Tout d’abord, voici de petites précisions sur le contenu du
jeu. Un mode carrière, qui se basera sur un système de points de réputation. Plus
on gagne de course, plus on gagne de points, permettant au fur et à mesure de
débloquer de nouveaux éléments de jeu. Evidemment, on aura au préalable choisi
son pilote, co-pilote, et sa voiture selon ses goûts et sa manière de jouer. Le
jeu permet aussi un mode libre, qui offre la possibilité s'essayer à tous les
circuits avec tous les véhicules et pilotes, sans que l’on ait besoin de
débloquer quoique ce soit. Et un autre mode contient des défis à réaliser, avec
points de réputation à la clé. Evidemment, le multijoueur est de la partie. Jusqu’à
16 joueurs en ligne, ou jusqu’à 4 offline. Pas d’écran splitté cependant, on
joue chacun son tour en essayant de faire le meilleur temps. Dommage, la
disparition des écrans splittés et du jeu à 4 en même temps dans son salon a
fait perdre beaucoup de convivialité aux jeux vidéo. C’est juste une remarque
personnelle, rien à l’encontre de WRC3 en soit. Avec la possibilité de choisir
des voitures et équipes du passé, ce dernier né de la série WRC ne se montre
pas spécialement avare en contenu. Mais que vaut-il manette en main ?
Je ne vais pas vous faire patienter plus et je vais le dire
franchement, j’ai presque eu l’impression de jouer à WRC 2. Alors bon, je n’y
ai pas joué depuis bientôt un an, mais dans l’ensemble, malgré les
améliorations, il n’y a pas nécessairement de différences majeures. Bien sûr, WRC
3 se veut meilleur, plus poussé, et pas une simple mise à jour, et l’on
constate tout de même des progrès dans ce sens-là. Graphiquement tout d’abord,
le jeu adopte un nouveau moteur, ce qui offre un meilleur rendu. Pas de quoi s’extasier
non plus sur la qualité visuelle du titre, qui ne déçoit en rien, mais reste en
retrait par rapport aux capacités des consoles. C’est tout de même plus beau
que dans les deux premiers. On note par exemple des effets visuels plus
poussés, notamment dans la lumière. C’est d’ailleurs presque regrettable que
les ombres sur le sol souffrent d’alliasing. Les véhicules, en revanche, sont
une nouvelle fois bien modélisés, et les dommages physiques causés lors des
collisions sont bien représentés. D’autant plus que ces dégâts influent
évidemment sur la conduite. Pour en revenir à la réalisation, si l’ensemble s’en
sort honorablement, on déplore encore et toujours un public assez pathétique. Présentes
à chaque fin de parcours, ces personnes qui vous applaudissent sont censées
apporter une dose de réalisme, mais leur manque flagrant d’enthousiasme, leurs
gestes ridiculement banals et leur modélisation approximative nuisent à la
volonté première de leur présence dans le jeu. Ok, ce n’est pas l’essentiel du titre, et j’irai même à dire que l’on s’en moque un peu, mais tout de même, je
devais le souligner. Je tiens à préciser que ce genre de problème, s’il en est
vraiment un, est commun à beaucoup trop de jeu de ce genre, ce n’est pas
spécifique à WRC 3.
La réalisation tient donc la route, s’en non plus éblouir de
milles phares nos mirettes, mais qu’en est-il de l’expérience de jeu ? Eh
bien une nouvelle fois, la conduite est un mélange entre arcade et réalisme, et
l’ensemble se révèle une nouvelle fois assez bancal. Il y a une volonté de
réalisme plus grand dans ce troisième volet, ce qui est tout à l’honneur du
jeu, mais l’alliance de deux styles opposés n’est pas la meilleure des
solutions. Si le titre reste très jouable, il demande un bon temps d’adaptation,
comme son prédécesseur. En revanche, une chose est indéniable, c’est la gestion
des surfaces. Les tracés, divers et variés, au nombre de quatre-vingts trois,
proposent des surfaces différentes, allant de l’asphalte à la terre, en passant
bien évidemment par la neige, et la conduite sur ces différents terrains est
véritablement prise en compte. On ne va pas diriger sa voiture qu’on soit sur
des graviers ou bien sur de la neige. Un vrai bon point, qui s’allie avec la
gestion efficace des dommages du véhicule dans son contrôle. En rallye, il faut
d’ailleurs bien penser à réparer sa voiture entre chaque course. Le système est bien pensé puisque chaque réparation a sa propre durée, et si on la dépasse,
on est alors pénalisé en temps, ce qui risque de nous faire baisser dans le
classement. Le mieux, c'est encore de bien conduire. Au pire, pour ceux qui auraient obtenu leur permis dans un Maxi kinder Surprise, WRC 3 propose cinq retours
arrière en cours de course, qui permet de… revenir en arrière, afin de ne pas
se prendre un arbre par exemple. Et bien évidemment, sans perdre de temps
précieux pour le classement. Pas nouveau, mais toujours efficace, même si cela
enlève une certaine dose de réalisme.
Bien conduire, ce n’est peut-être pas évident avec ce choix
de maniabilité de WRC 3, mais heureusement, votre co-pilote est là pour vous
aider. Et même s’il ne vous donne que des informations qui apparaissent aussi à
l’écran, il n’est pas inutile. C’est même parfois plutôt agréable de se
concentrer sur la conduite pure et dure, de ne pas regarder les autres éléments
potentiellement perturbateurs de l’écran, afin de se laisser guider par son
co-pilote. Et puis, ça rajoute une bonne dose de réalisme. A savoir que l’équipe
de développement à travailler avec de vrais pilotes pour approcher au mieux la
réalité.
On se retrouve alors face à un réalisme sonore saisissant de
la part de son compagnon de véhicule. Et le son est une des réussites de ce
jeu. Les bruits de chaque véhicule sont bien traités, et aucune musique n’accompagne
les courses, nous permettant de rester concentrés. En revanche, les musiques
des menus sont vite fatigantes pour les oreilles. Heureusement que ce n’est pas
là où l’on passe le plus clair de son temps.
Pour résumer, WRC 3 s’en sort bien, mais il ne réinvente pas
le genre. Il est certes plus beau que son prédécesseur, mais finalement il n’ajoute
pas de nouveautés extraordinaires. Sa maniabilité, toujours un peu bancale,
aborde un style un poil plus réaliste, et pourra plaire aux fans hardcore de ce
style de jeu, mais les néophytes risquent d’être rapidement dépassés. Au final,
WRC 3 s’adresse à des joueurs fans de jeu de rallye qui ne seraient pas
convaincu par DiRT, et qui chercheraient une approche différente, le tout avec
les licences officielles. Si vous possédez déjà WRC 2, vous pouvez vous procurez
WRC 3, mais l’achat n’est pas forcément nécessaire vu le peu de réelles nouveautés
apportées.
WRC 3
Développé et édité
par Milestone
Distribué par Bigben
Interactive
Disponible sur PS3,
Xbox 360, PC le 12 octobre 2012
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