jeudi 31 mai 2012

E3 2012 : à quoi s’attendre ?

L’E3, comme vous le savez tous je pense, est le plus grand salon mondial consacré au jeu vidéo. Et comme chaque année depuis 1995, c’est à Los Angeles (on va oublier l’année 1997), que se déroule l’événement. C’est donc du 4 au 7 juin cette année que les nouvelles vont tomber. N’étant qu’un simple blogueur inconnu du net, je n’y participe évidemment pas. Non, ce ne sont pas des larmes qui coulent le long de mes joues. Cela n’empêche qu’avant de faire le bilan de cet E3 (à moins que je fasse des articles régulièrement, mais hormis une nouvelle énorme à ne pas louper, je pense faire un bilan à la fin), je vais parler de ce que nous, joueurs, sommes en droit d’attendre de ce salon. Alors on y va, c’est parti.

 Los Angeles Baby!!!

Cette année, aucune nouvelle console n’est présentée. L’an dernier, il y avait eu la Wii U et la PS Vita, cette fois-ci, c’est nada. On peut toujours espérer des annonces surprises de la part de Microsoft ou Sony, mais cela est peu probable. Des capacités techniques des machines à venir, peut-être, mais cela reste encore surprenant pour l’instant. On en sera probablement plus lors d’un futur salon pour ces infos. Le CES en janvier 2013 ? C’est possible, mais pour le moment, c’est l’E3 qui nous intéresse. Si Nintendo a présenté sa nouvelle machine l’année dernière, le tout fut un peu confus. On attend donc cette année des explications plus claires, et surtout, des informations concernant de nouvelles fonctions et possibilités de jeu. Parce que la console à l’air encore une fois de vouloir innover, et pour réussir de ce côté-là, il faut vraiment avoir mis les moyens et misé sur l’originalité pour offrir un réelle expérience de jeu inédite et prenante. Et cela ne nécessite pas uniquement une console, mais aussi des jeux. Ce ne sont pas la 3DS avec ces débuts difficiles et la PS Vita, toujours en manque, qui vont le nier. On attend donc de cet E3 une présentation de jeux à venir sur Wii U, principalement au lancement de la console. Les fans s’imaginent déjà un The Legend of Zelda HD jouable avec la tablette/manette, et bien sûr, il y en aura un sur la console, mais de là à en avoir des nouvelles dès cette année à l’E3… Après, on n’est pas à l’abri de surprises, mais bon. On va plutôt miser sur New Super Mario Bros. Wii U (New Super Mario Bros. Mii ?) et Pikmin 3, officiellement sur la liste. Deux autres grandes attentes sur Wii U du côté de chez Ubisoft cette fois-ci, il s’agit de Killer Freaks from Outer Space, ce FPS complètement décalé avec des extra-terrestres ressemblant étrangement aux lapins débiles de la firme (mais en plus sales), et bien sûr, le fameux Rayman Legends, que j’attends avec impatience (Michel Ancel est un dieu, je le rappelle). L’E3 sera donc l’occasion pour Nintendo de présenter à nouveau, et en mieux, sa nouvelle console, et très probablement sa nouvelle manette qui aurait subi des changements. Ajout  de vrais sticks analogiques remplaçant les disques analogiques type 3DS et changement de place de certains boutons. On verra bien ce qui sera finalement présenté.

 A gauche, la manette présentée en 2011. 
A droite, la manette définitive?

Mais Nintendo ne doit pas miser que sur la Wii U. Sa dernière console portable en date, la 3DS, a souffert d’un manque de jeu flagrant, et même si le mal a été en partie réparé, il faut avouer qu’on attend encore des jeux. C’est donc avec impatience et espoir que l’on patiente afin de découvrir les nouveautés. Un The Legend of Zelda serait en préparation, mais rien d’annoncer dans la liste de l’E3. Nouvel épisode, ou portage de Majora’s Mask ? Pas sûr que l’on est des réponses à Los Angeles début juin. En revanche, ce qui est annoncé, ce sont Animal Crossing, Luigi’s Mansion 2 (aussi sur Wii U ? La rumeur circule…) pour lequel j’espère que la maniabilité a été revu et corrigé, Fire Emblem, New Super Mario Bros. 2 (sortie prévue en août), et bien sûr, le jeu que j’attends le plus sur 3DS, Paper Mario 3DS. Pas mal de bonnes productions Nintendo comme on peut le constater. Pour le reste, c’est un peu vide sur la portable de Nintendo. Il faut aller du côté de Square Enix pour y trouver Heroes of Ruin, Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance, et le très attendu Theatrhythm Final Fantasy, déjà sorti au Japon (avec ses huit DLCs payants…) et qui parviendra chez nous le 6 juillet (youpi !!!). Pas forcément de quoi s’inquiéter pour la 3DS, même si on aurait aimé en avoir plus. Des surprises seront peut-être au rendez-vous.

 Aaaah, Paper Mario 3DS

Du côté de chez Sony, on n’attend donc pas de nouvelle console pour cette année. On espère alors voir arriver des jeux. Particulièrement sur la PS Vita, qui en manque cruellement. Cependant, on constate que pour le moment, rien ne semble véritablement annoncé de ce côté-là. Hormis de rares jeux inédits, dont un épisode de Super Monkey Ball, la plupart du catalogue de la Vita se constitue encore une fois d’adaptation de jeux sortant sur les autres machines ou sur PS3… On va donc se concentrer sur cette dernière, qui propose déjà plus d’exclusivités. D’une part, le jeu PlayStation All-Stars Battle Royale. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit tout simplement de copier le principe de la série Smash Bros. de Nintendo afin de l’appliquer aux héros apparaissant chez Sony. Voilà. Ou comment ne pas être original et pomper chez les autres. L’année prochaine on nous présentera sûrement un jeu de kart. Parmi les exclusivités il y aura aussi God of War : Ascension, qui retracera les origines de Kratos, et un nouvel épisode de la saga Sly Cooper. On attend aussi d’avoir plus de nouvelles de The Last of Us, le nouveau titre de Naughty Dog, un survival qui nous vend du rêve. Cependant, la nouvelle à retenir principalement pour la console de salon de Sony, c’est la présentation de la nouvelle production vidéo-ludique de David Cage (Quantic Dream). Heavy Rain était déjà uniquement réservé à la PS3, et il en sera de même pour ce nouveau titre dont on ne connaît pas grand-chose, hormis le moteur graphique utilisé.

Le moteur graphique de la nouvelle production Quantic Dream

Microsoft a récemment fêté les dix ans de sa première console de salon, la Xbox, et ceux de la série Halo par la même occasion. C’est donc assez logiquement que Halo 4 sera mis en avant par la firme. Encore un fois on y retrouvera Masterchief, pour notre plus grand plaisir. L’annonce de la console qui succèdera à la 360 n’a pas encore été faite, pourtant on suppose déjà une sortie prévue fin 2013. Encore une fois, l’E3 nous révèlera peut-être des capacités techniques, on verra bien. Il faudra donc plus se concentrer sur Kinect cette année, ainsi que les nouvelles mises à jour et possibilités de la console, tel que l’utilisation potentielle de Skype pour discuter avec ses potes en pleine session de jeu par exemple. Pour ce qui est de la caméra à reconnaissance de mouvement de Microsoft, le premier jeu qui vient à l’esprit est Drangon Ball Z pour Kinect. Faire un Kamehameha avec ses mains, tout le monde l’a déjà fait, on ne va pas se le cacher, alors si c’est bien exploité dans un jeu vidéo, pourquoi se priver. On en saura plus dans quelques jours.

 Masterchief revient!

Mais l’E3 ce n’est pas que des consoles et des constructeurs. C’est surtout des éditeurs qui viennent présenter leurs nouveaux projets. Et cette année, il y en a des attentes de ce côté. Je ne peux pas tout citer, je me contenterai des jeux qui suscitent probablement l’intérêt le plus vivace.

Cette année, Capcom propose du lourd, avec entre autres trois licences qui pèsent et dont un nouvel opus sera présenté. Resident Evil 6 d’une part, Lost Planet 3 d’un autre, et DmC : Devil May Cry, le reboot de la série. Je dois avouer que pour le dernier, je ne sais toujours pas quoi penser. De toute manière, Devil May Cry sans Dante avec ses cheveux longs et blancs… Allez, je vais lui laisser une chance, ça se trouve sa présentation à l’E3 arrivera à me convaincre, on  ne sait jamais.

Dante, c'est toi?

Pas de Final Fantasy pour Square Enix cette année, puisque la version 2.0 du MMO Final Fantasy XIV ne sera pas présentée avant août. On retrouvera toutefois l’univers de la franchise via Theatrhythm Final Fantasy et Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance, tous les deux prévus sur 3DS. Cependant, les deux plus grosses attentes ne sont pas sur cette console pour l’éditeur. En effet, un homme est attendu, et il compte bien faire un hit. Je parle de Hitman bien entendu (on devrait me pendre pour ce jeu de mot atroce). Ce nouvel opus, Absolution, nous permet de nous mettre à nouveau dans la peau de l’agent 47, six ans après sa dernière apparition. Il est évident que le jeu est fortement attendu. Mais parmi les annonces, c’est celle du report de Tomb Raider qui m’intéresse le plus personnellement. J’avais été fortement intrigué et intéressé par cette genèse de la série lorsque le titre avait été présenté à l’E3 2011, et j’avoue que j’espère en voir encore plus cette année, des choses qui me mettront encore plus l’eau à la bouche.

