Nous n’allons évidemment pas parler de religion ici, ni même
de croyances bien évidemment, mais de jeu vidéo, et aussi de bouquin. Parce que
cette envie soudaine de vous parler de Michel Ancel (comme si je ne le faisais
pas assez souvent avant), vient du fait que j’ai enfin lu sa biographie éditée par
Pix’n Love (oui, il était temps). Donc non, il ne s’agit pas de la Bible.
Quoique… Evangile de Michel Ancel selon Sainte Jade. Chapitre 19, verset
95 : « Il prit le jeu et le donna à ses programmeurs en disant :
« Prenez et codez en tous, ceci est sans corps, créé pour vous ». Il
parlait alors de Rayman ». Ça a de la gueule quand même. Mais, ce n’est
pas réellement de cela qu’il s’agit. Tout le monde quasiment sait l’admiration
que je voue à Michel Ancel et à son travail. A tel point qu’au Paris Game Week
2011, alors qu’il était là, tranquillement dans le salon, à attendre, en passant
devant lui, je me suis arrêté, mais à part un très timide
« Bonjour », je n’ai rien pu lui dire d’autre. Alors que j’avais un
peu de temps, vu que mon équipe aussi attendait avant les prochaines
interviews. J’ai probablement gâché ma seule et unique chance de m’adresser à
lui, mais devant Dieu, on s’incline, on ne discute pas. Enfin bon, comme vous
avez pu le constater, je vais parler ici de Michel Ancel, et du livre qui lui a
été consacré.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Michel Ancel (y en a-t-il
encore ?), il s’agit d’un créateur de jeux vidéo français, qui a entre
autres donné naissance à Rayman et Beyond Good and Evil, qui a été fait
Chevalier des Arts et des Lettres en mars 2006 à l’âge de 34 ans. Ou pour
résumer, il s’agit d’un génie absolu, d’un artiste fabuleux doté d’un talent
assez ingénieux pour la programmation. Ouais, c’est un peu le Shigeru Miyamoto
français en fait. (Alors non, qu’on ne me demande pas qui est Shigeru Miyamoto,
parce que là, franchement…). Pour ceux qui ne connaîtraient pas Rayman… C’est
encore possible ça de ne pas le connaître ? Bref, c’est un héros de jeux
vidéo de type plate-forme, dont le premier opus est sorti en 1995. Il a la
particularité de n’avoir ni bras ni jambe (ses pieds et mains sont détachés de
son corps), et aussi d’être français, évidemment. Pas dans le jeu, dans ses
origines seulement. Quant à Beyond Good and Evil, il s’agit tout simplement
d’un jeu magistral qui a transcendé quasiment tous ceux qui y ont joué, à juste
titre. Je ne peux que vous conseiller d’y jouer, c’est encore la meilleure
entrée dans la matière.
Rayman, le premier, l'original
Michel Ancel, c’est qui ? Je ne vais pas tout vous
dévoiler, le but de cet article est de vous faire lire le livre. Ce que je peux
vous dire, c’est que très tôt, il s’intéresse aux jeux vidéo, à l’informatique,
et à la programmation. Dès l’âge de quinze ans, il réalise de son côté son
premier jeu. A seize ans, il est embauché par Ubi Soft, pour qui il travaille
encore et à qui il n’a jamais fait d’infidélité. Et c’est à 23 ans qu’il
obtient une consécration mondiale en réalisant le jeu Rayman, dont le simple
premier opus a dépassé les 4 millions d’exemplaires vendus. Pour une nouvelle
franchise, en ces temps différents de ceux des Call Of et autres, c’est un
véritable exploit. A 23 ans, en 1995, Michel Ancel devient alors une véritable
star. Il est le nouveau prodige du jeu vidéo français, comme le fut Frédéric
Raynal trois ans plus tôt. Il y a alors une suite à Rayman, nommée simplement
Rayman 2 : The Great Escape, qui marque le passage du héros et du créateur
à la 3D. Et puis, une nouvelle envie lui vient. Un nouvel univers, de nouveaux
héros, un nouveau jeu. Beyond Good and Evil. Aucune parenté avec l’œuvre de
Nietzsche, juste ici un jeu vidéo qui dépasse le stade de simple conception
vidéo ludique. Œuvre à part entière, et chef-d’œuvre absolu. L’émotion prime
dans cet univers enchanteur et dur à la fois, qui propose un scénario
monumental digne des meilleurs films d’anticipation, et qui réserve son lot de
surprises, de rires, et de larmes. Tout est cohérent, tout est consistant, rien
n’est laissé au hasard. A l’époque, les critiques sont unanimes, le jeu est une
parfaite réussite. Les joueurs sont aux anges. Malheureusement, le jeu se vend
mal. L’humanité ne devait pas encore être prête pour assimiler une œuvre aussi
puissante. Finalement, celui qui en perçoit le mieux la grandeur et la
majestuosité, c’est Peter Jackson. Le réalisateur est tellement impressionné
qu’il demande à Michel Ancel de s’occuper de l’adaptation vidéo ludique de son
prochain film, King Kong. Le jeu est évidemment une réussite. Vint alors une
nouvelle console, la Wii. C’est alors que les lapins crétins débarquent et
volent la vedette à Rayman. Michel Ancel est aux commandes du premier opus. Et
puis, Rayman s’est perdu. Jusqu’à ce qu’il refasse surface lors de l’E3 2010 et
en 2D. Rayman Origins, je n’en ai que trop parlé, est un chef-d’œuvre. Et comme
il faut parfois savoir continuer sur sa lancée, Rayman Legends devrait
débarquer sur Wii U à sa sortie, à la fin de l’année. Maintenant, ce que les
fans attendent, c’est une suite à Beyond Good and Evil, qui est actuellement en
chantier, mais qui selon son créateur, n’est pas encore prête à sortir.
Douleur, douleur, quand tu nous tiens… Mais c’est pour mieux nous émerveiller
plus tard.
Beyond Good and Evil, et son héroïne si charismatique, Jade
C’est donc pour cela que je considère Michel Ancel comme
Dieu. Rayman et Beyond Good and Evil sont évidemment les deux licences qui en font
un homme d’exception à l’imaginaire débordant et aux ambitions démentielles. En
toute honnêteté, j’admire son travail, comme j’admire l’homme. Maintenant, si
vous désirez connaître ses œuvres, il ne vous reste plus qu’à les tester et à
les vivre, elles sont toutes trouvables facilement et quasiment toutes
rééditées, et si vous souhaitez découvrir l’homme derrière Rayman, vous pouvez
lire ce livre, celui dont je parle depuis le début de cet article : Michel
Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français.
Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français
Daniel Ichbiah, avec la collaboration de Sébastien Mirc
Pix’n Love Editions
Prix conseillé : 16 euros
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire