samedi 29 septembre 2012

Resident Evil 6, mes impressions

J’ai joué à Resident Evil 6. Pas au jeu complet, non, mais à la démo disponible sur le PSN. Il était temps. Temps que je réalise à quel point ce sixième volet est un viol pur et simple de la saga. Cette phrase résume tout, mais afin que vous compreniez mon ressenti, je vais vous expliquer pourquoi je pense ça de ce jeu.

Resident Evil c’est censé faire peur. C’est un mélange de stress, d’angoisse, et de sursaut. Une caméra fixe qui ne montre pas tout, des munitions limités, une jauge de santé à laquelle il faut bien faire gaffe sous peine de mort, des sauvegardes via des machines à écrire et uniquement si on possède un ruban (ce qui inclut un stress supplémentaire et une peur de mourir plus grande), bref, des sensations de jeu uniques. Ceux qui ont joué aux premiers opus savent très bien de quoi je parle. Avec le quatrième épisode, le principe a changé en partie. On peut se balader librement dans les zones, plus de caméras fixes, et l’action est plus présente, donnant naissance à des phases de shoot un poil plus classiques, mais qui n’empêchent en rien le titre d’être efficace. En plus de cela, des tensions sont bien là, provoquant des phrases de stress chez le joueur, et la peur de mourir est parfois réellement présente. La caméra ajoute d’ailleurs une pression supplémentaire, vu qu’elle reste collée derrière l’épaule de Leon Kennedy, ne permettant pas de voir ce qui se passe derrière. Et puis son atmosphère sombre et parfois glauque lui confère une ambiance digne de la série. Certes, certaines phases de QTE sont présentes, mais elles s’incrustent bien dans le jeu, donc pas de problème. Tout le monde l’a reconnu à sa sortie, Resident Evil 4 est tout simplement une réussite totale. Le cinquième volet conserve ce parti-pris action, et introduit la notion de coopération. Je ne peux pas en dire plus, vu que je n’y ai jamais touché. Quant à ce sixième opus…

 Sérieusement, ça vous fait penser à Resident Evil?

Resident Evil, c’est censé faire peur. On est d’accord. Je vais vous poser deux questions : est-ce que Gears of War ça fait peur ? Est-ce qu’Uncharted c’est effrayant ? Bon, je pense que la plupart répondront que non. Hormis toi là-bas peut-être, qui a peur de Kirby, alors en effet, je conçois que ces jeux  te terrifient. Mais sinon, on est d’accord, ces jeux n’ont rien d’effrayant. Alors imaginez la même chose pour Resident Evil 6. Alors évidemment, je n’ai joué qu’à la démo, mais vu qu’un des passages est supposé être angoissant, et qu’il ne m’a rien fait, il y a de quoi s’inquiéter pour la suite. Et pourtant, je suis du genre gros trouillard avec ce genre de jeux. Silent Hill 2, je ne peux pas y joué si je suis seul. Avec Dead Space, je salis mon pantalon. Et les premiers Resident Evil étaient aussi pas mal dans le genre. Mais là… Et il y a diverses raisons qui sont à l’origine de cette débâcle.

L’action, c’est bien. Trop d’action, c’est mal. Je pourrais résumer ainsi. En gros, avec Resident Evil 6, la saga s’est transformée en TPS tout juste correcte. Je m’explique. Le jeu propose trois scénarios, trois campagnes, et donc trois personnages jouables. Et trois types de jeu différents, pour ce à quoi j’ai joué. Chris Redfield par exemple. Ici, c’est un soldat qui doit affronter un nouveau type de « zombies », capable d’utiliser des armes et de se transformer. En gros, on a des armes de bourrin et on tire partout afin de buter le plus de ces saletés. La plupart du temps, la disparition des corps laisse place à des munitions ou dose de soin, et au cas où ce ne serait pas suffisant, on peut en ramasser en détruisant des caisses. Donc niveau stress pour les munitions, il n’y a aucun problème. De toute façon, on peut toujours tabasser du zombie au corps à corps. Oui, action avant tout. Le problème, c’est qu’on n’est plus dans une logique de survival horror, mais dans un principe d’action casse partout. On tire, on se couvre, on canarde à nouveau, on ramasse des munitions, etc… C’est pas ça que j’attends de Resident Evil ! En plus, ces « zombies » ont une véritable forme humaine, pas une forme humaine en décomposition, ce qui renforce l’effet TPS  avec antagonistes humains. Et pas question de placer la caméra d’une manière à ce que cela produise un effet angoissant, ici on est dans une logique de TPS classique. On rajoute aussi des mouvements tels que des roulades, des glissades, et autres effets spectaculaires mais pas nécessairement utiles, et on obtient un gameplay pas original pour un sou. Alors oui, les déplacements ne sont plus lents et rigides, mais ils ne ressemblent finalement plus à rien, plus à rien de véritablement enthousiasmant en tout cas…

 Non, mais sérieusement?