Lara, les origines, en 2013...

THQ connaît peut-être de gros soucis financiers, mais l’éditeur compte bien s’en remettre grâce à des jeux, particulièrement une suite fortement pressentie pour cartonner. Darksiders II, la suite du premier donc, s’annonce comme un digne successeur et fera probablement grand bruit à l’E3. On n’en attend pas moins. Metro : Last Night, qui ne sortirait pas sur Wii U finalement, du moins, pas pour le moment, est aussi l’un des jeux les plus attendu de l’éditeur, faisant de lui l’un des FPS et des jeux les plus convoités du début de l’année 2013. En ce même début d’année, THQ devrait sortir le RPG South Park, qui a dû être reporté, mais sera présenté à l’E3. On a hâte. Et si c’est mauvais, je vous emmerde et je rentre à ma maison.

 Mort succède à Guerre dans Darksiders II

Ubisoft, en plus de présenter ses deux productions Wii U (Rayman Legends, Michel Ancel, dieu, tout ça), ne sera pas avare en blockbusters. On pense évidemment tout de suite à Assassin’s Creed III, qui va chambouler l’univers des titres précédent de la saga. On quitte l’Italie, La Terre Sainte et le reste afin de se retrouver aux Etats-Unis en pleine Révolution américaine. Dépaysement assuré. On espère que le jeu sera à la hauteur, on en sera plus lors de l’E3. D’ailleurs l’E3, le 3… Il semblerait que ce soit un bon chiffre pour Ubisoft puisque l’éditeur va aussi présenter un autre troisième opus fortement désiré : Far Cry 3. On ne retente pas l’Afrique dans cet épisode, on revient à la base, une île du Pacifique. En espérant que ce retour aux sources signe un volet plus proche de l’excellent premier jeu que du simplement bon deuxième. Et puis voilà, 3 et 3 font 6, c’est donc naturellement qu’Ubisoft parlera plus du nouveau Rainbow Six, Patriots. On avait eu le droit à la première bande-annonce officielle lors des Video Game Awards en décembre, avec l’E3 on en apprendra plus sur le reste du jeu. Mais bon, de toute façon, le seul jeu qu’on attend de la part d’Ubisoft, c’est Rayman Legends, Hein ?...

 Assassin's Creed III, pour changer de Rayman

Bethesda présentera The Elder Scrolls Online, qui ravira très probablement les fans de la saga ainsi que ceux de MMORPG. Prey 2 sera aussi de la partie. Cependant, ce que j’attends le plus de la part de Bethesda, c’est la production française Dishonored. Ce jeu d’action/infiltration/aventure se déroulant dans un univers rétro-futuriste à l’air plus que prometteur. On pourra effectuer les actions de manières différentes, discrètement, ou bien comme un bourrin en tuant tout le monde. Je vends très mal le produit, mais je pense que sa présentation à l’E3 arrivera sans problème à vous convaincre.

 Dishonored, un jeu à surveiller

Namco Bandaï, présent bien entendu, permettra de mieux connaître le prochain Tekken, non, pas le 7, mais Tekken Tag Tournament 2. Je ne sais pas s’il y aura un mode bowling comme dans le premier, on le saura peut-être grâce à l’E3. La version PC de Dark Souls, Prepare to Die Edition, n’est pas oubliée et compte bien faire souffrir les pécéistes, puisque les consoleux ne doivent pas être les seuls. Mais l’on retient surtout les adaptations de mangas. Dragon Ball Z pour Kinect, déjà cité plus haut, mais aussi One Piece : Pirate Warriors, exclusif à la PS3 (et déjà testé en import sur ce blog par moi-même) qui héritera peut-être d’une date de sortie plus précise. Mais c’est surtout Ni no Kuni que l’on attend. Exclusivement sur PS3 lui aussi, prévu pour un vague 2013 alors qu’il est sorti il y a plus de six mois au Japon (et que la version DS n’a pas eu le droit de sortie chez nous), on attend vraiment d’en savoir plus pour la version européenne. Allez l’E3, soit sympa, apporte nous des bonnes nouvelles.

 Ni no Kuni, quand vas-tu enfin sortir chez nous?

Je ne vais pas m’attarder sur tous les éditeurs ni tous les jeux, ce serait vraiment très long. Je cite en vrac les blockbusters volontairement oubliés tel que Call of Duty : Black Ops 2, Dead or Alive 5, Phantasy Star Online 2, Crysis 3 ou encore Metal Gear Rising : Revengeance parmi tant d’autres. Quoiqu’il en soit, on en saura plus dans une semaine, à la fin de l’E3. Beaucoup de promesses cette année, j’espère qu’elles seront tenues et surtout, accompagnées de belles surprises.

dimanche 27 mai 2012

Heavy Rain, pourquoi je suis mitigé

Avant de commencer, je tiens à préciser que je ne considère pas Heavy Rain comme un jeu, mais comme une expérience. Je pense que cela est assez évident et totalement logique. Cependant, pour faciliter l’écriture de cet article, j’emploierai le terme jeu pour parler de cette œuvre hybride. Ensuite, je veux aussi dire que je ne déteste pas du tout Heavy Rain, même si cet article peut parfois le faire croire. Je suis simplement mitigé sur mon appréciation et ma perception de ce titre, et je vais essayer d’expliquer pourquoi.

Je ne suis pas là pour faire un test de Heavy Rain. J’aurais plus de deux ans de retard, ce serait assez ridicule. C’est juste que ça y est, je me suis lancé dans l’aventure, et je l’ai finie. Sans déplaisir, mais pas forcément aussi réjoui que certains. Parce que si j’ai bien aimé Heavy Rain, de gros problèmes ne m’ont pas facilité la tâche. Et dans ce genre de jeu, c’est encore plus gênant que les autres. Parce que lorsque l’on veut réaliser une sorte de film interactif, il suffit qu’un seul élément vienne déranger le joueur/spectateur pour que l’ensemble paraisse gâché.

Je ne parlerai pas ici des graphismes du jeu, je le répète, je ne fais pas un test. Donc je ne m’évertuerai pas à m’exprimer sur la réalisation atypique du jeu, dans le sens où l’on passe du très réussi au très bizarrement médiocre. Ni même sur les incohérences du scénario, qui est pourtant au cœur du jeu, qui est même l’essence de Heavy Rain. Même s’il est possible que je revienne là-dessus vers la fin de l’article. En fait, ce que je veux exprimer ici, c’est mon ressenti par rapport à l’œuvre de David Cage, ce que j’ai aimé, et ce qui malheureusement m’a moins convaincu.

Lorsque l’on parle de jeu vidéo, on pense quasiment tout de suite à gameplay. Bien sûr il y a les graphismes et le scénario, mais lorsque l’on nous propose une expérience de jeu, c’est la manière de jouer qui compte. Contrairement à un film, qui ne peut se soucier que de son image et de son scénario. Alors quand un jeu nous propose un mélange entre les deux, on peut au départ rester sceptique. Parce qu’ici, on ne parle pas d’influence de la mise en scène cinématographique dans le jeu, mais plutôt d’introduire une manière de jouer dans un film. Heavy Rain le revendique clairement, ici, on est dans un film, et ce sont vos choix qui vont influencer l’histoire, permettant de connaître différentes fins. Proposer divers choix, cela est assez alléchant, surtout lorsque l’on connaît l’ambiance du jeu, et quand on sait que si l’un des personnages meurt, cela est définitif, il n’y a pas de « Try Again ». Encore faut-il savoir bien s’y prendre pour que l’ensemble soit agréable manette en main. Et c’est là que le bât blesse dans la production de David Cage.

Comme tout le monde le sait, ou presque, Heavy Rain repose sur le principe du QTE avant tout. Le QTE, pour simplifier, c’est lorsque l’on doit appuyer sur un ou plusieurs boutons afin de déclencher une action contextuelle qui aura alors lieu dans le jeu. Ici, tout est affaire de QTE, enfin, pas tout à fait. Parce que le jeu offre aussi des phases d’exploration et de déplacement très présentes. Et je le dis comme je le pense, ces phases de jeu sont ratées. Pour se mouvoir, il faut appuyer sur la gâchette R2 pour avancer, et avec le stick analogique L3 pour changer de direction. Déjà pas forcément très aisée sur le papier, une fois la manette en main, cela s’avère très pénible. Les personnages se déplacent très lentement, de façon assez rigide, et réussir à changer de direction dès le premier essai relève parfois de l’exploit. Il serait presque plus simple de réussir une  suite de QTE assez difficile du premier coup, c’est pour dire. Je me demande vraiment pourquoi ce choix dans la jouabilité. Comme si depuis le premier Resident Evil on n’avait pas fait évoluer la manière de bouger ses personnages. Sans être complètement calamiteux, le tout n’est pas véritablement optimisé pour un confort suprême une fois la manette entre les mains. Et la caméra fixe n’arrange pas les choses. On peut changer d’angle, une fois, ce qui offre une possibilité de deux angles différents. Encore une fois, rien de catastrophique, mais pas véritablement optimale pour le confort du jeu.

