mardi 21 mai 2013

Test Resident Evil : Revelations

Après avoir été enfermée dans une logique de jeu pendant quatre ans et trois épisodes, malgré l'apparition évidentes de nouveautés, la saga Resident Evil a su s'insuffler du sang neuf avec le quatrième épisode, qui a réussi à conserver le côté énigme et les passages effrayants en privilégiant l'action. Le résultat est là, et les suites s'inspireront bien évidemment de cet opus emblématique. Pourtant, les épisodes 5 et 6 ont pu décevoir, mettant trop en avant l'action, au détriment de la terreur et de l'angoisse. En 2012, on pense revenir enfin au mélange parfait avec l'opus Revelations, qui n'est sorti que sur 3DS, un comble pour les fans de la licence. On instaure de l'action, des énigmes, et des scènes effrayantes. Le résultat était plus ou moins là sur 3DS. Aujourd'hui, le titre ressort sur consoles HD et PC, qu'en est-il donc ?

Le passage de la 3DS aux consoles de salon actuelles avait de quoi faire frémir, la conversion SD/HD pouvant donner un résultant peu ragoûtant. Qu'on se le dise immédiatement, le titre ne brille pas par ses capacités graphiques. Si l'ensemble n'est pas moche pour autant, le tout est assez daté. Sans oublier certaines textures vraiment dégueulasses, comme la représentation de quelques phases d'eau, ou bien la destruction des monstres qui fondent de manière totalement ridicule et immonde dans cette version. Il faut bien se rendre compte que les petits défauts à peine visibles ou pardonnables sur 3DS prennent forcément plus d'ampleur lors du passage en HD. Et même si ce portage n'a pas forcément été fait à la va-vite, on se dit clairement qu'il aurait pu être meilleur. Il est vrai qu'en même temps, cela aurait demander beaucoup plus de temps, et dans la société de consommation actuelle, sortir un portage vite fait sur console HD pour satisfaire autant son porte-feuille que les joueurs sans 3DS, ça semble évident. C'est dommage, mais pas tant que ça, vu que le jeu n'est pas non plus moche, en dépit de certains aspects qui ne passent pas du tout. Le bestiaire par exemple. Avec cette version HD, les monstres sont tous lisses, en aucun cas poisseux (c'était déjà peu le cas avant), et on croirait parfois presque à des mecs dans un costumes dans un film des années 50. Bon, c'est gentiment risible, mais cela n'aide pas vraiment à se plonger dans l'ambiance horrifique souhaitée par le titre. En effet, le jeu essaye de renouer avec la peur, celle qui a quitté le navire de la franchise il y a déjà trop longtemps. Reposant principalement dans des endroits qui ont de quoi raviver nos peurs claustrophobes, avec une caméra si près du corps, les effets pour nous surprendre sont de la partie, mais l'ensemble repose surtout sur une ambiance. On peut ne pas aimer, mais les efforts sont là. Pour le reste, on suit un scénario épisodique, à base de « Previously on », et de rebondissements aussi palpitants qu'un épisode d' « Amour, Gloire et Beauté » à Raccoon City. Ce n'est pas déplaisant en soi, mais ces révélations ne sont pas forcément les plus éprouvantes. A défaut de mieux, on prendra ce que l'on nous propose.

 Tu as l'air amical dis donc!

Bon, alors ça fait à moitié peur, mais qu'en est-il une fois dans le jeu, en terme de maniabilité ? Eh bien justement, parlons-en. Mélange d'action et d'angoisse, le jeu maîtrise ses acquis, même s'il ne nous en offre pas ses meilleures performances. La caméra proche du corps accentue l'effet de stress, puisqu'on ne peut pas voir, même un peu, ce qu'il y a derrière. Heureusement, on peut se retourner rapidement si nécessaire, comme c'est le cas depuis le troisième volet. Les armes sont bien entendu de la partie, on peut en porter trois sur soi, et les améliorer en trouvant les ressources nécessaires. S'il faudra faire gaffe à ses munitions, ce sera moins nécessaire que dans les premiers épisodes, et hormis quelques phases lors desquelles on peut se sentir en difficulté, on ne sera que peu mis à mal. Seuls certains ennemis donneront du fil à retordre et des sueurs froides, comme certains boss ou sous-boss, ou encore de rares ennemis, comme les invisibles. Pour le reste, on avance avec plus ou moins de précaution, on tire, et on essaye de survivre. Les herbes sont assez présentes pour ne pas mourir, sauf en cas de force majeure. A noter que le scanner, utile pour trouver des objets, permet aussi d'analyser des ennemis, et qu'une fois le 100% atteint, on obtient une fameuse herbe de soin. De quoi continuer son chemin sans se faire trop de soucis. Evidemment, le jeu regorge d'énigmes, plus ou moins faciles, mais jamais pénalisantes. Pas grand-chose de neuf au final. On constate tout de même qu'au fil des épisodes on incarne différents personnages, ce qui inclut diverses manières de jouer en quelques sortes. On apprécie surtout la possibilité de varier les paysages et de diversifier les lieux et époques visités. Certes, ça ne contribue pas forcément à l'atmosphère angoissante souhaitée, mais c'est déjà ça.

 Euh... Fichtre...

Malheureusement, malgré ses qualités, on se rend compte que le jeu a aussi pas mal de défauts, outre sa réalisation. La prise en main est certes évidente et quasiment instinctive, et les deux sticks sont un gros plus par rapport à la version de poche, mais elle reste tout de même assez lourde. Attention, on est loin de la maniabilité des premiers épisodes, bien évidemment assez lourde et quasiment pesante, mais on peut tout de même légèrement se plaindre dans cet opus, même si les personnages restent en soi très simple à manier. Le plus gros reproche demeure tout de même le manque flagrant de nouveauté et d'invention. Par rapport à la version originale sur 3DS d'une, puisque le portage n'apporte rien de neuf, hormis de rares nouveautés sans intérêt réel. Mais surtout par rapport à la licence. Renouer avec le passé en le mélangeant avec le neuf, pourquoi pas, c'est même une bonne idée, mais encore faut-il savoir bien s'y prendre. Ici, ça fonctionne, ce n'est pas dégueulasse, mais en aucun cas on est surpris. Reprendre des codes du genre sans les changer, ça ce n'était pas forcément une bonne idée. On a l'impression d'évoluer dans un survival-horror du début des années 2000. On peut bien sûr prendre du plaisir à y jouer, cela ne veut pas dire que c'est mauvais, mais on reste finalement un peu sur sa faim. Dommage.

Vous l'aurez compris, s'il n'est pas un jeu à posséder à tout prix, ce Resident Evil : Revelations peut valoir le coup. Le boulot est fait correctement, et même si on aurait aimé en avoir plus, on peut être satisfait. Malheureusement, le jeu n'est en aucun cas à destination des possesseurs de la version 3DS, puisqu'il n'apporte quasiment rien de neuf. Pire même, les défauts que l'on pardonnait à la version de poche sont ici accentués pour la plupart avec le passage à la HD. Au final, on se retrouve devant un épisode qui manque cruellement de nouveauté, dans tous les sens du terme, et qui malgré son charme, a de quoi décevoir les amateurs de genre, sans pour autant les dégoûter. On conseillera éventuellement le titre aux fans de la saga (qui depuis le 5 ne doivent de toutes façons plus être trop regardants), où à ceux qui veulent débuter dans le genre survival-horror sans craindre d'être trop décontenancés. Ce Resident Evil nous promet des révélations, pas de révolution, ça, on l'a bien compris.

13/20

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