Bon, ben c’est peut-être pas si grave que ça, il doit bien y avoir une certaine angoisse conservée tout de même, dans la peur de mourir par exemple, non ? J’ai presque envie de pleurer en y repensant. La peur de mourir est inexistante. Je reviens au passage Chris Redfield. Il est soldat, il doit éliminer des zombies, mais il n’est pas seul. C’est toute une troupe qui l’accompagne. Avec des armes et des véhicules. Voilà, un TPS sans originalité donc. Et sans rien d’effrayant surtout. Ah oui, et ce n’est pas tout, le jeu se fait entièrement en coopération. Ce qui inclut que l’on n’est jamais seul. Donc niveau peur, c’est sûr que c’est pas ça. Mais le gros problème de cette coopération, c’est que si vous mourrez, pour une raison ou une autre, votre pote vient vous réanimer. Bonjour la peur de mourir ! Au final, on n’hésite pas à se lancer directement dans des attaques frontales, puisque si l’on crève, ben c’est pas si grave, puisqu’on va nous sauver avant le game over. De toute façon, il y a des checkpoints très régulièrement, donc même s’il vous arrivait de mourir définitivement, ce ne serait pas si grave. Chouette alors…

Je parle de Chris Redfield, mais c’est en partie identique pour le nouveau venu Jake Muller. Certes, on est que deux contre tous, mais la logique est la même. Seul Leon Kennedy se démarque des autres et se rapproche un poil plus de la logique des précédents volets. Dans un campus en proie aux zombies, sans survivant, les deux protagonistes doivent réussir à s’échapper. Couloir étroits et sombres, ambiance lugubre, et surtout de « vraies » zombies, comme on les aime. On retrouve aussi la logique d’aller d’un endroit à un autre afin de récupérer un objet (ici, une carte magnétique) qui permettra d’accéder à la zone suivante. Et puis, la peur et l’angoisse peut éventuellement se faire ressentir. Lorsqu’une dizaine de zombies se jette sur nous et que l’on doit survivre, même si mourir, grâce au système de réanimation, est rare, on ressent une certaine tension. Il y a bien des phases un peu trop shoot, mais on reste plus proche d’une logique Resident Evil 4 que Gears of War. C’est presque dommage que l’ensemble du jeu ne soit pas ainsi.

 Seul Leon Kennedy s'en sort à peu près

Au final, ce que j’ai pu essayer de ce Resident Evil 6 est assez décevant. On oublie ce qui a fait le charme et la réputation de la licence afin d’en faire un bête TPS sans âme véritable. A croire que Capcom ait décidé de sacrifié son bébé sur l’autel du grand public et de l’espoir des ventes multiples, plutôt que de le faire renaître et revenir à ce qu’il a été pendant presque une dizaine d’année, un survival horror flippant et intelligent. Dommage, surtout quand on voit que l’épisode 3DS (Revelations, pas The Mercenaries) avait parfaitement réussi l’alchimie entre action et horreur. Allez, on croise les doigts pour le septième volet. Ou on retourne jouer aux premiers épisodes. Ouais, c’est encore ce qu’il y a de mieux à faire.

vendredi 28 septembre 2012

Aperçu WRC 3

Les fans de jeux de rallye de longue date le savent, les licences Colin McRae restent les références du genre. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les deux premiers DiRT sont homologués Colin McRae. Cependant, les jeux de cet acabit ont aussi d’autres représentants. Je pense notamment à ces titres qui possèdent la licence officielle WRC (World Rallye Championship). Longtemps réservés à Sony, ils ont disparus en 2005, après une édition Sebastien Loeb assez réussie. Et c’est finalement en 2010, sur consoles next-gen et PC, que la série renaît de ses cendres. Moins convaincant que son nouveau rival DiRT, WRC propose de jouer avec les licences officielles, et s’essaye à une maniabilité entre arcade et réalisme. Pas toujours très convaincant, le jeu n’est pas mauvais non plus. Voulant attirer les fans et essayant de se hisser au premier rang des jeux de rallye, WRC sort des suites tous les ans, afin de pouvoir mettre à jour les licences. J’ai eu l’occasion d’essayer WRC3, prévu pour le 12 octobre, voici mes impressions.