Parlons dorénavant de ce qui fait le jeu et son gameplay « atypique », les fameux QTE. A la base du titre, ils sont évidemment omniprésents. Ceux qui me connaissent et ceux qui lisent régulièrement mes articles le savent, je n’aime pas les QTE. J’ai grandi dans un monde dans lequel les jeux vidéo permettaient de diriger un héros avec des touches prédéfinies, comme « A » pour sauter et « B » pour frapper, et pas une touche sur laquelle il faut appuyer à un moment précis pour effectuer une action différente à chaque fois. Donc les QTE, j’y suis assez réticent. Et pourtant, force est de constater que dans Heavy Rain, leur usage est assez bien foutu, malgré quelques réserves de ma part. En effet, si certains QTE de la vie quotidienne ou d’exploration sont assez redondants et mal exploités, dès qu’il s’agit d’une scène intense, cela sied assez bien à l’univers du film interactif. Certains moments oppressants ou stressants, le deviennent parfois encore plus pour le joueur qui panique presque à l’idée de se tromper de bouton. Et là, c’est réussi. Pareil pour les choix du joueur, qui n’apparaissent pas comme dans un RPG type Skyrim, mais comme différentes actions ou réponses qui tournent autour du personnage, et qui nécessite que l’on appuie sur le bouton que l’on a décidé sans trop tarder. Bien en théorie, en pratique j’émets quelques réticences. Parce qu’une fois sur l’écran, ce que l’on constate, c’est que chaque touche est encerclée, nuisant fortement à la lisibilité. Il arrive donc de vouloir exécuter une action, mais on se trompe en voyant mal, et hop, on en fait une autre. Assez gênant tout de même, surtout pour un jeu dans lequel les choix sont à la base du gameplay. Pour les autres QTE, ceux d’exploration, je les critique pour deux raisons. D’une part, la plupart d’entre eux consistent à bouger le stick droit R3 plutôt que d’appuyer sur un bouton. Pourquoi pas, mais cela devient assez lourd, et pas nécessairement prenant. Après, ça varie des autres phases, mais cela n’est pas forcément ce qu’il y a de mieux. De l’autre, pour un jeu qui met le choix au centre de son scénario et de son gameplay, les phases d’exploration ne permettent pas d’interagir avec tout ce qui est possible, mais juste avec ce qui sert l’histoire et les situations. Un peu frustrant parfois, comme si notre liberté n’était qu’illusion, fausse idée d’un gameplay plus restreint qu’il ne voudrait le faire paraître. Encore quelques critiques sur les QTE, certains nécessitent de bouger la manette pour se servir de la reconnaissance de mouvement, eh bien ce n’est pas forcément une bonne idée, parce que pour moi, pourtant bien en face de la console, cela ne fonctionne pas toujours. Et cela peut s’avérer très très dérangeant. Autre point décevant, toujours sur les QTE, il arrive que certains ne soient eux aussi que des illusions de jeu. J’entends par là que de rares fois, si l’on n’appuie pas sur le bouton, ou si l’on appuie mal, soit il faut recommencer jusqu’à réussir, soit au bout d’un temps, le personnage agit quand même bien que l’on n’ait rien fait. Peu immersif…

Comme vous avez pu le constater, je suis assez mitigé sur l’usage des QTE dans Heavy Rain. Je vais donc parler d’autres choses, de peur que vous croyiez que je déteste le jeu. L’ambiance, le scénario, et les personnages. Parce que s’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à Heavy Rain, c’est bien cela. Certes, il y a des erreurs de scénario aussi bizarres qu’étranges, mais rien qui puisse en soit déboussoler le joueur. Ici, l’ambiance est souvent oppressante, glauque, sombre, dérangeante, et pluvieuse. Et les personnages participent à cette atmosphère parfois sordide. Entre un agent du FBI complètement camé, un détective privé assez secret, une journaliste insomniaque dont on connaît finalement peu de choses (merci les DLCs…), et un père de famille meurtri prêt à tout pour retrouver son fils, tous sont là pour s’imposer. La force de Heavy Rain réside surtout dans le fait que le joueur choisit l’orientation des personnages. Ethan Mars peut être un mauvais père et ne pas vouloir retrouver son gosse, ou au contraire s’impliquer énormément, au risque de se détruire. Jayden, l’agent du FBI, peut être un camé ripoux, ou bien un agent sérieux qui essaye de résister à la tentation de la drogue. Et il ne faut pas oublier non plus que chacun des personnages peuvent crever à n’importe quel moment du jeu. Quand on fait tout pour qu’il s’en sorte bien, c’est assez frustrant, mais comme on dit, c’est le jeu ma pauvre Lucette. Et cela offre au joueur la possibilité de s’impliquer encore plus, afin d’être sûr de ne pas mourir, ce qui rend certaines phases de QTE bien stressantes. On se retrouve donc avec un scénario par forcément très original, mais qui tient la route, et surtout le joueur en haleine, l’impliquant dans toutes les phases de jeu, rendant le tout oppressant, angoissant, mais véritablement haletant. De ce point de vue-là, une réussite.

Heavy Rain n’est pas un jeu, c’est une expérience. Si l’œuvre de David Cage n’était qu’un jeu, il serait mauvais. En effet, en dépit d’une ambiance sordide, étouffante et mettant à l’épreuve le joueur, le gameplay n’est pas véritablement à la hauteur, sans être mauvais pour autant. Une sorte de chef-d’œuvre gâché par sa maniabilité bancale. Mais Heavy Rain n’est pas un jeu, ni même un film interactif (même s’il se rapproche beaucoup de ce dernier), c’est réellement une expérience à vivre. Parce que si l’on peut avoir du mal au début, très rapidement on est pris dans le « jeu ». J’ai dû faire la première partie (les cinq premières heures) en quatre fois, alors que j’ai fait la deuxième partie d’une traite, à fond dans l’ambiance, malgré des défauts de jouabilité. Si Heavy Rain est en partie gâché par un gameplay inégal, son atmosphère, son scénario et surtout ses personnages en font une œuvre prenante, intéressante bien que frustrante, une expérience que chaque joueur se doit d’essayer. Que l’on aime ou que l’on déteste, Heavy Rain ne se joue pas, il se vit, avec ses défauts et ses qualités, un peu comme nous vivons nous même chaque jour.

mardi 22 mai 2012

Test Max Payne 3

Cela faisait un peu plus de huit ans qu’on attendait son retour. On ne l’avait plus vu sur nos consoles depuis 2003. Et ça y est, le revoilà enfin. Non, je ne parle pas de Rayman cette fois-ci, pas à chaque fois. Je parle du flic dépressif le plus connu du monde du jeu vidéo, Max Payne. Toujours hanté par la mort de sa femme et de sa fille, l’ex inspecteur du NYPD est désormais garde du corps à Sao Paulo. Douze ans après les événements qui ont eu lieu dans Max Payne 2, le héros semble encore plus au fond du gouffre, accro à la bouteille et aux antalgiques. Il semblerait que ce ne soit pas près de s’arrêter.

