Il y a des jours où je me dis que je devrais changer le nom
de ce blog. Aujourd’hui par exemple, c’est le cas. Je ne suis pas satisfait. Je
pense que Piece and Geek serait plus approprié. Enfin, ce n’est que mon humble
avis de créateur foireux. Passons aux choses sérieuses.
Pour cet article, j’ai testé un jeu en import. Un jeu
japonais, adapté d’une très grosse licence de manga. Le manga le plus vendu au
monde d’ailleurs. Non, ce n’est pas Dragon Ball, ni Naruto, mais One Piece. Je
vais donc rédiger le test du jeu One Piece Pirate Musou, sorti au Japon au
début du mois de mars, et qui n’est toujours pas prévu chez nous pour le
moment, malgré son carton impressionnant. En gros un article bien
« geek » si je puis dire, puisqu’il mélange clairement le jeu vidéo
et le manga. Bref, trêve de bavardage vain et inutile, il est temps de passer
au test.
En 2011, souvenez-vous, le PSN avait été piraté. Je ne
pensais pas que moins d’un an après, ce serait ma console qui serait piratée à
son tour. Et pourtant, ce sont bien des pirates qui s’en sont emparée. Pas des
hackers, non, des pirates. Avec un bateau, sur la mer, à travers les océans.
Non, pas Jack Sparrow, pas à chaque fois. Là il y avait un homme élastique, un
ours en peluche, un blondinet charmeur, une rouquine fort mignonne, un mec au
nez bizarre, enfin, je vais pas tous les décrire. Tout cet équipage a donc
débarqué dans le lecteur de ma console, sans prévenir, et sans sous-titre
français. Alors bon, j’ai essayé de les virer, mais j’ai pas réussi. C’est
qu’ils s’accrochent les saligauds. Alors finalement, j’ai fait avec, et j’ai
décidé de vivre les aventures avec eux. Ai-je bien fait, ou alors ai-je connu
l’expérience que je pourrais nommer One Piece of shit ?
Ils ont volé notre recette. Pirates!
« Tiens, tu arrives à lire les jeux PS2 sur ta PS3
toi ?
-Euh non. C’est un jeu PS3.
-Ah… »
Voilà le genre de phrase que les joueurs de One Piece Pirate
Musou risquent d’entendre. Non pas que le jeu soit moche, mais dans sa
globalité, on a l’impression d’être devant un jeu PS2. Je vais m’expliquer au
fil des paragraphes. Je commence, comme quasiment à chaque fois, par les
graphismes. Force est de constater que l’univers de la série est vraiment très
bien respecté. Adapté à la fois du manga comme de l’animé, c’est véritablement
l’impression d’être devant la série d’animation qui prime. Tout est fidèle, et
le cell shading, très bien rendu, augmente l’effet cartoon du titre. Les personnages
sont tous immédiatement reconnaissables et parfaitement modélisés, et c’est
avec un véritable plaisir qu’on les retrouve. Mais voilà, la modélisation des
personnages, ça ne fait pas tout. Retranscrire fidèlement un univers, c’est
bien, mais c’est encore mieux quand le tout use des capacités de la console.
Ici, malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas. Les décors sont assez
vides, et l’ensemble des lieux visités n’offre pas à voir des merveilles
graphiques, bien au contraire parfois. Rien de grave à déploré, le jeu n’est pas
moche non plus, mais l’impression d’avoir été conçu pour être passable, mais sans
plus, est cependant présent. Alors dans ce genre de jeu, un beat’em all de
masse, ce n’est pas la beauté absolu des graphismes qui prime bien sûr, on
passe même très rarement son temps à contempler les lieux, mais on aurait bien
voulu quelque chose de plus soigné. Heureusement, les cinématiques sont très
réussies, et c’est un délice pour les yeux. Je parle des « vraies »
cinématiques, pas celles qui se basent sur le moteur graphiques des phases de
jeu, celles qui en jettent pour les yeux (c’est pas non plus le truc le plus
beau jamais vu). Malheureusement, ces cinématiques sont trop peu présentes et
par souci d’économie, elles ont été remplacées la plupart du temps par des phases
de bande dessinée en manga parfois légèrement animées. Ça, c’est vraiment
dommage. Dans sa globalité, le jeu n’est pas dégueulasse, mais c’est
regrettable que certains aspects donnent l’impression d’avoir été en partie
bâclés. Pas de quoi décevoir les fans pour autant.
Elastique, c'est pratique.
