lundi 16 septembre 2013

Pokémon, le choix d'une génération

On a tous des choix difficiles à faire dans la vie. Mais soyons honnêtes, le choix le plus dur de toute votre vie a été celui-ci : « Bulbizarre, Salamèche, ou Carapuce ? ». Ne le niez pas, ça a été pareil pour moi. Et pour toute une génération née entre 1987 et 1992 environ, ça a été le cas. Avec notre grosse Game Boy à la main, la toute grise, ou la Game Boy Color, pour les plus riches ou les plus jeunes. Mais si le choix n'a pas forcément été le plus aisé, il a pourtant été le plus jouissif de notre vie. Décider de son premier pokémon, le vrai premier pour notre découverte de Rouge et Bleu, c'est quand même une expérience assez grisante, qui a marqué plusieurs millions de gosses. Parce que Pokémon, ce n'est pas juste une licence à fric qui s'est faite connaître grâce à ses dérivés en série animée, en figurine, ou en céréales (les plus vieux s'en souviendront...). Pokémon, ce sont des jeux, mais avant tout, ce sont des expériences, intenses et multiples, qui ne cessent de se réitérer. Ce n'est pas la sortie de X et Y prochainement qui va venir nous contredire. Pokémon, c'est aussi et surtout un univers, qui évolue constamment, comme les bestioles que l'on capture. C'est aussi bien entendu une mécanique bien huilée. Et finalement, c'est bien à cela que la licence doit tout son succès.

Prévu pour être un simple oldies sur Pokémon Rouge et Bleu, cet article sera plus long, parlant avec sincérité (et amour?) de Pokémon, l'une des licences les plus rentables du jeu vidéo, mais surtout l'une des plus intéressantes, et bien moins gamine que la plupart des gens le pensent. Soyons francs, avouer que l'on joue à Pokémon quand on a passé la vingtaine (voire la quinzaine), ce n'est pas forcément très tentant. Se faire traiter de gamin qui joue à un jeu de gosse, personne n'apprécie. Et pourtant, il doit y avoir plus de gens de plus de vingt-cinq ans qui jouent à Pokémon qu'à Call of Duty (en proportion). Malheureusement, les aspects un peu trop mignon/kawaii de certaines bestioles ruinent les propos du jeu, la subtilité de son gameplay, et la grandeur de son univers, réduits à n'être éternellement que pour les enfants. Sauf que les enfants de 1999 ont grandi, et n'ont pour la plupart pas cesser de jouer à Pokémon, se procurant régulièrement les nouvelles versions. Oui, toi, qui lit cet article, avoue, tu as plus de vingt ans ! Ce n'est pas une critique, au contraire, c'est bien de continuer à jouer à Pokémon malgré son âge, soi disant trop vieux pour ces gamineries. Et justement, pourquoi continuons-nous à jouer aux nouvelles versions, pourquoi attendons-nous les jeux de la sixième génération, pourquoi avons-nous acheté les remakes de la première génération sur GBA et ceux de la deuxième sur DS ? On vous explique plus ou moins pourquoi.

 Cette cartouche, la vraie, l'unique

Pokémon et son public, c'est en soi une grande histoire d'amour. En même temps, on a bien été chouchouté, il faut l'avouer. Pour expliquer la raison d'un tel succès, il faut revenir à une époque sombre et obscure, la fin d'une période de Boys Band et de musiques atroces, et le début d'une nouvelle ère : le collège (pour mon cas, après, vous, je ne sais pas). C'est le 8 octobre 1999 que les versions Rouge et Bleue débarquent sur Game Boy en France. Vous vous souvenez peut-être des pubs à la télévision, avec la mise en avant des échanges via la cable Link, ou avec ce chauffeur de bus psychopathe. Le jeu, sortie trois ans plus tôt au Japon, à connu un immense succès. On en entend donc parler de plus en plus, surtout avec une sortie sur notre continent. C'est à un véritable phénomène que l'on va faire face. La logique marketing internationale est lancée, Pikachu est officiellement en voie de devenir une vedette mondiale, et de façon surprenante, le dessin animé ne sera diffusé qu'à partir du 1er janvier 2000, sur une chaîne hertzienne en tout cas, en France. Et pourtant, on parle de Pokémon un peu partout, même aux infos, puisqu'il s'agit d'un véritable phénomène. Avant même d'être sorti, le jeu divise, forcément. Ça a du succès, ça vient du Japon... Mon Dieu, les monstres ! Oui, les monstres de poches, qui ne vont pas ravager le cerveau des gosses, mais éventuellement le porte-feuille de leurs parents. Oui, il n'y a qu'une sauvegarde par cartouche. Et pour avoir toutes les créatures, il faut posséder les deux versions, ou bien faire des échanges (câble Link recquis). Pour le reste, Pokémon n'est pas un Tamagotchi géant, ni un simulateur de zoo, mais bel et bien un jeu de rôle et de stratégie. Simple au premier abord, et efficace, tous peuvent y trouver leur compte, pour peu que l'on adhère au principe. La force du jeu vient aussi de son système de combat, plus complexe et stratégique qu'il n'y paraît dès que l'on s'y attarde, de son côté totalement addictif, et de sa durée de vie phénoménal (surtout pour un jeu Game Boy) ! On dépasse rapidement les cent heures de jeu, alors qu'il y a finalement bien moins à faire que dans les versions actuelles. Bulbizarre, Salamèche et Carapuce sont devenus des idoles, et encore aujourd'hui, ils restent parmi les pokémons préférés des joueurs, avec d'autres, de la génération suivante.