 Un passé assez douloureux pour Max

En effet, Max Payne ne s’est jamais vraiment remis de ce qui lui est arrivé. Une adaptation de jeu vidéo en film aussi médiocre… Ah, non, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Le meurtre sauvage de sa femme et de son gosse, oui, c’est vrai. Tous ceux qui ont joué aux précédents opus se souviennent de l’ambiance très sombre et torturée qui y régnait. Le jeu était très noir et la douleur et la peine de ce cher Max se faisaient clairement ressentir. Les deux jeux, à l’époque, avaient été développés par Remedy. Rockstar Games n’avait effectué que le portage console pour le premier opus, et n’était que l’éditeur du second. Et voilà que ce troisième volet est entièrement développé par Rockstar Games. Connaissant la qualité de leurs jeux, on se dit qu’il n’y a pas à s’en faire, mais voilà, j’appréhendais quand même. J’avais peur que le jeu ne soit pas aussi noir et sombre que les précédents. Pourtant à l’écriture, on retrouve Dan Houser, qui a travaillé sur GTA IV, et surtout sur le chef-d’œuvre Red Dead Redemption. Niveau qualité d’écriture, on a rarement fait mieux dans des jeux adultes et souvent très crus. Alors je ne vais pas y aller par quatre chemins, l’ambiance de Max Payne 3 est tout simplement géniale. J’emploie le terme « génial », mais disons ce qui est, j’entends par là que l’atmosphère est digne des opus précédents, bien que différentes. La noirceur est totale ici, elle englobe tout le jeu, l’empêchant de trouver ne serait-ce qu’un rayon de soleil pour illuminer un peu cette histoire sordide. Le jeu ne fait aucune concession et il n’y a aucune issue de secours pour les personnages. Ceux que l’on essaie de protéger meurent, ceux que l’on essaie de sauver meurent, et des innocents plus ou moins proches meurent. Constamment de façon abrupte et radicale. Balles dans la tête à bout portant, ou même brulé vif, voici ce à quoi vous allez faire face en jouant à ce jeu. Max Payne, malgré lui, entraîne les cadavres sur la route, il n’a pas fini d’en baver, suite à une bavure. L’ambiance est sinistre et assez malsaine, à telle point que certaines violences du jeu mettent mal à l’aise. Si tuer des civils peut être un défouloir dans un jeu comme GTA, ici, prendre la vie d’une personne innocente sans le faire exprès vous hantera en tant que joueur presque autant que ce cher Max. L’atmosphère sordide n’est pas présente uniquement du fait de la violence très réaliste du titre, mais aussi du fait des environnements et des personnages. A l’instar de ce bordel/club de strip-tease dans lequel on voit entre autre en arrière-plan un mec en train de baiser une fille sur une table alors qu’un second type la tient. Rien n’est laissé au hasard dans Max Payne 3, et l’ambiance sombre, torturée, et malsaine est magnifiquement bien traitée, et je dois l’avouer, ça fait plaisir. Voici un titre réellement adulte à ne pas mettre entre toutes les mains. En jouant à ce jeu, je m’étais amusé à comparer Max Payne une fois rasé et barbu à Walter White (le héros de la série télévisée Breaking Bad). Mais force est de constater que le jeu peut être comparable à la série du fait de sa noirceur absolue, sans aucune échappatoire. Si le second Red Dead avait pour sous-titre Redemption, ce n’est définitivement pas le cas de ce Max Payne.

 Il a quand même un petit air de Walter White comme ça

Voilà, j’ai parlé assez longuement de l’ambiance fort réussie du jeu,  il est temps de passer au reste. Et on va donc continuer avec l’atmosphère du jeu… qui ne serait pas la même sans la qualité graphique du titre. Il faut dire ce qui est, le rendu visuel est véritablement bluffant. On ne vise pas ici une volonté de réalité extrême, on n’est pas dans Uncharted, mais cela n’empêche pas au jeu de posséder des graphismes fins et superbes, qu’il s’agisse des environnements ou bien de la modélisation des personnages. Chaque lieu est parfaitement bien retranscrit, des immeubles urbains aux favelas, et donne encore plus de réalisme à la descente aux enfers de ce cher Max. On peut constater quelques effets de clipping et d’aliasing par-ci par-là, propres aux jeux développés par Rockstar Games, mais rien de dérangeant, encore faut-il même parfois s’en rendre compte. Ce qui peut éventuellement être gênant, pas pour le jeu, mais plus pour les yeux, c’est l’abus d’effets de style graphique et de filtres visuels, notamment pendant certaines cinématiques. Pas de quoi enlever le plaisir de jeu pour autant.

Mais ce qui marque principalement l’univers de Max Payne 3, c’est la mise en scène. Digne des meilleurs films d’actions, elle ne laisse pas la place à l’ennui. Et parfois elle n’en laisse même pas au jeu. Je m’explique sur l’un des points noirs assez conséquent du titre. A vouloir concurrencer le cinéma, Max Payne 3 se perd un peu dans ce qui est d’être un jeu. Heureusement, on n’est pas dans un Asura’s Wrath ou un Heavy Rain, il ne s’agit pas de transformer ce qu’il reste de jeu en suite de QTE aussi inutile que barbante. Je reviendrai sur le gameplay plus tard, mais pas de ça ici. Tant mieux. Ce que j’insinue dans ma critique, c’est que le jeu laisse trop de place aux séquences cinématiques. Elles sont de qualité, donc finalement, on pourrait croire qu’il n’y a pas de quoi se plaindre, que je fais ma fine bouche, mais le problème c’est qu’elles prennent plus de place en temps que les phases de jeu. On se retrouve donc devant des cinématiques, et puis, de temps à autre, des phases de gameplay. J’exagère un poil il est vrai, mais à la longue, le trop de cinématiques en deviendrait lassant. Heureusement qu’il s’agit ici de Rockstar Games qui sait maîtriser son sujet, parce qu’à vouloir s’approcher trop près d’un média qui n’est pas le sien, on s’y brûle les manettes. Et cette sur-présentation de cinématiques peut véritablement devenir gênante lorsque jute après une fusillade, une séquence se déclenche, et se termine juste avant la fusillade qui suit. Le jeu est presque parasité parce ce qui aurait pu être une de ses forces. On évite certes le côté obscur des jeux trop cinématographiques, Max Payne 3 use peut être abondamment de ce procédé, mais au moins, il le fait bien. On regrette que cela nuise un peu à l’aisance et la fluidité du jeu.

-Tu tires, ou tu pointes? -Je tire, et dans ta gueule!

Et qui dit cinéma et jeu vidéo, dit écriture. Je l’ai déjà précisé plus haut, Max Payne 3 bénéficie d’un ton très sombre parfaitement bien retranscrit. Il est vrai que tout est formidablement bien écrit, jusqu’aux dialogues, parfois eux aussi un peu trop présents (surtout les monologues de Max). « Fucking Fuckers », « Die Motherfucker, die ! » sont de parfaits exemples de l’emploi magnifique de la langue de Shakespeare dans le titre. Evidemment, je prends deux citations volontairement outrageuses et grossières, pour le plaisir de contredire ce que j’ai écrit juste avant, mais véritablement, les dialogues sont de très grandes qualités, tout comme le reste de l’écriture du jeu.  Et en plus ils sont desservis par des doublages anglais assez exceptionnels. Et de nos jours, c’est un véritable point fort cette narration, puisqu’on ne se contente pas ici de simplement nous balancer une situation avant de nous lancer dans un gameplay à base de tuage de monstres ou d’ennemis, sans que l’on cherche réellement à comprendre.

Bon, ben maintenant que tout ceci est dit, passons enfin à ce qui nous intéresse vraiment, la maniabilité. J’ai fait ce test sur PS3, et c’est la première fois que je jouais à un Max Payne sur console. Dans un sens, j’ai envie de dire tant mieux vu que j’ai de plus en plus de mal à jouer aux jeux d’action à la troisième personne sur PC. C’est alors, manette en main, que j’ai pu me rendre compte que la jouabilité de ce Max Payne n’a quasiment pas évolué depuis les opus précédents. Tout n’est pas vrai bien sûr, mais Rockstar Games a conservé le gameplay old-school des volets précédents et la parfaitement adapté pour qu’aujourd’hui encore il soit agréable à jouer. Le maniement de Max est très simple et intuitif, en dépit d’une certaine rigidité dans le déplacement de la caméra, peu perceptible certes mais toutefois présente. Assez évidente, la maniabilité est accessible directement, même aux novices du genre. Cependant, la marque de fabrique de Max Payne, sa carte de visite, ce sont les ralentis. Le bullet time je vous rassure, est évidemment de la partie. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit d’une jauge, qui se remplit selon le nombre d’ennemis tués et lorsque l’on se fait tirer dessus, et qui permet de ralentir le temps. En plus d’avoir l’air trop cool, cela permet surtout de viser avec plus d’aisance ses ennemis, mettant fin plus rapidement à une fusillade ou à une situation dangereuse. Ce bullet time est aussi accompagné du shootdodge, qui offre la possibilité de sauter au ralenti, pour tirer avec plus de facilité et énormément de classe. Néo peut aller se rhabiller, Max Payne fait bien plus fort que Matrix. Et afin de ne pas lasser le joueur des fusillades, qui remplissent 95% du temps de gameplay, ces phases de gunfights varient. Accroché aux pales d’un hélicoptère, à bord d’un bateau en marche, ou bien en sniper, les développeurs ont pensé à tout pour essayer de diversifier les séquences du jeu. On constate toutefois que la plupart du temps, hors cinématiques, on se contente d’avancer, de régler une fusillade, et c’est tout. L'ensemble étant bien géré et très agréablement maniable, on ne reprochera pas à Max Payne 3 de ne pas assez élargir les possibilités de jeu, surtout qu’en soi rien n’est répétitif, mais on regrette que Rockstar Games n’ait pas pris plus de risques.

 La classe, tout simplement

Je reviens sur un point du gamepaly auquel je consacre un paragraphe entier. Contrairement à la plupart des jeux actuels du genre, la jauge de santé de notre ami Max ne se restaure pas toute seule au bout d’un certain temps. Il faut trouver des antalgiques et en user à bon escient, afin de ne pas mourir bêtement de ses blessures. Et parfois, lorsqu’on n’en trouve pas, on redécouvre enfin le stress des jeux d’antan, puisque attendre à couvert ne vous aidera pas. Allions à cela une difficulté assez corsée, et on se retrouve face à un challenge, un vrai, pas insurmontable bien heureusement, mais qui mérite d’être souligné, vu que la tendance actuelle semble vouloir s’adapter à tous les publics.

