Je ne parle quasiment pas de série télévisée ici, parce que
ce n’est pas mon choix éditorial (j’aime bien ce terme tiens, ça fait comme si
j’étais important), cependant, cette fois-ci, cela s’impose. C’est donc avec un
véritable plaisir que je vais vous parler de Community. Une série créée par Dan
Harmon, diffusée sur NBC depuis 2009, mais toujours inédite en France (eh oui,
il faut passer par le streaming pour la voir, ou par l’import). Son
originalité vient de son atmosphère et du chemin que la série a pris au fur et
à mesure des saisons. L’histoire est celle d’un groupe de sept étudiants dans un
community college, un collège universitaire (tout le monde peut y faire des études
à coûts réduits, et sans nécessairement posséder de bourse), allant de 19 à 65
ans. Si faire une série humoristique sur le sujet peut s’apparenter en premier
lieu à de banales situations de sitcom se déroulant en fac ou collège, très
rapidement, on se rend compte que l’objectif est tout autre. Dès le premier
épisode, les références à John Hughes fusent, et l’on réalise alors que la
série sera hyper référencée à toute une culture populaire, incluant cinéma et
jeu vidéo (même si c’est plutôt le cinéma qui est présent). Et au fil des
saisons, l’ensemble monte de niveaux, pour finalement atteindre une saison 3
tout simplement monumentale. Au final, on se retrouve avec un humour assez
exceptionnel, et des références plus ou moins poussées et plus ou moins geek,
tel que la science-fiction, les zombies, Indiana Jones, Star Wars, Star Trek,
et j’en passe énormément (pour ne pas gâcher les surprises, et aussi parce
qu’il y en a tellement !!!). Et bien sûr, comble de la référence, tout un
épisode se déroule dans un jeu vidéo. Et c’est là que je veux en venir.
Saison 3, épisode 20. On approche de la fin de la saison, on
est en mai 2012. L’épisode commence, et le pitch est lancé : les sept
protagonistes doivent jouer à un jeu vidéo. Scannant leur visage, les reproduisant
ainsi en personnage 8-bits (on dirait plutôt du 16, mais bon), ils doivent
gagner à un jeu de plate-forme aventures teinté de RPG. Quasiment l’intégralité
de l’épisode se déroulera dans cet univers vidéoludique créé pour l’occasion,
de quoi ravir et les fans de la série et les amoureux de jeux rétros.
Le jeu dans la série...
Mais voilà, je ne suis pas là pour vous parler d’un jeu qui est
présent uniquement dans l’imaginaire d’une série, le temps d’un épisode. J’aurais
pu, mais ce n’est pas le cas. Parce que ce qu’il faut savoir avec Community, c’est
que la série rassemble une véritable communauté (héhé, jeu de mot pourri) de
fans. C’est ce genre de série pas si connue, mais qui arrive à gérer une
véritable passion auprès de ceux qui la regardent. Et comme souvent dans ce genre
de cas, les fans sont très actifs. C’est donc presque logiquement que ce fameux
jeu auquel les protagonistes jouent, Community Journey to the Center of
Hawkthorne, a été recréé par des fans, et est donc ainsi devenu jouable par
tous. Bien sûr, vous ne pouvez pas scanner votre visage et jouer avec les
membres de la série, mais vous incarnez à votre guise un des personnages
principaux. Honnêtement, le jeu en vaut la chandelle.
...et le jeu en vrai (version Batman ici)
Bon, il faut quand même dire ce qui est, ce jeu, développé
par des fans, est certes fidèle à celui présent dans l’épisode et à l’esprit de
la série, il n’en reste pas moins au stade de développement. Et comme ceux qui
s’en occupent de veulent aucune aide financière, pour que tout soit parfait, il
faudra du temps. Le jeu est court puisque seul quatre univers différents sont
présents, l’intégrale n’est pas encore développée, les actions sont basiques et
pas autant diversifiées que ce qui est possible dans la série, et les bugs de
plantage sont parfois fortement de la partie. Pourquoi parler de ce jeu s’il
semble aussi catastrophique que le jeu de course Chocapic ? Parce que la
communauté peut donner son avis, proposer des idées, rapporter les bugs, tout
ça pour qu’au final les fans qui s’occupent de sa gestion en fassent un produit
certes basiques et amateurs, mais de bonnes qualités. A chaque mise à jour, la
nouvelle version du jeu est téléchargeable, gratuitement évidemment, et l’on découvre
alors les nouveautés, avec plaisir.
Petite référence à l'épisode 23 de la saison 2
Mais ce qui fait la véritable force de ce jeu, ce sont ces
références à n’en plus finir. Outre le fait que le jeu est une référence à lui
tout seul, il est truffé de clins d’œil par-ci par-là, même dans les musiques
créées pour l’occasion. Dès le départ, on peut choisir un des sept personnages,
reproduit à l’identique. Normal me diriez-vous. Mais voilà, les concepteurs ont
ajouté la possibilité de changer les costumes de ces personnages, ajoutant
alors un nombre de possibilités phénoménales, faisant toutes références à la
séries (parfois même dans des détails très pointus ou subtils, mais que les
fans reconnaîtront aisément) et aussi à la culture populaire. Et bien sûr,
chacun des personnages possède les mêmes animations que dans le jeu présent
dans la série. Mais les références vont évidemment plus loin, avec des éléments
de décor qui ne sont pas anodins, ou bien encore un personnage avec qui l’on
peut dialoguer, et comme dans la série, aborder de nombreux sujets. Entre auto
références et certaines inventées, extraordinairement drôles et geek à souhait
(parlez de « spider », c’est l’une des meilleures discussions
imaginables dans un jeu vidéo, bourrée de références ultimes), on n’a rarement
fait mieux dans le genre. Donc si finalement, le jeu possède peu de niveaux et
d’actions de mouvements (il est toujours en cours d’élaboration, je le
rappelle), il n’en demeure pas moins une référence absolu que tout le monde
devrait essayer. En même temps, un jeu dans lequel on peut interpréter Batman, Alien,
Harry Potter, ou bien même Kirk, c’est obligatoirement génial.
Troy and Abed sewn together!!! In Greendale!
Pour conclure, je ne peux que vous inciter à regarder
Community, la série référencée et de référence ultime, qui rend hommage à la
culture populaire encore plus souvent et avec plus de réussite que je ne le
fait à Michel Ancel sur ce blog (oui, cela ne servait à rien de placer Michel Ancel dans cet
article, mais j’ai pour principe de le citer encore plus qu’avant). Et en plus
de découvrir une série d’exception, avec un humour croissant, qui démarre en
douceur dans la saison 1, pour terminer dans un festival monumental dans la
saison 3, cela vous permettra de pouvoir jouer au jeu en comprenant tous les
clins d’œil qui sont de la partie. Malheureusement, pour l’avenir de la série,
c’est un peu moins radieux, vu que son créateur, Dan Harmon, a été viré. J’avoue
avoir peur que la série perde son humour et ce qui fait son charme et son
originalité. On verra. Au moins, il y aura eu trois excellentes saisons et un
jeu. Même si j’aurais bien aimé six saisons et un film. Enfin bon, pour ce qui
est du jeu, je laisse en dessous le lien où vous pouvez le télécharger,
légalement et gratuitement. Et même si l’intérêt est encore limité à ce jour, il
serait dommage de se priver de cette version vidéoludique de la série, bonne
initiative de la part des fans. En un mot, comme en quatre : cool. Cool,
cool, cool.
Pour télécharger le jeu, c'est par là
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire