mercredi 14 août 2013

Critique : Kick-Ass 2

Attention, cette critique contient des spoilers sur le premier film. Donc si vous ne l'avez pas vu, évitez de lire ce qui suit (en même temps, si vous lisez une critique de Kick-Ass 2, ça laisse supposer que vous avez vu le premier...).

En avril 2010, Kick-Ass est venu botter le cul du genre film de super-héros. Pas de pouvoir, pas de responsabilité, mais une petite claque quand même, malgré quelques défauts. On se souvient de cet adolescent dans son costume qui essaie de faire disparaître le crime. On se souvient aussi de cette gamine et de son père, aussi dérangé que touchant, interprété par un Nicolas cage en forme. Ils étaient trois « super-héros » à l'époque, avant la fameuse scène tragique de ce premier film. Dans Kick-Ass 2, ils se sont multipliés. Dorénavant, ils ont été pris sous l'aile de Jim Carrey. Plus de super-héros pour plus de fun ?

Kick-Ass a réussi le mélange entre comédie, film pour adolescents, action, et violence. On oscillait entre scènes graves et scènes plus légères à l'humour appuyé, la thématique du héros et du super-héros était bien traitée, et les scènes d'action étaient assez présentes et bien réalisées pour satisfaire le public. Le film était réussi, et bien meilleur que beaucoup de films de super-héros actuels. On pouvait donc avoir peur de cette suite. D'une, parce qu'une suite aussi bonne voire meilleure qu'un premier volet, c'est dur, et de deux, parce que Matthew Vaughn a quitté l'écriture et la réalisation. On retrouve donc Jeff Wadlow au poste de scénariste et de réalisateur. Un nom peu connu, il faut le dire, mais qui prouve que le changement peut avoir du bon. Beaucoup de bon.


Dans Kick-Ass 2, le héros au costume vert et jaune va s'allier avec une sorte de ligue de super-héros du quotidien, menée par Le Colonel, interprété par Jim Carrey. De simples malfrats, ils vont bientôt devoir affronter le vrai méchant du film, l'ancien Red Mist, devenu depuis The Motherfucker (qu'on ne traduira pas, parce que franchement, un méchant qui s'appelle l'Enculé, tout de même, c'est un peu grossier). Et la tâche va être rude ! Parce que sous ses airs d'adolescent ridicule, il cache bien son jeu le petiot ! Voilà, la base du film est posée. Ce qu'il faut savoir avec Kick-Ass 2, c'est qu'il reprend le concept du premier, mais avec comme mot d'ordre « Toujours plus loin ». Dès le début, le constat est là, on va avoir affaire à du lourd, du très lourd. Plus drôle, plus violent, plus sale, plus spectaculaire, mais aussi plus dramatique, Kick-Ass 2 est plus tout, et donc au final plus incroyable encore. Plus drôle, en effet. On oscille pourtant entre différents niveau de gags. Ceux plutôt subtils et parfois hyper pointus dans les références (LE T-Shirt!), et les autres, pas subtils pour un sou, mais qui avouons-le, font rire quand même. Parce que parfois, plus c'est con, plus c'est drôle, surtout quand c'est assumé. Alors oui, on se marre, et pas qu'un peu. Mais derrière cette façade, il y a avant tout une réalité dure et sordide.

Kick-Ass 2, comme son prédécesseur, n'oublie pas d'être sérieux. Bien plus sombre que le premier opus, cette suite est grave, presque trop parfois. On peut sans problème multiplier par deux ou trois la puissance émotionnelle de la mort de Big Daddy dans certaines scènes de cette suite. Et c'est dans cette gravité que l'on remarque un thème abordé par de nombreux films, effleuré souvent, mais absolument bien traité ici : la question de la place du super-héros dans la société. Sans jamais nous bassinner, toujours légitime, et constamment en accord avec les propos du film, ce questionnement permanent arrive à balayer d'un revers de la main tout ce qu'on a essayé de nous inculquer comme valeur dans les films de ce genre depuis bien longtemps. Pour tout dire, depuis Spider-Man 2, on n'a jamais mieux traité le sujet. Et ça fait plaisir de voir ça ! Pour une fois qu'un film ne prend pas les spectateurs pour des abrutis avec des pseudos réflexions prétentieuses (oui, je parle de toi Nolan, entre autres), on aime ça. Alors bien sûr, puisque le film est sombre, il est aussi plus violent. L'interdiction au moins de douze ans, qui aurait dû s'imposer dès le premier film, est ici légitime. Ça castagne, ça tue, ça saigne, et ça explose. Oui, ça explose. Parce que Kick-Ass 2 est aussi plus spectaculaire que son prédécesseur. Pas d'effets pyrotechniques inutiles pour autant, juste du spectacle utile quand il le faut. C'est devenu bien trop rare de nos jours.


