Avant tout, je tiens à préciser que je ne cherche absolument
pas à créer une polémique. Même si le titre de cet article a déjà dû le faire. Je
voulais juste tenir un propos sur le sujet, puisque la question mérite d’être
posée je trouve. Alors d’ailleurs, pourquoi se poser une telle question ?
On reproche déjà assez de choses aux jeux vidéo : ils rendent idiot,
contribuent à la violence mondiale, et développent un sous-genre d’être humain
inapte à vivre en société. Et en plus ils participeraient à considérer la gente
féminine comme inférieure ? Non, non, non, j’ai pas dit ça. J’ai juste dit
que j’allais étudier la question.
Qui n’a jamais remarqué que la plupart des jeux vidéo
avaient pour héros des personnages masculins ? Moins de nos jours certes,
mais qui ne l’a jamais constaté. Mario, Link ou encore Sonic sont des héros, et
non des héroïnes. Et la plupart du temps, le personnage féminin sert de
prétexte à l’histoire, devant être secouru ou protégé. En revanche, l’inverse…
Alors bien sûr, je vois tout de suite les joueurs réagir en disant « Ben,
Lara Croft , c’est bien une héroïne de jeu vidéo à part entière ».
Oui, effectivement, elle n’a ni moustache ni poils sous les bras. Mais qu’on se
le dise, avant d’être reconnue pour ce qu’elle est, c’est-à-dire le personnage
principal féminin jouable d’une série de jeu d’aventure à la maniabilité
souvent rigide, c’est surtout du fait de ses formes et de ses deux gros amas de
pixels qui lui servent de poitrine que les gens connaissent l’aventurière. Et puis,
à l’époque, il est inutile de se voiler la face, ce n’est pas pour séduire la
gente féminine que la belle Lara a déboulé dans l’univers vidéo-ludique. C’est
clairement pour attirer les mecs. Bien sûr, cela n’empêche pas les joueuses de
répondre à l’appel, mais une héroïne de jeu ne signifie pas forcément public
féminin.
Lara sait parfois bien se dévoiler
D’ailleurs, en parlant d’héroïne de jeu, en voilà une qui
fait bien parler d’elle : Juliet. Le personnage principal du jeu Lollipop
Chainsaw qui devrait sortir le 15 juin chez nous. Elle illustre totalement le
sujet, et prouve que la cible visée n’est clairement pas les filles qui
pourraient se reconnaître en l’héroïne, mais bien les mecs qui ne rateront pas
une occasion de mater la jeune lycéenne sous tous les angles proposés par le jeu. Surtout
que les différents costumes que l’on peut décider de faire porter à cette chère
Juliet ne font pas dans la dentelle, enfin parfois si, mais au sens propre. L’image
de la fille dans le jeu vidéo ne serait donc uniquement réduit à cela, à
montrer une "bonasse à gros seins" s’exhiber en poussant des petits cris très
significatifs ?
C'est évidemment pour avancer dans le jeu que l'on prendra ce genre de pose
Pas forcément, parfois, comme dit plus haut, les personnages
féminins dans les jeux vidéo sont aussi là pour assurer le rôle de la quiche de
service. Qu’il s’agisse de la fameuse princesse chère à Mario, bien gentille,
mais pas très futée, ou plus récemment, le personnage de la blonde aussi
charmante qu’inutile et abrutie dans NeverDead, les stéréotypes clichés de la
blonde cruche ou de la fille nunuche ne sont toujours pas tombés.
Bien sûr, tout le monde s’insurge, je vous entends « Mais
n’importe quoi, ça fait longtemps que ce genre de cliché c’est fini.
Maintenant, les femmes sont mieux représentées dans les jeux ». Oui, c’est certain, mais pour les bonnes raisons, en êtes-vous sûrs ? Je prends un
exemple récent. Catwoman, personnage jouable dans Batman Arkham City. Elle a
son caractère bien trempé, ses armes bien efficaces, et elle sait s’y prendre
pour mettre un homme à terre. Bon, ben il n’y a pas de problème alors ?