Si les versions Or et Argent sont sorties en 1999 au Japon, elles sont arrivées chez nous en 2001, après le passage de la version Jaune, consacrée principalement à Pikachu, et qui reprend la trame du jeu originale en y posant des idées reprises de la série animée. Cette deuxième génération apporte pas moins de cent nouveaux pokémons, une nouvelle région, et de nombreux apports de gameplay. On retient surtout les trois starters, qui sont peut-être les derniers véritablement mignons et iconiques. Germignon, Héricendre, et Kaiminus, ce sont leur nom. On remarque aussi que les deux oiseaux légendaires sont capturables, alors qu'à partir de la troisième génération, seul le légendaire de la pochette du jeu sera exclusif à la version. Un choix marketing aussi redoutable que dommage. Pokémon Or et Argent ne sont cependant pas de simples suites, mais une véritable évolution du jeu. Deux nouveaux types font leur apparition, le calendrier (jour de la semaine et heure) joue un rôle important, déclenchant certains évènements qu'à certains moments, ou encore de nouvelles balls sont disponibles. A cela, s'ajoute la région de Kanto, la première, disponible après avoir vaincu une première fois la ligue, à redécouvrir sous un nouvel angle, quelques années s'étant écoulées depuis les évènements de Rouge et Bleu. Ce sont donc deux régions et pas moins de seize badges, ainsi qu'une nouvelle ligue, en partie, qui sont proposés au joueur. Assurément, Or et Argent demeurent parmi les meilleures générations, et peut-être même comme les meilleures versions.

 Souvenir d'une sacrée époque!

Certains ne le savent sûrement pas, mais Nintendo ne pensait pas que la licence connaîtrait un tel succès. Pour être franc, ils pensaient uniquement sortir quatre versions du jeu, réparties en deux salves de deux cartouches. Rouge et Vert (devenu Bleu en Occident), puis Or et Argent. Et c'est tout ! Sauf qu'avec plus de trente millions de cartouches vendues uniquement pour la première génération, des revenus impressionnants, et des nouvelles demandes de la part des joueurs, il a bien fallu imaginer de nouvelles bestioles, de nouvelles régions, et de nouveaux système de gameplay pour de futurs jeux.

C'est en 2003 en France que sort les versions Rubis et Saphir sur Game Boy Advance. Cette troisième génération fait partie des plus mal aimées. Pourtant, s'il n'y a pas forcément de très grandes nouveautés, excepté graphiquement ou ça claque enfin, le jeu s'en sort plutôt bien. Ok, on n'a pas vingt-quatre arènes comme on était en droit d'attendre, mais malgré tout, le jeu est prenant, long, et apporte des nouveautés qui ont leur charme. Les Team Magma ou Team Aqua n'ont pas le charisme de la très célèbre Team Rocket, mais peu importe, on est pris dans l'aventure, même si on aurait pu espérer plus. Et pour les déçus de ces versions qui veulent jouer à un jeu Pokémon sur GBA, des remakes des titres de la première génération sortent. Les jeux sont identiques en grande partie, mais apportent de nouvelles îles à explorer, et bien entendu plus que les 151 pokémons d'antan. C'est aussi l'occasion d'échanger et combattre via le bidule infra-rouge (fourni dans la boîte), qui se clipse sur la console, et qui permet de ne pas avoir à acheter un câble Link. Sa seule utilité a été avec ces deux jeux si je ne m'abuse.

