Un écran titre mythique
Kirby, c’est une petite boule rose/blanche/jaune (rayer la
mention inutile), habitant du Pays des Rêves, le fameux Dream Land. Alors que
lui-même et ses semblables (que l’on ne voit que dans cet épisode, et de dos)
vivent heureux et en paix, l’ignoble Roi Dadidou vole toute la nourriture de
ces gentils habitants. Courageux, et probablement affamé, c’est avec
détermination que Kirby décide de partir botter l’arrière-train du roi pingouin
(ou un truc qui y ressemble). L’aventure commence, et elle va vous marquer à vie.
La cinématique d'intro du premier niveau
Si Kirby’s Dream Land reste ancré dans les mémoires des
joueurs, c’est qu’il a marqué son temps. Et cela d’une manière assez
prodigieuse et astucieuse. En effet, Mario saute en scrolling, Link donne des
coups d’épée vu du dessus, Donkey Kong mange des bananes, et Kirby avale. Ses
ennemis. Et c’est ça qui fait toute l’originalité du jeu : son concept
simple mais accrocheur, qui mise sur une idée nouvelle. En effet, inutile de
sauter sur ses ennemis, cela équivaudrait à se faire toucher. Pas la peine de
donner des coups d’épées, vous n’en avez pas (pas encore). Et les bananes… Non,
franchement, les bananes, quel rapport avec Kirby ? Pour en revenir aux
ennemis, il faut bien s’en débarrasser, et c’est là que le jeu devient
intéressant et révèle tout son potentiel. Kirby, tel un aspirateur Dyson sans
sac qui peut aspirer à l’infini sans jamais s’essouffler, avale ses ennemis
grâce à sa puissance pulmonaire et peut les recracher sur d’autres ennemis. C’est
ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups. Et c’est assez pratique dans le
jeu. On peut aussi avaler ses ennemis, les digérer et sûrement les désintégrer
dans l’acide gastrique de notre estomac, mais bon, cela ne sert à rien à part à s’en débarrasser. Comme quoi, avaler, c'est pas forcément mieux que
recracher.
Vas-y, avale mon grand
Pour ceux qui ne connaîtraient que Kirby depuis peu, vous
vous posez très certainement la question suivante : mais il peut pas
absorber les pouvoirs de ses adversaires ? Question très pertinente, qui
montre aussi que la jeunesse d’aujourd’hui ne connaît plus ses classiques
(forcément, Call Of, c’est mieux… Bon, j’arrête de faire mon vieux con rageux).
La réponse est donc non, notre chère boule rose ne possède pas un tel talent
lors de sa première aventure. C’est uniquement à partir de Kirby’s Adventure,
sorti en 1993 sur NES (soit l’année d’après) que notre héros tout mignon tout
rond obtiendra cette capacité. Cela n’empêche pas le soft Game Boy premier du
nom de proposer une aventure inédite et colorée (en noir et blanc) qui offre un
plaisir immédiat et instantané. Tellement immédiat et instantané qu’en une
vingtaine de minute le jeu est terminé. C’est court. Oui, mais non.
Le Roi Dadidou, boss de fin de jeu
Avant de reparler de la durée de vie du titre, qui ne
propose pas de sauvegarde (préparez les piles neuves), je vais parler du jeu en
soi. Et viendra alors le temps de revenir à la durée de vie. Kirby des étoiles
(c’est son nom nippon), qui avale, recrache, et vole (oui, il vole,
indéfiniment, jusqu’à ce qu’il recrache de l’air), part pour l’aventure à
travers Dream Land, qui se découpe en cinq niveaux, eux-mêmes découpés en
plusieurs parties, afin de retrouver sa boustifaille. Le charme du jeu tient avant
tout de son univers, mignon, frais, rond, mais pas nécessairement niais. Chaque
niveau, tous différents, sont introduits par une petite cinématique rigolote
qui montre rapidement l’univers dans lequel notre héros va évoluer. La forêt,
un château, une île, ou encore le ciel, les différentes parties de Dream Land à
explorer sont variées et font plaisir aux yeux. En effet, le jeu a beau avoir
été développé sur Game Boy, c’est un petit ravissement pour les mirettes. Les animations
des personnages sont toutes réussies et formidablement amusantes, et les décors
sont tout aussi jolis. Quant aux musiques, elles sont parfaitement admirables. Qui
aujourd’hui ne connaît pas le thème de Green Greens par exemple ? Et puis
ce thème d’intro de l’écran titre, ultime ! D’ailleurs Nintendo l’a
utilisé dans la vidéo de présentation de la compilation 20 ans de Kirby qui
sortira sur Wii fin juillet (mais toujours pas prévu en Europe…). Alors voilà,
c’est pour ça que Kirby’s Dream Land demeure aujourd’hui encore un grand jeu.
Bubbly Clouds, la cité dans les nuages
Et bien sûr, ce premier opus frappe aussi par la présence de
ses personnages déjà emblématiques. Principalement des ennemis (que des ennemis
en fait, puisque Kirby est le seul gentil du jeu), ses protagonistes (enfin,
plutôt antagonistes) vont quasiment tous faire partie de la mythologie de la
saga Kirby. L’arbre souffleur Whispy Woods, le nuage cyclope Kracko, les Waddle
Dee, ou encore le fameux roi Dadidou (Dedede pour les fans puristes qui n’ont
joué qu’au premier), tous sont présents afin d’assurer la vie dans la cartouche
grise. Seul Meta Knight n’est pas encore là, il apparaîtra dans Kirby’s
Adventure, comme le fait de pouvoir absorber les pouvoirs de ses ennemis. Attention,
n’allez pas voir dans le fait de ne pas absorber les pouvoirs ennemis une sorte
de jeu mal exploité qui sert de brouillon aux productions qui suivent. Ce serait
affligeant de penser ça. Et faux. Mario n’a pas eu de triple saut dès Super
Mario Bros. Bon, et pourtant, on ne va pas critiquer le jeu. C’est pour ça que
si l’on ne peut pas par exemple absorber les pouvoirs des Sir Kibble afin de
posséder le pouvoir Boomerang (ou tranchant), ce n’est pas grave, puisque le
jeu se fait avec un réel plaisir.
