Voici enfin, après une longue absence, un nouveau test
réalisé par mes soins. Il s’agit du jeu NeverDead, qui je me rappelle, lors de
son teaser, m’avait interpelé par son concept, assez novateur, disons-le. En
effet, tout misait sur le fait que le personnage principal ne pouvait pas
mourir et avait la possibilité de se démembrer à sa guise. Finalement, la réussite
est-elle au rendez-vous, ou alors sa consœur de moins bonne augure, la
déception ?
Qui d’entre vous n’a jamais rêvé d’immortalité ? Ne pas
mourir et vivre ainsi à travers les siècles. Et je parle ici de la vraie
immortalité, pas celle d’Highlander où il suffit de perdre la tête pour…
mourir. Dans NeverDead, ce n’est pas un problème, bien au contraire. On est
immortel, ou on ne l’est pas, hors de question de faire les choses à moitié.
Vos membres peuvent être éparpillés au travers de la pièce, ce n’est pas un
souci, ça peut même être une solution. Oui, en effet, Bryce, le héros du jeu,
immortel donc, possède la particularité de se démembrer. C’est d’ailleurs un
des atouts principal du gameplay que nous offre le jeu. Le seul ? Je vous
laisse le découvrir.
Bryce, l’immortel, est un chasseur de démon qui travaille
pour le gouvernement. Armé de ces deux flingues et de son épée, il est payé
pour enquêter sur des sites démoniaques et éliminer les créatures maléfiques
qui y demeurent. Ça vous rappelle quelque chose ? Un long manteau rouge,
une chevelure blanche platine et une classe
incroyable. Oui, voilà, c’est ça. En fait, NeverDead, c’est Devil May
Cray, mais avec le charismatique Dante en moins, et une blondasse bien blonde
qui vous suit quasiment partout. On en reparlera plus tard, je vais pas vous
embrouiller pour le moment. Bryce, un immortel âgé de cinq cent ans, chasse des
démons pour le gouvernement. Dès la première cinématique de jeu, on vous laisse
comprendre que le scénario vous en apprendra plus sur la situation de Bryce et
la façon dont il a acquis ce statut d’immortel. Je ne vous en dis pas plus,
mais sans être transcendant, le scénar se montre plus poussé que des simples
missions de chasseurs de démons. Même si bon, il ne marque pas vraiment non
plus. On se souviendra plus de NeverDead pour son gamelay que pour son
scénario.
Ce genre de situation est courante dans le jeu
Le gameplay, le cœur de ce jeu, parlons-en justement. Après
ce paragraphe sur l’emballage du jeu. Les graphismes, puisque c’est cela qui
agrippent en premier le joueur. C’est vraiment très beau. La cinématique
d’intro est d’ailleurs assez magnifique. Puis on entre dans le jeu, et là,
c’est la déception. On est loin de ce que le jeu promet dans ses scènes
animées. Sans être immondes, les graphismes n’offrent rien de merveilleux. Et
puis, on commence la première « vraie » mission, qui nous présente ce
à quoi on doit s’attendre pendant tout le reste du jeu, et… Pareil, c’est pas
vraiment beau. Les textures sont même assez laides, avouons-le, surtout pour ce
qui est de l’environnement. Une allée en pavée vraiment hideuse, et puis des
buissons… Je vais dire ça comme tel. Dans Ocarina of Time, un jeu de la
Nintendo 64 datant de 1998, on faisait mieux. Voilà, c’est la première
comparaison qui m’est venu à l’esprit. Des herbes et des buissons, plats. En
3D, mais plats. Déjà que ça passait mal dans GTA Vice City ou San Andreas sur
PS2, mais on pardonnait parce que le jeu offrait un univers vaste, mais là,
même pas. C’est juste moche. Comme si on ne s’était pas donné la peine de bien
faire. Et malheureusement, ce n’est pas tout. Les bugs de collision sont
omniprésents, et dans une production de 2012, quand on voit ce que cela donne,
c’est parfois assez effrayant. En tant que simple tête, préparez-vous à parfois
simplement disparaître à travers des marches que vous essayez de monter par exemple.
Assez aberrant en soit, et surtout assez peu pardonnable. Je ne choquerai
dorénavant personne en précisant aussi que l’aliasing est présent, au niveau
des contours principalement. Bizarrement, ce n’est pas catastrophique, on est
loin du naufrage visuel, mais quand même. Surtout que n’est ni l’environnement,
ni l’univers du jeu qui vont vous pousser à passer outre. Rien de réellement
original. C’est dommage peut-être, mais il en est pourtant ainsi.