La DS est arrivée, elle a fait un carton, mais il a fallu attendre deux ans, en 2007, pour voir arriver la quatrième génération. Cette génération qui est personnellement celle que j'aime le moins. Pourtant, la DS apporte son lot de nouveautés, et la plus grande vient du jeu en ligne. Echanger ses pokémons via Internet, c'est peut-être la plus grande révolution apportée à la série ! Malgré tout, le jeu n'est pas le plus enthousiasmant de la série, et ce n'est pas la faute à la durée de vie immense, ni aux nombres de créatures encore plus impressionnant. Attention, ce n'est pas du tout un mauvais jeu, bien au contraire, mais peut-être l'épisode qui aurait dû se remettre encore plus en question, malgré l'arrivée de nouveautés assez nombreuses, nouvelle console et donc possibilités obligent. La DS a aussi été la console des réédition de Or et Argent, dans deux remakes assez fous, et qui rendaient un hommage mérité aux versions d'origines, avec des ajouts bienvenus. On retiendra la possibilité de se balader avec le premier pokémon de son équipe hors de sa pokéball, aussi inutile que géniale.

 Premier changement de console pour une nouvelle génération depuis 2006!

C'est cependant avec la cinquième génération, et les versions Noire et Blanche que Pokémon va retrouver un statut de jeu à posséder absolument, et qui s'adresse à tous les amateurs de jeux de rôle tactiques. D'une part, la réalisation, plus audacieuse qu'auparavant, surprend, sans chambouler nos habitudes. Mais surtout, le fait que l'on nous plonge dans une aventure avec 156 nouveaux pokémons, sans possibilité de voir des anciens avant la fin du jeu et l'obtention du pokédex nationale, c'est tout simplement une idée fabuleuse ! C'est tout bête, mais rien n'est meilleur pour l'immersion dans un nouvel univers. On retrouve la sensation connue avec la première génération, lorsque l'on découvrait au fur et à mesure de l'aventure. Ajoutons à cela une difficulté enfin revue à la hausse, qui oblige a adopter la meilleure stratégie, en plus d'avoir un haut niveau, et forcément, les joueurs sont conquis. En plus de cela, le scénario/prétexte du jeu est plus poussé que dans les précédentes versions, et la Team que l'on affronte est réellement intéressante, avec ses idéologies presque dérangeantes, tant elles nous feraient réfléchir sur le concept même du jeu. Nintendo et Game Freak ont clairement réussi leur pari avec cette cinquième génération, qui en terme de gameplay est peut-être la meilleure. Sa suite, Noir 2 et Blanc 2 (pas de troisième épisode proposant juste quelques améliorations), possède aussi de grandes qualités, sans atteindre son prédécesseur. En effet, dans sa scénarisation et sa mise en scène, ces deux suites sont les versions qui s'approchent le plus d'un jeu de rôle traditionnel, ce qui est presque surprenant. En revanche, on pourrait regretter une durée de vie presque trop faible juste pour vaincre la ligue (une trentaine d'heure), mais puisqu'il y a beaucoup à voir encore après, on ne s'en plaindra pas.

Bientôt, le 12 octobre, les versions X et Y arriveront sur 3DS (et 2DS). Il y a de quoi être impatient, malgré des nouveautés étranges et déstabilisantes (les méga évolutions, sincèrement... Enfin, on verra bien in game), puisque ce prochain jeu s'annonce réellement énorme. Un nouveau type fait son apparition, une première depuis quatorze ans ! De nouvelles créatures seront présentes bien entendus, et la nouvelle région, Kalos, s'inspire de... La France... Pourquoi pas après tout. Je ne peux pas me prononcer sur le jeu, et je ne peux pas me le procurer en import, puisque le titre sortira à la même date dans le monde, une première pour la licence. J'ai réellement hâte, et le 12 octobre, la cartouche sera mienne. Oh oui, elle sera mienne.

 Pokémon Stadium, qui l'avait?

