Dès l'allumage de la console, le ton est donné
Batman, le premier réalisé par Burton, est sorti en 1989,
comme la Game Boy. A cette époque, j’étais trop jeune pour voir le film et pour
jouer à la Game Boy. En 1990, quand l’adaptation du film sur la portable de
Nintendo a débarqué, j’étais toujours trop jeune pour y jouer. Je me souviens,
la première fois que j’ai joué à Batman : The Video Game, c’était mon
cousin qui avait le jeu. Et puis, je ne sais plus comment, très probablement en
l’achetant lors d’une brocante, j’ai eu la cartouche sur Game Boy. Et ce jeu m’a
marqué, terriblement. Au point d’y jouer régulièrement, même plus vieux. Et au
point de vous en parler aujourd’hui. Parce qu’un jeu Game Boy, sorti en 1990, il
fallait vraiment qu’il soit marquant pour qu’encore de nos jours on s’en
souvienne, et en bien. N’est pas Batman qui veut.
Ça, c'est Batman à Gotham City
En 1990, la Game Boy n’est pas encore au stade où elle
montre à tout le monde ce qu’elle a sous le capot en termes de capacité
graphique. Rien n’est moche, ce serait honteux de dire ça, mais les personnages
détaillés qui s’incrusteront sur nos écrans puis dans nos mémoires dès 1992 par
exemple (pour les jeux de qualité évidemment), n’ont pas encore fait leur
apparition. Il faut se contenter de petits sprites en guise de personnage. On reconnait
le héros et ses antagonistes, c’est le principal. De toute manière, si la
réalisation graphique n’est pas déplaisante (et même plutôt réussie pour l’époque),
c’est principalement le gameplay et la musique qui font que le charme de ce titre
demeure intemporel. Au-delà du simple jeu de plate-forme corsé, et bien plus qu’un
jeu d’action ou un beat’em all décérébré, Batman : The Video Game est un
savant mélange des deux qui a ravi les joueurs à l’époque et ravi probablement
encore les fans de ce genre de jeux rétros. Avant tout, il faut savoir que le
scénario n’est que peu développé, comme pour beaucoup de jeux en ce temps, mais
finalement, bien que très manichéen, le Batman contre le Joker, on passe outre,
puisque l’intérêt est ailleurs. Voilà, maintenant, attaquons la partie qui nous
intéresse, le cœur du jeu, le gameplay.
Les Cut Scenes sont joliment réalisées
Ok, cela peut paraître choquant, mais Batman possède une
arme, et tire donc sur ses ennemis. Le fan criera au scandale, sera outré, je
peux comprendre, mais ici ce n’est pas forcément la vraisemblance qui est mise
en avant, mais bien la jouabilité et le plaisir de jeu. On tire certes sur des
ennemis, mais c’est un gros plus. Puisque l’aspect simple qui consiste à tirer
partout sans réfléchir est plus poussé qu’on ne pourrait le croire grâce aux
différents bonus que l’on peut acquérir. En effet, différents blocs peuvent
être détruits, les noirs donnant le droit à un bonus. Mais attention, tous ne
sont pas bons à prendre. Lorsqu’il s’agit de lettres de l’alphabet par exemple,
il faut uniquement récupérer celles qui constituent le nom Batman. Le « A »
par exemple donnera la possibilité de jeter des batarangs, en revanche un « S »
donnera des balles ridiculement petites à portées réduites. Eh oui, plus
complexe qu’il n’y paraît. Surtout que parfois, le level design fait son
salaud, ce qui fait qu’après avoir détruit un bloc contenant un malus, on se
retrouve obligé de passer dessus et de le récupérer pour sauter sur la
plate-forme en face. Vicieux. D’ailleurs, en parlant de plate-forme, le titre
propose son lot de niveaux dans le genre. Pas qu’un simple jeu de shoot d’ennemis
ce Batman. Plutôt une sorte de Shoot’n’Jump. Et la difficulté est au
rendez-vous. En plus de maîtriser ses ennemis, il faut aussi maîtriser ses
sauts. Certains se révèlent d’une précision au millimètre près, sinon c’est la
chute. Batman : The Video Game est un jeu accessible à tous, mais qui se
destine aussi aux hardcore gamers d’antan. On notera que pour varier l’action, en plus des boss, sont aussi présentes des phases en véhicules (deux
uniquement, mais c’est déjà bien), qui agrémentent de façon très plaisante un gameplay
déjà consistant.
On peut se servir de Batarangs
J’en parlais aussi, l’autre très grande force de ce
jeu, c’est sa musique. Ok, on est sur Game Boy, mais Waouh ! pour l’époque
ça déboîte ! Ok, il n’y a pas forcément de côté sombre et mystérieux
(quoique la musique de l’écran titre…) mais il y a une sorte de dimension
héroïque et flamboyante qui se dégage de ces sonorités toutes marquantes. Dès
ma jeunesse, j’ai été frappé par les musiques de ce jeu, au point de m’en
souvenir encore maintenant, sans avoir à recourir à l’ami Youtube. D’ailleurs,
dans un précédent article, j’avais laissé le thème de Gotham City, qui a vie me
restera en tête, et j’ai décidé de partager ici une autre musique de ce jeu, vu
que l’article s’y prête. Je vous laisse profiter.
Il faut savoir qu’évidemment, d’autres jeux Batman ont vu le
jour sur Game Boy. En 1992, alors que sort Batman Returns, ce n’est son
adaptation qui voit le jour, mais un jeu nommé Batman : Return of The Joker. Totalement
différent de son prédécesseur, il s’agit là plus d’un beat’em all, avec sa dose
de plate-forme. Les animations et les graphismes ont connu une très nette
amélioration, et le gameplay a aussi évolué.
Batman, deux ans plus tard
Ainsi, dans ce second volet des aventures de Batman sur la
portable de Nintendo, le justicier masqué peut se servir d’un grappin afin de s’agripper
au plafond et de voltiger, lui permettant d’atteindre des plates-formes inaccessible
autrement. Il peut aussi, tel un Ninja ou tel Mario, sauter d’un mur à l’autre,
afin de s’élever. D’un point de vue combat, le justicier se sert de ses poings,
ou bien de batarangs s’il en ramasse. Le jeu ne comporte que quatre niveaux
(divisés en plusieurs parties) et demeure donc assez court, mais pas facile
pour autant. J’y ai aussi joué pas mal quand j’étais gosse, mais pas autant que
le premier.
L'usage du grappin rappelle un peu Spider-Man
Comme on peut le constater, l’homme chauve-souris a aussi
connu ses heures de gloire vidéoludiques bien avant l’arrivée de la saga Arkham
sur console next generation. Bien sûr, il serait ridicule de comparer, mais la
première adaptation Game Boy du chevalier noir vaut véritablement le coup. Cet article n'est pas issu du simple délire d’un joueur qui se complaît dans ses
souvenirs et sa nostalgie, mais c'est bien une sorte d’hommage à ce titre, que
beaucoup ne doivent pas connaître, et qui mérite amplement d’être joué. Il n’y
a pas à dire, il est fort ce Batman.
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