dimanche 7 avril 2013

Test Sly Cooper : Voleurs à travers le Temps

Il y a bien longtemps que l'on avait pas vu Sly. Enfin, la dernière fois pourtant, c'était en 2012, avec toute une bande d'autres icônes, pour s'en foutre plein la gueule. Ça s'appelait The Expendables 2. Mais ça c'est Sly l'acteur, parlons plutôt de l'autre, celui qui nous intéresse aujourd'hui. Lui aussi nous est apparu en 2012, avec d'autres figures iconiques, dans PlayStation All-Stars Battle Royale. Mais avant ça, on ne l'avait pas vu depuis 2005, sur PS2. De l'eau a coulé sous les ponts, de nouvelles consoles sont arrivées, de nouveaux héros aussi, et la console de Sony s'est trouvé d'autres personnages emblématiques. Pourtant, sorti de presque nulle part, alors qu'on ne l'attendait plus, le raton voleur est revenu. On nous avait plus ou moins préparé avec la ressortie de la trilogie en HD sur PS3, et désormais, c'est officiel, le Sly nouveau est arrivé. Cooper est de retour, il reste à voir si en un peu plus de sept ans la formule fait toujours son effet, ou si on sent clairement le poids des âges.

Nom de Zeus ! La famille Cooper risque de ne plus devenir ce qu'elle est. Un grand méchant a volé toutes les serpes des ancêtres Cooper pour empêcher la famille de devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Il est donc temps de faire un petit saut dans le temps, direction non pas le futur, mais le passé. C'est via ce postulat de départ que le jeu commence, au vu du titre, Voleurs à travers le Temps, on ne s'en serait pas douté. Aussi farfelue qu'elle en a l'air, cette histoire est une bonne occasion pour aller visiter divers pays et différentes époques. Le japon des samouraïs, la préhistoire, le Far West, ou encore l'Angleterre médiévale, les époques se succèdent mais ne se ressemblent pas. Sans oublier Paris bien entendu. Il nous restera toujours Paris. Cela donne un aspect véritablement sympathique au jeu qui tombe rarement dans la redite d'un point de vue visuel. Chaque époque possède sa propre galerie de personnages et un univers graphique unique, renforcé par l'aspect cartoon du titre. Sly n'a pas perdu ses habitudes. Le jeu est toujours présenté sous un rendu cell-shading qui est une marque de fabrique de la licence depuis le premier opus, et alterne aussi avec des cinématiques en dessin animé du plus bel effet. Bien sûr, l'humour, indissociable de la saga, est toujours de la partie, et les doublages français de qualité ne font que le retranscrire. Malheureusement, si dit comme ça cet enrobage fait bien baver, on se rend rapidement compte que tout n'est pas forcément à la hauteur. Rien n'est moche, mais l'ensemble ressemble clairement à de la PS2 HD. Un peu comme si le moteur graphique était celui de la trilogie remaniée. Et c'est d'ailleurs là le plus gros problème du jeu, tout est pensé dans une logique de jeu PS2. Certes, le jeu est en Haute Définition est brille plus que s'il avait été développé sur PS2, mais des animations, des bugs graphiques, et la géométrie de certains objets ou éléments du décors nous ramènent clairement sept ou huit ans en arrière. Heureusement que l'univers tient la route et que les intentions du jeu sont louables, sinon, cela n'aurait pas réellement été pardonnable.