Tout d’abord, voici de petites précisions sur le contenu du jeu. Un mode carrière, qui se basera sur un système de points de réputation. Plus on gagne de course, plus on gagne de points, permettant au fur et à mesure de débloquer de nouveaux éléments de jeu. Evidemment, on aura au préalable choisi son pilote, co-pilote, et sa voiture selon ses goûts et sa manière de jouer. Le jeu permet aussi un mode libre, qui offre la possibilité  s'essayer à tous les circuits avec tous les véhicules et pilotes, sans que l’on ait besoin de débloquer quoique ce soit. Et un autre mode contient des défis à réaliser, avec points de réputation à la clé. Evidemment, le multijoueur est de la partie. Jusqu’à 16 joueurs en ligne, ou jusqu’à 4 offline. Pas d’écran splitté cependant, on joue chacun son tour en essayant de faire le meilleur temps. Dommage, la disparition des écrans splittés et du jeu à 4 en même temps dans son salon a fait perdre beaucoup de convivialité aux jeux vidéo. C’est juste une remarque personnelle, rien à l’encontre de WRC3 en soit. Avec la possibilité de choisir des voitures et équipes du passé, ce dernier né de la série WRC ne se montre pas spécialement avare en contenu. Mais que vaut-il manette en main ?


Je ne vais pas vous faire patienter plus et je vais le dire franchement, j’ai presque eu l’impression de jouer à WRC 2. Alors bon, je n’y ai pas joué depuis bientôt un an, mais dans l’ensemble, malgré les améliorations, il n’y a pas nécessairement de différences majeures. Bien sûr, WRC 3 se veut meilleur, plus poussé, et pas une simple mise à jour, et l’on constate tout de même des progrès dans ce sens-là. Graphiquement tout d’abord, le jeu adopte un nouveau moteur, ce qui offre un meilleur rendu. Pas de quoi s’extasier non plus sur la qualité visuelle du titre, qui ne déçoit en rien, mais reste en retrait par rapport aux capacités des consoles. C’est tout de même plus beau que dans les deux premiers. On note par exemple des effets visuels plus poussés, notamment dans la lumière. C’est d’ailleurs presque regrettable que les ombres sur le sol souffrent d’alliasing. Les véhicules, en revanche, sont une nouvelle fois bien modélisés, et les dommages physiques causés lors des collisions sont bien représentés. D’autant plus que ces dégâts influent évidemment sur la conduite. Pour en revenir à la réalisation, si l’ensemble s’en sort honorablement, on déplore encore et toujours un public assez pathétique. Présentes à chaque fin de parcours, ces personnes qui vous applaudissent sont censées apporter une dose de réalisme, mais leur manque flagrant d’enthousiasme, leurs gestes ridiculement banals et leur modélisation approximative nuisent à la volonté première de leur présence dans le jeu. Ok, ce n’est pas l’essentiel du titre, et j’irai même à dire que l’on s’en moque un peu, mais tout de même, je devais le souligner. Je tiens à préciser que ce genre de problème, s’il en est vraiment un, est commun à beaucoup trop de jeu de ce genre, ce n’est pas spécifique à WRC 3.


La réalisation tient donc la route, s’en non plus éblouir de milles phares nos mirettes, mais qu’en est-il de l’expérience de jeu ? Eh bien une nouvelle fois, la conduite est un mélange entre arcade et réalisme, et l’ensemble se révèle une nouvelle fois assez bancal. Il y a une volonté de réalisme plus grand dans ce troisième volet, ce qui est tout à l’honneur du jeu, mais l’alliance de deux styles opposés n’est pas la meilleure des solutions. Si le titre reste très jouable, il demande un bon temps d’adaptation, comme son prédécesseur. En revanche, une chose est indéniable, c’est la gestion des surfaces. Les tracés, divers et variés, au nombre de quatre-vingts trois, proposent des surfaces différentes, allant de l’asphalte à la terre, en passant bien évidemment par la neige, et la conduite sur ces différents terrains est véritablement prise en compte. On ne va pas diriger sa voiture qu’on soit sur des graviers ou bien sur de la neige. Un vrai bon point, qui s’allie avec la gestion efficace des dommages du véhicule dans son contrôle. En rallye, il faut d’ailleurs bien penser à réparer sa voiture entre chaque course. Le système est bien pensé puisque chaque réparation a sa propre durée, et si on la dépasse, on est alors pénalisé en temps, ce qui risque de nous faire baisser dans le classement. Le mieux, c'est encore de bien conduire. Au pire, pour ceux qui auraient obtenu leur permis dans un Maxi kinder Surprise, WRC 3 propose cinq retours arrière en cours de course, qui permet de… revenir en arrière, afin de ne pas se prendre un arbre par exemple. Et bien évidemment, sans perdre de temps précieux pour le classement. Pas nouveau, mais toujours efficace, même si cela enlève une certaine dose de réalisme.

