mercredi 18 janvier 2012

Le meilleur jeu de la next-gen (selon moi)

Récemment on m’a posé cette question : C’est quoi le jeu que tu considères comme le meilleur des consoles next generation ? Question difficile, et pourtant, j’ai bien mon avis. Rayman Origins ! Non. Je serais bien tenté de répondre cela, mais le jeu est aussi sorti sur Wii, et bien qu’il soit extraordinairement excellent, il n’exploite pas à fond les capacités des nouvelles machines. Alors je vois se lire sur vos lèvres les noms de Batman Arkham City, Uncharted 3 ou encore Skyrim. Oui, je conçois parfaitement ces idées. Pourtant, aucun de ces noms n’est celui que je vais donner. Alors, quel jeu ?

Ne soyez pas si impatients, pour la peine, je ne vous le dirais qu’à la fin de l’article. Red Dead Redemption. Oui, j’ai craqué, mais d’une, je ne suis pas du genre à torturer mentalement les gens, et de deux, ce serait quand même complètement idiot d’argumenter sans avoir présenté le jeu. Donc oui, Red Dead Redemption. Pourquoi ? Parce que, tout simplement. Je pense qu’il suffit d’y jouer pour comprendre. Je vois d’ici les détracteurs dire « ouais, enfin, c’est qu’un simple GTA qui se passe au Far West », ouais, enfin non. Non, même, c’est sûr. GTA, c’est sympa, mais cela devient vite lassant je trouve. Bien sûr, les ambiances et époques changent entre les jeux, mais  j’ai toujours l’impression de faire les mêmes choses. Non pas que les jeux soient mauvais ou manquent d’originalité, mais bon, j’y ai joué une fois, les autres ne m’attirent pas plus que ça. Red Dead Redemption, c’est autre chose. N’oublions pas que ce jeu n’est pas une nouveauté. C’est une suite. Enfin, suite dans le même sens que pour GTA. C’est le second volet d’une licence on va dire. Oui, beaucoup l’ignorent ou ne s’en souviennent plus, mais sur PS2 et Xbox il y a eu Red Dead Revolver. Les bases étaient déjà là, posées, l’ambiance Western, les principes de base de la jouabilité, mais l’état de grâce qui est présent dans Redemption, ça, ce n’était pas encore le cas. Revolver, c’était une ambiance, et de l’action, avec pour thème la vengeance. Redemption, c’est un peu ça, mais en bien mieux. On ne se contente pas de suivre des missions ou chapitres afin de progresser. Enfin, si, mais on ne se sent jamais oppressé. Il y a tellement de choses à faire, à voir, à vivre. On vit véritablement dans le jeu, dans cet Ouest Américain d’il y a un siècle. On ne fait pas que suivre un scénario ou enchaîner des missions Non, parfois on enchaîne des méchants aussi. Enfin, des bandits hors-la-loi recherchés on va dire. Parce que méchants, dans ce genre de jeu… En fait, comme je l’ai dit juste avant, on vit au Far West. On dresse des chevaux, on s’occupe des voleurs de poules, des bandits, on chasse, et surtout on essaye de ne pas mourir.