On ne peut cependant pas réduire Pokémon à ces simples titres. Il y en a eu plein d'autres à côté, comme les fameux Stadium sur Nintendo 64, et Pokémon Snap, les deux opus d'aventure semi ratés sur Gamecube, les Pokémons Donjon, et bien d'autres. Pokémon, c'est avant tout un univers, qui s'est décliné sur beaucoup de supports. Des produits dérivés de marketing, une série télé très connue, des films pour chaque saison, un futur OAV qui reprend la première génération, mais aussi un jeu de carte, assez intéressant pour peu que l'on s'y intéresse véritablement. Il faut bien se rendre compte, et les gens ont du mal à le comprendre, que Pokémon n'est pas qu'un simple produit prévu pour plaire aux gosses afin que leurs parents achètent des jouets qui en sont dérivés. Il y a derrière un vrai fond dans le gameplay, et pas simplement de la stratégie classique sur fond de Feu écrase Plante. Il n'y a qu'à voir les Ivs, les Evs, ou encore les statistiques dépendant de la nature du pokémon et bien d'autres critères. Eh oui, c'est assez technique finalement. Donc non, Pokémon, ce ne sont pas des jeux pour gamins, mais bien de véritables jeux de rôles, bien conçus, et adaptés pour tous. Après tout, la moyenne d'âge d'un joueur de Pokémon est de vingt-six ans si je ne dis pas de bêtise. Oui, ce n'est pas forcément ce à quoi on s'attend. Pourtant, je suis sûr que la plupart des gens qui vont sur Pokébip ont passé la vingtaine. Eh oui, on a grandi avec Pokémon, il faut s'y faire. On a évolué avec nos bestioles, mais on ne les a jamais abandonnées.

On pourrait en dire encore et encore sur Pokémon, tant l'univers et son exploitation sont immenses. On a tous une génération que l'on préfère, et malgré les avis ou critiques de certains, tous ont le droit de préférer la leur, que ce soit d'un point de vue personnel, émotionnel, ou simplement de gameplay et de contenu pur. Il y a vraiment beaucoup à dire, et écrire un article par jour pendant un an ne suffirait pas, alors on va s'arêter là pour le moment. Vous pouvez si vous souhaitez en découvrir plus, aller jeter un coup d’œil à la chaîne PokéDonwar, de Donwar un vrai fan, qui traite aussi bien de cartes pokémon, que de Let's Play, de déballage, ou de rumeurs sur l'univers du jeu. Si vous ne les avez pas vu, courez donc voir les Points Cultures sur Pokémon, tant ils sont drôles et réellement intéressants. Sinon, continuez à jouer, quoique l'on puisse vous dire. En attendant la sixième et prochaine génération sur 3DS, on a tous fait un choix, des choix, qu'il s'agisse de notre starter, de la version choisie, ou bien tout simplement celui de commencer à jouer à Pokémon. Reste à savoir quels seront les prochains choix, le choix de la nouvelle génération. Pour le moment, je reste sur mon Salamèche, mon vrai premier pokémon, le seul, et l'unique.

8 commentaires:

  1. J'ai la vingtaine passé, je joue toujours aux pokémon et j'assume parfaitement.

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    1. Et tu as tout à fait raison!
      Moi c'est pareil, j'ai la vingtaine bien passée, mais j'assume totalement.

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  2. Quelle honte, la vraie et l'unique cartouche est la verte.

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    1. Effectivement, si on se base sur les origines des jeux, oui, c'est la verte, ou la Rouge version nippone. Mais en France, c'est la Bleue ou la Rouge. Et comme j'ai toujours préféré la Rouge...

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  3. Stadium je l'ai toujours! haha

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  4. Très bon article !
    Très bon historique de la série, et le jeu est très bien expliqué !
    Et c'est marrant que tu aies mis les versions Rouge, Argent et Y en photo, car j'ai personnellement joué aux versions Bleu, Or et X :D (Mais j'avais également Pokémon Stadium (et même Snap!))

    En attendant, si la version X ou Y est maintenant tienne, comme la Stratocaster l'est à Wayne, je serai ravi d'échanger nos codes amis et nos Pokémon ! :)

    Adrien

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    1. Les versions Rouge, Argent, et Y sont mieux! Et bien entendu, j'avais aussi Pokémon Snap. Et Pokémon Stadium 2.

      Ah, la référence à Wayne's Worls, comprise par au moins un lecteur. Je suis content.

      J'ai actuellement les versions Y et X, et dès que j'aurai une vraie connexion Internet (et pas juste un squattage de FreeWifi), j'échangerai mes codes amis avec plaisir.

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