Bien conduire, ce n’est peut-être pas évident avec ce choix de maniabilité de WRC 3, mais heureusement, votre co-pilote est là pour vous aider. Et même s’il ne vous donne que des informations qui apparaissent aussi à l’écran, il n’est pas inutile. C’est même parfois plutôt agréable de se concentrer sur la conduite pure et dure, de ne pas regarder les autres éléments potentiellement perturbateurs de l’écran, afin de se laisser guider par son co-pilote. Et puis, ça rajoute une bonne dose de réalisme. A savoir que l’équipe de développement à travailler avec de vrais pilotes pour approcher au mieux la réalité.


On se retrouve alors face à un réalisme sonore saisissant de la part de son compagnon de véhicule. Et le son est une des réussites de ce jeu. Les bruits de chaque véhicule sont bien traités, et aucune musique n’accompagne les courses, nous permettant de rester concentrés. En revanche, les musiques des menus sont vite fatigantes pour les oreilles. Heureusement que ce n’est pas là où l’on passe le plus clair de son temps.

Pour résumer, WRC 3 s’en sort bien, mais il ne réinvente pas le genre. Il est certes plus beau que son prédécesseur, mais finalement il n’ajoute pas de nouveautés extraordinaires. Sa maniabilité, toujours un peu bancale, aborde un style un poil plus réaliste, et pourra plaire aux fans hardcore de ce style de jeu, mais les néophytes risquent d’être rapidement dépassés. Au final, WRC 3 s’adresse à des joueurs fans de jeu de rallye qui ne seraient pas convaincu par DiRT, et qui chercheraient une approche différente, le tout avec les licences officielles. Si vous possédez déjà WRC 2, vous pouvez vous procurez WRC 3, mais l’achat n’est pas forcément nécessaire vu le peu de réelles nouveautés apportées.

 WRC 3
Développé et édité par Milestone
Distribué par Bigben Interactive
Disponible sur PS3, Xbox 360, PC le 12 octobre 2012

jeudi 27 septembre 2012

Le Visiteur du Futur

Attention ! Si tu lis cet article, voilà ce qui va se passer ! Au départ, tu vas le trouver super intéressant. Tu vas donc jeter un coup d’œil à la série en question, et tu vas aimer. Alors, une fois que tu auras fini de regarder tous les épisodes, tu vas à nouveau venir sur ce site, et tu vas une nouvelle fois lire un article sur une série. Encore une fois, tu vas aimer et tu vas t’enfiler à la suite tous les épisodes. Au fur et à mesure, tu vas finir par passer constamment sur ce blog, à la recherche de nouvelles séries, de nouveaux films à voir, ou bien de nouveaux jeux auxquels jouer. Ce qui aura pour conséquence que tu n’auras plus de vie sociale. Tu passeras ta vie devant un écran. Ce qui entrainera un beau jour chez toi l’envie de participer à une convention. Une convention ! Un salon remplis de geeks, comme ce que tu seras devenu. Et là, tu réaliseras que ce ne sont pas des ados boutonneux qui zozotent, mais des gens très intéressants. Tu te feras plein d’amis, tu seras heureux, et un beau jour, tu rencontreras cette fille, que tu épouseras ! Et ce n’est pas tout. Tous les deux, vous serez comblés de bonheur, vous aurez de merveilleux enfants, et avec le temps et les connaissances que tu auras acquises, tu deviendras une des personnalités les plus appréciées et les plus influentes du pays, puis du monde. Ce qui aura pour conséquence d’avoir une vie heureuse, sereine, et enviable par tous. Alors, fais attention, voilà ce qui va se passer si tu lis cet article.