D’un point de vue sonore, je ne me prononcerai que
brièvement. Pour la musique, il s’agit de metal composé par le groupe Megadeth.
On aime ou on n’aime pas, mais ça colle très bien avec l’ambiance du jeu.
Parlons plus des voix et bruitages. Les bruitages, je les ai oubliés, preuve
qu’ils ne sont en rien marquants. Pour les voix, le doublage anglais, tout au
long du jeu, est vraiment bon je trouve. Mais comme tout le monde le sait, il
ne faut pas abuser des bonnes choses. Surtout quand ce sont les seules vraiment
bonnes du jeu. Sauf que là, on vous en sert à la pelletée des voix de
personnages. Voulant se prendre au second degré, le jeu mise sur l’humour. Ça marche,
pas de problème. Mais lorsque l’on joue, entendre toutes les trois secondes les
trois mêmes vannes du personnage, ça devient très très vite lourdingue.
Surtout qu’il prononce ses idioties trop
tard parfois, ce qui donne des situations absurdes, et vite lassantes (pour ne
pas dire insupportables). Par exemple « Où est mon foutu bras droit ? »,
juste après qu’on vienne de le ramasser. En même temps, on ne va pas en vouloir
à un mec qui perd la tête.
Bon, justement, en parlant de ça, venons-en au cœur du jeu,
le gameplay. Le principe, je le rappelle, tient du démembrement du personnage.
Perdre un bras, ou une jambe, fait partie de l’ambiance du jeu, et de son
fondement. De même que vous pouvez perdre la tête, vous ne mourrez pas, vous continuerez
de la contrôler, en roulant tranquillement. Voilà le principe. Maintenant,
comment mettre ça en pratique. Déjà, cela s’avère moins évident. Avant même de
s’élancer à corps perdu (ou plutôt à membres perdus) dans le vif du sujet,
traitons des généralités. Le jeu est en soit un Devil May Cry-Like, avec son
personnage de chasseur de démons, mais aussi dans sa volonté de jeu. Bryce va
casser ces motherfucking monstres maléfiques à coup de… flingues, ou d’une
épée. Tien, tiens. On a vraiment cherché les similitudes avec la série de
Capcom dis donc. Oui, sauf que là, ben ce n’est pas vraiment une réussite en
soit. Une gâchette pour l’arme de chaque bras. Bien pensée en soit, surtout
qu’un bras arraché peut continuer de tirer. Mais pour bien viser… C’est parfois
vraiment chaotique et confus. En plus, les armes à feu ont une puissance très
faible. Il faut attendre un bon moment pour enfin en trouver qui soient
réellement efficaces. Alors on se rabat sur l’épée, dont la puissance est aussi
dévastatrice que la prise en main est calamiteuse. On en défonce du démon avec
cette lame gigantesque, enfin, quand on comprend ce qui se passe à l’écran, et
surtout, quand on arrive à les toucher. Pour aller droit au but et dire clairement
ce qui est, il faut savoir que l’épée se contrôle avec le stick droit de la
manette. Tout à fait, le stick qui sert à déplacer la visée et la caméra. On
choisit les mouvements de son arme blanche démesurée en bougeant le stick. Mais
en contrepartie, on ne peut plus viser ou clairement choisir sa direction.
Pratique n’est-ce pas ? En gros, avec l’épée, ça bourrine à mort (c’est le
cas de le dire) mais c’est le foutoir total. A savoir que quelque soit la phase
de jeu, la caméra ne sera pas votre ami, pas du tout même. Pour les phases d’actions
basiques, c’est du mauvais Devil May Cry en fait, c’est un bon résumé je pense.
Et encore, là, c'est compréhensible
Allez, parlons-en enfin. Ce que vous attendez depuis le
début de ce test. Le démembrement, bande de petits sadiques qui aiment le gore.