Voilà, tout est dit à propos de Max Payne 3. Sa réalisation de très haut niveau, d’un point de vue visuel comme sonore, prouve encore une fois que Rockstar Games sait y faire. Son gameplay, bien que peu évolué par rapport aux précédents volets, demeure simple et très efficace, avec toujours autant de style lors des bullet time et des shotdodge. Mais ce qui marque principalement dans Max Payne 3, c’est son univers sombre, torturé, cru, très violent et réaliste. Jamais la violence n’aura mis autant mal à l’aise dans un jeu. C’est cette ambiance glauque et malsaine brillamment retranscrite qui permet à Max Payne de véritablement sortir du lot, même si pour cela, il faut faire avec une omniprésence des cinématiques à l’intérieur du jeu. A la fois film noir et film d’action musclé, Max Payne 3 se savoure et se vit comme le meilleur des productions hollywoodiennes du genre.

18/20

samedi 19 mai 2012

Uncharted 3 : Nathan Drake et la Dernière Croisade

Et voilà. J’ai commencé la saga Uncharted lundi, et vendredi, j’ai fini la trilogie. Lundi, Drake’s Fortune, mardi et mercredi, Among Thieves, jeudi et vendredi, Drake’s Deception. Les jeux sont courts et permettent donc un enchaînement assez rapide. 31 heures et 19 minutes pour finir les trois (oui, je suis un peu lent, je sais, mais j’aime bien prendre mon temps aussi). Me voilà donc en train de rédiger un nouvel article pour conclure la trilogie, portant sur le troisième volet.

La saga Uncharted et la trilogie Indiana Jones, c’est une grande histoire d’amour, je ne vous apprends rien. Uncharted 3 et la trilogie Indiana Jones, c’est limite du gros pompage. Il y a tellement de références à toutes les aventures du Docteur Jones que je ne les compte même plus. Parfois, c’est quasiment au plan près. Mais je ne le répéterai jamais assez, la saga Indiana Jones étant la plus grande trilogie de l’histoire du cinéma (n’en déplaise au fan de Star Wars), la prendre comme influence, c’est quand même un gage de qualité assez évident. Surtout pour une série telle qu’Uncharted qui a déjà bien fait ses preuves. Alors finalement, on ne va pas s'en plaindre, bien au contraire, on va se contenter de savourer. Même si la fin du jeu donne vraiment l’impression d’arriver au canyon du croissant de lune, le tout à dos de cheval bien sûr. Sans compter les musiques, toujours aussi imprésionnantes, qui ressemblent de plus en plus à du John Williams à certains moments. Alors bon, pour les références multiples et récurrentes à la meilleure trilogie du cinéma, je vous laisse découvrir par vous-même, il est temps de passer au jeu en soit.

Uncharted 2 : Among Thieves m’a filé une bonne claque. Graphiquement impressionnant, nous faisant vivre une aventure génialissime parfaitement rythmée, alliant parfaitement exploration et gunfights, le tout saupoudré d’extraordinaires moments de bravoure…. Un chef-d’œuvre du genre. Uncharted 3 : Drake’s Deception devait reprendre le flambeau sans en atténuer la flamme. Mission assez difficile avouons-le. Et pourtant. Mission réussie. Le jeu offre des passages de jouissance vidéo ludique ultime que tout aventurier rêverait de vivre. Entre une scène à dos de cheval monumentale, un embarquement en avion monstrueux, et des courses effrénées contre la mort, le joueur fan d’adrénaline et d’aventure sera comblé. Drake’s Deception est bien le digne successeur de ses deux grands frères. Le scénario, classique encore une fois, ce qui est en soit normal pour ce type de production, permet au joueur de voyager à travers le globe et d’en apprendre plus sur Nathan et Sully. Son lot d’émotion est aussi au rendez-vous, et j’avoue avoir versé une larme lors d’un passage. Oui, je suis comme ça, mais en même temps, vu ce qu’il arrive, c’est compréhensible. Dit comme ça, on pourrait croire au jeu parfait. Oui, mais non…

Uncharted 3 est évidemment un très bon jeu de qualité exceptionnelle. En plus d’offrir une nouvelle fois une aventure extraordinaire, les graphismes sont encore plus somptueux que ceux d’Among Thieves (oui, c’est possible). Oui, mais voilà, à force de vouloir bien faire, on commet quelques erreurs. D’une, le jeu ressemble un peu trop à son prédécesseur. Bon, vu le niveau, on ne s’en plaindra pas, mais c’est presque une sorte de manque d’originalité qui se fait ressentir. Je précise que cela ne gêne pas en soit, c’est comme dire que Indiana Jones et la Dernière Croisade ressemble trop à son prédécesseur Les Aventuriers de l’Arche Perdue. Le niveau reste très haut, il ne faut pas critiquer le jeu pour ça. Pour le reste en revanche, on peut. Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais il y a quelques bugs dans Among Thieves. Vous n’aviez jamais fait attention ? C’est normal, il faut quand même les chercher pour les voir. Et ces rares bugs sont de collision, Nathan allant exceptionnellement enfoncer son bras dans un mur après une roulade. Je crois que c’est tout. En revanche, dans Drake’s Deception… Attention, le jeu n’est pas truffé de bug, sa finition est très très bonne. Mais les défauts sont plus perceptibles. Les bugs de collision, bien que rares, sont un peu plus présents. Mais ce sont surtout ces bugs à la Mass Effect qui font leur apparition. Je m’explique avec trois exemples concrets que j’ai vécus. A un moment, Nathan doit pousser un objet, afin de monter dessus ensuite. A genoux, il pousse. Il s’arrête et, non, il ne se relève pas, il passe de à genoux à debout immédiatement, l’animation du relèvement ne s’étant pas déclenchée. Surprenant. De même, après une fusillade, je dois ouvrir une porte. Le corps d’un garde est devant. La cinématique se déclenche, le corps bouge avec la porte, et très rapidement, d’un coup, disparaît, comme ça, par magie. Idem avec un ascenseur, le corps bloqué dans la porte descend, avant de quitter l’écran comme ça, soudainement, sans prévenir. Ces bugs restent très rares, mais surprennent dans une saga de cette qualité qui ne nous avait jamais montré de tels défauts.

Pour ce qui est du gameplay, les phases d’exploration, plate-forme et gunfight ne varient quasiment pas, restant toujours aussi agréables. On constate que l’on dorénavant peut renvoyer les grenades aux adversaires si le timing est bon. En revanche, pour les combats au corps-à-corps, voilà du changement. Alors qu’on se contentait de frapper avec  « carré » et d’esquiver avec « triangle » sans que cela ne soit indiqué, dans Drake’s Deception, on nous indique sur quel bouton appuyer lors des combats, presque comme un QTE. C’est pas dégueulasse comme système, mais les combats perdent un peu de leur saveur je trouve. Dans Among Thieves, il y avait un léger ralentissement nous permettant d’appuyer sur triangle. Là, en plus du ralentissement, on nous signale en gros qu’il faut appuyer sur « triangle » ou « rond » selon les actions. Rien de bien grave, mais cela est un peu dommage je trouve.

Bon, dorénavant, passons au plus gros défaut d’Uncharted 3. Un défaut tellement violent et immonde qu’il m’en aurait presque gâché le jeu. Et il semblerait que quasiment personne ne s’en soit rendu compte. Elena. Non, pas le personnage en soit, dont je suis amoureux, c’est évident, mais… Pourquoi ? Pourquoi l’avoir modifiée physiquement ? Et je ne parle pas d’un truc à la con genre la taille de ses seins, non, je parle de son visage. Elle a les yeux bridés. Enfin, pas vraiment, mais ses yeux ont été modifiés. Elle ne ressemble plus à la Elena des précédents opus. Pourquoi ? Ça n’apporte rien au personnage ni eu jeu. C’est juste violer les joueurs en leur volant physiquement le personnage féminin sidekick Indiana Jones girl ultime. Je pourrais parler des heures sur le sujet en poussant mon coup de gueule, et là n’est pas le propos, mais encore une fois, pourquoi ?

Uncharted 3 : Drake’s Deception, en dépit de ses rares défauts reste une valeur sûre et un très bon jeu vidéo. Il permet de mieux connaître les personnages principaux, ceux que l’on connaît depuis le premier opus, en nous offrant d’en apprendre plus sur leur relation, sans oublier pour autant l’aventure qui prime par-dessus tout. Trop court, et peut-être un peu trop proche d’un film Indiana Jones (Indiana Jones et la Dernière Croisade en tête), Uncharted 3 se savoure comme un excellent film d’aventure et une expérience vidéo ludique à essayer impérativement.

jeudi 17 mai 2012

Rayman Origins sur 3DS

Oui, en effet, je parle de Rayman. J’interviens en plein ma trilogie d’article sur Uncharted. Pourquoi donc ? Y aurait-il une vérité à connaître ? Je n’en sais rien, mais je pense qu’il est nécessaire de parler de la version 3DS de Rayman Origins.