Quand on lit ce que j’écris, pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, rien de bien transcendant ne semble ressortir de l’œuvre de Rockstar. Parce que finalement, il faut y jouer pour s’en rendre compte. Une des plus grandes forces du jeu réside dans ce côté vivant et aléatoire de l’environnement. Je donne un exemple concret de ce que j’ai vécu pour me faire comprendre. Je me balade à cheval, pour aller d’une ville à une autre, tranquillou, et j’entends une femme me demander de l’aide, à côté d’un chariot au bord de la route. Bon seigneur, je descends de ma monture pour aller lui donner un coup de main, lorsque de derrière le chariot, surgissent trois hommes armés, qui me tirent dessus, pendant que l’autre sal*pe se moque de moi. Oui, je viens bêtement de tomber dans un guet-apens. J’essaye comme je peux de tous les abattre, mais l’effet de surprise est trop fort, je suis mort. Je reprends donc à ma dernière sauvegarde, récentes, heureusement, et proche. Je suis sur la même route. Je guette ces bandits, prêt à tirer sur la bonne femme avant même qu’elle ne vienne ne me demander de l’aide, histoire de montrer que personne n’agit de la sorte avec moi (enfin, sauf précédemment). Je guette. Rien. Ouais, c’est comme ça dans le jeu, on peut mourir, la partie qui suivra ne sera jamais la même. Et en plus, tout cet univers est vivant. Je me balade à dos de cheval, lorsqu’un groupe (un troupeau ? Une bande ?) de coyotes (ou de cougars, j’ai un doute maintenant) se met à m’attaquer. Mon cheval tombe. Je dégaine, je tire, suis blessé, et finalement, je les abats tous de sang-froid ces saletés de bestioles agressives. Je suis sauf. Mais pas mon cheval, qui a succombé aux attaques. Le cheval que l’on m’avait offert. J’aurais presque envie de pleurer. Surtout que dans Red Dead Redemption, il n’y a pas d’espoir de quitter et reprendre à la dernière sauvegarde. Il se passe tellement de choses entre deux sauvegardes, que quitter le jeu me ferais perdre énormément, et beaucoup d’évènements (et de récompenses qui vont avec) aléatoires. Ça peut paraître assez frustrant. Je confirme, ça l’est. Mais cela n’est finalement qu’un pas de plus vers l’immersion du jeu, impressionnante, et dans ce réalisme cru. Vous croyez vraiment qu’à cette époque, si votre cheval se faisait bouffer par un chacal, vous pouviez remonter dans le temps pour reprendre à la dernière sauvegarde ? Que nenni les amis, que nenni.

Mais le jeu ne se résume pas uniquement à ce genre d’évènements aléatoires. Certaines missions, obligatoires ou non, proposent à vivre des expériences de jeu rarement vécues auparavant. Une telle intensité, une telle nervosité, une telle tension… On atteint presque l’extase vidéo-ludique dans l’action. Et même au-delà. On n’est presque plus un joueur face à son écran, on est le personnage qui doit agir. La scène de la pendaison et celle de la prise d’otages (je n’en dis pas plus) m’ont véritablement marqué, et je ne pensais vraiment pas vivre cela un jour grâce à un jeu vidéo. Surtout que Red Dead Redemption ne néglige en rien son ambiance. Ici on est vraiment dans le Far West. Le vrai, le pur, le dur. C’est pas la petite maison dans la prairie et son univers dans lequel le plus méchants des hommes et un promoteur véreux. Ici on frappe, on tue, on baise, on parle de façon crue, on crève, on va voir les put… prostitués, on insulte des bonnes sœurs, on condamne des gens à mort, et il y a même des serial killers très bizarres (même moi ça m’a un peu dérangé cette partie, c’est pour dire). Dans le jeu, on retrouve plutôt ce côté réaliste et très âpres des films de Sergio Leone, encore plus poussé dans ceux de Clint Eastwood (je pense notamment à Pale Rider et Impitoyable). On tue parfois sans raison, la violence peut être gratuite, et les méthodes utilisées pour arriver à ses fins ne sont pas toujours très courtoises. De la violence. Il y en a dans Red Dead Redemption. Pas de gore, mais de la violence très crue, qui prouve que l’on se trouve bien dans un environnement hostile et brutal. Les coups de feu partent, le sang gicle, les corps tombent. Quand quelqu’un se fait battre, qu’il est amoché, c’est parfois assez dur. Mais le pire, et parfois cela arrive, c’est cette violence qui n’aurait pas eu lieu d’être, que l’on aurait pu éviter, dû éviter, mais qu’on n’a pas pu empêcher d’être... Exemple qui m’est arrivé. Je suis à cheval. Un homme court vers moi et me crie « Aidez-moi, ils vont pendre mon ami alors qu’il est innocent ! ». Le temps de trouver la bonne direction, d’avancer, trop tard. J’ai beau être rapide, ce que je vois, c’est la pendaison d’un homme, dans sa simplicité et toute sa violence. Et à côté, l’homme qui pleure tout en me reprochant d’avoir été trop lent. Et c’est un événement aléatoire, je ne peux pas retenter ma chance. C’est assez troublant comme scène. Autre exemple de violence assez dérangeante, encore une fois, plus dans son existence que dans son visuel. Le marshal d’une ville me demande de chercher un hors-la-loi et de le lui ramener vivant. J’y vais, je capture ce fils de chien, et je le ramène au marshal… qui l’exécute très brutalement d’une balle dans ma tête sous mes yeux, alors que rien ne m’y préparait. Et finalement, c’est ça que j’aime dans Redemption. Pas la violence en soit, mais cette ambiance crue, parfois dérangeante, toujours haletante, qui je pense reflète bien une époque que je n’ai évidemment pas connu. Et à mon goût, le jeu maîtrise mieux les capacités des consoles next-gen que GTA IV.

Les capacités, parlons-en. Celles de bases pour commencer, qui sont souvent les plus citées, mais qui ne sont pas forcément celles qui vont faire d’un jeu un chef-d’œuvre. Les graphismes. Red Dead Redemption est beau, c’est un jeu de chez Rockstar en même temps, donc à part cet effet de clipping toujours légèrement présent dans les productions du studio, rien à redire. Le son. Ici, l’ambiance sonore est monumentale. Pas de thèmes épiques qui parcourent jeu d’un bout à l’autre, afin de laisser place à une puissance grandiloquente, mais juste une atmosphère hyper réaliste, des musiques présentes juste quand il faut, et des doublages (en anglais uniquement, tant mieux) parfaits. Mais, ce que je considère comme le plus importants dans un jeu, d’un point de vue technique, c’est peut-être l’intelligence artificielle et la façon dont sont générés les éléments. Et de ce point de vue-là, le jeu de Rockstar est probablement celui qui utilise le mieux à ce jour les capacités qu’on lui offre. Un univers extrêmement vaste, qui vit par lui-même, et dans lequel tout peut arriver, des personnages qui réagissent toujours de façon réaliste et réfléchie face aux situations, et en plus, une gestion des collisions véritablement impressionnante. Ce qui a été fait de mieux sur console next-gen, et qui pour moi n’a pas encore été dépassé depuis un an et demi.

Alors j’entends les gens dire «Oui, mais dans ce cas-là, Skyrim a réussi à faire mieux et à proposer plus». Certes, et encore, mais je parle de jeu console. «Skyrim est sorti sur consoles». En effet, mais il est aussi sorti sur PC, contrairement à Red Dead Redemption. Et puis, je considère avant tout Skyrim comme un jeu PC, porté ensuite sur consoles (même si toutes les versions sont sorties simultanément). Sans oublier, que les jeux du type RPG Fantasy à l’ambiance médiévale, on  commence à y être habitué, et finalement, le monde ouvert que l’on nous propose à chaque fois, bien qu’impressionnant et toujours aussi surprenant, on ne le savoure plus de la même façon. Alors qu’un univers immense et vivant dans une époque qui a existé et qui a fait fantasmé beaucoup de gens au cinéma, et qui en plus se dote d’une ambiance phénoménal dans un seul jeu… La seule chose que je peux dire, c’est respect total et absolu. Bravo, et merci. Pas le meilleur jeu du monde, pas ma plus grande expérience vidéo-ludique, mais le jeu qui exploite le mieux les capacités des consoles next-gen, procurant un plaisir rarement vécu auparavant. Un conseil, si vous avez une PS3 ou une Xbox 360, ne passez pas à côté de ce jeu, ce serait un crime contre le jeu vidéo.

1 commentaire:

  1. ça pourrait sembler oser mais tu as 100 fois raison, il suffit de se balader dans Red Dead Redemption pour réaliser que ce jeu est une sorte d'ovni miraculeux petit bijoux d'ambiance, de game play et de scénario ! je suis donc d'accord avec toi c'est donc la fin de mon commentaire

    RépondreSupprimer