mardi 18 septembre 2012

Test Borderlands 2

Fin 2009, Borderlands avait réussi à impressionner les critiques et les joueurs. Ce FPS teinté de RPG avec son univers futuriste décalé et ses graphismes cel-shadés avait conquis bon nombre de personnes alors sous le charme. C’est donc tout naturellement que l’on attend de pied ferme sa suite, logiquement appelée Borderlands 2, qui a pour mission de reprendre le flambeau sans en atténuer la flamme.

Dans le premier Borderlands, l’Arche était l’objet de toutes les convoitises. Le joueur était à sa recherche durant toute l'aventure. Finalement, une fois trouvée et une fois ouverte, on se rendait compte que c’était plus le malheur et la dévastation qui nous attendait. En même temps, on a tous vu Les Aventuriers de l’Arche perdue, et on sait bien que c’est dangereux d’ouvrir une arche. C’est donc ainsi que débute Borderlands 2. Quelques années après l’ouverture de l’Arche, le mystère plane toujours autant autour de cet objet énigmatique. Jack LeBeau, directeur de Hypérion (une fabrique d’armes puissantes) a aussi pris le pouvoir, devenant ainsi le dictateur de Pandora (la planète sur laquelle le jeu se déroule, pas celle d’Avatar). Votre mission, découvrir la vérité, faire tomber ce fameux Jack LeBeau, et survivre. Et pour bien commencer, vous vous réveillez parmi une multitude de cadavres en plein milieu d’un décor entièrement enneigé. Avec comme seul compagnie un Claptrap aussi bavard qu’insolent et peureux, vous voilà prêt à débuter une nouvelle aventure.

Le premier Borderlands avait réussi à sortir son épingle du jeu grâce à différents aspects travaillés et originaux. Particulièrement son ambiance, qui tranche radicalement avec les titres du genre qui tendent à tous se ressembler. En effet, pas de réalisme absolu dans un monde crédible, mais un style cartoon en cel-shading totalement maîtrisé qui sert un univers futuriste du meilleur goût. Cette formule magique et magnifique est naturellement reprise pour le deuxième opus. On évolue donc à nouveau dans ce monde à l’ambiance science-fiction si atypique qui possède une véritable âme, chose de plus en plus rare de nos jours, et c’est un véritable plaisir. Encore une fois, le cel-shading est efficace et le parti pris artistique du plus bel effet. On regrette que cet emballage savoureux dissimule une réalisation parfois un poil datée, particulièrement au niveau des textures. En effet, dès le début du jeu, on se rend compte de ces petits défauts visuels. Comme ce corps qui baignent dans une mare de sang, ou plutôt une sorte de bouilli de pixels rouges carrés. Ou encore, ce digicode flou à la texture non détaillée à peine digne d’une Playstation, qui prend enfin un aspect convenable lorsque l’on s’approche et que l’on attend pas loin d’une seconde le chargement des textures. Dans l’ensemble, ces petits égarements techniques ne ternissent en rien l’expérience de jeu et ne nuisent pas à l’approche visuelle du titre, ils titillent cependant le joueur et peuvent occasionnellement le faire sortir quelques instants de l’univers vidéoludique dans lequel il évolue, notamment pour l’alliasing parfois légèrement trop présent sur certaines surfaces. Restons francs tout de même, on prend du plaisir à parcourir les différents lieux de Bordrelands 2 tant l’ambiance est travaillée, et les quelques défauts techniques ne lasseront jamais de ces graphismes cartoon totalement maîtrisés qui feront l’unanimité. Une fois encore, on se prend une claque. Moins forte cette fois-ci, mais toujours là pourtant.

 De l'action, il y en a dans Borderlands 2

Borderlands 2, ce n’est pas que de la science-fiction à la sauce comics cel-shadding, c’est surtout une ambiance décalée voire complètement déjantée. L’humour est fortement présent, souvent absurde, cruel, noir et caustique, et sied parfaitement à ce type de jeu, qui ne délaisse en rien l’aspect sérieux du scénario. On n’est pas dans un FPS à la Serious Sam non plus. De même, le bestiaire ennemi fait toujours le choix de l’originalité et reprend habilement ce qui avait été créé dans le premier opus. Pas de simples soldats ou des bestioles immondes sans intérêt, mais la plupart du temps des grands maniaques imbus d’eux-mêmes, ou bien des sadiques. Oui, des sadiques, c’est leur nom. Vous savez, ces types immondes et louches avec leurs masques dérangeants. Exact, comme sur la pochette du premier jeu. Eh bien on les retrouve évidemment. C’est un peu la marque de fabrique du jeu en même temps. Quant aux boss, je l’ai précisé juste avant, ce sont pour la plupart de grands malades complètement cinglés. Comme ces deux frères adeptes des explosifs par exemple, Boum et Boum. On est donc bien loin des stéréotypes de ce genre de jeu, n’affrontant pas de soldats ennemis terroristes ou bien de simples monstres mutants pas beaux. Et ça fait du bien de sortir du lot.