Non, mais honnêtement les mecs, vous pouvez le dire. Lequel d’entre vous ne s’est
pas contenté au moins une fois de lui faire faire une glissade juste dans le
but d’admirer sa poitrine, penchée en arrière, glissant dans le vent ? Bon,
ben voilà, c’est là où je veux en venir. Alors bon, ok, là c’est Catwoman, tout
le monde fantasme sur elle, dans le jeu ou bien dans sa version filmée interprétée par Michelle
Pfeiffer (Halle Berry ? Connais pas). Mais revenons-en au thème de l’article.
Même si ce n’est pas le but premier, une héroïne de jeux vidéo est clairement
faite pour être admirée. On ne verra d’ailleurs jamais une fille moche dans un
jeu vidéo, pour peu qu’elle soit du côté des héros. Et le genre de jeu qui va
le plus loin dans ce sens, c’est clairement la baston. Les combattantes dans
les jeux de combats sont toutes, excusez-moi du terme, des bonasses à gros
seins. Sonya Blade par exemple. Ou encore dans un autre style Ivy de Soul
Calibur. Et bien entendu, il ne faut pas oublier le jeu de combat qui offre le
plus à voir de ce côté, Dead or Alive. Ce dernier a même été décliné en jeux de
beach volley, ce qui permet de profiter allègrement des formes des combattantes
en tenue assez courtes. Et puis, pendant qu’on y est, il y a aussi Rumble
Roses, jeu de catch entièrement féminin, allant jusqu’à proposer des combats de
femmes dans la boue. Mais, ce sont des héroïnes de jeux vidéo, elles ne sont
pas là pour exhiber leur forme évidemment. Plus sérieusement, je me rappelle lors de la sortie
du premier Metroïd Prime, les conversations ont très rapidement tournées autour
de l’éventualité de voir la vidéo de Samus Aran nue sous sa douche. Comme quoi,
il n’y a pas que Lara qui attire les convoitises.
C'est la balle qu'il faut regarder
Avant de revenir à ce sujet des femmes représentées comme
des objets sexuels dans l’univers vidéo-ludique, j’aimerais aussi m’attarder sur les jeux visant un public purement féminin. Léa Passion Vétérinaire, Léa
Passion Danseuse Etoile, Léa Passion Salon de Beauté, Léa Passion Baby-sitter, Léa
Passion Maîtresse d’Ecole, Léa Passion Bébés, et la liste est encore longue. Je
précise que je n’ai inventé aucun titre, tous ces jeux existent véritablement.
Voilà, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve cela assez
réducteur tout de même. Bien sûr, ces jeux s’adressent à des petites filles,
mais ce n'est pas nécessairement une raison. Alors en gros, toutes les filles sont
condamnées à devenir plus tard maîtresse d’école, danseuse ou coiffeuse. Voilà.
T’as cinq ans, t’as une Nintendo DS, et tu sais ce que tu seras plus tard,
puisque c’est comme ça que l’on t’a éduquée. Je vais volontairement loin dans la
critique et même dans le cliché, mais ce que je veux dire, c’est que l’on ne
trouve pas de jeu s’intitulant Léo Passion Pompier ou bien Léo Passion Pilote
de Chasse. Alors pourquoi même au sein des jeux et de leurs concepts on réduit
déjà de telle sorte la condition féminine ? Pas la peine de montrer une fille
aux gros seins pour forcément rentrer dans les stéréotypes.
Sérieusement, ce jeu existe
Mais ce qui me gêne surtout, c’est que cette image de la
femme parfois dégradante est souvent mise en parallèle avec une valorisation
des personnages masculins. Dans la série GTA par exemple, on y trouve des
prostitués ou des strip-teaseuses, et c’est le héros, toujours un homme, qui en
profite. Aucunement des filles qui iraient voir un homme se déshabiller, ou au
moins apparaître en tenue légère. Je cite aussi la série de jeu Leisure Suit
Larry, qui est en quelque sorte une simulation de drague. J’exagère beaucoup, surtout
que la série possède une bonne dose d’humour, mais le principe consiste tout de
même à draguer des filles alors que l’on incarne un petit homme au physique un
peu ingrat. Eh non, pas de jeu dans lequel c’est la fille qui doit séduire des
mecs. C’est donc ça que je reproche dans un certain sens. On nous pose des
bases, préconçues, sans nous en donner l’équivalent pour le sexe opposé.
