On a connu Rambo soldat
traumatisé, puis Rambo guerrier, puis Rambo guerrier traumatisé. En
quatre films, le héros est passé par de nombreuses étapes, et on
préférera éviter les deuxièmes et troisièmes. Sauf si on aime les
lumières bleues. Bref, en tant que véritable icône, il n'est pas
surprenant de voir apparaître un nouveau jeu vidéo tiré de la
saga. Il est vrai qu'à partir du deuxième film, il y a de la
matière à faire un jeu de tir. Surtout avec le quatrième film,
dont l'action s'y prête bien (mais attention, en aucun cas John
Rambo est juste un film bourrin, c'est une véritable réflexion sur
la violence et son utilisation, avec en prime une fin poignante et
intelligente). C'est donc tout naturellement que le jeu n'adapte que
les trois premiers films, en violant bien comme il faut le dernier
volet et la mythologie du héros par la même occasion dès la scène
d'intro.
Oui, Rambo commence par...
La guerre du Vietnam. Cette guerre qui justement n'est pas montrée
dans le premier film, ce qui lui donne son essence même. Bon, ok, on
parle du Vietnam dans le 2, mais c'est une autre histoire !
Bref, le jeu Rambo commence au Vietnam, où Rambo tue des vietnamiens
pas gentils par centaine. Oui, par centaine, rien que ça. En même
temps, le jeu n'est pas un FPS, mais un rail shooter. En gros, on
n'avance pas par nous-même, on reste planté là où le jeu le
demande, et tant que l'on a pas tué tout le monde, on ne bouge pas.
Alors ok, le genre rail shooter a connu de belles heures dans les
années 90, grâce aux bornes d'arcades, puis avec les consoles et les
pistolets que l'on pointait devant son téléviseur, mais on ne peut
pas dire qu'il soit encore réellement apprécié depuis une bonne
dizaine d'années. Ce choix est donc surprenant, et pourtant, il est
sûrement moins catastrophique que si le jeu avait été un FPS type
Call Of Pan Pan Boum Boum.
Coucou, je suis bien animé !
En effet, la maniabilité
est très réduite, et vu ses limites, on se dit que ce n'est pas
plus mal d'être cloisonné dans le genre rail shooter, plutôt que
dans un FPS couloir. Ici, on tire, on tire, et... parfois on lance
des grenades. C'est pas plus bête que ça ! Voilà voilà...
Bon, il y a quelques... Subtilités dira-t-on. Lorsque l'on remplit
une jauge, on peut passer en mode rage. Cela déclenche un effet
bullet time, et plus on tue de méchants, plus on regagne de la vie.
Sinon... Ben, on peut se couvrir tout de même, en appuyant sur une
direction, afin de ne pas mourir trop vite. Le reste du temps, on tue
des ennemis, à commencer par des viets cons. Non non, pas des Vietcongs, mais bien des viets cons. Parce que l'intelligence
artificielle n'est même plus hasardeuse à ce stade, elle est...
Pourrie ? Oui, pourrie, c'est bien comme mot. Entre les ennemis
idiots qui se laissent canarder sans tirer, et ceux qui tirent tout
le temps sans laisser de répit (à se demander s'ils rechargent),
c'est du grand n'importe quoi.
Heureusement, des phases
autres apportent un peu de changement à un gameplay qui forcément a
du mal à se renouveler, et s'avère très vite répétitif (dès la
première mission en fait). En même temps, on ne peut pas adapter
tout les films Rambo avec des phases de tir. C'est donc
naturellement, et dans la joie et la bonne humeur, que nous pouvons
accueillir... Les QTE ! Ah, les sacripants, ils nous font vite
regretter les phases de tir. Oui, ces phases de QTE sont absolument
nulles. Elles ne sont même pas le minimum syndicale du QTE. En gros,
on doit appuyer au bon moment sur la bonne touche... Et parfois, il
faut appuyer rapidement à répétition sur cette touche. Quelle
joie ! On en revient de toute manière assez rapidement aux
passages rail shooter, qui constituent le plus gros du jeu. A noter
qu'on a un score à chaque fin de mission, mais surtout des points de
compétences, afin d'améliorer son attaque, sa défense, etc...
C'est mieux que rien.
Parlons un peu de la
réalisation du jeu. On a parfois critiqué la gueule que Stallone a
actuellement, plus ou moins refaite, avec une bouche... étrange.
Alors ok, ça peut paraître bizarre, mais il a toujours l'air d'un
être humain. Regardez sa gueule dans le jeu, et... Et zut, c'est
juste très laid. On dirait un prototype pour une machine hybride entre une Nintendo 64 et une Playstation 2 ! Et c'est pareil
pour tout le monde. Déjà, les ennemis sont tous pareils dans chaque
niveau, quasiment. Pour les asiatiques, c'est normal, ils se
ressemblent tous, mais... La rédaction s'excuse pour cette odieuse
blague raciste. D'ailleurs ici, on aime bien la Chine, on mange des sushis tous les jours...
On s'excuse encore... Désolé. Bref, les
ennemis se ressemblent, et tous les personnages sont ultra moches !
Rien que la cinématique d'intro, on se croirait devant une
adaptation en jeu vidéo de Freaks ! Et encore, c'est méchant
pour les acteurs du film. On est en 2014, pas en 1999 les gars ! C'est
même pire encore, parce que ce n'est pas juste moche, mais on a même
l'impression que les visages sont volontairement dégueulasses et
immondes !
Alors oui, c'est facile de cracher sur la réalisation, mais, bon
sang, c'est quand même super laid ! Enfin bref... On ne va pas
changer ce qui a été fait.
C'était pas ma gueule, colonel !
Et pourtant, tout n'est pas
à jeter dans Rambo. On peut avouer que le jeu, totalement bourrin et
assez reposant pour le cerveau la plupart du temps, a de quoi amuser
et faire rire, pour peu que l'on y joue comme on regarde un nanar,
avec plein de second degré. Bon, ok, ça amuse dix minutes, après
ça lasse, mais c'est déjà pas mal. Et puis, il y a une idée
intéressante lorsque l'on recharge ses armes. Un cercle apparaît,
et selon le moment où on appuie, on a soit 100% de ses balles, soit
200%, soit 50% (ah, ces armes qui s'enraillent pour un rien !). Bon,
ok, ce n'est pas l'idée du siècle, mais c'est pas mal, non ?
C'est pas une mauvaise idée. Même si c'est potentiellement
casse-couillespieds lors de certaines phases de tir, puisque
recharger est encore plus long que cela ne devrait l'être. Mais
c'est quand même une idée. Voilà voilà...
Soyons honnête, Rambo n'est
pas une catastrophe, mais évidemment, ce n'est pas du tout un bon
jeu. La réalisation est datée et laide, le gameplay est sans cesse
le même et devient vite très répétitif, et les phases de QTE sont
nulles. Pourtant, on peut éventuellement prendre du «plaisir»,
si l'action décérébrée arrive à amuser. Dégommer et faire
exploser des méchants à tout va, comme ça, sans réellement
réfléchir, c'est parfois assez drôle. Pour le reste... Ouais...
John Rambo l'a crié à la fin du film : «Adrian !»
Euh... Non, c'est pas ça... «C'était pas ma guerre !»
Oui, voilà. Alors ok, ce n'était pas sa guerre, et une chose est
sure, on n'a pas forcément envie que ça devienne la nôtre.
7/20
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