Côté gameplay, Borderlands 2 aussi sait se montrer original. A la fois FPS et RPG, il pousse un peu plus loin le concept du premier épisode. D’ailleurs, bien qu’il s’agisse d’une suite directe, les quatre héros de Borderlands ne remettent pas le couvert. C’est donc avec quatre nouveaux personnages jouables, et par la même occasion quatre nouvelles classes, que vous allez vous lancez dans l’aventure. Et qui dit classes différentes, dit plusieurs manières de jouer. On peut choisir le gros bourrin, le plus agile en défense, celle qui peut contrôler ses adversaires, ou bien l’assassin plus discret et plus agile au corps à corps. Des styles de jeu hétéroclites qui vont convenir à tous types de joueurs, de quoi largement les satisfaire. Le gameplay reste pour la plupart similaire à celui du premier Borderlands. On avance et on tire. C’est certes bien résumé, mais ce serait très réducteur de limiter la maniabilité à ces simples aspects. Bien sûr, le titre reprend des idées aux jeux de tir plus old-school, ce qui pourrait déplaire à certains joueurs habitués à Call of et consorts, mais il ne s’agit en rien d’un défaut, bien au contraire. Effectivement, on ne peut pas se planquer derrière un mur ou autres via une commande par exemple, il faut savoir être tactique et bien assurer ses arrières. Mais même si l’intelligence artificielle est assez belliqueuse et ne vous laissera que peu de répit, il y a toujours une solution pour s’en sortir. Quelque soit votre classe, on peut se sortir des diverses situations de différentes manières. On peut donc buter sur certains passages, mais au final, on y arrivera à chaque fois avec un peu de persévérance, et en repensant sa stratégie. D’ailleurs, si le côté FPS du jeu fait honneur aux anciennes productions moins axées guerre à tous prix et plus fun à tout va, il reprend aussi en partie le concept des hack and slash. On tire, on tue, et on ramasse des objets. Sur les corps de vos ennemis, ou dans les multiples coffres que vous trouverez, parfois évidents, parfois plus cachés. Votre inventaire sera vite rempli, et les choix de vos armes à garder ou jeter seront parfois difficiles. Il ne faut pas oublier que Borderlands 2 n’est pas qu’un simple FPS, c’est aussi un RPG.

 Il faut choisir ses compétences selon votre style de jeu

Justement, ce côté RPG est très prononcé et surtout très bien intégré. On n’est pas ici dans un simple jeu de tir. Un headshot ne tuera pas votre ennemi, il sera uniquement un coup critique qui vous donnera plus d’expérience. En effet, chaque ennemi à une jauge de vie qu’il faut entièrement vider afin de les tuer et alors gagner de l’expérience. Et comme précisé juste avant, les coups critiques vous donnent plus d’XP. On est clairement dans une logique de jeu de rôle. On tue évidemment pour avancer et pour survivre, mais aussi pour gagner de l’expérience. Expérience qui s’acquiert aussi en accomplissant des quêtes ou en explorant de nouveaux lieux. Bien évidemment, ces points durement acquis serviront à manier certaines armes, à débloquer de nouvelles quêtes ou encore à ouvrir un menu de compétences qu’il faudra sélectionner afin de les choisir selon vos envies et votre manière de jouer. Au final, on a de quoi construire son personnage à sa guise, surtout que des personnalisations physiques sont désormais de la partie, ce qui n’était pas le cas dans le premier épisode.

Grâce à son univers science-fiction futuriste décalé et déjanté, un aspect graphique en cel-shading de toute beauté, et un gameplay terriblement efficace et addictif, Borderlands 2 réussit parfaitement à succéder à son prédécesseur. Plus abouti que le premier épisode, cette suite offre aux joueurs un jeu de tir old-school nerveux et tactique à la fois doté d’un côté RPG prononcé qui n’enlève rien à la fluidité de l’action. Au final, l’ensemble s’apparente plus à Doom qu’à Fallout, mais conviendra à plusieurs types de joueurs, des plus bourrins aux plus techniques. Les fans du premier épisode seront ravis de cette suite, les néophytes trouveront un jeu à l’univers original tout à fait appréciable et au gameplay particulièrement séduisant. A la frontière de deux genres, Borderlands 2 est incontestablement une réussite, un de ces jeux qu’il serait dommage de louper.

 17/20

6 commentaires:

  1. Très bon test , bien écris même si certain mots en langage soutenu aurait pu être remplacer par des mots plus simple ensuite je trouve dans l'ensemble que ton test n'est ni trop court ni trop long .Tu arrive a parler du jeu de façon générale sans entrer trop dans les détails avec une pointe de nostalgie et d'humour
    Encore félicitation et bravo

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  2. Merci beaucoup, ça fait plaisir de lire ce type de commentaire.

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  3. Salut Lamèche !
    Très bon test, je suis d'accord !
    Ayant vraiment aimé Borderlands 1, ca donne envie de se faire le 2 !
    Keep going buddy !

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  4. Très bon test et bien écrit, premier article de toi que je lis (grâce à ton commentaire sur mon blog d'ailleurs) je suis content de trouver un bloggueur qui fait du bon travail !

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  5. Merci, c'est vraiment plaisant de lire ce genre de commentaires. C'est toujours satisfaisant de voir que ces articles, que je rédige avec sincérité, sont appréciés par certaines personnes.

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