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler d’une web série. Oui, encore une. Et française cette fois-ci. Alors non, ne grimacez pas comme ça voyons. Je sais que le terme « web série » peut faire peur, et encore plus associé à l’adjectif « française », mais si j’en parle, c’est que c’est bien. En effet, diffuser directement sa série sur le web offre une plus grande liberté que via une chaîne de télévision. Pas de contrainte de formats, pas de censure, et une liberté absolue dans le sujet. Bien sûr, on espère avoir plein de vues en général, mais on ne cherche pas à plaire à tout prix. On se fait plaisir en développant un projet, souvent ambitieux, et on espère qu’il séduira alors le plus grand nombre. On a alors souvent beaucoup de chances de tomber sur une web série originale qui a de quoi attirer notre attention. Ça change des programmes convenus sans once d’humour que l’on voit à la télévision. Hein le groupe M6 qui nous propose des séries affligeantes au possible telles que Scènes de Ménage, En Famille ou encore Soda ! Voilà, ça, c'est dit. Kaamelott me manque… Et si vous désespériez à croire au potentiel des petits français en matière de série, je suis là pour vous rassurer. On a des idées, c’est juste que les diffuseurs et producteurs sont trop frileux pour innover et préfèrent nous refourguer leurs programmes tout juste hérités des années 50. Alors bon, quand quelqu’un a une bonne idée, qu’il la développe bien, qu’il sait réaliser, et qu’il y met tout son cœur avec son équipe, forcément on ne peut que tomber sous le charme. Et au final, ça donne une série de science-fiction humoristique absolument géniale : Le Visiteur du Futur.


En effet, la science-fiction n’est pas morte en France comme on pourrait le croire. Avec une bonne écriture, une bonne dose d’humour, une réalisation solide et une maîtrise des effets visuels, on peut en accomplir des choses. Une web série, peut-être, mais une série avant tout, qui met à l’amende pas mal de productions actuelles. Ce qui au départ, à la vision des premiers épisodes, ne semble qu’une simple mini-série à l’humour absurde avec un postulat de science-fiction se révèle finalement bien plus profond que ça en a l’air.

Raph, un jeune typique comme on se l’imagine, mène une vie tranquille mais pas trépidante pour un sou, passant du temps avec ses potes, lorsqu’un jour, un type bizarre apparaît soudainement et lui demande de ne pas essayer de jeter sa canette dans la poubelle telle un ballon de basket. Pourquoi ? Parce qu’il va rater, oublier de ramasser le détritus, et avec le temps, cela provoquera une suite d’évènement qui conduira à la destruction du monde. Ça, c’est le premier épisode. Le type bizarre n’est pas n’importe qui, il vient du futur. Un futur apocalyptique, dans lequel le monde a été ravagé. Il est donc le visiteur du futur, cet homme qui vient, ben du futur, afin de prévenir les actes qui entraineront des catastrophes. Ou comment manger une pizza provoquera une « méga chiasse », puis un procès, qui déboucheront alors sur… la fin du monde ! Les premiers épisodes sont assez courts, aux alentours de deux minutes, et proposent principalement des situations à conséquences absurdes, se concluant par une circonstance tragique. Dans le genre, mon épisode préféré est « La Bière », qui est tout simplement génial. Sauf que si le concept est drôle, au bout d’un certain temps, il aurait été répétitif et aurait perdu de sa saveur. Ils ne sont donc que des prémices à la suite des épisodes, qui révèlent un véritable scénario et un background très développé et cohérent. On passe alors dans un format qui avoisine les quatre minutes (et un final de dix minutes pour la première saison), on introduit de nouveaux personnages, on révèle des trucs par-ci par-là, et on obtient quelque chose de véritablement prenant. Quelles sont les véritables intentions du visiteur du futur, s’il en a ? Qu’est-ce que cette brigade temporelle et que veut-elle ? Qui est vraiment le docteur Henri Castafolte ? Comment vit-on dans ce futur apocalyptique ? Quelle est l’importance de posséder un seau dans le futur ? Autant de question qui trouveront leur réponses, ou presque, dans cette première saison. Tout en conservant son humour souvent bien absurde, la série arrive réellement à susciter de l’intérêt grâce à une histoire intéressante et vraisemblable, mélange parfait entre Terminator et Retour vers le Futur pour ne citer qu’eux. A voir d’urgence.

Le premier épisode

Cependant, Le Visiteur du Futur ce n’est pas qu’une saison de 22 épisodes. C’est aussi une deuxième saison de 15 épisodes. On passe cette fois-ci à un format plus stable, de huit minutes environ. Le scénario et la dramaturgie sont encore plus au centre de cette deuxième saison, qui bien évidemment n’oublie pas l’humour. On intègre de nouveaux personnages, on développe les relations entre les protagonistes, on nous met face à des situations haletantes, et on instaure une ambiance encore plus poussée et crédible. De quoi véritablement satisfaire les fans de science-fiction et de série à tendance humoristique. L’épisode final de cette deuxième saison se veut plus spectaculaire que les autres. Avec une durée de vingt-huit minutes, il réunit un concentré d’action, d’émotion, d’écriture, de réalisation, d’effets spéciaux et de maîtrise. Vraiment du grand art. Epique, tout simplement.