Heureusement, l’aspect sonore est déjà bien mieux traité. Le
doublage japonais (forcément, c’est un jeu import) est tout simplement
excellent, puisque les doubleurs de la série animée ont prêté leurs voix pour
le jeu. Si le titre sort un jour chez nous, espérons que la version originale
soit conservée. Et pour ce qui est des musiques, elles sont tout simplement en
total adéquation avec le jeu. Rythmées comme il faut, entraînante, bien
pensées… Tout ce qu’il faut pour être réussies donc. Et on ne va pas s’en
plaindre honnêtement.
Bon, passons dorénavant à la maniabilité. Le jeu, comme
précisé précédemment, est un beat’em all de masse. Le héros avance, se retrouve
devant une foultitude d’ennemis, les tabasse, et recommence. Voilà tout est dit.
J’exagère beaucoup, mais il faut se rendre à l’évidence, c’est très très
répétitif. Le principe reste le même durant le jeu. On avance, on se bastonne
avec une masse d’ennemis, on avance encore, et tiens, encore des ennemis, on
leur met une pâtée, on avance, et ainsi de suite, jusqu’à arriver devant le
boss de fin de niveau. Par chance, les personnages jouables varient,
heureusement, ce qui implique aussi un changement de type de combat, même si
Luffy reste le héros que l’on incarne le plus. Des bras élastiques, on passe
aux sabres ou bien aux arts martiaux. Ça diversifie un peu le tout, mais ça ne
l’empêche pas tant que ça de rester répétitif. Des phases
« d’exploration » sont présentes entre les combats, pendant que l’on
avance, et permettent de trouver des pièces d’or dans des coffres, pour les
fans de 100%, mais cela demeure vraiment secondaire. D’ailleurs, ce
sont durant ces phases d’avancement que le jeu montre ses véritables
faiblesses. Les combats, c’est le cœur du gameplay, donc ça va, mais pour le
reste. Très rapidement on se rend compte que le principe ne change pas et se
répète à chaque fois. On voit une plate-forme et on s’y accroche pour sauter et
avancer. Et par cela je ne fais pas allusion à ce qui pourrait s’apparenter à
des phases de jeu de plate-forme. Non, ce serait trop beau. En fait, c’est plus
simple que ça, et bien plus désastreux. Il suffit de repérer un point lumineux,
d’appuyer sur le bouton qui s’affiche à l’écran, et hop, ça y est, l’action
s’effectue. Des sortes de QTE ? Entièrement surtout que le jeu en est
bourré. Parce qu’en plus, parfois, lorsque l’on saute via ces points lumineux,
on se catapulte, et donc on « vole » un certain temps, mais pour
changer de direction ou éviter une plate-forme quand on est dans les airs, il
faut… appuyer sur le bouton qui apparaît à l’écran bien sûr. Voilà.
Heureusement que ce sont les combats qui sont au cœur du jeu. Même si eux non
plus ne sont pas épargnés par ce fléau de plus en plus répandu dans les jeux
vidéo.
Je dois appuyer sur le bouton, c'est ça?
Les combats d’ailleurs, parlons-en. Avant de passer à ce qui
est susceptible de fâcher, mettons en avant ce qui est vraiment bien. La première
chose que l’on constate, avec plaisir, c’est le dynamisme des combats. Point de
mollesse ici, ou de lenteur, non, de la rapidité et de la fluidité. C’est donc
avec une agilité déconcertante que l’on se frite avec les adversaires. Et heureusement,
parce que dans ce genre de jeu, si le tout manque de punch, on s’ennuie vite. Par
chance, le titre n’est en rien raté de ce point de vue, et je dirai même qu’il
réussit totalement son pari. Enfin, jusqu’à ce qu’on y découvre le point
faible. Et oui, chaque rose a des épines. Et celle-là, on ne nous l’enlève pas
du pied, mais on nous l’enfonce bien comme il faut dans notre corps meurtri. En
fait, le gros problème de One Piece Pirate Musou, ce n’est pas un problème
singulier, c’est le problème de toute une génération. Je pense que tout le
monde se doute de quoi il s’agit. Oui, dans le fond. Non, ce n’est pas un problème
de reconnaissance de mouvement, on ne joue pas avec le PS Move, heureusement.
