mercredi 13 février 2013

Test Aliens : Colonial Marines

Die motherfucker ! Une phrase toute mignonne et toute significative tirée d'Aliens, le deuxième volet de la licence, réalisé de main de maître par le génial James Cameron, sorti en 1986. L'univers créé dans le premier film est alors transcendé, et les angoisses claustrophobes du huis clos qu'est le premier film laissent place à une terreur humaine collective, à propos d'un groupe d'individus qui se retrouvent à périr malgré les armes. Aliens est bien sûr un film d'action parfois bourrin, mais il est avant tout un véritable chef-d’œuvre, grâce à sa réalisation magistrale, mais aussi de par l'univers conçu par Cameron. Du simple vaisseau, on pose l'histoire sur une planète, et avant tout dans une base. C'est alors la rencontre entre marines et aliens, une rencontre explosive, violente, mais surtout intelligente et marquante. Imaginer alors un jeu se déroulant dans cet univers, c'était alors un fantasme absolu pour beaucoup de fans comme pour beaucoup de joueurs. Ce fantasme s'est concrétisé en Aliens : Colonial Marines, un FPS se déroulant dans l'univers du film. Mais les fantasmes doivent-ils réellement se réaliser ?

Il est bien sûr inconcevable de faire se dérouler le jeu en même temps que le film. On n'est pas là pour retracer le parcours des personnages, ni même pour réécrire le scénario. L'histoire se passe donc dix-sept semaines après les événements du film. Ce dont il faut se rendre compte, c'est que pour réussir un jeu dans un tel univers, il faut faire des concessions scénaristiques parfois un poil douloureuses. C'est donc avec surprise que dès la première cinématique apparaît le caporal Hicks, avec son bandeau à l’œil, alors qu'il est supposé être mort. De même, l'action se situe dans la même base, sur LV-426, alors que tout a été détruit à la fin du film. Bref, des concessions avec lesquelles il faut faire, au risque de ne pas profiter du tout du jeu. L'avantage, c'est que malgré les absurdités de cette situation de départ, l'univers de Cameron a entièrement été conservé. On retrouve même le personnage de Bishop, toujours interprété par Lance Henriksen, qui prête sa voix et sa modélisation physique. D'autres références sont bien évidemment présentes, comme une bonne partie de certains lieux cultes, notamment dans la base. Les facehuggers en bocaux ou bien les tourelles automatiques font partie de ces références qu'il serait dommage de toutes dévoilées. De même, les armes font honneur au film. Dès le début on se retrouve équipé du fameux fusil à impulsion muni d'un lance-grenade, le ton est donné. Le fan service est de la partie, tout au long du jeu, et même le nom de Ripley est prononcé, c'est pour dire. Il est aussi possible de trouver des armes cachées de certains personnages du film, afin de pouvoir s'en servir alors. Bref, un jeu fait par des fans du films, pour les fans du films. Il y a vraiment de quoi faire.

 Get away from her, bitch!

Malheureusement, il faut se rendre à l'évidence, si l'intention de rendre hommage au film en retrasncrivant son univers est louable, et surtout fortement présente, elle ne permet pas à Aliens : Colonial Marines de se hisser au rang de grand, comme ce fut le cas avec Aliens en son temps. Si l'univers est très fidèlement respecté, que l'ambiance est la plupart du temps au rendez-vous, l'aspect visuel n'en demeure pas moins très sommaire pour autant. Le jeu a connu un développement chaotique qui a duré sept ans, et cela se fait constamment ressentir. Les textures sont violemment alliasées, les graphismes peu convaincants et techniquement dépassés, et la palme du pire revient aux animations. Rigides à souhait, mécaniques, aucunement naturelles et donc totalement ratées, elles ne font honneur ni à la consoles, ni aux personnages. Il faut quand même se rendre compte que les aliens, s'ils conservent leur forme traditionnelle, ressemblent lorsqu'ils se déplacent à un mélange entre un chat et un Gremlins. Oui, c'est dur à concevoir, c'est dur à imaginer, mais c'est encore plus dur à accepter. Sans être totalement immonde ou ignoble, la réalisation est un des pires aspects du jeu, offrant à voir des modélisations déjà dépassées à la sortie de la Xbox 360, et des animations réellement outrancières dans leurs caractérisations, particulièrement dans les aliens. A cela s'ajoute une mise en scènes des cinématiques parfois totalement inexistante, ou alors semblant datée des années 1990, et on obtient réellement un des plus grosses déceptions techniques, alors que l'univers visuel et lui bien présent. Heureusement, la bande son est en partie reprise de celle du film et des compositions de James Horner, c'est bien là l'aspect le plus réussi de la réalisation.

