhensible. On sait où l'on va, mais on ne sait jamais réellement vers où on se dirige, ce qui peut poser problème parfois, mais ce qui cause surtout quelques pertes de temps. Rien de méchant en soit, mais rien de très clair non plus. D'autant plus que le monde, et la plupart des lieux sont divisés en plusieurs parties, ce qui n'est pas des plus évidents pour se repérer. On s'y fait avec le temps, quand on commence à s'habituer aux lieux, mais on aurait aimé plus pratique. Heureusement, il existe des systèmes de téléportation. Gratuit dans les cités, après avoir activé tous les cristaux d'éthérite, il faut moyenner finance (le coût varie selon la distance) lorsque l'on se téléporte d'un endroit autre. Pratique, surtout que l'on peut choisir un point de retour, qui servira de point de résurrection après chaque mort, et qui ne nécessitera aucun coût lorsque l'on s'y téléporte. En même temps, ne pas pouvoir se téléporter dans un tel jeu, aux environnements aussi immenses, ça aurait été impensable !

 Ouh, la grosse tortue!

Pour ce qui est du système de jeu, on est clairement dans la logique d'un MMO, avec quête à débloquer selon le niveau. La plupart du temps, il faut casser du monstre, amener tel objet à untel, ou transporter un message pour gagner de l'expérience. Rien qui s'annonce folichon en soi, et il est vrai que le début est un peu laborieux, pourtant, on a envie de continuer grâce à un élément : l'univers. S'il n'est pas forcément le plus fou de tous les MMO, il nous place en terrain connu en quelque sorte, puisque oui, il s'agit bien d'un Final Fantasy. On y retrouve des espèces connues, des ennemis que les habitués reconnaîtront, ou bien encore les Mogs ou les Chocobos, qu'il aurait été inimaginable de ne pas mettre (et je crois qu'ils n'étaient pas présent dès le départ dans la première version du jeu, avant une mise à jour). C'est donc cet univers FF qui nous donne envie de vraiment s'investir, et ce n'est pas plus mal. Pour un MMO, on se sent impliqué dans le jeu, et même si le bashing est forcément présent, on ne s'ennuie jamais. Sans oublier que l'univers Final Fantasy est renforcé par les compositions musicales, dont certaines créées par Nobuo Uematsu en personne. Oui, ce FF XIV a finalement bien des qualités.

 Le Chocobo, la seule et unique véritable monture!

Parlons du système de jeu, et plus précisément des combats, puisque ce sera avant tout ce qui va être au cœur du gameplay. Jouant sur PS3, j'aurais pu craindre pour l'interface, puisque le jeu se prête bien plus au PC, et pourtant, c'est de façon assez agréable que le jeu se prend en main. Certes, il faut bien penser à changer les « menus » avec les gâchettes, histoire de ne pas se tromper lorsque l'on appuie sur un bouton (ce qui peut être très dangereux en combat!), mais une fois le truc assimilé, eh bien c'est très jouable. La progression est simple et assez claire, pas de quoi déstabiliser les joueurs, néophytes ou habitués. Les combats sont en temps réel. On cible un ennemi (pas forcément évident sans souris!), on attaque de manière classique ou bien on utilise sa magie ou ses attaques spéciales, qui utilisent des PM bien entendu. Les PV et PM remontent avec le temps, en combat ou non, mais il est évidemment possible d'utiliser des potions, ce qui s'avère pratique face à certains ennemis.

C'est bien beau tout ça, et le jeu est finalement très agréable et bien adapté sur le support console, mais il souffre toutefois d'un gros défaut. Les missions de la quête principale demandent parfois d'être à un certains niveau. Ok, pas de problème. Sauf que si l'on dépasse le niveau demandé, on ne peut que faire la quête en se rabaissant alors à ce niveau. C'est NUL ! Le principe d'un RPG n'est pas forcément celui d'un MMO, ok, mais de là à nous empêcher de faire du levelling pour avancer ! NON ! Personnellement, ça m'a tellement foutu en rogne, que je n'ai pas encore continué. Voilà, c'est bien là le seul gros coup de gueule à propos de cette nouvelle mouture de FF XIV.