Oui, à droite près du mur. Exactement, vous avez trouvé, il s’agit bien d’un
problème de caméra. Vous savez, cette p****n de caméra de m***e qui nous fait
c***r avec ces angles à la c*n et sa disposition de s*******e de c******s qui
nous empêchent de voir l’action correctement. Oui, cela même. Et bien comme
tous les jeux 3D (oui, bon là j’exagère un peu), One Piece Pirate Musou est
aussi atteint par cette maladie qui touche nos jeux vidéo adorés. Et le
problème c’est que pour les jeux d’actions, particulièrement les beat’em all,
si la caméra est calamiteuse, le tout peut vite se révéler catastrophique. Rien
d’aussi grave ici, mais cela n’évite pas la confusion et l’aspect parfois
brouillon des combats, surtout lorsque le nombre d’ennemis à l’écran est
impressionnant. Mais comme dit plus haut, ce qui fâche véritablement dans One
Piece Pirate Musou, c’est la présence de QTE. Parce qu’il y en a aussi dans les
combats. Contre les boss seulement, mais quand même, on aurait pu nous
épargner. Alors bon, ce ne sont pas juste des QTE tout bête (enfin, si en fait)
qui nécessite juste d’appuyer sur un bouton, il y a un temps imparti qui, s’il
n’est pas respecté, oblige à tout recommencer. Bon, ça ne fait pas forcément
passer la pilule, mais c’est déjà ça.
Plein d'ennemis!!!
Avec ses combats à profusion, One Piece Pirate Musou s’avère
vire répétitif, je l’ai déjà dit. Cependant on peut constater une volonté de
varier les phases. Par exemple, Luffy doit pendant une partie d’un niveau se
trimballer Nami sur le dos, blessée, et en temps limité avant qu’elle ne crève.
Pour combattre ou actionner certains mécanismes, il suffit de la déposer sur un
banc, et, miracle, il y en a toujours un lorsque l’on en a besoin. De même, des
cercles de régénération sont présents sur le chemin, faisant remonter la vie de
Nami, et donc le chronomètre, à son maximum. Bonne idée, mais mal exploitée
pour être franc. Je prends l’exemple qui m’a le plus marqué. Une masse d’adversaires
arrive. Je dois donc déposer Nami afin de leur donner une raclée. Bonne idée,
comme ça, il faut se dépêcher de les battre avant que le chrono n’arrive à son
terme. Ah ben non, en fait on dépose la rouquine sur un banc dans un cercle de
feu. J’ai donc tout mon temps. Je vais faire des courses entre temps et je
reviens, de toute façon, t’es dans un cercle de régénération, j’ai tout mon temps.
Voilà. Comment d’une bonne idée on arrive à faire l’inverse d’un jeu, une sorte
d’anti jeu dans lequel le défi n’existe plus. Alors bon, les phases de
variation ne sont pas ratées et ne sont pas toutes décevantes, au final, ce
sont même de bonnes idées, mais peut-être pas assez abouties.
On n'incarne pas uniquement Luffy.
Dernier point, si le jeu est ce qu’il est, il souffre d’un
autre problème, qui je pense émane de moi, mais quand même, c’est qu’il n’exploite
pas les capacités de la console en général. C’est une sorte de jeu PS2 HD avec
des graphismes améliorés. Ok, c’est malheureusement le cas de la plupart des
jeux actuels, mais voilà, c’était mon coup de gueule du jour.
J’en ai assez dit sur le jeu. Malgré tout ce que j’ai
énoncé, n’allez pas imaginer qu’il s’agisse d’un mauvais jeu, bien au
contraire. One Piece Pirate Musou n’est pas exempt de défaut, c’est le moins
que l’on puisse dire, mais il se savoure comme un bon fruit juteux en été,
fruit qui ne donne malheureusement pas de pouvoir, mais qui rafraîchit et fait
passer un bon moment, sans plus. Ne vous attendez pas au jeu du siècle, ne vous
attendez pas à une grosse flaque de vomi non plus. Le titre est clairement une
très bonne adaptation du manga et de son univers barré, et c’est véritablement
pour les fans qu’il a été conçu. Eux, ne seront pas déçus, ou alors que très
rarement. Les autres, les non fans, peuvent s’y essayer. Ils y trouveront
sûrement du plaisir, particulièrement lors des combats, mais ne connaîtront pas
le même enthousiasme que les admirateurs de la série. One Piece Pirate Musou
est un véritable produit conçu pour les fans, qui seront comblés. Les autres y
verront un bon jeu, malheureusement truffé de petits défauts qui ne gâchent pas
le plaisir, mais n’en font simplement qu’un bon petit jeu sympathique parmi
tant d’autres dans cette catégorie. Si vous êtes fans, vous savez ce qu’il vous
reste à faire, si vous ne l’êtes pas, l’achat reste à considérer selon vos
goûts et envies.
13/20
13/20 c'est abusé c'est un très bon jeu.
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