Les films d'action d'aujourd'hui ne sont plus comme ceux d'antan. Fini la surenchère de
violence, les fusillades musclées, les bastons mémorables, les
punchlines à base de fuck ou autres dérivés, tout est fait pour que
le film obtienne une classification PG-13 au cinéma américain, au
détriment des bons gros blockbusters R qui ont bercé toute une
génération de chanceux. Bien sûr, ces films existent toujours,
mais ils sont de plus en plus rares, particulièrement au cinéma.
Alors quand on a l'occasion d'en voir un sur grand écran, souvent,
on n'hésite pas. Un peu comme avec The Expendables. Dans le jeu
vidéo, c'est différent, puisque les 18+ sont de plus en plus
courant, et que les jeux d'actions ou de tirs sont finalement assez
répandus. Mais entre les FPS pan pan boum boum sans âme, les jeux
presque trop captivants à la Bioshock Infinite, et l'écriture,
certes excellente, mais totalement noire et sombre d'un Max Payne 3,
reste-t-il encore des jeux qui proposent de l'action totalement
décomplexée ? Army of Two : Le Cartel du Diable est
probablement une bonne réponse.
-Hey les gars, on part au
Mexique !
-Pourquoi ?
-Pour aller boire des shots
de tequila à Acapulco.
-Vraiment ?
-Bien sûr que non !
Qui dit Mexique, dit dangereux trafiquants et cartel en tout genre,
c'est bien connu.
-Haha, bien évidemment.
Allons tous leur défoncer la gueule !
Ok, c'est très sommairement
résumé, mais finalement, le scénario du jeu importe tellement peu,
que l'on pourrait se contenter de ça. Aussi crétin que cela puisse
paraître, le titre consiste en des successions de fusillades et
autres scènes musclées durant lesquelles on fait tout péter. Des
explosions, des rafales de balles, et du sang, voilà ce qui vous
attend. Peu de subtilité, on nous prévient rapidement, le but est
de tuer tous les méchants. Oui, ça peut paraître crétin, oui,
c'est totalement bourrin, mais surtout, oui, c'est complètement
fun ! Même si le scénario se prend au sérieux, au comique
parfois involontaire, on a réellement l'impression d'évoluer au
sein d'un buddy movie des années 80 totalement décomplexé, où la
violence et les explosions sont presque plus importantes que les
personnages. Le seul regret peut venir des environnements. On sent
que les designers on fait leur possible pour représenter le Mexique,
mais hormis quelques éléments du décors lors de certains passages,
le tout est assez générique et sans réelle personnalité. Des
rues, des villages perdues, rien de bien original malgré une volonté
de bien faire. Heureusement, l'ensemble n'est pas moche, malgré
certains éléments « surprenants » on va dire, mais
sinon, tout tient parfaitement la route. De toute manière, dans ce
genre de jeu qui mise sur l'action, c'est plutôt le gameplay qui
prime.
Oui, ça pète souvent un peu partout
On se met à couvert, on
tire, on change de couverture, on tire, et ainsi de suite. On
pourrait résumer la maniabilité ainsi. Dans les bases, c'est du
classique absolue. Gâchette pour viser, gâchette pour tirer,
gâchette pour lancer les grenades, bouton pour se mettre à couvert,
un autre pour changer d'arme, rien de plus simple. La réelle
particularité vient du système de couverture, qui se veut
« évolué » et plus pratique que dans d'autres jeux du
même acabit. Une fois à couvert, on peut selon l'inclinaison du
stick gauche et du bouton de mise à couvert se déplacer pour se
cacher ailleurs rapidement. Dit comme ça, ça ne fait pas novateur
du tout, mais une fois en main, on se rend compte que cette
amélioration du système, plus complète que dans un autre titre du
genre, est assez pratique, malgré quelques couacs dans les
directions voulues ou les choix décidés. Le jeu repose en partie
sur ce système de couverture, qui s'avère bien utile, tant il est
nécessaire de régulièrement changer de place, particulièrement du
fait des décors, et donc des cachettes, destructibles. Pour le
reste, il suffit de canarder à tout va, et ça suffit, tant que l'on
vise pas trop mal (mais la visée assistée aide bien). Un mode
overkill est disponible, après un certains nombre d'ennemis tués,
et tel un mode bersek, offre le temps de quelques secondes une
surpuissance totalement démesurée qui réduira tout en morceaux,
ennemis y compris, au point de faire passer la fin de John Rambo pour
un goûter d'anniversaire. Oui, c'est peu subtil, mais tellement
réjouissant pour les gros fans de titres d'action bien bourrins.
L'arsenal, parlons en, est assez classique lui aussi, mais il
conviendra donc à tous, et il est bien entendu possible d'acheter et
donc de s'équiper de nouvelles armes. Sinon, au cours du jeu, on
trouvera évidemment moult mitrailleuses lourdes qui réjouiront elles
aussi les fans d'action. Amateurs d'infiltration, passez clairement
votre chemin.
Le jeu idéal pour ceux qui veulent tirer des coups
Army of Two, mais pourquoi
donc ? Parce qu'on peut y jouer à deux, sinon le titre du jeu
aurait été Army of One. Comme dans ses précédents volets, le jeu
peut se jouer seul, mais prend toute son ampleur en mode coopération.
Le titre délaisse pourtant une partie des actions à deux, pour les
réduire au minimum, mais peu importe, le fun est de la partie.
Certains choix devront être faits, particulièrement quand les deux
coéquipiers doivent se séparer, et libre aux joueurs de choisir. À
savoir qu'en mode solo, l'IA s'occupera de la partie que l'on n'a pas
choisi. Bien qu'assez simple et peu difficile, il faudra faire
attention dans ses phases en solitaire, quand le duo est séparé,
puisqu'une fois blessé grièvement (à terre), notre coéquipier ne
pourra pas venir nous soigner. Le réel avantage de jouer à deux,
c'est de partager une expérience défoulante et amusante, mais aussi de casser un peu cette répétitivité des actions, qui
s'enchaînent sans cesse et ne renouvellent que les environnements.
De quoi se balancer des vannes constamment tout en canardant des
méchants pas beaux hommes du cartel, et passer du temps avec un pote
en laissant son cerveau se reposer.
S'il n'est pas un mauvais
jeu, Army of Two : Le Cartel du Diable n'offre pas assez pour
être un grand jeu. Totalement générique et sans personnalité
propre, le titre est tout à fait interchangeable. Dommage, on passe
pourtant un bon moment dessus, seul, mais surtout à deux, mais une
fois fini, le jeu sera vite oublié. Comme un bon gros film d'action
qu'on se mate avec des potes, et qu'on oublie le lendemain, Army of
Two : Le Cartel du Diable se savoure le temps de de le finir,
avec un pote et des bières. Aussi jouissif que The Expendables, avec
des explosions à outrance et de l'action brute constante, le jeu ne
restera pas dans les mémoires et ne représente qu'un bon
investissement en occasion ou neuf dans le but de le revendre quasi
immédiatement. Une chose est sûre, les fans d'action décomplexée
seront séduits, et ça, c'est déjà un gage de qualité.
12/20
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