Malgré tout, Kick-Ass 2 a des défauts. Les scènes d'action par exemple. Il faut avouer qu'elles sont un poil moins lisibles que dans le premier film. Elle ne sont pas mal réalisées, mais moins lisibles. Pas de montage sous ecstasy à base du cuts à tout bout de champ, ni même de mouvements de caméra donnant la nausée, mais dans l'ensemble, ça reste moins lisible, voire légèrement moins compréhensible que dans Kick-Ass premier du nom. Pas de quoi gâcher son plaisir, mais c'est dommage. De même, on pourra regretter l'absence de certaines scènes mémorables instantanément, comme le premier combat de Kick-Ass ou l'arrivée de Hit-Girl dans le premier film. Ces scènes ont su rester dans les mémoires grâce à leur impact iconographique, mais aussi grâce à leurs musiques. On se souvient en effet des musiques de The Prodigy, ou de cette chanson de The Dickies, en parfait désaccord volontaire avec l'action. Attention toutefois, il ne faut pas croire que le film s'oublie vite, au contraire, il risque de vous marquer. D'ailleurs, ce final, totalement épique et touchant, a de quoi en impressionner plus d'un, et restera sûrement gravé dans les mémoires pendant longtemps !

Kick-Ass s'amusait à prendre les codes d'un genre pour les détourner et se les approprier. Le résultat était un vrai/faux film de super-héros réussi, et meilleur que beaucoup de grosses productions du genre. Avec Kick-Ass 2, on garde un registre similaire, mais on monte en grade. Cette fois-ci, on est réellement face à un film de super-héros, avec ses thématiques, ses scènes d'action, et une réelle réflexion sur le genre. Kick-Ass 2 est un mélange réussi de genres et d'influences, bourré de références, qui sait rester léger tout en étant sérieux, et qui surtout ne prend jamais le spectateur pour un abruti. Si les films de Marvel et de DC s'inspiraient de ce film, alors nous n'aurions plus de gros navets ridicules comme on nous en sert régulièrement. Kick-Ass 2 donne une bonne leçon au genre, et botte clairement le cul à la concurrence. Devant un tel film, il n'y a qu'une chose à faire, courir aller le voir, et savourer son plaisir. C'est assez rare qu'on nous serve une aussi belle production de nos jours. Ah, et oui, n'oubliez pas de rester après le générique de fin.

5 commentaires:

  1. J'ai regardé la bande annonce de ce film... Je n'irai pas le voir pour une raison: On voit pratiquement que "Hit Girl" et quelques fois seulement "Kick Ass". M'enfin, Jim Carrey est vraiment marrant donc je pense qu'il va rattraper le coup. :ok:

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  2. Il ne faut pas du tout se fier à la bande-annonce. La promo a en grande partie été faire sur Hit-Girl, parce les producteurs ont dû se rendre compte qu'elle avait marqué le public, mais le film s'appelle bien Kick-Ass. Donc on voit de tout, et aucun des personnages n'est privilégié par rapport à un autre.

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  3. Je viens de lire ton article, et c'est marrant comme je suis presque en désaccord sur tous les points :P

    Le gros reproche que je fais à ce film c'est justement de ne pas être assez sombre et dramatique, comme l'était le premier, notamment dans la seconde partie. Ici, on a des scènes dramatiques, mais elles sont gâchées par un humour mal placé qui fait que l'on ne ressent pas ce qu'on devrait ressentir. C'est l'autre défaut du film donc, bien qu'il soit plus drôle que le premier, il va, comme tu l'as dit, souvent plus loin, et même trop.
    Mais certainement pas plus sombre ^^'

    En tout cas, chouette blog, et on semble avoir les mêmes centres d’intérêt :)
    Si tu veux lire mon article sur Kick-Ass 2 : http://adrien.blog4ever.com ;)

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  4. Pour moi la force du premier cetait la bande son qui etait exeptionnel !
    le 2 marque la transition, la decouverte quils font d'eux meme. vivement le 3

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    1. Si 3 il y a... Déjà que le 2 a eu du mal à se faire, et comme il se plante au box office, pas sûr que la trilogie s'achève un jour sur les écrans... Ce qui serait bien dommage!

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