mardi 6 mars 2012

Pierre Papier Mario

Derrière ce titre singeant la fameuse réplique du Chifoumi, se cache un article traitant de jeu de rôle. Et de Mario aussi. En fait, de jeu de rôle avec Mario. Mais avant d’en venir au sujet principal qui nous intéresse (enfin, qui m’intéresse moi, je sais pas pour vous), je vais faire un petit récapitulatif des jeux de rôle ayant pour héros notre ami plombier. Allez hop, sortez la DeLorean, il est temps de faire un petit saut dans le passé.

Nous sommes en 1996, la Super Nintendo est en grande fin de vie, la Nintendo 64 débarquant très bientôt, pourtant des rares jeux continuent de sortir. A cette époque, Nintendo travaille encore en collaboration avec Square, puisque tous les Final Fantasy sont sortis sur Nes ou Super Nes, et que le prochain est censé sortir sur Nintendo 64. Pour le partenariat, on connaît la suite, cependant, il y eut encore un jeu qui fut le travail ce cette collaboration, un jeu de rôle mettant en scène le plombier moustachu, il s’agit de Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars. Au cas où le titre ne serait pas assez évocateur, il s’agit… d’un RPG. Un jeu de rôle avec Mario, une grande première. Pourtant le pari fut relevé, et le projet s’avère être une franche réussite. Malheureusement, chez nous le titre ne sortit pas ; j’ai failli le citer dans mon article précédent d’ailleurs ; et il a fallu attendre qu’il apparaisse dans le catalogue WiiWare pour pouvoir enfin en profiter. Le jeu mélange subtilement RPG et plate-forme, Mario oblige. Les combats se font au tour par tour, mais en appuyant sur les bonnes touches au bon moment, il est possible d’accentuer son attaque, ou d’atténuer des dégâts. Le titre reste assez simple et facile d’accès, ce qui ne l’empêche pas d’être très bon et d’avoir la faveur des joueurs. L’univers est à la fois familier et se démarque complètement des autres types de productions, ce qui lui donne un cachet particulier, mais hautement savoureux. On y trouve aussi une forme d’humour assez spécial, pas très exploitée, mais qui préfigure aux suites de ce genre. En gros, une entrée dans la matière fort réussie qui prouve que le plombier de Nintendo n’excelle pas uniquement dans la plate-forme et les courses de kart.

 Le premier jeu de rôle ayant pour héros Mario

Fin 2003, sur Game Boy Advance, sort Mario and Luigi : Superstar Saga. Un vrai grand jeu de rôle ayant pour personnages principaux les deux frères, et pas uniquement le plus gros âgé des deux. Se basant sur un principe similaire à Super Mario RPG, mélange de plate-forme et de jeu de rôle, le titre offre un jeu d’une grandeur et d’une richesse absolue. Le gameplay est aux petits oignons, le jeu est magnifiquement beau, la difficulté très bien dosée (assez corsée même parfois), et l’on regrette juste une durée de vie fort correcte, mais que l’on aurait aimé encore plus longue tant le soft est génialissime. Mais ce n’est pas uniquement toutes ces qualités qui en font un jeu d’exception que l’on va retenir, c’est aussi tout l’univers créé dans le jeu pour le jeu, et surtout pour le plaisir du joueur. Aucun jeu Mario n’avait été à ce jour aussi décalé, aussi fou, aussi absurde, aussi drôle. Si le scénario offre d’énormes rebondissements, c’est surtout son humour inattendu que l’on garde en mémoire. Honnêtement, je me suis rarement autant marrer devant un jeu. Imaginez, dès le début, Toad surprend Mario nu sous sa douche en train de chanter. Sérieusement, je ne fais pas une blague de mauvais goût. C’est du grand délire, mais c’est juste savoureux. Et parmi toutes ces absurdités, on trouve aussi un créateur de mode homosexuel, Luigi travesti en Peach, un crabe géant qui se prend pour un sapin de Noël et confond l’ami plombier vêtu de rouge avec le papa Noël, et un nombre incalculable de gags totalement iconoclastes dans un jeu Nintendo. Sans oublier les bruitages exquis volontairement débiles. Et puis, pour finir, un cinéma qui a pour affiche un film sur Wario, un film sur Kirby, et un film Mario and Luigi. Parfaitement réussi en tant que jeu mêlant plate-forme, aventure et RPG, et cassant tous les codes d’humour de chez Nintendo, Mario and Luigi : Superstar Saga est tout simplement une merveille, un jeu exceptionnel, une perle qui doit figurer dans la ludothèque de tous. Il fait partie de mes cinq jeux préférés de tous les temps, et je l’ai fini un nombre de fois assez conséquent, avec toujours autant de plaisir. Pour faire simple, la meilleure incursion de Mario dans le domaine du jeu de rôle à ce jour.

