Nouvelle console dit
forcément nouvelles licences. Même si Forza 5 et Dead Rising 3 ne
le montrent pas forcément. Ryse : Son of Rome est en tous cas
un jeu qui n'est ni une suite, ni une préquelle, et dans le paysage
actuel, c'est déjà bien. Reste à savoir ce que le jeu vaut
vraiment. Après une présentation à l'E3 qui en mettait certes
plein la vue, c'est surtout les QTE à répétitions qui étaient
restés en tête. Un choix vite retiré par les développeurs. Reste
donc à voir ce que ce Ryse à dans le ventre, et s'il vaut vraiment
le coup d'être joué sur une console nouvelle génération.
Oui, ok, disons-le tout de
suite, le jeu est beau. P*tain de beau même. Venant de Crytek, à
qui l'on doit Crysis, cela n'étonne guère, mais pour un jeu de
lancement, il montre clairement ce que le console a dans le bide. Et
cela laisse présager du meilleur pour la suite, dans quelques
années, quand les jeux seront encore plus beaux. On peut toutefois
noter un léger manque de finition sur certains points ou détails,
mais en soit, dans l'animation des visages, des textures, ou dans la
distance d'affichage, on ne peut que constater un travail assez
monumental pour un rendu plus qu'appréciable. Et a cela s'ajoute une
direction artistique très réussie. L'antiquité romaine est
rarement exploitée, et avec Ryse, elle prend tout son sens et toute
sa démesure. Totalement cinématographique et dynamique dans sa mise
en scène, le jeu s'inspire de Gladiator ou encore de 300 pour nous
offrir une antiquité violente et fantasmée. On pourrait même y
associer des idées de L'Iliade et L'Odyssée lors de certaines
séquences, bien que moins ancrées dans les légendes. On pense
notamment à cette scène du débarquement, déjà mythique, qui
ferait presque penser à l'intro d'Il Faut Sauver le Soldat Ryan
version romaine. Et puis, dans une partie plus surprenante, le titre
prend un aspect soudain plus proche de la fantasy. Oui oui ! On
n'en dira pas plus, pour ne pas gâcher la surprise (et parce que
c'est demandé dans les notes éditeurs pour les tests), mais de la
Rome antique, on passe presque dans un univers barbare que n'aurait
pas renié Conan. Et ce n'est pas plus mal, et c'est surtout très
cohérent avec cet univers violent et bourrin qui est proposé.
Certifié 3+
Déferlement de violence,
voici ce qui est proposé, et si le gameplay ne suit pas, quel en est
l'utilité ? Et malheureusement, dans Ryse, on avance de manière
linéaire, avec une combinaison de coup réduite à son strict
minimum. Un bouton pour donner un coup, un pour déstabiliser ses
adversaires, un pour parer, et un quatrième et dernier pour
esquiver. Cela suffit pour permettre d'installer un élément de
stratégie dans les combats, puisqu'il faut parer ou esquiver a bon
moment afin de contrattaquer, mais bon, cela reste tout de même
assez faiblard. Il n'y a pas de combos, et l'ensemble devient vitre
très répétitif. Il ne faut tout de même pas oublier les finish
moves. Ces exécutions sont possibles lorsqu'une tête de mort
apparaît au dessus de la tête des ennemis. En appuyant sur une
gâchette on déclenche alors un ralenti. Selon la couleur que prend
l'adversaire, il faut appuyer sur le bouton correspondant, et hop, on
obtient une mise à mort un peu gore. La subtilité de cette action
tient du résultat que l'on peu obtenir. On choisit avec la croix
directionnelle une récompense, comme un regain de santé, plus
d'expérience, ou encore plus de dégâts, et après avoir tué son
adversaire de cette manière, on l'obtient. Ce qui est quand même
plutôt cool et bienvenu. De même, on remplit au fur et à mesure
une jauge de rage, que l'on déclenche alors pour accentuer sa
rapidité et sa force. Sympathique, à défaut d'être original.
Sinon, on peut aussi embrocher ses ennemis avec des lances, histoire
que ce soit un peu drôle. Pour varier, des phases viennent de temps
à autres diversifier le tout. Comme des phases de « tir à la
première personne » avec des flèches, on bien, plus rigolo
sans être folichon, des phases en formation tortue, avec ses
troupes. Pour le reste, on est face à un jeu d'action bourrin et
redondant, qui se paye le luxe de nous offrir des environnements très
beau, mais bourrés de murs invisibles grossiers afin de ne pas
perturber la progression linéaire de l'histoire.
Que penser de Ryse :
Son of Rome finalement ? Jeu d'action décomplexé, bourrin,
mais pas sans âme, sa linéarité et ses actions basiques pourront
plaire aux amateurs de beat'em all d'antan, dans lesquelles seule
l'action plus ou moins décervelée servait un propos à peu près
inexistant. Et c'est pareil pour son mode en ligne qui se réduit à
des affrontements contre des hordes d'ennemis en arènes, seul ou à
deux. Oui, c'est con, sans prise de tête, mais c'est dans un certain
sens assez jouissif dans sa barbarie primaire. Ryse est finalement un
magnifique vitrine technologique, mais qui est tout de même assez
vide quand on la regarde de près. C'est très beau, mais le gameplay
ne suit pas. Dommage. Le jeu pourra tout de même satisfaire les gros
bourrins, et c'est déjà bien. Parce qu'au fond de nous, même bien
caché, il y a un cœur de bourrin qui bat, et qui n'attend que ce
genre de jeu pour se lâcher un coup.
12/20
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