La réponse, dans ce test préparé par moi-même. Je n’avais
pas prévu de faire de test de ce jeu, je ne pensais même pas pouvoir y jouer
avant un bout de temps, mais il suffit de connaître les bonnes relations, et
parfois, ben voilà, on peut jouer à un jeu. Et donc, j’ai joué à Kid Icarus
Uprising sur 3DS. Alors tout de suite, je vois ceux qui se disent « Ben
s’il propose cette question en titre, et s’il en fait le test alors que ce
n’était pas prévu, c’est que forcément il a adoré le jeu », eh bien pas
nécessairement. Je peux commencer ainsi pour mieux vous tromper et vous
expliquer en quoi je n’ai pas aimé le jeu. Et même si je l’ai aimé, il est
toujours bon de savoir pourquoi, non ? Donc voici le test.
Kid Icarus, c’est qui ? Ah, mais oui, c’est le personnage
de Super Smash Bros Brawl. Non, Kid Icarus c'est le jeu, le héros, c'est Pit. Et il n'a pas fait que Smash Bros. Avant tout, c’est un héros de jeu
vidéo apparu sur Nes, dans le jeu Kid Icarus en 1987, et qui revint ensuite
sur Game Boy en 1991 dans sa suite. Voilà, c’est tout. Il apparaît dans Brawl
évidemment, mais rien de plus. Alors pourquoi ce personnage semble-t-il si
familier? Parce que via Brawl on nous a habitué à lui, à le connaître, le
manier. Déjà dans Melee, il avait le droit à sa statuette, rien de transcendant
certes, mais c’est bien la preuve que Nintendo ne l’oubliait pas. Et puis le
concepteur de Kid Icarus Uprising, Masahiro Sakurai, n’est autre que le génial créateur de Kirby et de la série Smash Bros (tiens tiens). Et quand on connait
le soin apporté à ces deux séries, on ne pouvait qu’espérer le top du top pour
ce Kid Icarus Uprising. Alors, finalement, explosion de joie, ou simple pétard
mouillé ?
Pit, le héros du jeu
Commençons, comme à mon habitude, par les graphismes, parce
que c’est cela qui frappe en premier. Une claque, tout simplement. Alors oui,
les habitués diront que je dis ça à chaque fois, comme je l’ai dit pour
Resident Evil Revelations ou Metal Gear Solid Snake Eater, mais ce que je veux
dire, c’est que malgré les faibles compétences graphiques de la console,
comparé à la Vita j’entends, la petite portable de Nintendo réussit encore et
toujours à nous impressionner. Tout est somptueux ici, rien n’est laissé au
hasard, chaque pixel est là pour nous émerveiller. Il s’agit ici d’un des plus
beaux jeux 3DS (si ce n’est le plus beau), et le plus réussi des jeux 3DS
Nintendo. Là ou Super Mario 3D Land ou Mario Kart 7 sont très propres, très
beaux, en jettent, mais n’impressionnent pas non plus, Kid Icarus Uprising envoie du
très lourd, du très haut de gamme, du genre qui fait dire « Ah ouais,
p****n, quand même ! ». Et ce n’est pas tout. Des graphismes
sublimes, c’est bien, mais si le level design n’est pas là pour assurer
derrière, quel intérêt ? Mais là, autant vous le dire tout de suite, rien
n’a été fait à moitié. La construction des niveaux est tout simplement
splendide. Qu’il s’agisse de la partie aérienne ou des phases à pieds. Tout est
magnifique et excellemment bien pensé. Tout regorge de trouvaille et de perle
visuelle, ainsi que d’ingéniosité dans la conception du monde dans lequel on
évolue. D’une ville type antiquité grecque, à des temples en ruine, en passant
par des vaisseaux spatiaux, ou encore un labyrinthe complètement psychédélique,
rempli de trompe l’œil et de piège rendant hommage aux productions des années
80, tout est simplement génial et parfait. D’autant plus que l’effet 3D est
parfaitement bien rendu et magistralement bien réalisé. Il s’agit là d’un des
meilleurs emploie de la 3D dans un jeu vidéo (et c’est moi, qui n’aime pas la
3D qui dit ça). Au final, on s’en prend plein la vue, et ce n'est pas moi qui vais
m’en plaindre.
