samedi 7 avril 2012

Kid Icarus Uprising est-il un chef-d’œuvre absolu ?

La réponse, dans ce test préparé par moi-même. Je n’avais pas prévu de faire de test de ce jeu, je ne pensais même pas pouvoir y jouer avant un bout de temps, mais il suffit de connaître les bonnes relations, et parfois, ben voilà, on peut jouer à un jeu. Et donc, j’ai joué à Kid Icarus Uprising sur 3DS. Alors tout de suite, je vois ceux qui se disent « Ben s’il propose cette question en titre, et s’il en fait le test alors que ce n’était pas prévu, c’est que forcément il a adoré le jeu », eh bien pas nécessairement. Je peux commencer ainsi pour mieux vous tromper et vous expliquer en quoi je n’ai pas aimé le jeu. Et même si je l’ai aimé, il est toujours bon de savoir pourquoi, non ? Donc voici le test.

Kid Icarus, c’est qui ? Ah, mais oui, c’est le personnage de Super Smash Bros Brawl. Non, Kid Icarus c'est le jeu, le héros, c'est Pit. Et il n'a pas fait que Smash Bros. Avant tout, c’est un héros de jeu vidéo apparu sur Nes, dans le jeu Kid Icarus en 1987, et qui revint ensuite sur Game Boy en 1991 dans sa suite. Voilà, c’est tout. Il apparaît dans Brawl évidemment, mais rien de plus. Alors pourquoi ce personnage semble-t-il si familier? Parce que via Brawl on nous a habitué à lui, à le connaître, le manier. Déjà dans Melee, il avait le droit à sa statuette, rien de transcendant certes, mais c’est bien la preuve que Nintendo ne l’oubliait pas. Et puis le concepteur de Kid Icarus Uprising, Masahiro Sakurai, n’est autre que le génial créateur de Kirby et de la série Smash Bros (tiens tiens). Et quand on connait le soin apporté à ces deux séries, on ne pouvait qu’espérer le top du top pour ce Kid Icarus Uprising. Alors, finalement, explosion de joie, ou simple pétard mouillé ?

 Pit, le héros du jeu

 Commençons, comme à mon habitude, par les graphismes, parce que c’est cela qui frappe en premier. Une claque, tout simplement. Alors oui, les habitués diront que je dis ça à chaque fois, comme je l’ai dit pour Resident Evil Revelations ou Metal Gear Solid Snake Eater, mais ce que je veux dire, c’est que malgré les faibles compétences graphiques de la console, comparé à la Vita j’entends, la petite portable de Nintendo réussit encore et toujours à nous impressionner. Tout est somptueux ici, rien n’est laissé au hasard, chaque pixel est là pour nous émerveiller. Il s’agit ici d’un des plus beaux jeux 3DS (si ce n’est le plus beau), et le plus réussi des jeux 3DS Nintendo. Là ou Super Mario 3D Land ou Mario Kart 7 sont très propres, très beaux, en jettent, mais n’impressionnent pas non plus, Kid Icarus Uprising envoie du très lourd, du très haut de gamme, du genre qui fait dire « Ah ouais, p****n, quand même ! ». Et ce n’est pas tout. Des graphismes sublimes, c’est bien, mais si le level design n’est pas là pour assurer derrière, quel intérêt ? Mais là, autant vous le dire tout de suite, rien n’a été fait à moitié. La construction des niveaux est tout simplement splendide. Qu’il s’agisse de la partie aérienne ou des phases à pieds. Tout est magnifique et excellemment bien pensé. Tout regorge de trouvaille et de perle visuelle, ainsi que d’ingéniosité dans la conception du monde dans lequel on évolue. D’une ville type antiquité grecque, à des temples en ruine, en passant par des vaisseaux spatiaux, ou encore un labyrinthe complètement psychédélique, rempli de trompe l’œil et de piège rendant hommage aux productions des années 80, tout est simplement génial et parfait. D’autant plus que l’effet 3D est parfaitement bien rendu et magistralement bien réalisé. Il s’agit là d’un des meilleurs emploie de la 3D dans un jeu vidéo (et c’est moi, qui n’aime pas la 3D qui dit ça). Au final, on s’en prend plein la vue, et ce n'est pas moi qui vais m’en plaindre.