Si je parle de cette série uniquement aujourd’hui, alors qu’elle s’apprête à diffuser sa troisième saison (je ne cache pas ma joie), c’est que je ne l’ai regardé que récemment. Oui, c’est mal. Je connaissais de nom, évidemment, mais dans mon esprit ça avait l’air d’un truc hyper sérieux avec épisode de longue durée. Et lorsque j’ai vu un reportage télévisé sur le tournage de la saison 3, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette, au moins pour découvrir. Je me suis fait les deux saisons en un week end. J’aurais pu tout me mater en une journée, mais j’avais des trucs à faire à côté. En gros, on devient vite accro vu que la qualité est réellement au rendez-vous. Heureusement que la saison 3 devrait arriver bientôt (même si ce ne sera pas tout d’un coup, au moins j’aurai de quoi tenir, même à petite dose).

Voilà, j’espère vous avoir convaincu de regarder cette série assez extraordinaire. Vous pouvez voir tous les épisodes sur le site du Visiteur du Futur, ou vous pouvez vous les procurer en DVD, avec une tonne de bonus et une qualité remasterisée pour les épisodes de la première saison. Ne passez pas à côté, ce serez vraiment dommage.

Vous pouvez voir les épisodes ici

Non, surtout, ne quitte pas cette page sans aller regarder cette série ! Parce que si tu fais ça, voilà ce qui va se passer. Tu vivras tranquillement sans trop te poser de question, jusqu’au jour où en marchant dans la rue, tu repenseras à ce que tu as lu, et tu te diras que c’est quand même dommage de ne pas y avoir jeté un coup d’œil. Perdu dans tes pensées, tu ne verras pas la voiture alors que tu seras en train de traverser la rue. Tu auras donc un accident qui te fera retomber sur des parties du corps très susceptibles à la douleur. Ce qui aura pour conséquence de te rendre stérile. Tu ne pourras donc pas avoir d'enfants. Seulement voilà, ton fils est censé devenir un grand scientifique. Il doit trouver le moyen de guérir le sida et d’empêcher les cancers. C’est lui aussi qui doit résoudre les problèmes de faim dans le monde grâce à son invention de nourriture synthétique hyper protéinée et accessible à tous. Mais si tu n’as pas de fils, rien de tout ça n’existera. Le monde courra donc peu à peu à sa perte, et en 2190, puisqu’aucune issue n'aura jamais pu être trouvée, un cataclysme résultant d’une guerre nucléaire réduira le monde en terre pratiquement invivable et dans laquelle les rares humains ayant survécus devront se battre contre des zombies aussi bêtes que dangereux. Alors surtout, ne quitte pas cette page sans être allé regarder cette série au préalable !

lundi 24 septembre 2012

Oldies : Super Mario Land 2

De temps à autre je reviens sur des jeux du passé, des jeux parfois plus vieux que certains lecteurs, et qui pourtant sont assez récents. Et encore une fois, je vais revenir à l’année 1992. Et encore une fois, le tout se passe sur Game Boy. J’ai grandi avec une Game Boy dans les mains que voulez-vous. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que j’ai décidé de vous parler de Super Mario Land 2 : 6 Golden Coins.


  Un écran titre mythique

J’aurais pu commencer avec Super Mario Land premier du nom. Ça aurait été logique dans un sens. Mais je pense que pas mal de gens connaissent le jeu, qui s’est vendu à plus de 18 millions d’exemplaires dans le monde. Enfin bon, je vais tout de même faire un petit récapitulatif assez bref. Super Mario Land, sorti en 1989 sur Game Boy, pour accompagner la sortie de la console portable de Nintendo, n’a pas été réalisé par Shigeru Miyamoto. C’est la première fois qu’un jeu Mario n’est pas directement supervisé par le créateur. Cela n’empêche en rien le jeu d’être bon, mais cela permet une plus grande liberté, et donc des changements assez radicaux. Le plombier moustachu ne doit pas sauver Peach des griffes de Bowser au Royaume Champignon, il doit sauver Daisy des mains de l’extraterrestre Tatanga à Sarasaland. Les niveaux à parcourir sont donc plus variés, passant de l’Egypte à l’île de Pâques, sans oublier la Chine, et les ennemis sont pour la plupart inédits, bien qu’on retrouve les célèbres Goombas et certains Koopas. Le gameplay reste toutefois assez classique et l’ensemble du jeu demeure assez proche de Super Mario Bros., bien que l’on remarque deux phases de jeu sous forme de shoot’em up fort originale et bien fichues. On note que la fin de chaque stage ne se présente pas sous forme de drapeau et de château, mais de portes. Celle d’en bas, qui fait passer au niveau suivant, et celle du haut, pas toujours évidente à atteindre, qui fait participer à un jeu bonus permettant de gagner des vies ou des fleurs de feu. Bien qu’assez court, le jeu est très plaisant à jouer et je vous invite à l’essayer. En plus, les musiques sont vraiment réussies et restent en tête après avoir éteint la console. Je ne sais pas ce qu’il vous faut de plus.