La maniabilité d'Aliens : Colonial Marines adopte un système très old-school. Pour résumer, on avance et on tire. C'est finalement bien dans l'esprit du film, assez bourrin, même si ça l'est bien plus dans le jeu évidemment. Le problème, c'est qu'ici, old-school ne signifie pas réellement à l'ancienne, mais plutôt assez dépassé. L'ensemble est assez lourd, un peu rigide, et pas forcément bien pensé. On a réellement l'impression d'être dans un FPS des années 90. Le système de jeu en est en soit la preuve. On avance dans des zones couloirs aux murs invisibles à peine faussement masqués par des débris ou autre astuces de décors qui empêchent de passer. Les allers-retours sont parfois de la partie, et les interactions avec les éléments sont juste utiles à déclencher des scriptes assez prévisibles, à l'exception de certaines sur lesquelles on reviendra un peu plus tard. Au final, c'est du basique d'il y a quinze ans, mais en presque moins bien. Et ce que l'on pardonnait il y a dix ans, on ne l'accepte plus vraiment aujourd'hui. Les armes, variées et upgradables, permettent une certains nervosité. Et pourtant, les fusillades sont souvent molles. Celles contre les humains, armés, sont plus intéressantes, mais c'est presque un comble pour un jeu dont l'argument principal est l'affrontement contre des aliens. Le problème, c'est que les aliens ne sont pas aussi effrayants que dans les films. On les voit sur les murs, au plafond, ou surgir par le sol, mais malgré cela, ils attaquent tout de même principalement de manière assez frontale. On est rarement surpris à se retrouver pris d'assaut de dos, ou de côtés. Certes, cela contribue à ne pas frustrer le joueur, mais c'est quand même dommage. À cela s'ajoute le sang acide des aliens, présent, mais mal exploité. Il est clair que de crever à chaque giclé serait assez rageant à force, l'astuce est donc de ne pas être blessé par l'acide, mais que la substance empêche la régénération de la vie. Pas foncièrement mal pensé, mais finalement peu crédible. On peut charcuter de l'alien tout près sans avoir réellement peur de s'en prendre une faciale. On parle toujours de l'acide là. La barre de vie, parlons en, se divise en trois segment. Une fois vide, un segment ne peut se remplir qu'avec l'aide d'un medikit, mais tant qu'il n'est pas entièrement déchargé, il peut se remplir de lui-même avec le temps. Un mélange d'ancien et de neuf pas trop mal imaginé. En revanche, ce qui est mal imaginé, ou plutôt mal instauré, c'est un concept tout à fait FPS qui ne convient en rien à l'univers alien. L'attaque mêlée est certes très pratique dans les jeux de tir kikoulol à l'instar de Call of, ou dans les jeux bourrins mais intelligents tels que Borderlands, en revanche, cela fait perdre toute sa crédibilité à une créature tel qu'un alien. Sincèrement, filer un coup de crosse à un alien, tranquillou pour se débarrasser de lui, alors qu'il peut vous balancer de l'acide dans la gueule, c'est crédible ? Ça fait vraiment passer les aliens pour des bestioles de base, même si en effet cela s'inscrit dans la logique de ce type de jeu. On peut toujours se consoler en se disant qu'il est possible de contrôler les fameux exosquelettes/robots monte-charge du film, malheureusement, l'inertie et donc le gameplay, rappelle que le rêve n'est jamais à la hauteur de la réalité.

Saloperie va!