 Un niveau... déroutant

Et en plus de cela, la mise en scène est complètement dantesque. On ne fait pas qu’avancer, tabasser des monstres, et finir le niveau. Enfin, si dans un sens, mais la dimension épique du jeu est fortement mise en avant. Les batailles aériennes tiennent de ce point-là du génie absolu reprenant parfois ce qui existe, ce qui a été fait, pour mieux le sublimer et en faire une expérience vidéo ludique tout à fait démentielle. Je pense par exemple à un chapitre, dont je tairais le nom et l’histoire pour ne rien gâcher, qui m’a directement fait penser à l’attaque de l’Etoile Noire dans Star Wars. Mais pas juste parce que ça y ressemble, mais parce que c’est aussi épique, et que c’est nous qui contrôlons le héros. On a vraiment l’impression d’être ce personnage qui agit pour défendre ce qu’il doit protéger, avec ses convictions, et qu’il fera de son mieux pour triompher, bien qu’il ne soit pas un surhomme. C’est ça qui est bien dans le jeu, c’est que la mise en scène est grandiloquente, mais elle met à incarner un héros qui n’a en soit rien d’extraordinaire. Il fait son devoir parce qu’il a une réelle envie de triompher, mais il connait ses faiblesses. Là où Link de The Legend of Zelda accepte son destin sans broncher, toujours enfermé dans son mutisme, Pit parle, agit en conséquence, n’hésite pas à communiquer ses craintes, mais surtout son courage et sa détermination. Ce qui permet mettre à distance le héros et nous, mais qui bizarrement, nous rapproche à la fois plus de lui. Quoiqu’il en soit, on a affaire à du grand art.

 Les phases aériennes sont dantesques

Et bien sûr, qui dit mise en scène grandiloquente, dit musique homérique et mémorable. Le genre de musique qui fait oublier le monde extérieur et tout le reste, qui renforce l’aspect sublimement épique d’un média, qui transcende presque l’œuvre qui l’accompagne. Et encore une fois, Kid Icarus Uprising ne déroge pas à la règle. Les compositions sont monumentales et apportent au jeu l’élément qui unit avec perfection cet art des beaux graphismes et de la mise en scène exemplaire. Rarement je n’ai autant été subjugué par une musique dans un jeu (hors composition de Koji Kondo ou Nobuo Uematsu). Jouer à Kid Icarus Uprising sans mettre le son relèverait de l'hérésie absolue. Autant jouer à un The Legend of Zelda ou à un Final Fantasy sans volume sonore pendant que l’on y est. Et en plus de cela, tous les dialogues sont retranscrits vocalement. En anglais certes, pas de japonais, mais comme ils passent bien dans la langue de Shakespeare, et qu’ils sont sous-titré en français, on ne va pas s’en plaindre.

 Un des boss du jeu

Et dernière chose avant de m’attaquer non plus à la forme, mais au fond du jeu, le scénario. Oui, chaque jeu possède un scénario (n'est-ce pas Mario), et Kid Icarus Uprising est encore une fois décidé à ne rien laissé au hasard. Après plus de vingt ans d’absence, l’ange arrive bien déterminé à se faire remarquer. Alors que tout semble bien propre et bien linéaire, on se rend rapidement compte que rien ne va vraiment comme on le souhaite. Ce qui en plus de nous offrir plein de surprises et de rebondissements, permet à la durée de vie d’être vraiment longue. Ajoutons à cela un humour omniprésent et bienvenu, et des dialogues percutants extrêmement bien écrits, et on obtient quasiment le scénario parfait. Là, j’exagère un peu, mais pour les dialogues, en toute honnêteté, le travail d’écriture est phénoménale, et rarement il m’a été donné d’entendre (ou de lire pour les non anglophones) dans un jeu vidéo des discussions aussi drôles et ingénieuses.

 Copain, ou pas copain?

Alors voilà, avec ceci, on pourrait dire que Kid Icarus Uprisnig est un chef-d’œuvre absolu. Mais tout n’a pas été dit sur le jeu. Pour ceux qui ont lu le test de Gamekult, tout commence bien, mais la fin révèle les points faibles du jeu. Qu’en est-il pour la suite de ce test ? Pour le savoir, il vous suffit d’envoyer Peace-and-Geek au 33 600 (43,08 euros le SMS + coût de surcharge de l’opérateur), vous recevrez alors la fin de ce test par e-mail dans les trois mois suivant votre envoie. Ok, trêve de n’importe quoi, passons véritablement à la suite.