 Un exemple de l'humour absurde du jeu

Evidemment, ce grand jeu donna naissance à deux suites, non plus sur Game Boy Advance, mais sur Nintendo DS. Mario and Luigi : Les Frères du Temps, et Mario and Luigi : Voyage au centre de Bowser. Le second opus, pour ne pas sentir le réchauffé, met en scènes les deux plombiers, c’est évident, à l’âge adulte, mais aussi en tant que bébé, comme dans Yoshi’s Island. Il faut donc contrôler les quatre en même temps, ou un couple séparément, en combat comme en phase d’exploration. Le système de combat change en partie d’ailleurs, faisant apparaître la notion d’objet de combat, plus dynamique peut-être, plus pratique avec quatre personnages, mais à mes yeux un peu moins bon (tout est relatif, il reste excellent) que celui du premier volet. L’humour est encore une fois au rendez-vous, avec ses protagonistes complètement délurés, son scénario totalement absurde, et ses gags en masse. Un très bon jeu et un très bon RPG qui plus est. Voyage au centre de Bowser innove encore plus, et change assez radicalement, tout en conservant la recette qui fait mouche. Dans ce troisième épisode, on contrôle souvent Bowser dans les phases d’exploration du monde et en combat, alors que les deux frères plombiers, coincés dans le bide du roi Koopa, avancent en 2D de profil dans des phases d’exploration de plate-forme, avec des combats aussi. Sans oublier les combats de Bowser géant, assez démentiels. Encore une fois, le jeu est très bon et l’humour ne se fait pas rare. Il est peut-être regrettable, de mon point de vue, qu’aucune de ces suites n’arrivent à la hauteur du premier opus, chef-d’œuvre absolu du genre. Je vous recommande toutefois d’y  jouer, aux trois, vous ne serez pas déçus je pense.

 Les quatre frères plombiers

Alors oui, je pense que beaucoup d’entre vous ont remarqué que j’avais omis des jeux parmi les RPG Mario. Et c’est le cas en effet, mais tout cela est volontaire. Parce que comme le titre de cet article l’indique, la saga qui m’intéresse ici, c’est Paper Mario, dont l’épisode prévu sur 3DS refait enfin parler de lui. Je vais donc m’attarder un peu, mais pas trop quand même, sur cette série.

Fin 2001, alors que la bonne vieille Nintendo 64 est en fin de vie, sort en France Paper Mario. Deuxième jeu de rôle avec en vedette le moustachu italien, c’est surtout son esthétique particulière qui séduit. Paper Mario, ou comme l’évidence de ce nom semble l’annoncer, un Mario en papier. Oui, Mario en papier. Aussi plat qu’une feuille de papier, comme le reste de l’univers et des personnages, mais se déplaçant tout de même dans un univers en 3D, le soft mélange encore une fois plate-forme et jeu de rôle. Ici, Mario est accompagné non pas de Luigi, mais de différents compagnons qu’il rencontre au fil du jeu (c’était déjà le cas dans Super Mario RPG), qui ont la particularité d’aider à la progression lors des phases d’exploration, chacun ayant des capacités particulières. Le jeu n’est peut-être pas très long pour le genre, il n’en reste pas moins très plaisant à jouer. La véritable difficulté, vient surtout du fait que l’on peut transporter au maximum dix objets dans son sac, il faut donc faire attention à ne pas trop prendre de coups et à remplir intelligemment sa besace. Et puis, comme dans tout RPG qui se respecte, il y a le boss très dur à battre, plus que le boss de fin. Ici, je n’ai jamais réussi à le battre, je n’ai jamais compris comment. C’est pourtant qu’une vieille tortue binoclarde, mais il frappe fort, et ne prend aucun dégât. Après, je suis peut-être aussi juste très mauvais, mais quand même… Paper Mario est finalement un jeu rare en Europe. Je ne l’ai pas acheté à sa sortie, je ne l’ai acheté qu’en 2002 ou plutôt 2003. J’ai eu beaucoup de mal à le trouver, et surtout à un prix raisonnable. A cette période, alors qu’il n’était plus trouvable dans le commerce classique, je l’avais vu je me rappelle au prix de 90 euros neuf, et dans une autre boutique à 70 euros d’occasion. Je ne l’ai pas acheté donc. Jusqu’à ce que je le trouve à 46 euros en occasion, par hasard, et que je profite… de l’occasion. J’avais déjà la Gamecube à l’époque, mais j’ai réussi à la laisser le temps de me faire le jeu, qui est un petit régal quand même. Depuis 2007, le titre est disponible sur le WiiWare, remercions Internet, et je ne peux que vous conseiller d’y jouer.