Pour le moment, cette renaissance du Royaume tient bien la route et à de quoi offrir de belles heures de jeu à tout ceux qui tenteront de s'aventurer dans cet univers. Entre les quêtes annexes, les quêtes principales, ou bien les évènements aléatoires qui apparaissent régulièrement sur la carte, il y a de quoi faire. Reste à voir si sur la durée, le contenu sera de plus en plus étoffé pour tenir les joueurs en haleine. D'autant plus que le jeu requiert un abonnement mensuel, ce serait donc ahurissant que la suite déçoive. Pour le moment, vous pouvez vous lancer, même si vous appréciez peu le genre, surtout que jusqu'au 20 ou 25 septembre, vous pouvez jouer sans abonnement (mais en payant le jeu tout de même). Un bon investissement pour le moment, qui on l'espère, le restera sur la durée.

dimanche 1 septembre 2013

Test Rayman Legends

Il y a bientôt deux ans, Rayman était venu nous présenter ses origines sur consoles de salon, renouant avec la plate-forme 2D qui l'avait rendu célèbre. Le jeu était tout simplement sublime, et venait nous rappeler que le héros à la mèche n'avait rien perdu de sa superbe, bien au contraire. Après divers reports et une putain de trahison une sortie multi console, voici Rayman Legends, un nouvel opus de notre héros nationale. On s'attendait à du lourd, et en effet, la pesée est bonne !

Rayman Legends n'est pas une simple suite d'Origins. On le remarque au premier coup d’œil. Le design est similaire, mais le moteur graphique a changé, pour un rendu meilleur et encore plus beau. Du coup, chaque environnement est un pur émerveillement pour les mirettes, proposant une 2D magnifique, avec des éléments 3D de temps à autre du plus bel effet. Mais avant même la réalisation, c'est surtout la direction artistique qui vient flatter nos pupilles. D'inspirations diverses, on n'est sans cesse ébloui par ce que l'on nous présente. D'un univers médiéval, à une revisite de la fête des morts mexicaine, en passant par la mythologie grecque ou encore un univers parodiant les films de James Bond, tous les niveaux ont une identité propre et plus marquée que dans Origins, car encore plus originale. Le tout est accompagné par des thèmes musicaux composés une nouvelle fois par Christophe Héral. Absolument parfaites, ces compositions resteront longtemps dans les mémoires. En totale adéquation avec les différents univers, et à la fois totalement surprenantes, on ne peut que saluer le travail du monsieur. A cela s'ajoute plus de cinématiques que dans le précédent opus, et des références cinématographiques encore plus prononcées. On regrette seulement que les princesses, personnages jouables à délivrer, se ressemblent un peu trop. Pour le reste, c'est quasiment un sans-faute.

 On contrôle Murphy au Gamepad,
pour balancer des rochers sur les dragons

Des univers géniaux visuellement, qui servent forcément un level design au poil. Inutile de jouer la carte de la surprise, une nouvelle fois la construction des niveaux est pensée pour un plaisir immédiat, mais aussi pour ne pas forcément ménager le joueur qui essaiera de récupérer toutes les cages pour délivrer tous les ptizètres. Entre la plate-forme « classique », et les aspects plus originaux, comme ces « gâteaux » mexicains par exemple, on baigne constamment dans des idées simples, mais lumineuses, et surtout totalement agréables. On joue par exemple certains stages transformé en canard ! Oui, en canard ! Avec des coin-coins et tout ce que cela implique ! C'est juste énorme, et assez absurde pour être parfaitement génial. Et des petites idées comme celles-ci, il y en a assez pour satisfaire les joueurs. Sans oublier les stages musicaux, savoureux, qui reprennent de manières aussi surprenantes que délirantes des grands classiques, pour les introduire dans des niveaux où tout se joue au rythme de la musique justement. Une idée plus que fabuleuse, revisitée plus tard dans le jeu, pour une expérience encore plus délirante. Si l'on rajoute les boss, le plus souvent en 3D, dans un univers 2D, on a de quoi prendre son pied. De la plate-forme comme on aimerait en voir plus souvent. Rayman sait comment faire plaisir aux joueurs.

