dimanche 9 février 2014

Test Zombeer

Parmi les jeux disponibles uniquement en téléchargement, on trouve parfois des petites perles d'originalité, de gameplay, ou des deux, qui nous rappellent que le jeu vidéo ne ne cantonne pas uniquement à Call of Duty et GTA. Récemment on a eu le droit à Zombeer, un nouveau jeu avec des zombies, mais qui se permet une idée assez atypique. Le héros se réveille après une bonne cuite, alors que les gens ont été transformés en zombies. Son objectif Ô combien novateur est de retrouver sa copine. L'originalité de ce point de départ aussi déjà-vu que n'importe quel teen movie horrifique, c'est que le héros a été mordu. Et le seul moyen de ne pas se transformer à son tour, c'est de boire de la Zombeer. Oui, de la bière, tout simplement. Sauf que comme tout alcool, l'abus pousse au coma, et donc à la mort. Voilà, ça, c'est la base, une idée saugrenue mais plutôt cool, surtout que le jeu s'annonce bourré... d'humour.

Et en effet, le jeu est plutôt drôle. Les références à la pop culture pleuvent. Les Simpson, Shinning, Evil Dead, Skyrim, Mario, Minecraft, et on en passe, voici ce qui vous attend. C'est plutôt amené de manière rigolote et absurde, et on se retrouve assez souvent à sourire bêtement devant tant de références que la plupart des joueurs pourront comprendre. Ajoutons à cela un zeste d'humour trash et potache, qui ne plaira pas à tout le monde, mais pourra amuser malgré tout, et on obtient un cocktail à peu près aussi fort que de la Zombeer.

 Jze... Zej... Jle sliuis pas bouurréé!

Le problème, c'est qu'une fois l'idée de base passée et à l'exception de cette dose d'humour plus ou moins lourd, le titre n'est pas vraiment digne d'intérêt. Graphiquement, le jeu pousse la PS2 et la Xbox à leur retranchement. Sauf que le jeu tourne sur PS3 et Xbox 360. Complètement daté, le titre est aussi peu inspiré dans son design. Les zombies sont plus ou moins tous les mêmes, les décors sont vides et pas vraiment très originaux, et les textures sont totalement dégueulasses et baveuses. En gros, les zombies sont moches, mais ce n'est pas forcément fait exprès.

Heureusement, la maniabilité rattrape un peu le tout. Non, évidemment, pas du tout, ce serait trop beau. En plus d'être un FPS vide et basique, Zombeer se permet des configurations de touches qui vont parfois à l'encontre des standards actuels. Alors ok, c'est bien de varier, mais le jeu devient finalement très peu maniable, puisque l'on se trompe régulièrement d'action. Le pire revient dans un raccourci totalement improbable, puisqu'appuyer sur le stick gauche de la manette, même un tout petit peu, nous fait changer d'arme. Donc très souvent, en plein combat, on se retrouve à changer d'arme, alors que l'on cherche juste désespérément à se déplacer. Et les armes, qui se veulent drôles, sont juste nulles. Au final, on va plus souvent utiliser le zizi rose qui vibre (mais en petite taille, on n'est pas dans Saints Row non plus, faut pas déconner) qui tue en deux coup, plutôt que le pistolet à clous qui tue en quatre coup, ou les autres armes à feu, aussi utiles, ou qui n'ont simplement jamais assez de munitions, comme le shotgun poulpe. En gros, on bifle des pom pom girls zombies. Ça plaira sûrement à certains fétichistes, mais les autres, ça les amusera tout juste la première fois.

 Coucou! On est des pom pom girls... Zombies... Hihi...

On se rassure en se disant que le principe de la Zombeer devrait amener de la tension eu gameplay. Même pas, puisque l'on trouve des bouteilles un peu partout, et qu'il y a même des machines qui peuvent vous en donner. Alors que le titre aurait pu se reposer sur le concept, non dénué d'intérêt, de la jauge à surveiller constamment, entre le pas assez et le trop d'alcool, les deux entraînant la mort, il ne fait que de cette idée une corvée, puisque l'on boit de l'alcool comme un automatisme lourdingue. Un comble ! Et pendant qu'on y est, on précise que le level design est totalement à la ramasse, rappelant les pires productions d'il y a quinze ans.

Zombeer, c'est une idée cool, et c'est tout. Il faut croire que les développeurs ont abusé de la Zombeer eux aussi quand ils ont conçu le jeu. On pourrait résumer ce titre en un seul mot, que voici...


Voilà, tout est dit. Les substances illicites ont dû être ingurgités bien comme il faut durant le développement du jeu. La bière, c'est pour les tapettes, autant prendre des trucs plus forts n'est-ce pas ? Pourquoi pas, mais c'est quand même bien dommage, parce que ça a dû bruler tout le budget du titre. Ok, Zombeer n'aurait jamais pu être un chef-d’œuvre, mais il aurait au moins pu être un jeu cool. Il n'est finalement qu'un jeu vide comme le cerveau d'un zombie. Une grosse blague potache qui ferait passer American Pie 3 pour un chef-d’œuvre de poésie. Alors oui, on sourit parfois, mais après 3h30, on a enfin fini le jeu, pour peu que l'on ai réussi à le supporter jusqu'au bout. À quinze balles, ça fait quand même assez cher le nanar pas vraiment jouissif. Un peu comme un lendemain de cuite, Zombeer nous laisse avec la sensation pas forcément agréable d'une bonne gueule de bois.

7/20

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