 Paper Mario, premier du nom

Fin 2004, fort du succès de son prédécesseur, c’est une suite qui débarque sur Gamecube. Plus beau, plus long, plus poussé que le précédent, Paper Mario : La Porte Millénaire est une petite merveille. L’univers papier est avancé  son paroxysme, offrant des prouesses visuelles, et des phases de gameplay « transformation » de papier, tel qu’un avion en papier. Les compagnons sont plus nombreux et encore plus attachants (mention spécial à Ptit Yoshi), et c’est un véritable plaisir de parcourir tous les univers différents proposés. Les combats se déroulent désormais sur une scène de théâtre, et le public peut interagir, soit pour vous encourager, vous offrir des objets, soit pour vous déstabiliser ou même vous attaquer. Le travail effectué pour le jeu est tout simplement monumental, et l’on ne peut que féliciter le studio de développement. L’humour, déjà présent dans le premier opus (et présent dans tous les RPG Mario), va ici encore plus loin. Mise en abîme du principe du héros de jeu vidéo, références tout plein, Toadette amoureuse de Mario, dialogues truculents, et gags en voici en voilà, le jeu laisse toujours un sourire aux lèvres (sans atteindre le niveau de la série Mario and Luigi). On incarne aussi dans certaines phases Bowser, qui parodie le premier Super Mario Bros, et la Princesse Peach (déjà dans le premier opus), qui va aider Mario de loin à travers ses phases et au travers de nos choix de joueurs. On incarne même la Princesse lors d’une phase dans laquelle elle est complètement nue. Oui, c’est vrai. Je ne peux que vous inciter à y jouer, pour découvrir ce passage, bande de petits coquinous. Mais même sans cette scène, je ne peux que vous encourager à l’essayer, et à le finir, il en vaut largement le coup, croyez-moi donc.

 Une mise en scène théâtrale pour Paper Mario : La Porte Millénaire

En 2007, sort sur Wii Super Paper Mario, qui mélange vu de 2D et vu en 3D. Je n’ai pas le jeu, je n’y ai jamais joué, puisqu’il est encore à part dans la série. Il s’agit bien plus de plate-forme que de RPG. Je l’ai vu à la Fnac tout à l’heure, mais 49 euros, franchement… Si je le trouve à 25, je le prendrai, mais pour le moment, j’ai pas trop les moyens. Donc, je cite le jeu, mais je ne peux pas véritablement en parler (oui, honte sur moi).

 Super Paper mario sur Wii

Mais voilà, alors que l’on pourrait penser que la série est finie, n’ayant plus donnée de nouvelles depuis 2007, peu avant la sortie de la 3DS, il y a un peu plus d’un an, des images d’un nouvel épisode tombent, pour un jeu sobrement intitulé Paper Mario 3D. Le jeu ne bénéficie pas de date de sortie, mais l’on s’attend tous à une sortie prochaine, suivant de peu celle de la 3DS. Cependant, on est en mars 2012, et aucune date n’est annoncée, seul un vague 2012 plane au-dessus du jeu. Je ne sais donc pas quand le titre arrivera chez nous, mais une chose est sûre, je m’en réjouis depuis plus d’un an. Surtout qu’il s’agit bel et bien d’un épisode inédit, et non pas d’un remake. Pour ceux qui auraient des doutes, les images et les vidéos dévoilées le prouvent assez. Je vous laisse d’ailleurs en compagnie du trailer du jeu. Non, ne bavez pas sur vos ordinateurs, c’est pas propre. Faites comme moi, mettez donc un bavoir, c’est plus correcte.


 Voilà, nous n’avons pas joué à Pierre Papier Ciseau, mais bien à Pierre Papier Mario, et finalement, ceux qui excellent dans ce domaine, c’est bien Nintendo et Intelligent Systems. Si chaque essai s’est avéré gagnant, nous pouvons parier sur une nouvelle réussite pour le prochain jeu à venir. Je n’ai pas de boule de cristal, non, mais simplement une confiance en Nintendo qui ne nous a jamais déçus avec ses RPG à la sauce Mario. Quand ils font un jeu, il est pas en carton, non, il est en papier.

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