Un niveau... déroutant
Et en plus de cela, la mise en scène est complètement
dantesque. On ne fait pas qu’avancer, tabasser des monstres, et finir le
niveau. Enfin, si dans un sens, mais la dimension épique du jeu est fortement
mise en avant. Les batailles aériennes tiennent de ce point-là du génie absolu
reprenant parfois ce qui existe, ce qui a été fait, pour mieux le sublimer et
en faire une expérience vidéo ludique tout à fait démentielle. Je pense par
exemple à un chapitre, dont je tairais le nom et l’histoire pour ne rien
gâcher, qui m’a directement fait penser à l’attaque de l’Etoile Noire dans Star
Wars. Mais pas juste parce que ça y ressemble, mais parce que c’est aussi
épique, et que c’est nous qui contrôlons le héros. On a vraiment l’impression
d’être ce personnage qui agit pour défendre ce qu’il doit protéger, avec ses
convictions, et qu’il fera de son mieux pour triompher, bien qu’il ne soit pas
un surhomme. C’est ça qui est bien dans le jeu, c’est que la mise en scène est
grandiloquente, mais elle met à incarner un héros qui n’a en soit rien
d’extraordinaire. Il fait son devoir parce qu’il a une réelle envie de
triompher, mais il connait ses faiblesses. Là où Link de The Legend of Zelda
accepte son destin sans broncher, toujours enfermé dans son mutisme, Pit parle,
agit en conséquence, n’hésite pas à communiquer ses craintes, mais surtout son
courage et sa détermination. Ce qui permet mettre à distance le héros et nous,
mais qui bizarrement, nous rapproche à la fois plus de lui. Quoiqu’il en soit,
on a affaire à du grand art.
Les phases aériennes sont dantesques
Et bien sûr, qui dit mise en scène grandiloquente, dit
musique homérique et mémorable. Le genre de musique qui fait oublier le monde
extérieur et tout le reste, qui renforce l’aspect sublimement épique d’un
média, qui transcende presque l’œuvre qui l’accompagne. Et encore une fois, Kid
Icarus Uprising ne déroge pas à la règle. Les compositions sont monumentales et
apportent au jeu l’élément qui unit avec perfection cet art des beaux
graphismes et de la mise en scène exemplaire. Rarement je n’ai autant été
subjugué par une musique dans un jeu (hors composition de Koji Kondo ou Nobuo
Uematsu). Jouer à Kid Icarus Uprising sans mettre le son relèverait de l'hérésie
absolue. Autant jouer à un The Legend of Zelda ou à un Final Fantasy sans
volume sonore pendant que l’on y est. Et en plus de cela, tous les dialogues
sont retranscrits vocalement. En anglais certes, pas de japonais, mais comme
ils passent bien dans la langue de Shakespeare, et qu’ils sont sous-titré en
français, on ne va pas s’en plaindre.
Un des boss du jeu
Et dernière chose avant de m’attaquer non plus à la forme,
mais au fond du jeu, le scénario. Oui, chaque jeu possède un scénario (n'est-ce pas Mario), et Kid Icarus Uprising est encore une fois décidé à ne rien laissé au
hasard. Après plus de vingt ans d’absence, l’ange arrive bien déterminé à se
faire remarquer. Alors que tout semble bien propre et bien linéaire, on se rend
rapidement compte que rien ne va vraiment comme on le souhaite. Ce qui en plus
de nous offrir plein de surprises et de rebondissements, permet à la durée de
vie d’être vraiment longue. Ajoutons à cela un humour omniprésent et bienvenu,
et des dialogues percutants extrêmement bien écrits, et on obtient quasiment le
scénario parfait. Là, j’exagère un peu, mais pour les dialogues, en toute
honnêteté, le travail d’écriture est phénoménale, et rarement il m’a été donné
d’entendre (ou de lire pour les non anglophones) dans un jeu vidéo des
discussions aussi drôles et ingénieuses.
Copain, ou pas copain?
Alors voilà, avec ceci, on pourrait dire que Kid Icarus
Uprisnig est un chef-d’œuvre absolu. Mais tout n’a pas été dit sur le jeu. Pour
ceux qui ont lu le test de Gamekult, tout commence bien, mais la fin révèle les
points faibles du jeu. Qu’en est-il pour la suite de ce test ? Pour le
savoir, il vous suffit d’envoyer Peace-and-Geek au 33 600 (43,08 euros le
SMS + coût de surcharge de l’opérateur), vous recevrez alors la fin de ce test
par e-mail dans les trois mois suivant votre envoie. Ok, trêve de n’importe
quoi, passons véritablement à la suite.
Avant de passer à ce qui vous intéresse, la maniabilité du
titre, je vais parler des armes et du système de difficulté. Comme dans
certains jeux d’aventures ou jeux de rôle, on a ici la possibilité de changer
son équipement. J’entends par là que l’on dispose de plusieurs armes au choix,
avec leurs spécificités qui leur sont propres, et de différents dons que l’on
peut équiper ou non selon l’envie ou le choix. Mais voilà, chaque arme, même si
elle porte le même nom, ne possèdera pas les mêmes capacités ni les mêmes
valeurs. Il faut donc bien vérifier son équipement, pour vérifier ses
capacités, et tester s’il nous convient bien ou
nom. Par expérience, il est bien plus délicat de jouer avec une arme que
l’on apprécie guère, plutôt qu’avec une qui est faite pour nous, ce n’est donc
pas un critère à négliger. Surtout qu’une fois le chapitre commencé, on ne peut
plus changer d’équipement avant le prochain. Et pour couronner le tout, on peut fusionner les armes entre elles pour en créer de nouvelles. Pour ce qui est de la difficulté,
le choix est très particulier, mais très efficace. On ne choisit pas réellement
un mode facile, moyen ou difficile, mais on mise un nombre de cœur sur une
jauge, de 0 à 9, 0 étant « jeu d’enfant », 9 étant « impossible ».
