Il y a bientôt deux ans,
Rayman était venu nous présenter ses origines sur consoles de
salon, renouant avec la plate-forme 2D qui l'avait rendu célèbre.
Le jeu était tout simplement sublime, et venait nous rappeler que le
héros à la mèche n'avait rien perdu de sa superbe, bien au
contraire. Après divers reports et une putain de trahison une sortie
multi console, voici Rayman Legends, un nouvel opus de notre héros
nationale. On s'attendait à du lourd, et en effet, la pesée est
bonne !
Rayman Legends n'est pas une
simple suite d'Origins. On le remarque au premier coup d’œil. Le
design est similaire, mais le moteur graphique a changé, pour un
rendu meilleur et encore plus beau. Du coup, chaque environnement est
un pur émerveillement pour les mirettes, proposant une 2D
magnifique, avec des éléments 3D de temps à autre du plus bel
effet. Mais avant même la réalisation, c'est surtout la direction
artistique qui vient flatter nos pupilles. D'inspirations diverses,
on n'est sans cesse ébloui par ce que l'on nous présente. D'un
univers médiéval, à une revisite de la fête des morts mexicaine,
en passant par la mythologie grecque ou encore un univers parodiant
les films de James Bond, tous les niveaux ont une identité propre et
plus marquée que dans Origins, car encore plus originale. Le tout
est accompagné par des thèmes musicaux composés une nouvelle fois
par Christophe Héral. Absolument parfaites, ces compositions
resteront longtemps dans les mémoires. En totale adéquation avec les différents
univers, et à la fois totalement surprenantes, on ne peut que saluer
le travail du monsieur. A cela s'ajoute plus de cinématiques que
dans le précédent opus, et des références cinématographiques
encore plus prononcées. On regrette seulement que les princesses,
personnages jouables à délivrer, se ressemblent un peu trop. Pour
le reste, c'est quasiment un sans-faute.
On contrôle Murphy au Gamepad,
pour balancer des rochers sur les dragons
Des univers géniaux
visuellement, qui servent forcément un level design au poil. Inutile
de jouer la carte de la surprise, une nouvelle fois la construction
des niveaux est pensée pour un plaisir immédiat, mais aussi pour ne
pas forcément ménager le joueur qui essaiera de récupérer toutes
les cages pour délivrer tous les ptizètres. Entre la plate-forme
« classique », et les aspects plus originaux, comme ces
« gâteaux » mexicains par exemple, on baigne constamment
dans des idées simples, mais lumineuses, et surtout totalement
agréables. On joue par exemple certains stages transformé en canard !
Oui, en canard ! Avec des coin-coins et tout ce que cela
implique ! C'est juste énorme, et assez absurde pour être
parfaitement génial. Et des petites idées comme celles-ci, il y en
a assez pour satisfaire les joueurs. Sans oublier les stages
musicaux, savoureux, qui reprennent de manières aussi surprenantes que
délirantes des grands classiques, pour les introduire dans des
niveaux où tout se joue au rythme de la musique justement. Une idée
plus que fabuleuse, revisitée plus tard dans le jeu, pour une
expérience encore plus délirante. Si l'on rajoute les boss, le plus
souvent en 3D, dans un univers 2D, on a de quoi prendre son pied. De
la plate-forme comme on aimerait en voir plus souvent. Rayman sait
comment faire plaisir aux joueurs.
Le contrôle des personnages
ne change quasiment pas par rapport à Origins, et c'est tant mieux,
tant il est aisé. On note tout de même qu'il est préférable de
jouer sur Wii U, tant le gameplay asymétrique de la console sert à
merveille le titre, seul ou à plusieurs. On contrôle le plus
souvent le héros choisi, comme avec une manette classique, mais on
peut aussi contrôler Murphy via le Gamepad, aidant un héros incarné
par l'ordinateur à avancer. Une bonne idée, qui fonctionne à
merveille, si l'on excepte de rares occasions où l'intelligence
artificielle aurait pu être mieux pensée. Mais hormis de très
rares cas, tout se contrôle parfaitement pour une expérience de jeu
sans cesse euphorisante. Et bien entendu, on peut jouer à plusieurs
joueurs pour parcourir l'aventure, mais aussi pour jouer au Kung
Foot, discipline pensée pour le jeu, qui risque de faire le bonheur
de nombreux joueurs durant de longues heures, alors qu'il ne s'agit
que d'un unique mini jeu au concept tout simple. Et pourtant, il y a
de quoi bien se marrer à plusieurs ! C'est bien là la force
des grands jeux !
Les boss sont bien souvent gigantesques
On pourrait regretter une
durée de vie un peu courte, pour peu que l'on cherche uniquement à
boucler l'aventure principale. Mais Rayman Legends offre un contenu
monumental pour peu que l'on s'y attarde. Il y a tout d'abord la Teuf
des Morts-Vivants, l'équivalent de La Lande aux Esprits Frappés,
qu'il faut ouvrir avec un certain nombre de ptizètres (qui
remplacent à nouveau les electoons). Rien de bien compliqué en
soit, puisqu'il en faut 400... Sur les 700 au total. Il y a aussi
Back to Origins, qui propose une bonne partie des niveaux de Rayman
Origins à rejouer, revus pour l'occasion. L'expérience sera donc
aussi jouissive que l'on ai fait Origins ou non. Si l'on rajoute à
cela les créatures à collectionner et à réunir en intégralité,
le million de Lums à amasser pour obtenir le dernier héros, ainsi
que les 700 ptizètres, il y a déjà de quoi s'occuper. Mais à
cela, Ubisoft à rajouter les défis, quotidiens, et hebdomadaires, qui
vont tenir en haleine les joueurs les plus motivés. On attendait du
contenu, mais autant, on ne pouvait pas prévoir !
Sans surprise, Rayman
legends est le petit bijou que l'on espérait tous. Une nouvelle
fois, Michel Ancel et ses équipes ont prouvé qu'il savait y faire
en matière de jeu vidéo, et qu'ils n'avaient de leçon à recevoir
de personne. Mieux encore, ils pourraient clairement en donner. Il y
a des idées à foison dans ce nouvel épisode, qui rappelle que la
plate-forme en 2D a encore de beaux jours devant elle, pour peu que
l'on sache la maîtriser. On regrettera peut-être une simplicité
malvenue pour ce qui est de finir l'aventure en ligne droite, sans
les à côtés, mais comme ce qui nous intéresse, c'est le jeu, on
prendra le temps de tout terminer. Et du temps, il vous en faudra !
S'il avait des genoux, Rayman s'agenouillerait devant son propre jeu,
mais comme il n'en a pas, il n'en sera rien. En revanche, nous, on
peut le faire sans problème, même si jouer à genoux, c'est peu
confortable quand même. Peu importe, debout, assis, ou allongé, ce
qu'il faut retenir, c'est qu'à ce Rayman Legends, il faut y jouer !
18/20
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