Oui, le principe même du jeu réside dans le démembrement de notre personnage
immortel. Plutôt cool non ? Un endroit inaccessible, hop, je m’arrache la
tête, je la fais rouler, je passe de l’autre côté, je me reconstitue, et c’est
bon. C’est exactement ça le jeu. Mais sa façon d’être mis en place, c’est déjà
moins cool. Si pour les phases « d’exploration », le concept ne pose
pas de problème, dès que l’on entre en phase d’action/combat (90% du temps), c’est
moins pratique et moins jouable. Dès que l’on perd un ou plusieurs membres, on
va tout faire pour le retrouver ou attendre que la jauge pour se reconstituer
soit pleine. En soit, rien de bien grave. Sauf que certains coups vous font
perdre tous vos membres en une seule fois. Et au final, lors des combats, on
passe plus de temps à chercher et essayer de retrouver ses membres plutôt qu’à
se battre. C’est quand même un comble pour un jeu d’action. Ça va même presque
à l’encontre de ce genre de jeu. Et ce n’est pas le pire. Parce que notre
héros, Bryce, a beau être immortel, il n’est pas invulnérable pour autant. Le
Game Over existe. Et c’est très vite une plaie, je vous le dis. Très rapidement
dans le jeu va apparaître une sorte d’ennemi qui avale vos membres arrachés,
impossible à récupérer hors reconstitution entière de son corps. Alors il faut
bien des ennemis qui sans être dangereux, ennuient le joueur. Sauf que lorsque
vous êtes sous forme de tête, si vous vous faites absorber, c’est le Game Over.
Il existe bien un QTE qui permet de se sortir, mais c’est tellement
incompréhensible que c’est difficile de réussir. Et comme la maniabilité est
ratée, surtout en forme de tête, on n’arrive rarement à éviter de se faire
avaler, et on recommence alors une scène encore et encore, tout ça parce que
tout a été mal pensé. Décevant, même pas frustrant, juste barbant.
Ces bestioles sont de vraies saletés
Petite subtilité de jeu, on va appeler ça comme cela, vous
êtes accompagné par une fille bien blonde, votre collègue, durant le jeu. Elle
n’est pas immortelle, il va donc falloir la protéger. Si elle meurt, vous avez
un court laps de temps pour la faire ressusciter, sinon, c’est le Game Over. En
fait, ce personnage ne sert pas vraiment, sauf au scénario. Sa puissance est
faible et son intelligence artificielle relative à sa couleur de cheveux (oui,
c’est sexiste et entièrement rempli de préjugés, j’assume). Au début, la
jouabilité était tellement énervante, que je me disais, bon, ben au lieu d’essayer
de récupérer mes membres comme je le peux pour dézinguer du monstre à tout va,
je la laisse faire le boulot, et j’attends. Non, ça ne marche pas. Il faut
quand même tout se farcir. Quel délice !
Une demoiselle aussi jolie qu'inutile
Le jeu propose aussi une accumulation de point d’expérience
qui sert ensuite à acheter des compétences. Rien de transcendant, mais au moins
cela a le mérite de réfléchir aux capacités voulues, qui sont limitées en
équipement. En revanche, avoir une compétence pour améliorer la maniabilité
quand on est sous forme de tête, c’est juste se foutre du monde, non ? C’était
pas possible d’avoir une maniabilité correcte dès le début ? C’était trop
demander ?
Avant de conclure, je rajoute que le jeu est répétitif à
mort, on se contente d’entrer dans une salle, de tuer des bestioles pour ouvrir
la porte suivante, entrer dans la nouvelle salle, et faire de même. Que de
plaisir ! En plus de la maniabilité foireuse, les animations des
personnages sont rigides, ce qui n’aide rien. Sans omettre la destruction des
décors totalement anarchique. On casse des murs qui explosent à tout va, on
frôle un banc, il explose, et on titre sur une armoire, et c’est à peine si l’impact
de balle apparaît… Logique. Tout cela est regrettable, puisque certaines idées,
se basant sur le concept, sont très bonnes, bien exploitées dans le principe,
mais pas dans le développement. On se plaint que les développeurs n’aient pas d’idées
originales, mais quand enfin une arrive, elle est mal mise en œuvre. Les
valeurs sures, on peut critiquer, mais on est rarement déçu au moins.
Finalement, que retenir de ce NeverDead ? Un concept
original, une idée de départ vraiment intéressante, mais une réalisation mal
maîtrisée et complètement ratée, à l’exception des cinématiques (enfin au
début, car plus on avance…). La jouabilité n’est pas désastreuse ni
catastrophique, mais tellement mal pensée, que le jeu est rarement bien
praticable. C’est une grosse déception que ce jeu, que je n’attendais pourtant
pas particulièrement, mais qui a réussi à me faire perdre mon plaisir de joueur
en moins de deux heures, et encore, je suis gentil. Bryce est immortel, mais
nous, on meurt d’ennui. Un jeu qui ne me laissera aucun souvenir, ou alors pas
dans le bon sens. NeverDead, peut-être, mais pour moi, déjà enterré.
Note : 9/20
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