Le contrôle des personnages ne change quasiment pas par rapport à Origins, et c'est tant mieux, tant il est aisé. On note tout de même qu'il est préférable de jouer sur Wii U, tant le gameplay asymétrique de la console sert à merveille le titre, seul ou à plusieurs. On contrôle le plus souvent le héros choisi, comme avec une manette classique, mais on peut aussi contrôler Murphy via le Gamepad, aidant un héros incarné par l'ordinateur à avancer. Une bonne idée, qui fonctionne à merveille, si l'on excepte de rares occasions où l'intelligence artificielle aurait pu être mieux pensée. Mais hormis de très rares cas, tout se contrôle parfaitement pour une expérience de jeu sans cesse euphorisante. Et bien entendu, on peut jouer à plusieurs joueurs pour parcourir l'aventure, mais aussi pour jouer au Kung Foot, discipline pensée pour le jeu, qui risque de faire le bonheur de nombreux joueurs durant de longues heures, alors qu'il ne s'agit que d'un unique mini jeu au concept tout simple. Et pourtant, il y a de quoi bien se marrer à plusieurs ! C'est bien là la force des grands jeux !

 Les boss sont bien souvent gigantesques

On pourrait regretter une durée de vie un peu courte, pour peu que l'on cherche uniquement à boucler l'aventure principale. Mais Rayman Legends offre un contenu monumental pour peu que l'on s'y attarde. Il y a tout d'abord la Teuf des Morts-Vivants, l'équivalent de La Lande aux Esprits Frappés, qu'il faut ouvrir avec un certain nombre de ptizètres (qui remplacent à nouveau les electoons). Rien de bien compliqué en soit, puisqu'il en faut 400... Sur les 700 au total. Il y a aussi Back to Origins, qui propose une bonne partie des niveaux de Rayman Origins à rejouer, revus pour l'occasion. L'expérience sera donc aussi jouissive que l'on ai fait Origins ou non. Si l'on rajoute à cela les créatures à collectionner et à réunir en intégralité, le million de Lums à amasser pour obtenir le dernier héros, ainsi que les 700 ptizètres, il y a déjà de quoi s'occuper. Mais à cela, Ubisoft à rajouter les défis, quotidiens, et hebdomadaires, qui vont tenir en haleine les joueurs les plus motivés. On attendait du contenu, mais autant, on ne pouvait pas prévoir !

Sans surprise, Rayman legends est le petit bijou que l'on espérait tous. Une nouvelle fois, Michel Ancel et ses équipes ont prouvé qu'il savait y faire en matière de jeu vidéo, et qu'ils n'avaient de leçon à recevoir de personne. Mieux encore, ils pourraient clairement en donner. Il y a des idées à foison dans ce nouvel épisode, qui rappelle que la plate-forme en 2D a encore de beaux jours devant elle, pour peu que l'on sache la maîtriser. On regrettera peut-être une simplicité malvenue pour ce qui est de finir l'aventure en ligne droite, sans les à côtés, mais comme ce qui nous intéresse, c'est le jeu, on prendra le temps de tout terminer. Et du temps, il vous en faudra ! S'il avait des genoux, Rayman s'agenouillerait devant son propre jeu, mais comme il n'en a pas, il n'en sera rien. En revanche, nous, on peut le faire sans problème, même si jouer à genoux, c'est peu confortable quand même. Peu importe, debout, assis, ou allongé, ce qu'il faut retenir, c'est qu'à ce Rayman Legends, il faut y jouer !

18/20