 Super Mario Land, premier du nom

Super Mario Land 2 : 6 Golden Coins, que j’abrégerais en Super Mario Land 2, est une suite directe de Super Mario Land. Cependant, le concept n’est plus du tout le même. Mario, après avoir secouru Daisy, décide de rentrer tranquillou dans son château (oui, il a un château, il est comme ça. A force de ramasser des pièces en même temps…). Sauf que voilà, pendant son absence, alors qu’il était à Sarasaland pour délivrer l’autre grognasse qu’on ne reverra même plus sauf dans les Mario Kart et consorts la Princesse Daisy, le vil Wario en a profité pour lui voler son château, le saligaud ! Et en plus il a verrouillé la porte, ben oui, parce que sinon, ça serait trop simple. Notre cher ami moustachu doit donc parcourir la carte de son île et botter l’arrière-train de six boss qui possèdent chacun une médaille, indispensable pour ouvrir la porte. L’aventure commence donc et signe la première confrontation entre les deux protagonistes à la pilosité faciale développée mais esthétique.

 On peut voler dans une bulle

Alors que Super Mario Land premier du nom reprend le concept de Super Mario Bros., jusqu’à en reprendre le sprite en noir et blanc, Super Mario Land 2 s’inspire de Super Mario World. En effet, pas de niveaux à parcourir à la suite, dans un ordre précis, afin de délivrer une princesse. On part d’une carte du monde, et au choix, on fait les niveaux que l’on souhaite. Alors c’est vrai, Super Mario World impose plus ou moins son ordre de niveaux, mais le principe de la carte du monde est repris. Tout comme celui de la sauvegarde. Parce que oui, on peut sauvegarder dans Super Mario Land 2. Et contrairement à Super Mario World, dans lequel on ne pouvait sauvegarder qu’après certains niveaux, ici la sauvegarde est automatique. Ce qui facilite énormément la tâche.

 L'espace! Et sa musique mythique.

En effet, Super Mario Land 2 est à Super Mario World ce que Super Mario Land est à Super Mario Bros. Plus court et plus facile donc. Ok, on est sur Game Boy aussi, il ne faut pas l’oublier, les capacités ne sont pas les même non plus. Et puis, Super Mario Land 2 reste très honnête avec une durée de vie correcte, pour peu que l’on s’y attarde ou qu’on ne soit pas hyper méga fort en jeu de plate-forme. En effet, on peut faire le jeu en ligne droite et le finir à la va-vite comme un porc, juste histoire de foutre une raclée à Wario afin de reprendre possession de son château (Mario a beau être rouge, il n’est pas en adéquation avec l’idée de partage des biens), ou alors on peut prendre son temps, explorer tous les lieux, et trouver tous les niveaux bonus cachés. Ne vous attendez pas non plus à une durée de vie de fou, à vingt-quatre sorties secrètes et autant de niveaux cachés, et à rester pantois durant des heures devant les possibilités multiples du titre. Le jeu se compose uniquement de six mondes, composés de deux à quatre niveaux, en plus de certains cachés. Au final, c’est assez peu. On apprécie cependant le geste d’avoir ajouté des niveaux bonus cachés, surtout que lorsqu’on n’est pas au courant, on peut ne pas savoir qu’il y en a.