Vais-je réussir à draguer cette jolie donzelle?
Bien sûr, les personnages féminins dans les jeux-vidéo ne
sont pas que des bimbos écervelées. Il existe aussi celle qui ont un vrai
caractère, et que l’on retient plus pour leurs actions et leur histoire que pour
leurs formes. Lara Croft fait aussi partie de cette catégorie, même si la
plupart retiennent autres choses de l’aventurière. Il en est de même pour Samus
Aran, citée elle aussi un peu plus haut. Je peux en nommer d’autres, tel que l’inoubliable
Jade de Beyond Good and Evil, Tifa de Final Fantasy VII, ou encore Terra de
Final Fantasy VI. Et encore, on ne peut que constater que leur physique reste
toutefois volontairement très agréable à l’œil. Il y a évidemment bien d’autres
héroïnes que je pourrais présenter, signe que finalement elles aussi ont leur
place dans le domaine du jeu vidéo, sans forcément être la potiche de service,
mais ce serait long de toutes les citer. Même si encore et toujours, leur
apparence demeure primordiale, alors que pour les héros, on s’en moque, n’est-ce
pas Mario ?
Les jeux vidéo sont-ils donc machistes ? On pourrait le
croire après ce que je viens d’écrire. Mais il est inutile de nier l’évidence
et d’accabler inutilement les jeux vidéo sur un nouveau terrain, juste dans l’optique
de diaboliser le média. A la télé, ne voit-on pas assez comme ça de filles peu
vêtues ou simplement présentes afin de sourire bêtement pour faire jolie ?
Au cinéma, la condition de la femme n’est-elle finalement pas la même que celle
dans les jeux vidéo ? Scarface,
c’est bien l’histoire d’un homme, et dans son plumard il met des femmes (principalement
Michelle Pfeiffer, encore elle !). Qu’on se le dise clairement, sur les
écrans la condition de la femme a peu évoluée, et c’est pour cela qu’on
continue de les voir comme on nous les présente, cruches et là uniquement pour
faire plaisir aux yeux (et pas que) de papa et de fiston, mais ce n’est pas sur
nos écrans de télé via nos consoles que cette image perdure, mais bien dans les
émissions de télévision ou certains films. Toutes ces émissions de télévisions
de télé-réalité nous montrant des pou*iasses vulgaires ou ces clips musicaux
dans lesquels les « chanteuses » se donnent elles-mêmes en spectacle
dégradant, c’est ceci qui est machiste. Alors oui, les jeux vidéo sont
machistes, mais pas autant que ce que l’on ose encore de nos jours nous montrer sur les écrans. Alors au lieu de critiquer ou de diaboliser l’image
des jeux, revenez aux origines et regardez plutôt ce que les autres médias se
permettent de présenter. En toute honnêteté, je trouve moins dégradant de jouer à Lollipop Chainsaw, plutôt que de regarder certains clips à la télé. Et puis, dans les jeux vidéo, c’est souvent fait
avec plein d’humour et de second degré. Duke Nukem l’a bien compris, on montre
des filles à poil, mais c’est dans une volonté d’exagération et d’humour trash.
Alors contrôler une aventurière bien proportionnée ou une pom-pom girl peu
vêtue, ce n’est pas machiste, non. C’est juste la continuité de ce que l’on
nous propose à voir tous les jours, c’est fait principalement pour les mecs, mais
une fois le côté voyeur amusant passé, on joue pour jouer. Les jeux vidéo sont
machistes ou non, c’est un point de vue, mais critiquer un tel domaine alors
que tous les jours, sans censure ou véritable avertissement au public ou nous
montre pire, c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité.
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