Tout n'est évidemment pas à jeter dans la maniabilité du jeu. Tout d'abord, la possibilité d'améliorer ses armes avec les points acquis grâce au passage au rang supérieur est certes très classique, mais cela n'en demeure pas pour autant inintéressant, au contraire, et on est parfois bien content d'avoir ajouté telle ou telle option à son fusil. Un autre aspect réjouissant, c'est l'ambiance du titre, qui arrive parfois à dégager des sensations de jeu assez proche du film. Certes, c'est en soit très bourrin, mais de rares passages instaurent un climat d'angoisse véritable. Comme ce passage où sans arme, on doit échapper à une reine alien qui peut surgir de n'importe où. Et juste après, dans des égouts avec de la flotte jusqu'au ventre, toujours sans arme, il faut éviter de se faire repérer par des aliens sensibles aux sons (et la flotte, ça fait du bruit quand on avance). Des passages réellement stressants, qui mettent en place une certaine terreur que l'on avait plus vue depuis longtemps dans un jeu vidéo (n'en déplaise à Resident Evil 6 et à Dead Space 3). De rares moments de grâces qui font plaisir. Bien sûr, si la plupart des aliens sont les classiques que l'on connaît, il y en a aux capacités particulières, comme ceux sensibles uniquement aux sons, précédemment cités, ou encore les cracheurs d'acide. Et c'est toujours plus intéressant que de se battre constamment contre le même type d'ennemi, même si c'est le cas la plupart du temps.

Bref, inutile de tourner autour du pot, vous l'aurez compris, Aliens : Colonial Marines n'est pas un bon jeu. Sans être un échec ou une catastrophe absolue, il est un jeu tout à fait médiocre, qui peut procurer de menus plaisirs, mais sans plus. Sa réalisation est dépassée, en dépit d'un univers visuel vieux de plus de vingt-cinq ans toujours aussi moderne, tout comme son gameplay, qui confond old-school avec à la ramasse et en retard sur son temps. Bien sûr, de rares moments de grâces viennent enjouer le joueur, et la bande son, tirée du film fait plaisir à entendre. Mais on ne va pas acheter le jeu pour sa musique, autant acheter le bande-son du film dans ce cas-là, ça reviendra moins cher pour un résultat sans doute bien meilleur. Aliens : Colonial Marines souffre du syndrome du jeu raté, mais avec de bonnes intentions. Dommage, la promesse était alléchante. Les fans de jeu d'action, de science-fiction, mais principalement du film pourront toujours se le procurer, lorsqu'il sera en solde à 15 euros à la Fnac, parce que honnêtement, au prix fort, cela n'en vaut pas trop le coup.

10/20

6 commentaires:

  1. test de merde 10/20 le jeux reprend fidelement TOUT des films aliens... Le jeux n'est pas rater du tout apart pour les noob qui ne savent jouer qu'a call of duty et quand tu dit que le alien ia ne sont pas intelligent tu doit surement y avoir jouer a facile car met le en mode gros dur et tu pisseras surement dans tes culottes vue la difficultée merci pour une test BACLÉ d'un bon jeux qui acause de noob Call of duty comme toi l'auras rabaiser a un petit 10/20

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    1. En effet, on peut tout de même se sentir rapidement en difficulté dans le jeu, et parfois pris d'assaut par des aliens qui en veulent chèrement à notre peau. Malheureusement, je considère que ce n'est pas assez le cas, et qu'il faut en effet passer à des modes de difficulté directement élevés pour y arriver.

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  2. Non, au contraire... Très bon test. L'auteur reste tout de même assez objectif sans faire un procès à décharge. J'adore le jeu mais il ne faut pas se voiler la face... Les arguments présentés ici sont judicieux.

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  3. Les musiques sont reprises du film? j'avais lu qu'elles avaient été composé par James Horner specialement pour le jeu... tu peux confirmer stp?

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    1. Ben zut alors, je ne trouve aucune information concernant des musiques originales de James Horner. Ce qui est sûr, c'est que l'on retrouve des musiques et thèmes tirés du film Aliens, mais pour les compositions originales, je n'ai pas plus d'informations (mais honnêtement, ça m'étonnerait que ce soit Horner). De toute manière, la musique est un des bons points du jeu, c'est ce qu'il faut retenir.

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  4. Ben moi , n'ayant pas jouer au jeu, je ne peux infirmer ou confirmer ce qui en est dit, mais la presse est tout de même unanime...

    Par contre je peux m'exprimer au sujet de la forme de ce test, très bien écrit, félicitation Lamèche, bon style!

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