Souvenez-vous, c’était le 24 novembre 2011, Rayman revenait sur consoles de salon via l’excellent Rayman Origins. En février, la version PS Vita faisait son apparition, délaissant le côté multijoueur du titre. Quant à la version PC, il a fallu attendre la fin du mois de mars. Et la version 3DS dans tout ça ? Eh bien elle arrive chez nous le 8 juin prochain, plus de six mois après la sortie consoles de salon. Pourquoi parler de cette version aujourd’hui, soudainement. Eh bien cela est simple, la démo est tombée sur l’eShop, et je l’ai donc essayée.

Ceux qui ont vu mon test sur Game One ou ceux qui ont lu mon test sur ce blog le savent, je considère Rayman Origins comme un chef-d’œuvre absolu (et Michel Ancel comme un dieu, je ne le répéterai jamais assez). C’est donc les yeux remplis d’étoiles et aussi d’appréhension que j’ai lancée cette démo. Et disons-le tout de suite, si la magie opère efficacement et immédiatement, la claque des versions consoles de salon ne fait pas vraiment son effet.

Attention, le jeu reste très bon (même si je n’ai fait que la démo), mais certains problèmes, non présents dans les versions de salon, apparaissent. D’une, la taille de l’écran rend le personnage encore plus petit qu’il ne l’est déjà. En soit, rien de bien dérangeant, la visibilité reste claire, mais il semblerait que ce genre de jeu (comme bien d’autres) passe mieux sur grand écran. Ensuite, la 3D, offre un aspect sympathique, mais ne sert pas à grand-chose. Ça peut à la limite donner un côté livre d’images en relief, mais rien d’extraordinaire. Mais voilà, en fait, la 3D donne presque un aspect un peu flou à l’image. Pas de quoi véritablement gêné, ça se trouve ça vient juste de moi, mais c’est ce qu’il m’a semblait. Ne blâmons toutefois pas le jeu, les graphismes restent toujours autant enchanteurs et somptueux (même si on n’est pas en HD).

Côté maniabilité, ça se corse un peu. Même si la prise en main se fait instinctivement, et donc simplement, une fois dans le jeu, je trouve cela moins évident que sur console de salon. Je n’ai toujours pas pu essayer la version PC, mais je pense que pareil, j’aurais pu trouver à chipoter. Sur 3DS, même si tout est pratique, on ne retrouve pas l’ergonomie parfaite des versions de salons. Un bouton pour sauter, un autre pour frapper, le stick pour se déplacer, et les gâchettes pour courir, tout y est, et pourtant, je trouve cela un peu bancal une fois dans la partie. Sauf pour les passages à dos de Moskito. En fait, j’ai fait le niveau présenté sans réellement le finir. J’ai pas réussi à ramasser tous les lums, j’en avais pas envie, la sensation était pas du tout la même que sur console de salon. Les niveaux à dos de Moskito ou les coffrapattes, pas de problème, mais pour le reste… Dommage.
Et en plus, ce qu’il faut constater, même si je n’en ai pas la certitude, c’est qu’il semblerait que comme pour la version PS Vita, le multijoueur soit absent. Je me base sur le fait que lors de la photo prise à la fin d’un niveau il n’y a pas deux trous pour la tête, mais un seul. Un seul, comme un joueur ? Je ne peux pas l’affirmer, mais j’en ai bien peur…

Rayman Origins sur 3DS ne s’annonce pas décevant, il va rester un très bon jeu, mais il semblerait que certains défauts absents des consoles de salon soient de la partie. Pour le moment, je ne me base que sur une version d’essai, mais le jeu 3DS étant déjà sorti ailleurs qu’en France, je pense que cela suffit pour se faire un bon aperçu, puisque les désagréments du titre ne vont pas être modifiés. Rayman Origins est un véritable chef-d’œuvre, mais on dirait bien que seul les consoles de salon peuvent le confirmer.

Après Uncharted : Drake’s Fortune, voici Uncharted 2 : Among Thieves

Il avait disparu. Je l’avais laissé sur un bateau près d’une petite île du pacifique. Et puis, plus de nouvelle. Et un jour, je l’ai retrouvé, assez mal en point, en plein massif de l’Himalaya. Alors forcément, je n’allais pas le laisser là, mourir, je me devais de l’aider. Ne serait-ce que pour ce qu’il m’a permis de vivre auparavant.

Je parle de Nathan Drake évidemment, héros de la saga Uncharted. Je ne me suis même pas laissé le temps d’une journée après avoir fini le premier pour m’attaquer au deuxième opus, considéré comme le meilleur par quasiment tout le monde. Mais je ne suis pas tout le monde. Alors, qu’en est-il de mon appréciation de ce jeu ?

Je considère le premier opus comme très bon, frôlant de peu l’excellence. Le deux se devait donc de m’époustoufler encore plus. Là où le premier souffre du syndrome du « Temple Maudit », c’est-à-dire que notre héros ne voyage quasiment pas et reste tout au long du jeu au même endroit, ce n’est plus le cas dans Among Thieves. Turquie, Bornéo, Népal, et donc toutes sortes de massifs enneigés, et pour finir, un lieu que je ne révélerai pas afin de ne rien gâcher, c’est ici l’Asie qui est mise en avant dans cette aventure sans temps mort. Le premier offrait des situations assez grandioses et promettait une suite encore plus grandiloquente. C’est le cas. On est vraiment dans un film de Steven Spielberg, mené de tambour battant, rythmé comme il faut, avec pleins de rebondissements aussi héroïques que tragiques, et évidemment énormément de situations périlleuses et jouissives. Disons ce qui doit être dit, Uncharted 2 : Among Thieves est un jeu purement génial, un p*tain de chef-d’œuvre, et la référence absolue de ce genre de jeu. Je n’ai pas encore fait le trois, mais je pense qu’il va être très dur de dépasser un jour un jeu comme celui-ci.

Le premier, pour moi, possédait de rares défauts qui l’empêchaient d’atteindre un niveau d’excellence ultime. Entre autres, la manière dont était amenés les fusillades. En soit, rien de bien reprochable, mais de temps à autres elles paraissaient un peu trop soudaines. Ce que je veux dire, c’est qu’elles arrivaient comme ça, sans prévenir, parfois dans des endroits incongrus, et souvent trop peu après un précédent gunfight. Evidemment, ce n’était pas en soi gênant, il faut dire ce qui est, mais parfois ça devenait un peu redondant et donnait une faible impression d’incohérence. Dans Among Thieves, tout est parfaitement bien rythmé. Les gunfights s’enchaînent tout à fait logiquement avec le reste de l’aventure, et les phases d’exploration/plate-forme tiennent de la perfection. Oui, mais…

C’était aussi un des rares défauts de Drake’s Fortune, un gameplay qui parfois était un peu capricieux, notamment au niveau des sauts. Encore une fois, je le rappelle, ce défaut était mineur et n’entachait en rien le plaisir du jeu. Quasiment entièrement corrigés dans Among Thieves, ces très rares petits désagréments persistent parfois. Pas dans les sauts, mais surtout du fait de l’usage de la touche « rond ». Comme elle sert à se mettre à couvert, et aussi à faire des roulades, il arrive parfois que lors d’un gunfght, on se couvre au lieu de faire une roulade, ou vice-versa. Ce qui éventuellement peut être fatal. Lorsqu’une grenade arrive et qu’au lieu de rouler plus loin, on se met à couvert sur le mur d’à côté… Mais je chipote. C’est qu’il faut bien lui en trouver des défauts à ce jeu.

Oui, Uncharted 2 : Among Thieves est clairement une merveille. Un jeu qui a été conçu pour moi on dirait. L’aventure vidéo ludique, celle avec un grand « A ». L’Aventure. On escalade, on survie, on résout des énigmes, on visite des lieux incroyables, on canarde des ennemis, on défend un village, on saute de camions en camions lors d’une course poursuite effrénée, on sauve la terre, et surtout, on s’y plaît. Le jeu introduit aussi un peu plus de notion d’infiltration, et je trouve que le corps à corps est plus présent en combat, ce qui n’est pas un mal. Même s’il est toujours aussi risqué en pleine fusillade. La difficulté des gunfights n’a pas été revue à la baisse, et sans être difficile, elle offre de bons gros défis (je joue en mode Normal), un plus dans la mentalité des jeux actuels qui sont de plus en plus trop faciles pour être accessible à tous. Je pense que j’ai tout dit, de toute façon, c’est en jouant qu’on comprend pourquoi de jeu est phénoménal.

