dimanche 8 septembre 2013

Critique : No Pain No Gain

Faire la critique d'un film de Michael Bay sur ce blog, en voici une idée surprenante. D'une, parce que le film n'est pas apparenté à ce que l'on aime appeler la « culture geek », sur laquelle se concentre le site, et de deux, parce que les films de Michael Bay, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Entre des Transformers interdits aux épileptiques ou des films d'action/de guerre/catastrophe à gros budgets, le maître des explosions a su se faire apprécier d'un public pop corn, cartonnant au box office, mais son style a souvent était critiqué, a juste titre la plupart du temps, par les autres. Cette fois-ci, c'est un film à « petit » budget que réalise Bay. Seulement 26 millions de dollars pour ce drame au ton de comédie presque surréaliste, qui pourtant est tiré d'une histoire vraie. Faites péter les stéroïdes, et préparez-vous à faire des pompes, c'est dans un centre de fitness que tout commence !

Daniel Lugo, ex taulard, emprisonné pour cause d'arnaques, travaille dans un centre de fitness. Il y est coach personnel, et sa passion dans la vie, c'est d'avoir une bonne silhouette, des gros muscles, et quasiment pas de graisse. Son autre passion, c'est The American Dream. Ce rêve américain, il compte bien l'atteindre, l'obtenir. Pour lui, ce n'est pas juste une possibilité, c'est un devoir de citoyen. Or sa situation ne lui permet pas vraiment d'accéder à son objectif. Mais pour lui, d'est un dû, quelque chose d'acquis à la naissance sur le territoire américain. Alors quoi de mieux pour l'obtenir que de le voler à un autre. Un étranger qui a réussi sur le territoire, c'est encore mieux. C'est de ce point de départ aussi absurde qu'idiot dans son principe que Lugo va élaborer un plan. Avec deux autres culturistes, il prévoit d'enlever un riche client afin de lui faire cracher TOUT ses biens, de manière « légale », en l'obligeant à signer des papiers cédant ses propriétés et richesses. Rappelons que tout ceci est tiré d'une histoire vraie ayant eu lieu en 1995.

Tout ne se passe pas comme prévu pourtant, puisque le riche client reconnaît ses agresseurs. Le tuer après dépouillement est donc la seule solution. Sauf que l'homme survit. Et il compte bien les faire arrêter ! Là où le film aurait pu se contenter d'être un simple film policier, il puise sa force ailleurs, dans divers éléments qui rendent le tout plus qu'appréciable. D'une part, le film, bien que dramatique à son origine, est drôle. Constamment le public est amené à rire ou à sourire. Pour une raison toute simple. Les personnages sont des cons. Sans méchanceté, et tout simplement. Les trois anti-héros sont tous des abrutis finis, qui pensent tous être des génies, mais qui sont de véritables crétins. Et c'est d'ailleurs l'un des propos du film, qui dit clairement qu'ils ont tous été jugés pour leur crimes, sauf leur plus grand : « leur immense connerie ». Et c'est bien ça qui fait de ce film une réussite dans son ensemble. No Pain No Gain n'est pas un film d'action, comme l'affiche avec un Mark Wahlberg sous hormone, et un Dwayne « The Rock » Johnson toujours aussi costaud, pourrait le faire croire. On est bien face à une histoire vraie, qui traite avant tout de personnages. L'occasion d'apprécier des jeux d'acteur qui jouent les cons de manière assez savoureuse. Mention spéciale à Dwayne Johnson, dont l'interprétation de l'abruti est absolument géniale, et prouve que l'acteur n'en est clairement pas un. Assurément le personnage le plus attachant et le plus marquant du film.


Les autres ne sont pas en reste pour autant, et les différents points de vue, variant régulièrement, apportent de la fraîcheur au récit, et permettent de mieux comprendre chacun des personnages. Une bonne chose, puisque l'on cible directement leurs intentions, ce qui permet une meilleure fluidité. Les personnages, parlons-en encore, puisqu'ils sont quasiment tous assez détestables et dégagent peu de compassion. A l'exception de deux, à certains moments du film uniquement, personne n'est épargné parmi les protagonistes principaux. Il ne faut pas oublier que les anti-héros du film sont avant tout des criminels, et c'est bien de les montrer tels qu'ils sont, pas forcément méchants, mais assez cons pour être dangereux. Cela n'empêche en rien de prendre du plaisir à regarder le film, bien au contraire.

Mais tout ceci, c'est bien beau, mais la réalisation tient-elle le route ? Parce que Bay n'est pas forcément là pour nous rassurer. Pourtant, aucun problème, à l'exception de certains effets de style qui peuvent déranger, au début principalement, et encore, qui servent en partie des propos avec les images. On se trouve donc face à un film plus que plaisant, principalement dans sa première moitié, aussi surprenante qu'amusante. Bay s'amuse même à inclure une petite référence à Bad Boys, qu'on reconnaîtra ou non. Une bonne surprise en soit.

No Pain No Gain n'est évidemment pas le film de l'année, mais il est peut-être le meilleur film de Michael Bay, qui avec ce sujet plus « intimiste », et un budget plus réduit, a su tirer un film intéressant sur des personnages, qui laissent place à l'humour quand il le faut, mais qui n'oublie pas d'être l'adaptation d'un fait divers. Avec un trio d'acteur savoureux, Dwayne Johnson en tête, ce film de personnages est un film de cons, qui prouvent pourtant que celui derrière la caméra est loin d'en être un, alors que beaucoup aimeraient le croire. A voir si le cœur vous en dit, mais on vous le conseille vivement.

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