 La bande est de retour

Si la réalisation, honnête malgré tout, souffre parfois d'une ressemblance trop grande avec les trois premiers jeux, d'une autre époque, qu'en est-il de la maniabilité ? Dans cet épisode, on incarne bien évidemment Sly, mais aussi ses deux acolytes, Bentley la tortue et Murray l'hippopotame. Chacun possède sa maniabilité propre, et les missions s'enchaînent sans problème. Assez classiques, ces dernières sont à base de filatures, infiltrations, vols, piratages, et action principalement. Rien de très original, mais du classique qui tient la route. Carmelita Fox s'incruste elle aussi dans le casting, comme ce fut le cas auparavant, mais la réelle nouveauté, c'est qu'il est possible d'incarner les ancêtres de Sly. Eux aussi possèdent leur maniabilité qui leur est propre et permettent d'accéder à des endroits inaccessibles autrement. Ce sont donc pas moins de neuf personnages, et donc gameplay, différents qu'il est possible de contrôler tout au long de l'aventure. Et encore, c'est sans préciser les costumes de Sly, qui offrent de nouvelles capacités au personnages. Utiliser un boulet comme arme, une peau de bête pour sauter plus loin, ou bien un costume de voleur digne des mille et une nuits pour ralentir le temps, voici un petit aperçu de ce qu'il est possible de faire. Les missions, quant à elle, si elles tendent parfois à se répéter, offrent pourtant de la diversité. Entre les phases de plate-forme assez classiques, viennent se mêler des types de gameplay différents qui viennent donner un petit coup de fouet. Jeu de rythme avec touches à reproduire, piratage sous forme de minis jeux, ou autres phases parfois délirantes s'ajoutent au reste, souvent pour le meilleur. Quant aux boss, il faut trouver l'astuce idéal pour les battre, et s'ils ne demandent pas énormément de difficulté, ils sont dans l'ensemble bien pensés.

 Oui, il y a un petit côté Assassin's Creed

Malheureusement, oui, malheureusement, tout n'est pas aussi rose que la couleur de peau de Murray. Et comme pour la réalisation, le gros point noir vient avant tout de cette logique PS2. On n'a réellement pas l'impression d'évoluer au sein d'un jeu de cette génération. Même le level design, pourtant pas dégueulasse (à l'exception d'une époque), sent bon la naphtaline et l'ère PS2. Ce qui aurait été pardonnable en 2007 ou 2008 l'est forcément un peu moins de nos jours. Le pire revient au saut et surtout à la manière de s'accrocher aux différentes parois. On ne peut pas s'agripper quelque part sans appuyer sur le bouton rond auparavant. Sinon, on passe au travers, ou on ne s'accroche pas. Ce n'est pas instinctif du tout, et surtout, pas digne d'une console comme la PS3. Et une fois accroché, si on saute, il faut tout de même réappuyer sur rond pour s'agripper à nouveau au même endroit. Ce qui passait il y a sept ans ne passe plus forcément bien maintenant. A ces défauts s'ajoutent des passages, peu heureusement, au Sixaxis, la reconnaissance de mouvement de la DualShock 3, qui comme on l'imagine sont assez peu maniables. Comme quoi, innovation ne rime pas forcément avec bon. On note aussi que la hitbox de certains coups de boss est un peu foireuse, ce qui fait qu'on se prend parfois des coups alors qu'on ne se fait pas réellement toucher. Pourtant, la difficulté du jeu n'est pas bien grande, pensée pour les plus jeunes probablement. C'est bien aussi, puisque l'on peut parcourir le jeu et le finir sans trop de problème, pour en profiter pleinement, mais les joueurs à la recherche de défi risquent d'être déçus. Au final, rien ne vient vraiment entacher la maniabilité, mais cette logique PS2 est malgré tout assez pesante, empêchant le jeu de décoller réellement de ce qu'il aurait pu être.

Pas inintéressant, bourré d'humour, et à l'aspect visuel toujours aussi plaisant, Sly Cooper : Voleurs à travers le Temps ne nie en rien ses origines sur PS2, et c'est bien là son plus grand défaut. Les nouveautés sont agréables et apportent un vent de fraîcheur au titre, mais malgré tout, on ne peut pas s'empêcher de pester contre certains problèmes. De voyage dans le passé il est question, et c'est en effet le cas, puisque ce nouvel opus nous ramène dans le passé, sept ans en arrière. Une époque où la plate-forme 3D nous proposait de grandes expériences. Ce Sly Cooper n'en est peut-être pas une, mais il en a tous les ingrédients, et au début de la PS3, il aurait été génial. Les années ont passé, la magie opère toujours, mais moins. L'univers du jeu séduira les joueurs à coup sûr, et son faible prix aussi. Il serait alors bête de s'en priver. Il est simplement dommage que la formule d'auparavant ne soit plus aussi magique aujourd'hui.

15/20

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