Pour conclure, Uncharted 2 va  plus loin que son prédécesseur, offrant une aventure monumentale que n’aurait pas reniée le Docteur Jones. Encore plus beau que le premier opus, Among Thives est sublimement magnifique, ne faisant aucune différence entre les cinématiques et le in game. De surcroît, la trame scénaristique est encore plus prenante que Drake’s Fortune, ce qui permet d’être encore plus facilement pris dans le jeu, et les rebondissements sont assez présents pour tenir en haleine le joueur. Je suis fan absolu de ce jeu, ce qui semble logique vu que j’avais énormément aimé le premier. Il me reste plus qu’à passer au troisième maintenant. Uncharted 2 : Among Thieves est tout simplement un bijou d’aventure, un joyau que bien des explorateurs auraient aimé découvrir.

mardi 15 mai 2012

Ça y est, je suis fan d’Uncharted

Eh oui, vous avez bien lu le titre. Il était temps doivent se dire certains. Oui, sûrement. Mais voilà, Uncharted, même si lorsqu’on y pense, cette saga est faite pour moi, il m’a fallu du temps pour y jouer. Déjà, je n’ai vraiment entendu parler de la série qu’à la sortie du deuxième opus. Bien sûr le premier, je connaissais, mais sans plus, de nom simplement. Et puis, tant que je n’avais pas les moyens de jouer sur Playstation 3, ce qui fut assez récent, impossible d’incarner Nathan Drake. Mais voilà, je m’y suis mis, j’ai eu l’occasion, enfin. Pour tout dire, je n’ai fait que le premier, Drake’s Fortune, mais je suis fan. Et je vais vous expliquer pourquoi, malgré de rares défauts, avant d’enfin m’attaquer au deuxième volet.

Uncharted, tout le monde le sait je pense, c’est clairement un mélange entre la saga Tomb Raider et la trilogie Indiana Jones (il n’y a que trois films, le quatrième n’est jamais sorti). A partir du moment où je suis fan de ce genre d’aventures, et que Les Aventuriers de l’Arche Perdue est mon film préféré de tous les temps, Nathan Drake avait de quoi me ravir. Et en effet, je vous l’assure. Certes, l’aventure est courte, je l’ai finie en 9h en mode normal, mais elle est tellement prenante que je l’ai finie en une seule traite. C’est bien sûr un jeu Uncharted, mais c’est aussi une aventure et un film interactif, dans le bon sens du terme. Nathan Drake part à la recherche de la dépouille de son ancêtre, qui le mènera alors à la recherche d’un trésor inestimable. Qu’on se le dise, si le scénario en soit n’a rien de transcendant, il pompe même en grande partie la saga de Steven Spielberg dans sa façon d’être, avec ses personnages, ses trésors, et ses malédictions, ce type d’histoire, parfois prévisible faute de surexploitation, est au final toujours efficace. Alors on s’y fait sans problème dans Drake’s Fortune. Et puis, ce que j’aime, c’est qu’on a véritablement l’impression d’être un aventurier ici.

Et d’ailleurs, le gameplay renforce cette impression. Nathan est agile et acrobate (presque trop parfois), il saute, grimpe, escalade, mais il est aussi un bon tireur (enfin, ça dépend du joueur, mais pour l’histoire, il faut bien qu’il s’en sorte). Le gameplay allie donc phase d’exploration avec énigme et plate-forme, et gunfights assez virulents. Bon, si tout est très bon, il y a quand même quelques soucis qu’on ne peut éviter d’omettre. Lors des phases de plate-forme, il arrive que certains sauts soient imprécis, ou demande une trop grande précision, le tout entraînant alors une mort quasiment sure si on se plante, ce qui peut arriver. C’est assez rare, et en soit, ce n’est jamais frustrant, mais cela peut être parfois rageant. Quant aux fusillades, elles sont parfois trop nombreuses au point d’en devenir ridicules. Pas dans le gameplay, mais dans l’histoire. Tous les trente mètres, ce cher Nathan se fait agresser par quinze à vingt personnes, engagées par le méchant du jeu. C’est parfois trop. Ça en deviendrait répétitif. Surtout que parfois, cela arrive dans des endroits secrets dans lesquels soi-disant aucun être humain avant n’avaient mis les pieds. Mais comme ces gunfights sont bien menés, on ne va pas se plaindre non plus.

Parce que oui, des fusillades vous allez en avoir. Tout le monde déteste Drake. Et ce qu’il faut savoir, c’est que les ennemis sont très agressifs, et très résistants. Un headshot, toujours en vie, deux, aussi. Parfois il faut trois headshots pour tuer un ennemi. Parfois moins aussi, mais c’est quand même une bonne grosse résistance qu’ils nous montrent. Et puis, ils n’hésitent pas à se déplacer pour nous avoir bien comme il faut là où on ne peut pas se protéger, ou à nous balancer des grenades. Les gunfights sont donc intenses, pas évident, sans être décourageants heureusement, et nécessitent de la tactique plutôt qu’une approche « je fonce dans le tas ». Parce que la jauge de vie de Nathan se vide quand même assez rapidement, il ne faut pas croire. Heureusement, il y a parfois des alliés pour nous aider. Elena ou bien Sullivan. La plupart du temps, dans ce genre de jeu, les alliés tirent, mais ne tuent pas, ils ne servent à rien à part à prétendre nous aider. Dans Uncharted, sans être très efficaces, il faut reconnaître que leur aide est la bienvenue, et qu’eux même sont bien utiles. J’ai déjà vu un de mes compagnons tuer un des ennemis. Ça aide quand même vu le nombre qu’il peut y avoir parfois. Rien de transcendant certes, mais toujours agréable.

Sans spoiler, je dirai tout de même que j’ai été déçu par un nouveau type d’ennemi à la fin du jeu. Ça m’a presque sorti de l’ambiance Uncharted, mais bon, rien n’est catastrophique évidemment. Le titre est, disons-le, très bon (de peu il frôle l’excellence), et offre une aventure grandiose. Nathan n’est pas juste un beau gosse acrobate, il est aussi clairement humain, et on nous le montre assez dans le jeu, ça fait plaisir. Des répliques telles que « Oh non pas ça » en plein gunfight lorsqu’on lui balance une grenade, ou encore « Mais d’où ils sortent ces enfoirés ?! » lorsque l’on arrive dans une salle et que comme par hasard il y a plein d’ennemis alors que vu l’endroit, on ne s’y attendait pas, ça rend véritablement Nathan humain et proche de nous. En tant que joueur, on sortirait bien les mêmes choses devant notre console.

Uncharted : Drake’s Fortune est donc un très bon jeu, que je recommande à tous (même si la licence n’a plus à faire ses preuves). Je me lance dans le deuxième opus immédiatement, et pour ceux qui ne seraient pas encore tentés par l’aventure, je pense que le thème de Nathan va les convaincre, vu que niveau thème de jeu vidéo, on n’a pas fait aussi excellent depuis bien longtemps. Jouez donc à Uncharted, vous ne serez pas déçu je pense.

mercredi 9 mai 2012

Les super-héros au cinéma

Voilà, je viens enfin de voir The Avengers au cinéma. J’ai attendu, parce que je j’avais vu les deux Iron Man, Captain America, mais toujours pas Thor, et on m’a conseillé de le regarder avant de partir me lancer dans l’aventure Avengers. Et c’est vrai, mieux vaut avoir vu les quatre films (Iron Man 1 et 2, Captain America, et surtout Thor) avant. Pour Hulk, ce n’est pas gênant du tout. De toute façon, le second film Hulk n’a pas entièrement  été réalisé dans le but de nous habituer à The Avengers, même si l’après générique nous confirme qu’il fera partie des vengeurs. Et puis Hulk, tout le monde connaît, alors que ses compagnons Avengers sont moins familiers au public, sauf pour les connaisseurs. Je suis donc allé au cinéma, et j’ai eu devant moi, pendant 2h23, un film que j’ai tout simplement… pas aimé. Et j’ai même pris conscience de l’évolution des films de super-héros et des différents chemins qu’ils prenaient.

Pour ce qui est de Marvel et de ses vengeurs, avant même de parler du film et de ce que j’en ai pensé, je vais m’attarder sur les quatre films qui l’ont précédé. Commençons avec Iron Man. Le premier film est très correct je trouve. Bon, ok, Tony Stark est déjà arrogant et insupportable, l’ambiance du film prévaut celle de The Avengers avec son « humour » assez médiocre, mais au final on a affaire à une production assez satisfaisante qui a de quoi plaire, sans être non plus exceptionnelle. Sa suite, tout naturellement nommée Iron Man 2 a déjà de quoi vraiment titiller le public. Mickey Rourke incarne un méchant qui finalement n’a pas de charisme, Stark n’est plus le seul à être insupportable, c’est toute l’ambiance du film qui s’y met, et en plus de cela, on a l’impression que ce film est juste là pour être une préquelle à The Avengers (ce qui est le cas en fait, ce n’est pas qu’une impression). Donc Iron Man et le S.H.I.E.L.D, voilà de quoi parle le film. Bon, je le trouve vraiment raté, j’avoue. Dommage, le premier étant pas mal, la suite aurait pu être bien. On verra ce que donnera le troisième film, prévu pour le 1er mai 2013, avec cette fois-ci Shane Black à la réalisation et au scénario.