Avant de passer à ce qui vous intéresse, la maniabilité du titre, je vais parler des armes et du système de difficulté. Comme dans certains jeux d’aventures ou jeux de rôle, on a ici la possibilité de changer son équipement. J’entends par là que l’on dispose de plusieurs armes au choix, avec leurs spécificités qui leur sont propres, et de différents dons que l’on peut équiper ou non selon l’envie ou le choix. Mais voilà, chaque arme, même si elle porte le même nom, ne possèdera pas les mêmes capacités ni les mêmes valeurs. Il faut donc bien vérifier son équipement, pour vérifier ses capacités, et tester s’il nous convient bien ou  nom. Par expérience, il est bien plus délicat de jouer avec une arme que l’on apprécie guère, plutôt qu’avec une qui est faite pour nous, ce n’est donc pas un critère à négliger. Surtout qu’une fois le chapitre commencé, on ne peut plus changer d’équipement avant le prochain. Et pour couronner le tout, on peut fusionner les armes entre elles pour en créer de nouvelles. Pour ce qui est de la difficulté, le choix est très particulier, mais très efficace. On ne choisit pas réellement un mode facile, moyen ou difficile, mais on mise un nombre de cœur sur une jauge, de 0 à 9, 0 étant « jeu d’enfant », 9 étant « impossible ». Soyons honnête, la difficulté dans Kid Icarus Uprising est bien présente. Dès le niveau 4 de la jauge, on passe à « pas évident », et pour être franc, on sent en effet que c’est pas si évident. Mais comme les récompenses de plus grande valeur sont à récupérer dans les modes les plus difficiles, on a envie de s’y lancer, mais ce n’est pas si simple. Surtout que lorsque l’on meurt, on ne perd pas de vie, on perd une partie de sa mise de cœurs, et on recommence de là où on en était avec le mode de difficulté d’en dessous. En gros, à moins d’être très doué ou d’avoir beaucoup d’expérience dans le jeu, la chose n’est pas aisée. Pour une fois qu’un jeu propose un défi relevé, je ne vais pas me plaindre.

 Allez, il est temps de miser des coeurs

La maniabilité, parlons-en enfin. Mais après une page de pub. Faut vraiment que j’arrête avec les blagues à deux balles, je deviens ridicule. Celle qui mitige les testeurs, celle qui fait pour beaucoup passer le jeu du statut de potentiel chef-d’œuvre à seulement bon jeu. Commençons par les phases aériennes. Très simple d’accès et terriblement accrocheuse, voilà comment on pourrait résumer. On contrôle Pit avec le stick, on vise en déplaçant le stylet sur l’écran tactile, et on tire avec la gâchette L. On ne peut pas faire plus simple et plus efficace. Pour ce qui est de la maniabilité au sol, ça se complique un peu. On tire avec L, on avance avec le stick, et on vise avec l’écran tactile. Oui, ça ne change pas, sauf qu’en plus de ça, on ajoute un truc, il faut déplacer la caméra… en déplaçant le stylet sur l’écran tactile. Oui, exactement comme pour viser. Et soyons honnête, ce n’est pas forcément très confortable, particulièrement lorsque l’on est entouré d’ennemis. Mais qu’on se le dise, cela ne gâche pas pour autant le plaisir, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Certes, ce n’est pas toujours évident, mais on s’y fait assez vite je trouve. Bien sûr, certains trouveront ça absolument inconfortable, après ça dépend de comment on a l’habitude de jouer, mais moi, cela ne m’a pas plus déranger que ça, même s’il arrive de se faire toucher bêtement à cause de ceci. D’ailleurs, pour éviter de se faire toucher, on peut esquiver les attaques grâce à un dash, comme dans Super Mash Sisters (désolé, je viens volontairement de spoiler un des gags du jeu). Dash utile, mais parfois légèrement embêtant lorsque la zone est étroite et sans rebord, parce qu’en allant un peu trop vite, on risque de se jeter soi-même dans le vide sans le vouloir.  Le support console 3DS, fourni avec le jeu, est censé faciliter la prise en main, ou du moins la rendre plus confortable, mais honnêtement, je n’ai pas trouvé ça fameux, et je préfère jouer sans, c’est plus pratique à mon goût. Alors voilà, arrêtons de cracher sur la maniabilité de ce jeu, elle n’entache en rien le plaisir qu’il procure.

La maniabilité au sol

Pour répondre à la question du titre, non, Kid Icarus Uprising n’est pas un chef-d’œuvre absolu. Il est toutefois le meilleur jeu de la 3DS à ce jour (or remake, puisqu’une console qui possède dans sa ludothèque Ocarina of Time ne peut pas avoir de jeu qui le dépasse). Il frôle la perfection, la touche un peu, mais ne l’atteint pas entièrement. Tout cela à cause de deux choses toutes bêtes, qui ne gâchent rien, mais titillent parfois légèrement le joueur. Sa maniabilité au sol, peut ne pas forcément être évidente, bien qu’elle ne m’ait jamais posé de véritable problème. Et puis les dialogues, tous fameux et percutants, diablement bien écrits, sont malheureusement trop souvent difficile à suivre, puisqu’ils interviennent en cours de jeu, en plein milieu de l’action, et l’on préfère souvent agir pour ne pas mourir, plutôt que de s’arrêter pour lire ou bien entendre. Mais bon, le jeu parfait n’existe pas. Kid Icarus Uprising s’en approche en tous cas, il offre à vivre une aventure longue, palpitante, pleine d’humour et d’action grandiloquente. Si vous possédez une 3DS, ne passez pas à côté de ce bijou, cela serait fort dommage.

18/20

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