En 2005, une nouvelle
licence fait son apparition sur Playstation 2. Un beat'em all 3D qui
allait s'imposer comme l'une des références du genre. Graphismes
somptueux, maniabilité au top (malgré quelques défauts),
ultra-violence, tout ça sur fond de mythologie, il y avait de quoi
séduire les joueurs en manque de défouloir au background travaillé.
En 2008, toujours sur PS2, sort God of War II, la suite du premier.
Encore plus beau, le jeu offre une expérience toujours aussi
savoureuse. En 2010, c'est sur PS3 que le héros de la saga, Kratos,
revient. Encore plus beau, encore plus épique, encore plus
spectaculaire, ce God of War III devient le meilleur épisode de la
série et conclut de manière totalement grandiose la trilogie. Trois
ans plus tard, on attend un nouvel opus. Tombant dans la mode des
préquelles, les événements du jeu précèdent ceux de la trilogie,
se déroulant dix ans avant, juste après la mort de la femme et la
fille de Kratos. Rebondissement intelligent, ou preuve de
l'essoufflement d'une franchise ?
Un épisode de God of War
est toujours synonyme de grandeur, de spectacle, et de réalisation
graphique tout à fait magnifique. God of War III avait montré dès
2010 la puissance de la Playstation 3, prouvant qu'elle en avait dans
le bide. On se souvient aussi de son intro de fou, totalement
démesurée, et de tout le contenu épique du titre. On était
logiquement en droit d'en attendre autant avec Ascension, le nouveau
volet de la saga, bien qu'il s'agisse d'une préquelle.
Malheureusement, l'histoire est moins prenante, et la mise en scène,
qui en met pourtant plein les yeux, est un peu plus en retrait cette
fois-ci. De même, la réalisation, bien qu'hyper soignée, n'arrive
jamais réellement à dépasser celle de God of War III. Rien à
redire, le jeu est très beau, mais il manque un souffle épique, ce
petit grain de folie, ce quelque chose qui donne de la puissance à
une œuvre. Tout est beau, tout est bien, mais rien ne semble
clairement insuffler une dimension grandiose au jeu. Peut-être parce
que l'histoire est moins prenante et que la sauce prend moins.
Peut-être parce que tout a été fait. Ou peut-être parce qu'il
aurait fallu attendre la PS4. Ou alors revoir tout le principe de
jeu.
Ouh, le gentil petit cyclope!
God of War connaît et
maîtrise parfaitement ses rouages, au point de nous servir les mêmes
depuis le début de la saga. On avance, on résout des énigmes si
nécessaire, on tabasse du monstre mythologique, puis on affronte un
boss à la taille outrancière avant de le finir avec des QTE plus
douloureux pour le poignet que réellement utiles. Ce principe est
exactement le même dans Ascension, avec toutefois des nouveautés
bienvenues. D'une part, la jauge de rage, qui se remplit à chaque
combat (mais se vide entre temps, ou dès que l'on prend un coup),
qui permet de déclencher sa rage, qui varie selon le pouvoir
sélectionné (feu, glace, tonnerre, ou âme), et si on l'a débloquée
dans le menu d'évolutions des armes. On a aussi de nouveaux
pouvoirs, principalement amenés par les amulettes, et qui seront
surtout utiles dans les phases d'énigmes plutôt qu'en combats, même
si on peut s'en servir en attaque. La nouveauté la plus
intéressante demeure la faculté de ramasser des armes pour s'en
servir (au lieu des coups au corps). Cette nouvelle possibilité est
intéressante puisqu'elle permet de changer le gameplay dans les
phases de combat. Et il y a pas mal d'armes ou objets qu'il est
possible de ramasser : masse, épée, lance, fronde, ou encore
bouclier (pour foncer comme un bourrin sur ses ennemis sans se faire
mal). Au final, on se retrouve avec divers choix, et lorsque l'on se
trouve face à une arme, puisqu'on ne peut en porter qu'une à la
fois, il est parfois peu évident de se décider. Une nouveauté qui
aporte une profondeur au gameplay, et ce n'est pas plus mal.
Tiens, des QTE!
Parce que qu'il y a bien une
chose de critiquable dans ce God of War, c'est son gameplay. Il est
toujours aussi efficace, mais il n'a quasiment pas évolué depuis
les débuts de la série. Hormis les nouveautés citées précédemment,
tout le reste n'est que redite sans réelle saveur de tout ce qui a
été fait dans la série. Le jeu se repose entièrement sur ses
acquis, et il en pâtit logiquement. La progression dans les décors
couloirs, les combats toujours aussi défoulants mais moins
intéressants et plus mal amenés qu'auparavant, les boss moins
spectaculaires, tout ce que l'on pardonnait à God of War III, qui
réussissait à magnifier cette mécanique de jeu déjà un peu
datée, on n'a plus de mal à l'accepter dans Ascension. On est dans
une logique de jeu PS2, mais avec une réalisation actuelle soignée.
C'est tout de même aberrant quand on y pense ! Un mode
multijoueur vient bien faire son apparition, avec création de
personnage et expérience à la clé. Malheureusement, sans être
déplaisant, il souffre d'un gros manque d'originalité. On passe son
temps à se foutre sur la gueule (pour résumer la plupart des modes
dans les grandes lignes), et c'est tout. C'est technique et tactique,
mais c'est surtout bien trop confus pour être satisfaisant. Au
final, on y reviendra de temps en temps, histoire de se défouler contre des adversaires réels, mais il ne marquera pas les mémoires.
God of War : Ascension
aurait-il dû s'appeler God of War : Déception ? En
partie. On prend toujours un certain plaisir à parcourir le jeu, à
tabasser à tout va, à résoudre des énigmes (plus nombreuses dans
cet opus), mais l'aventure solo souffre de trop grands défauts.
Certes, il y a des nouveautés bienvenues, mais avant tout, il y a
une histoire moins épique, une mise en scène moins grandiloquente,
et un gameplay qui n'a quasiment pas évolué depuis ses débuts. Le
multijoueur ne rattrape pas vraiment le reste, puisqu'il atteint le
rang de sympa, mais sans plus. La série se repose trop sur ses
acquis avec cet opus, qui montre clairement un essoufflement de la
licence. Reste à voir ce qu'il en sera avec un prochain opus sur PS4
dans quelques années. Espérons que cela soit meilleur, et surtout
plus évolué. Kratos nous avait promis une ascension, avec cet
épisode, il nous entraîne peu à peu dans sa chute.
15/20
La série se repose trop sur ses acquis avec cet oups ??? C'est pas plutot Opus ?
RépondreSupprimerOulah, oui, bien sûr, c'est une malheureuse erreur que je me suis empressé de corriger. Merci de me l'avoir fait remarquer. Pour le coup, je peux vraiment le dire, oups, et désolé.
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