Whispy Woods, le gardien de la forêt
Mais malheureusement, plaisir rime ici avec durée de vie
bien trop courte (ah ben non en fait, ça ne rime pas…). En effet, le jeu est
très simple et donc très facile à terminer. La plupart des ennemis se promènent
tranquillou, à la fraîche, décontracté du… flan, et ne sont donc pas de
véritables menaces pour le peu qu’on arrive à les éviter. Seuls les mini boss
et boss peuvent potentiellement poser problème, et encore. En gros, le jeu se
finit rapidement, c’est vrai, mais une fois terminé, une manipulation est
donnée afin de pouvoir jouer en mode Extra Game. Et la difficulté est alors
présente. Rien d’insurmontable évidemment, mais la sensation de défi est là. Et
une fois ce mode Extra terrassé, une autre manipulation apparaît, ouvrant alors
le secret du mode options, permettant de choisir son nombre de vies et de
points de santé avant la partie, et donnant accès au Sound Test, pour écouter à
volonté les musiques et bruitages du jeu.
La récompense ultime du jeu?
Mais voilà, si Kirby’s Dream Land peut se terminer en à
peine vingt minutes, sans compter le mode Extra Game, c’est sa rejouabilité qui
fait tout le titre. Sous ses airs enfantin et torché en dix minutes les doigts
dans le slip, se cache un véritable labyrinthe qui n’est pas présenté comme
tel, et qui regorge de secret. Une tomate cachée dans un bloc impossible à
avaler et qu’il faut débloquer en crachant du feu dessus, un passage secret
dans un nuage que l’on traverse en appuyant sur haut alors que rien ne nous l’indique,
voilà le genre de secrets que l’on prend plaisir à découvrir en rejouant au
jeu, parce qu’il est impossible de tout découvrir en une partie.
Juste là, il y a un passage secret. Il faut le savoir.
Les plus attentifs auront fait attention, j’ai écrit juste
au-dessus que Kirby pouvait cracher du feu. Oui, c’est le cas en effet. La petite
boule rose dispose d’autres capacités, disponibles uniquement en avalant un
certain type d'aliment. Les sucettes procurent un temps d’invincibilité, les
sorbets permettent de cracher des boules de feu, quant au citron, il donne a
Kirby le pouvoir de voler et cracher de l’air sans jamais se dégonfler. Les fameux
sodas et tomates sont là pour redonner des points de vie, pas de capacités
spéciales. Si ces fameux pouvoirs que la nourriture nous donne ne sont pas au
centre du jeu, ils parviennent à insuffler de la fraîcheur au gameplay qui ne
souffre donc d’aucune redondance. Ils sont forts chez Hal Laboratory et
Nintendo.
Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour
Un autre point marquant de Kirby’s Dream Land, c’est sa
diversité, particulièrement dû à ses univers et surtout à ses boss. La technique
pour les battre est simple, et elle reste la même. Il faut aspirer ce que les
boss « font tomber » afin de leur recracher à la gueule (ça leur
apprendra à polluer). Des pommes, des caisses, des étoiles ou des Waddle Doo,
voilà donc ce qui sert à éliminer les boss. La seule exception vient du
dirigeable, qui propose un gameplay différent, tel une bataille spatiale dans
les cieux, au cours de laquelle Kirby vole constamment et crache sur le boss. Savoir
changer de gameplay lors d’un affrontement contre un boss alors que les autres
proposent la même technique (mais heureusement ils sont tous très différents et
aucun ressenti de déjà-vu ne pointe le bout de son nez) il fallait oser, et
surtout il fallait réussir. Et là, c’est clairement le cas.
Le boss le plus atypique du jeu, même dans sa façon de le battre
Le jeu est court, mais il est bon. Il est varié, drôle (Kirby
et sa fameuse danse de la victoire), agrémenté de multiples cinématiques
rigolotes, doté d’un gameplay plus que bien pensé, beau graphiquement, et tout
simplement légendaire. Passer à côté de ce jeu serait un crime contre le jeu
vidéo. Disponible sur Game Boy, il est de même présent sur l’eShop de la 3DS, ce qui
laisse finalement peu d’excuses pour ne pas y jouer. Il est aussi présent sur
la compilation Kirby’s Dream Collection qui sortira fin juillet au Japon et aux
Etats-Unis, et potentiellement, avec de la chance, en France à la fin de l’année
(j’espère vraiment que cette compil regroupant six jeux Kirby sortira chez
nous). Vous n’avez donc aucune excuse pour passer à côté de ce bijou. Drôle,
frais, accrocheur et emblématique, Kirby’s Dream land est un des plus grands
jeux de la Game Boy. Alors, à vos consoles, vous savez ce qui vous reste à
faire. Sur ce je vous laisse, j’ai envie d’avaler un truc. Pas un citron, je
risque de le recracher… Une tomate, c’est bien ça. Avec une bouteille de Coca.
Vive Kirby !
T'inquiète pas, on se reverra
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