mercredi 5 juin 2013

Test The Last of Us

Annoncé en décembre 2011 lors de la cérémonie des Video Game Awards, The Last of Us a su immédiatement capter l'attention des joueurs, devenant par la même occasion l'une des plus grosses attentes de la PS3. Venant du studio Naughty Dog, qui a fait le bonheur de la PS1 avec Crash Bandicoot, celle de la PS2 avec Jak and Daxter, et récemment celle de la PS3 avec Uncharted, il a y en effet de quoi être impatient de toucher au jeu. Le studio n'a plus rien à prouver, il a sans cesse su repousser les limites des consoles et des jeux. Changeant radicalement de public, avec un titre résolument plus mature, The Last of Us a été annoncé comme l'un des derniers grands jeux de la PS3. Réussite ou pétard mouillé, voici le verdict.

Le monde a connu une grave infection, qui a transformé une partie de l'humanité en créatures inhumaines. En 2033, des gens essayent de survivre comme ils le peuvent, dans un monde totalement dévasté, déshumanisé presque, ou tous se raccrochent au peu qu'ils ont. C'est dans ce futur peu engageant que vit Joel, un homme d'un certains âge, qui a bien évidemment connu le monde comme il était avant la pandémie. Sa mission est simple, il doit escorter une jeune fille de quatorze ans, Elie, qui elle n'a bien entendu jamais connu la vie sans trouble. Voici le point de départ d'une aventure longue et périlleuse dans laquelle sentiment et humanité sont mis en avant. Oui, avant tout, c'est bien ce point qui est important. Le scénario se suit et se savoure, proposant sont lot de surprises qu'il serait criminel de dévoiler, mais c'est surtout la relation entre les personnages qui est traitée d'une manière à la fois réaliste et émouvante. Au fil du jeu, on fera des rencontres, au fil du jeu le destin se jouera de nous, mais au final, ce que l'on retient, ce sont les personnages et leur caractérisation. Au-delà du survival et de l'horreur, c'est bien une réflexion sur l'humanité et la société qui est proposée, comme l'a si bien su faire Romero dans ses films. Les survivants sont d'ailleurs souvent plus dangereux que les infectés, prêts à tuer pour pas grand-chose, pour ce qu'ils pensent être utile pour survivre, et parfois c'est peu. On est constamment bouleversé par ce que l'on voit ou apprend, et cela marque bien plus les esprits que de la simple horreur pure et dure. A cela s'ajoute la relation entre Joel et Elie, qui évolue tout au long de la progression, et qu'on prend plaisir à découvrir ou à faire avancer. S'il y a bien un jeu dans lequel on s'attache aux personnages, c'est celui-ci.

Ces émotions constantes sont aussi dû à l'ambiance et à l'univers du titre. Sans cette atmosphère, les relations n'auraient pas eu autant d'impact sur les joueurs. On oscille entre les environnements glauques et sordides et les lieux plus accueillants et chaleureux. Un contraste nécessaire, tant le jeu est éprouvant. Les moments de repos et de poésie du jeu, puisqu'il y en a, sont essentiels, et même salvateurs. Passer son temps dans des lieux sombres et lugubres remplis de créatures, cela deviendrait vite lassant s'il n'y avait rien pour nous rappeler que dans ce monde dévasté, la vie existe encore, et qu'elle mérite qu'on y croit. Mais pourtant, c'est bien la cruauté de l'être humain qui est mise en avant dans le jeu, rappelant régulièrement que l'on perd rapidement son humanité, sans forcément avoir été mordu. C'est donc la violence, physique et morale, qui est montrée, au point d'en devenir dérangeante. Un mal pour un bien, mais qui a de quoi traumatiser les plus sensibles. Un nouveau climat s'installe alors, celui de l'angoisse et de la terreur. Tout au long du jeu, on va parcourir des endroits souvent vides et inquiétants, dont on ne connaît rien, et où tout peut arriver. On stresse, on a peur, pour sa vie, parce que l'on ne sait pas ce qui va arriver, et parce que l'idée de voir mourir l'un des personnages est traumatisante. Si la direction artistique, irréprochable, malgré des teints assez ternes et désaturés, n'est plus à prouver, amenant une ambiance réellement oppressante, c'est aussi et surtout l'aspect sonore qui est magistrale de terreur. D'abord, il faut souligner le travail des doubleurs américains, tous excellents (la VF n'est pas très convaincante, à l'exception de rares protagonistes). Ensuite, il faut applaudir les compositions musicales du jeu écrites par Gustavo Santaolalla. Entre émotions pures et stress intense, il s'agit là d'un travail d'une qualité rare, quelque soit le domaine. Une pure merveille de bande originale ! Et bien entendu, le son est surtout important grâce aux multiples effets, terrifiants. Entre des silences insoutenables et des cris atroces, il y a de quoi avoir froid dans le dos. Cependant, ce sont les claqueurs qui remportent le prix du bruit le plus terrifiant de l'histoire. Ces infectés en stade final émettent des bruits indescriptibles, mais qui donnent immédiatement froid dans le dos. Entendre cette sorte de cri dans le jeu, et c'est la peur assurée, à n'en plus dormir la nuit. The Last of Us fait peur, vraiment. Y jouer seul dans le noir au casque doit être une des expériences les plus terrifiantes qui soit.

La direction artistique est admirable

Malgré tout, le titre n'est pas exempt de défauts dans sa réalisation. Alors que l'on pouvait s'attendre à une claque graphique, le jeu est finalement à un stade équivalent d'Uncharted 2 ou 3. Alors oui, qu'on se le dise, le jeu est très beau, c'est même l'un des plus beaux sur console de salon, mais on aurait aimé plus peut-être. Il ne faut pas y voir une déception ou une promesse non tenue, juste le fait que le jeu pousse la console dans ses derniers retranchements, et qu'il n'a pas à en avoir honte pour autant. Les cinématiques offrent d'ailleurs à ce jour les meilleures interprétations et réalisations de visages et de physiques des personnages, et c'est vraiment impressionnant. Malheureusement, ce joli tableau est terni par des bugs qui n'auraient pas eu lieu d'être. Venant du studio qui est à l'origine d'Uncharted 2, le jeu à la meilleure finition au monde, il y a de quoi être surpris. Il faut croire qu'à force de repousser les limites, on ne peut plus empêcher certains désagréments, comme c'était déjà le cas dans Uncharted 3. En soit, rien de bien gênant, si ce n'est des bugs graphiques peu agréables à l’œil mais sans réel impact sur le gameplay. En revanche, de rares bugs peuvent perturber potentiellement des phases de jeu. C'est dommage, mais soyons honnêtes, tellement peu courant qu'on ne peut critiquer réellement le jeu sur ce point. Il fallait tout de même en parler.

 Les combats au corps à corps sont éprouvants

La peur et la survie, voici deux des thèmes principaux du jeu. Si seule l'atmosphère venait apporter sa touche d'angoisse, il n'y aurait que peu d'intérêt à jouer au titre. The Last of Us mise surtout sur un gameplay bien pensé qui n'aura de cesse de provoquer de belles sueurs froides. Joel et Elie sont des survivants, ils doivent donc... survivre, et cela n'est pas de tout repos. Dans un monde tel que celui dans lequel on évolue, les ennemis sont nombreux, et les armes et munitions sont rares. Il faut bien fouiller, histoire de trouver tout ce qui peut nous être utile, et tout est n'importe quoi peut s'avérer être d'une aide plus précieuse qu'on pourrait le croire. Des munitions évidemment, mais aussi des chiffons, des ciseaux, du ruban adhésif, ou encore de l'alcool, tout est bon à emporter, dans la limite transportable. Des objets utiles, puisqu'ils peuvent permettre la création de nouvelles armes, l'amélioration d'autres, ou encore la confection de trousse de soin. Ce dont il faut se rendre compte, c'est que la création d'objet est en tant réel, malgré l'apparition du menu. On peut donc se faire attaquer alors que l'on fabrique un surin, votre nouveau meilleur ami. De même, lorsque l'on se soigne, cela prend du temps, et c'est aussi en temps réel. Et si l'on se fait toucher avant le temps imparti pour se guérir, il faut recommencer. De quoi bien angoisser lors de certaines phases de combats. Parce qu'affrontements il y a, même si tous ne sont pas obligatoires. On peut très bien esquiver un combat lorsque cela est possible, afin d'économiser ses balles ou sa santé. Dans ce cas-là, mieux vaut savoir faire preuve de discrétion, puisqu'une fois repéré, c'est fini, tout le monde risque de vous tomber dessus. Heureusement, on peut attaquer discrètement, en arrivant par derrière en silence. Au choix, on peut poignarder sa victime, si on possède un surin, ou alors l'étrangler. Ce dernier cas démontre l'une des forces du jeu, puisque se débarrasser d'un ennemi de cette manière va être long et pénible. Pas difficile, mais traité de manière réaliste. L'ennemi se débat, plaque ses mains contre le visage de Joel, agonise, et pendant quelques secondes, on ressent presque un sentiment de malaise. Or, ces phases se reproduisent souvent. Et c'est là qu'on prend bien conscience que Joel n'est pas Nathan Drake, mais bien un type banal d'un certain âge qui a dû apprendre à se débrouiller. Les combats au corps à corps sont eux aussi longs et réalistes, voire même viscéraux. On frappe, on se prend des coups, et les ennemis résistent tant qu'ils le peuvent, surtout lorsqu'on se bat à mains nues. Même face à certaines armes de poings, il tiennent le coup un certains temps. C'est au final assez éprouvant, mais la sensation de cruauté et de malaise, parfois difficile à supporter tant la violence est crédible, est nécessaire pour une immersion maximale, et surtout pour faire un survival digne de ce nom. Il y a bien entendu des gunfights aussi, moins aisés que ceux d'un Uncharted, mais encore une fois, pour un réalisme plus poussé. Foncé dans le tas est d'ailleurs synonyme de mort le plus souvent, tant les ennemis n'ont aucune pitié. La difficulté du jeu est au-delà des standards actuels, et même si elle n'a rien d'insurmontable, elle s'avère assez corsée vers la fin du jeu. Au moins, on en a pour son argent.

Mais la peur ne vient pas que des combats. L'ambiance qui les précède, ou l'infiltration qui les remplace sont parfois plus angoissantes. Marcher le plus silencieusement possible dans une zone remplis de claqueurs, des infectés aveugles se repérant au son, est une des phases de jeu les plus stressantes qui soit. De même, entendre leur cri alors que l'on avance dans le jeu, est terrifiant, surtout lorsque l'on sait qu'une fois attrapé par l'un d'entre eux, on ne peut pas s'en sortir, c'est la mort assuré. Une amélioration déblocable peut nous aider dans cette situation, mais il faut avoir assez de point pour la récupérer, et même après cela, les claqueurs resteront votre pire cauchemar. Le jeu ne propose heureusement pas que ce genre de phases. Il faut avancer avant tout, et résoudre des « énigmes » pour trouver son chemin. Récupérer une planche, une échelle, déplacer une poubelle, il faut tout observer pour trouver le bon moyen d'accéder là où l'on veut se rendre. C'est là que la coopération est mise en avant. Avancer avec Elie n'est pas que d'ordre scénaristique, mais avant tout de gameplay. Bloqués par une porte verrouillée de l'autre côté ? Faire la courte échelle à la jeune fille permettra de la faire passer pour qu'elle débloque le tout. Une échelle est en hauteur ? On porte Elie afin qu'elle la rende accessible. Cependant, l'adolescente n'est pas uniquement un faire valoir pour ce genre de situation. Avec sa personnalité qui lui est propre, elle est indépendante, et peut s'avérer très utile, particulièrement en combats. Elle est apte à nous prévenir d'une attaque, ce qui est fort utile, mais mieux encore, elle participe directement à l'action. Elle peut par exemple balancer une brique sur un ennemi, ou encore le planter avec son couteau. C'est quand même assez chouette d'être accompagné. Et qu'on se le dise, même à deux protagonistes, le jeu demeure terrifiant.

Rarement un jeu n'aura su provoquer un tel sentiment de malaise et d'émerveillement. Privilégiant l'approche réaliste, The Last of Us est d'une rare violence et d'une cruauté assez poussée. On adore autant que l'on est dérangé, mais c'est finalement ce constat sur la nature humaine qui nous gêne, puisqu'extrêmement travaillé et tristement vraisemblable. Le jeu est aussi avant tout une expérience terrifiante, où l'angoisse est réelle, et le sentiment de peur constant, de par son ambiance magistrale et son gameplay au petits oignons, mais potentiellement déstabilisant au tout début de l'aventure. C'est aussi une histoire et des personnages. Bouleversant, émouvant, cynique aussi, on n'oublie pas ce que l'on a vécu. Parfois insoutenable, le titre offre aussi de réel moment de grâce et de poésie, nécessaires au jeu comme aux joueurs. Après une bonne quinzaine d'heure de jeu, on se retrouve face à un final aussi concluant que potentiellement frustrant, mais une chose est sure, on ne regrette pas son aventure. Sans surprise, The Last of Us est un grand jeu, qui frôle de peu le statut de chef-d’œuvre, mais qui obtient immédiatement son titre de jeu à finir absolument. Posséder une PS3 et passer à côté de l'histoire de Joel et Elie serait une honte, une insulte envers son statut de joueur. Vous voilà prévenus.

18/20

Les images du test proviennent de l'éditeur

6 commentaires:

  1. c'est bien mais à mieux reformuler
    et attention aux fautes d'orthographes,,les mots de liaison,
    et quelques petites remarques concernant l'annonce, introduction,développemnt, conclusion
    et par ailleurs où est la relance?
    de même je ne vois pas bien la différence entre introduction et développement .
    Bref je dirais que vous devriez le refaire en soignant ce que vous dites.

    Bien à vous.
    Votre prof de français

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    1. Le professeur fait lui-même des fautes d'orthographe...

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  2. Je le trouve très bien ce test moi tu devrais essaye d'en faire ta passion si tu es majeur il y a des offres d'emploies sur JVC n'hésite pas tenté ta chance tu n'as rien à perdre !

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  3. Bon test merci ! Le 14 juin 2013 une date historique pour le jeu vidéo !
    Merci Naughty Dog !

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  4. Je ne reviendrai surement pas sur ce blog(je risque d'oublier l'adresse), mais en tout cas, sans vouloir exagérer, fais en ton métier, c'est l'un,voir LE TEST le plus époustouflant jamais lu(pour ma part), même JVC ne font pas mieux sans te mentir ! J'ai le jeu demain(jeudi 13juin) et oui 1jour avant sa sorti (héhé) , et le faite que tu mette tellement l'accent sur le style du jeu, qu'il soit réelement sans scrupule, et ce merveilleux sentiment de malaise(quoi que , pas si merveilleux que sa quand on y pense :s ) donne vraiment la boule au ventre, j'ai hàte d'avoir le jeu demain soir en route sur ma console ! Pour la peine ton blog est dans mes favoris !

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