Tant qu'on ne voit pas la suite, ça va

Ce fut ensuite le tour de Thor de débarqué sur nos écrans à grands coups de marteau. Kenneth Branagh à la réalisation, cela était fort étonnant, l’homme étant plutôt adepte des adaptations de Shakespeare plutôt que de Stan Lee. Mais lorsque l’on regarde Thor, on se rend finalement compte qu’il s’agit plus d’un film sur un drame familial plutôt qu’un film d’action et de super-héros tel qu’on en a l’habitude. Et donc, pour résumer le film, sur presque deux heures, il y a trois scènes d’actions, rapides, et une seule passe plus ou moins bien au final. Thor est, en toute honnêteté, assez affligeant. Je n’ai rien contre le fait de vouloir introduire une dimension dramatique à base de tension familiale, de jalousie fraternelle et de volonté de pouvoir dans ce type de production, mais si c’est mal fait, c’est fini, on ne peut plus sauver le film. Ici, c’est un peu ça. Les scènes à Asgard du début du film ne sont pas dégueulasses je trouve, et l’ambiance visuelle est même pas mal, bien que certains trouvent cela assez kitsch. En revanche, tous les passages sur Terre sont immondes et inintéressants, il ne se passe rien, on s’ennuie, et vers la fin, les scènes à Asgard deviennent elles aussi insupportables et complètement ridicules, je ne sais pas pourquoi. Voilà, un bon gros film raté, clairement prévu uniquement pour promouvoir The Avengers, rien de plus, et c’est tout.

 J'ai vu ce film, et j'ai eu Thor...

Le dernier en date, sorti en août, c’est Captain America. Ce super soldat, considéré comme le premier super-héros, et le premier des Avengers, apparaît comme le porte-parole des Etats-Unis, avec son patriotisme dégoulinant de sa tenue moulante, et son caractère niais à prôner à tout bout de champs de faire de bonnes actions. Que nenni ! Je ne vais pas y aller par quatre chemins, il s’agit du meilleur des quatre films, et de loin. Joe Johnston, trop souvent décrié, réalise ici un film d’action/guerre teinté de fantastique très réussi, qui rend véritablement hommage au personnage de Captain America. C’est bien filmé, c’est rythmé, le scénario est bon, il y a de l’humour, et les acteurs sont excellents. Johnston a quand même travaillé sur la trilogie Star Wars (ceux qui me demandent laquelle, je leur réponds qu’il n’y en a qu’une, commencée en 1977, et terminée en 1983) et avec Spielberg. D’ailleurs, en regardant Captain America, on remarque immédiatement qu’il a bossé sur Les Aventuriers de l’Arche Perdue. Je crois qu’on ne peut pas faire mieux comme référence quand même. Captain America est donc un très bon film, une production de ce type de fort bonne qualité, une réussite disons-le. Dommage que la fin, prévue pour The Avengers vienne un peu gâcher le tout, mais en soit, rien de bien méchant, rien qui ne va enlever le plaisir que procure le visionnage de ce film.

 La preuve qu'on peut réussir

Passons donc maintenant à la réunion de famille, The Avengers. Pourquoi je n’ai pas aimé ? D’une, et c’est très simple, le scénario que je ne trouve pas attrayant. Loki fait une sorte de pacte avec des extra-terrestres, dont on n’a jamais entendu parler, afin de détruire l’humanité… Oui, dit comme ça c’est affligeant, mais quand on voit le film on se rend compte que ça l’est vraiment. En plus, Loki, frère de Thor, grand méchant du film, n’en a pas la carrure. Il se fait dézinguer la gueule par tous les héros du film. Ensuite, sur 2h23, pendant 1h45 le film doit démarrer et ne présente rien de bien intéressant, hormis la rencontre et la mésentente entre chaque personnage. Et la grande scène d’action finale, qui dure longtemps, n’est pas vraiment prenante je trouve. Ils se battent contre des extra-terrestres, toute la ville est détruite au point de ne plus savoir si les vengeurs font vraiment attention à ce qu’ils doivent défendre, et puis voilà. Je n’ai pas trouvé ça transcendant. Et puis il y a l’humour du film. Ou plutôt devrais-je dire « l’humour » vu ce que l’on nous offre. Une succession de répliques pouet pouet supposées faire rire les spectateurs. Exemple : Black Widow « [Loki] a tué 80 personnes en deux jours » Thor « Il a été adopté »… Voilà, c’est censé être drôle... Dans un autre contexte ou dans un autre film, ça aurait pu passer, mais là, non, pas du tout… Et puis, la mise en scène est très correcte, mais elle n’entraîne pas le spectateur dans une folle expérience de film de ce genre. Je veux dire, ça ressemble à tous les autres films action/fantastique, rien qui ne se démarque vraiment hormis le casting. Et d’ailleurs, même si tous sont bons, enfin, presque, les personnages qu’ils incarnent sont vite lassants, surtout Thor et Iron Man. En revanche, Captain America et Bruce Banner/Hulk s’en sortent admirablement bien, chapeau. Mais voilà, en fait, pour moi, The Avengers n’est pas un bon film, mais encore pire, ce n’est pas un film de super-héros.

 ...

Alors, qu’est-ce donc qu’un film de super-héros ? Je peux vous en citer des chef-d’œuvres. Spider-Man, Spider-Man 2, Batman Returns entre autres. Des films dans lesquels les méchants sont charismatiques, la mise en scène exemplaire, le héros à la fois valeureux et controversé, enclin au mystère et au doute, et surtout qui n’est pas un héros né. C’est bien le problème avec The Avengers, on a un milliardaire dans une armure surpuissante, un docteur qui dès qu’il s’énerve se transforme en brute monumentale quasi invincible, un dieu nordique, un super-soldat dopé, une espionne qui en plus de manipuler les gens sait aussi bien les tabasser comme il faut, et un type avec un arc qui vise tout le temps dans le mille. C’est pas drôle. Ils sont à peine blessés, ils ne doutent jamais, aucun n’a de réel vrai super pouvoir, et ils savent tous se bastonner (d’ailleurs, ils ne font que ça). Spider-Man, de Sam Raimi, c’est un ado complexé qui va prendre confiance en lui grâce à une araignée, qui va apprendre à maîtriser ses pouvoirs, et enfin qui va devoir affronter un méchant. Et c’est un peu le même principe dans Captain America, c’est pour ça qu’il est réussi. Dans Spider-Man 2, Peter Parker est en proie au doute, il en vient à perdre ses pouvoirs du fait de ses troubles psychologiques, et pourtant il y a Octopus qui fout le bordel. Et puis pour Batman Returns, je ne citerai que Danny DeVito dans le rôle du Pingouin et Michelle Pfeiffer en Catwoman. De toute façon je pense et j’espère que tout le monde connaît ce film. Je cite ces trois adaptations, mais il y en a évidemment plein d’autres qui sont parfois très réussies. Et même celle que parfois j’aime moins sont meilleures que The Avengers. Je prends l’exemple des deux Batman réalisé par Nolan. Je ne suis pas fan, je l’avoue, je ne les trouve pas mauvais, mais je ne les considère pas comme des chef-d ‘œuvres du genre. Cependant, force est de constater que ces deux films sont quand même bien au-dessus de ce que Joss Whedon nous a livré. Batman Begins possède un début assez monumental. Pas de Batman, juste un type, Bruce Wayne évidemment, emprisonné en Asie, qui va apprendre à se battre et qui va s’entraîner avec un certain Ra’s Al Ghul, avant de revenir à Gotham City, après environ 40 minutes de film, pour devenir enfin Batman. Il n’est pas un super-héros doté de pouvoir, mais l’on nous montre clairement sa façon d’évoluer et d’avoir des idées pour son double. Et contrairement à The Dark Khight, Batman Begins se passe vraiment de nuit, ce qui est bien plus fidèle à l’univers de Batman. The Dark Knight, que je n’aime pas plus que ça, a tout de même le mérite de poser les questions de doutes, de justicier ou hors-la-loi, et ce genre de choses. On n’est pas dans The Avengers ou c’est les méchants contre les gentils, et seulement vers la fin on se demande s’ils les vengeurs sont bénéfiques ou non, et encore, sans plus. Voilà pourquoi je ne considère pas réellement The Avengers comme un film de super-héros.

 Un chef-d’œuvre du genre

En plus, maintenant que j’y repense, tout est assez mal amené dans le film. Thor arrive comme ça, il surgit du ciel, alors qu’à la fin de Thor il a détruit le pont du Bifröst, coupant l’accès à la Terre donc. Bien sûr, on nous balance une explication à la mords-moi le nœud, mais bon, c’est pas ça qui va rendre le tout crédible. C’est comme Hawkeye/Barton, qui redevient un gentil (qui retrouve la raison) après s’être pris un coup en pleine tête. Ou Selvig, qui bien qu’hypnotisé par Loki et travaillant pour lui, a installé un système de sécurité pour désactiver le bloc, au cas où les gentils en auraient besoin. Et ces situations mal amenées et mal écrites sont trop présentes dans le film. C’est presque à se demander si le reboot de Spider-Man ne va pas passer pour un chef-d’œuvre à côté. Oui, bon, je vais loin là, il ne faut pas exagérer tout de même. Mais voilà, pour moi, je le dis clairement, The Avengers n’est pas un bon film du tout, et en plus il n’est même pas réellement un film de super-héros. Je ne suis même pas déçu par le film, simplement déçu du chemin que les films de super-héros prennent. Avec de la chance, un jour ce genre de production redonnera enfin quelque chose de vraiment bien et de convaincant sur grand écran.