Soyons honnête, la difficulté dans Kid Icarus Uprising est bien présente. Dès
le niveau 4 de la jauge, on passe à « pas évident », et pour être
franc, on sent en effet que c’est pas si évident. Mais comme les récompenses de
plus grande valeur sont à récupérer dans les modes les plus difficiles, on a
envie de s’y lancer, mais ce n’est pas si simple. Surtout que lorsque l’on
meurt, on ne perd pas de vie, on perd une partie de sa mise de cœurs, et on
recommence de là où on en était avec le mode de difficulté d’en dessous. En
gros, à moins d’être très doué ou d’avoir beaucoup d’expérience dans le jeu, la
chose n’est pas aisée. Pour une fois qu’un jeu propose un défi relevé, je ne
vais pas me plaindre.
Allez, il est temps de miser des coeurs
La maniabilité, parlons-en enfin. Mais après une page de pub.
Faut vraiment que j’arrête avec les blagues à deux balles, je deviens ridicule.
Celle qui mitige les testeurs, celle qui fait pour beaucoup passer le jeu du
statut de potentiel chef-d’œuvre à seulement bon jeu. Commençons par les phases
aériennes. Très simple d’accès et terriblement accrocheuse, voilà comment on
pourrait résumer. On contrôle Pit avec le stick, on vise en déplaçant le stylet
sur l’écran tactile, et on tire avec la gâchette L. On ne peut pas faire plus
simple et plus efficace. Pour ce qui est de la maniabilité au sol, ça se
complique un peu. On tire avec L, on avance avec le stick, et on vise avec
l’écran tactile. Oui, ça ne change pas, sauf qu’en plus de ça, on ajoute un
truc, il faut déplacer la caméra… en déplaçant le stylet sur l’écran tactile. Oui,
exactement comme pour viser. Et soyons honnête, ce n’est pas forcément très
confortable, particulièrement lorsque l’on est entouré d’ennemis. Mais qu’on se
le dise, cela ne gâche pas pour autant le plaisir, contrairement à ce que l’on
pourrait croire. Certes, ce n’est pas toujours évident, mais on s’y fait assez
vite je trouve. Bien sûr, certains trouveront ça absolument inconfortable,
après ça dépend de comment on a l’habitude de jouer, mais moi, cela ne m’a pas
plus déranger que ça, même s’il arrive de se faire toucher bêtement à cause de
ceci. D’ailleurs, pour éviter de se faire toucher, on peut esquiver les
attaques grâce à un dash, comme dans Super Mash Sisters (désolé, je viens
volontairement de spoiler un des gags du jeu). Dash utile, mais parfois
légèrement embêtant lorsque la zone est étroite et sans rebord, parce qu’en
allant un peu trop vite, on risque de se jeter soi-même dans le vide sans le
vouloir. Le support console 3DS, fourni
avec le jeu, est censé faciliter la prise en main, ou du moins la rendre plus
confortable, mais honnêtement, je n’ai pas trouvé ça fameux, et je préfère
jouer sans, c’est plus pratique à mon goût. Alors voilà, arrêtons de cracher
sur la maniabilité de ce jeu, elle n’entache en rien le plaisir qu’il procure.
La maniabilité au sol
Pour répondre à la question du titre, non, Kid Icarus Uprising
n’est pas un chef-d’œuvre absolu. Il est toutefois le meilleur jeu de la 3DS à
ce jour (or remake, puisqu’une console qui possède dans sa ludothèque Ocarina
of Time ne peut pas avoir de jeu qui le dépasse). Il frôle la perfection, la
touche un peu, mais ne l’atteint pas entièrement. Tout cela à cause de deux choses
toutes bêtes, qui ne gâchent rien, mais titillent parfois légèrement le joueur.
Sa maniabilité au sol, peut ne pas forcément être évidente, bien qu’elle ne m’ait
jamais posé de véritable problème. Et puis les dialogues, tous fameux et
percutants, diablement bien écrits, sont malheureusement trop souvent difficile
à suivre, puisqu’ils interviennent en cours de jeu, en plein milieu de l’action,
et l’on préfère souvent agir pour ne pas mourir, plutôt que de s’arrêter pour
lire ou bien entendre. Mais bon, le jeu parfait n’existe pas. Kid Icarus
Uprising s’en approche en tous cas, il offre à vivre une aventure longue,
palpitante, pleine d’humour et d’action grandiloquente. Si vous possédez une
3DS, ne passez pas à côté de ce bijou, cela serait fort dommage.
18/20
Tu as raison, ce jeu est génial ;)
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