 Un des mondes est un Mario robot géant

Super Mario Land 2, c’est aussi un univers unique dans les jeux estampillés Mario. Pas de Royaume Champignon, ni même un retour à Sarasaland. Ici, on parcourt son île, voyageant de monde sous-marin (dans le bide d’une tortue géante) à un Mario robot géant, et en passant même par l’espace. Tout un programme ! C’est d’ailleurs probablement le jeu Mario le plus « original » on va dire, dans le sens où les lieux comme la plupart des ennemis sont uniques à ce titre. Evidemment, les ennemis ne sont pas tous inédits. On retrouve les classiques Goombas et Koopas, et bien que Wario fasse sa première apparition, il est devenu une figure récurrente de l’univers du plombier. On note aussi la présence de Tatanga, le boss de fin de Super Mario Land, en tant que boss de l’espace. On retrouve donc des têtes connues. Mais à côté de ça, il y a aussi des choses plus surprenantes. Qu’on croise des fourmis dans le niveau de l’arbre ou dans celui lorsque l’on est rétréci, ça va encore. Des soucoupes volantes dans l’espace, ok. Mais des cyclopes karatékas, des queues d’anguilles volantes, des parasols à un œil, des fantômes Goombas, ou encore les trois petits cochons (en tant que boss), c’est du jamais vu. On se retrouve donc dans un univers finalement très japonisé (hormis les trois petits cochons), ce qui est très rare dans l’univers Nintendo qui se veut accessible à tous, et donc s’occidentalisant le plus souvent. Et quoiqu’on puisse en dire, ça a son charme. Ce Mario ne prend pas énormément de risque, étant assez classique, mais il réserve tout de même quelques surprises du fait de son univers atypique et surprenant.

Ok, donc ce genre d'ennemis, c'est normal

Du point de vue gameplay, en tous cas, c’est du classique, encore une fois repris principalement sur Super Mario World. On avance, on saute (logique pour un Mario), le saut torpille est d’ailleurs présent, on tire des boules de feu avec la fleur, on vole avec les carottes… Hein ?! Ah non, c’est nouveau ça. Eh oui, il y a tout de même des nouveautés. En effet, en mangeant une carotte, le plombier a la bonne surprise de se voir pousser des oreilles de lapins, grâce auxquelles il peut planer. Pratique, cet objet se révélera fort utile au court du jeu, principalement pour atteindre des zones non accessibles autrement. Parmi les variantes de gameplay, on trouve aussi une bulle, qui nous permet de voler indéfiniment tant qu’elle ne crève pas. Les niveaux dans l’espace sont aussi pensés différemment, avec le premier qui prend en compte l’apesanteur, et le second qui nous permet presque de voler mais en maîtrisant bien ses sauts, et vu la « difficulté » du niveau, il faut bien gérer le truc. On note aussi la présence de cloches qui servent de check point, et qu’il est nécessaire de faire sonner pour les activer. Une autre cloche est présente en fin de niveau, en hauteur, et si l’on arrive à la faire carillonner, on a le droit à un mini-jeu avant de passer au niveau suivant. Le principe est repris de Super Mario Land. A noter que dans cet opus, les pièces ne servent pas à gagner des vies une fois que l’on en a amassées cent. On peut aller jusqu’à 999, et ces pièces servent à participer à un jeu de chance dans une grotte. Plus on mise (30, 50, 200 ou 999), plus les chances de gagner gros (avec toujours une probabilité malheureuse de tout perdre) sont hautes. On peut gagner jusqu’à 99 vies dans la plus grande mise. Et j’ai déjà réussi. C’est tout bête, mais sur le coup on en est presque fier, j’avoue.

Un petit mini-jeu de fin de stage

D’un point de vue réalisation, Super Mario Land 2 n’a pas à rougir. Beau graphiquement et tranchant radicalement avec son prédécesseur, le titre s’offre aussi une superbe bande son. Un point spécial à la musique du second niveau de l’espace, qui est simplement la meilleure du jeu, et l’une des plus cultes de l’ère Game Boy. On retrouve aussi le thème souterrain (The Underground Theme) de Super Mario Land légèrement remanié dans un niveau, et ce clin d’œil sympathique est bienvenu. Que du bon de ce point de vue, qui fait que même vingt ans après, on continue à prendre du plaisir en jouant à ce jeu.

 Oh mon Dieu, c'est Tatanga!

Super Mario Land 2 est un classique du jeu de plate-forme sur Game Boy. Le plombier est en grande forme dans ce jeu qui nous narre sa rencontre avec son antagoniste maléfique. Beau, jouable, novateur sur certains points bien que classique dans son ensemble, le titre est tout simplement un incontournable. S’il n’est pas nécessaire d’avoir joué à Super Mario Land pour faire sa suite, il serait dommage de se priver aussi de cette première aventure portable. Les deux sont disponibles sur l’eShop de la 3DS. Si vous n’avez jamais eu l’occasion d’y jouer et que vous possédez une 3DS, vous savez ce qu’il vous reste à faire.